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L'épopée du jazz tome 1 sur 2
EAN : 9782070531424
160 pages
Gallimard (04/06/1991)
4.25/5   14 notes
Résumé :
Privés de leur culture, les esclaves noirs américains s'approprient celle de leurs maîtres : du cantique au negro spiritual, de la ballade au blues, de la fanfare au jazz-band, ils inventent une nouvelle musique.
Parti de la Nouvelle Orléans, le jazz conquiert l'Amérique. Bientôt, la folie du swing fait danser le monde entier. Pourtant, derrière les apparences du divertissement grandit un art majeur. Et le jazz, devenu la plus savante des musiques populaires,... >Voir plus
Que lire après L'épopée du jazz, tome 1 : Du blues au bopVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ba-bedi-do-da-daa ! Gui-de-di-dééé !
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Ça faisait un moment que j'avais envie de lire ce Découvertes Gallimard. Ma culture jazz était assez nulle et je mélangeais allègrement les époques et les artistes qui y ont vécu. L'ouvrage comble un petit coin de mon ignorance.
Les auteurs Franck Bergerot et Arnaud Merlin abordent le sujet sous le double angle de l'Histoire et de la musicologie. Ceux qui me connaissent doivent se douter que l'angle historique m'a beaucoup plu, en particulier les origines qui remontent aux esclaves noirs que les Blancs ont privé de leur culture et qui vont s'approprier et adapter celle de leurs maîtres. Ring shout, Negro spiritual, cake walk puis, bien sûr, le blues vont naître d'abord.
Les musiciens s'avèrent insatiables de nouveauté, de nouveaux rythmes et arrangements naissent sans cesse pour sortir de la masse. le jazz dixie de la Nouvelle Orléans, le ragtime, évoluant vers le swing, le jazz classique, puis plus tard vers le bop.
La ségrégation prend la suite de l'esclavage, et il ne sera jamais facile aux Noirs de vivre dans ce monde musical dominé par les Blancs. Pourtant l'originalité, la nouveauté, seront presque toujours le fait de Noirs, les Blancs courant derrière.
C'était un plaisir de découvrir les têtes de file de ces mouvements : Scott Joplin, Big Bill Broonzy, Jelly Roll Morton, Benny Goodman, Louis Armstrong, Fats Waller, Billie Holiday, Duke Ellington, Cab Calloway, Chick Webb, Count Basie, Coleman Hawkins, Art Tatum, Gene Krupa, Dizzy Gillespie, Charlie Parker… J'en oublie. Chaque fois qu'un nom paraissait, j'accompagnais ma lecture d'un morceau trouvé sur YouTube. Je regrette l'absence de Glenn Miller qui n'est mentionné qu'une fois.

J'étais beaucoup moins à l'aise avec l'angle musicologique, simplement parce que je ne suis pas musicien – je déchiffre difficilement une partition – et il m'est assez laborieux de saisir le sens d'expressions telles que « greffer sur chaque accord préexistant une série de notes complémentaires dans l'octave supérieure ». Je comprends la phrase mais je n'entends pas le son. Les auteurs abusent un peu de ces expressions plutôt obscures pour le profane à qui s'adresse le livre. Ils font pourtant des efforts. On sent leur passion absolue quand ils évoquent un style ou la dextérité d'un artiste.
Je regrette aussi l'absence quasi-totale de la danse, avec laquelle je suis plus à l'aise en tant qu'ancien pratiquant. J'ai même eu l'impression que la musique destinée aux danseurs était dépréciée par les auteurs. N'ont-ils jamais eu des fourmis dans les jambes quand ils entendent un swing ?

Rien à faire. le livre doit être accompagné de la musique qu'il décrit. Voici quelques morceaux qui m'ont accompagné :
Ring shout : https://www.youtube.com/watch?v=NQgrIcCtys0
Cake walk : https://www.youtube.com/watch?v=LqpINmqxlsc
Negro spiritual : https://www.youtube.com/watch?v=oSw8jtakukI&t=92s
Bessie Smith : https://www.youtube.com/watch?v=5Bo3f_9hLkQ
Jelly Roll Morton : https://www.youtube.com/watch?v=4l0mQOWtTlk
Scott Joplin : https://www.youtube.com/watch?v=fPmruHc4S9Q
Fats Waller : https://www.youtube.com/watch?v=4qQVcjXopZo&list=LL&index=8&t=1473s
Billie Holiday : https://www.youtube.com/watch?v=s0ZT3J1Oa6w
Chick Webb : https://www.youtube.com/watch?v=Al0wTYNvKJo
Louis Armstrong : https://www.youtube.com/watch?v=BfORYuSJXTY&list=LL&index=10&t=543s
Art Tatum : https://www.youtube.com/watch?v=y5_c3n0QQX0&list=LL&index=4&t=2206s
Dizzy Gillespie : https://www.youtube.com/watch?v=2uLpjp7xkyI
Charlie Parker : https://www.youtube.com/watch?v=KXP84ijiLbg

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Bien pratique
Pour découvrir l'histoire du jazz de manière tout à fait accessible, ce petit Découvert Gallimard fera très bien l'affaire, tout particulièrement pour cette période particulièrement riche. Les illustrations sont agréables, ce n'est pas trop didactique et cela permet d'avoir les grandes lignes quitte à approfondir tel ou tel jazzman (ou jazzwoman bien sûr, même si dans les premiers temps elles n'ont pas forcément été légion).
Un disque d'Art Tatum ou d'Erroll Garner en fond sonore, un livre bien agréable à lire ou à feuilleter !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le chanteur d'origine africaine était gêné par la répartition des hauteurs de la gamme occidentale... Il infléchissait le mi vers le mi bémol, hésitant entre les deux, glissant de l'un à l'autre. Ce faisant, il introduisit dans la gamme de do majeur des notes caractéristiques de la gamme mineure, chantant volontiers la tierce mineure lorsqu'il plaquait sur sa guitare l'accord majeur comprenant un mi. Ces notes troublantes, qui associaient au mode majeur la mélancolie propre au mode mineur, et déstabilisaient les accords par leurs contradictions internes, on les appela les "blue notes"... Ces blue notes inaugurèrent les fondements d'un monde harmonique et mélodique nouveau: celui du blues.
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C'est souvent dans les places fortes du gangstérisme que les musiciens noirs purent résister à la crise économique. La prohibition... faisait le bonheur d'une certaine bourgeoisie blanche venue s'encanailler au contact de la contrebande et de la musique noire. Haut lieu de Harlem où les clubs se multipliaient, le Cotton Club proposait à un public exclusivement blanc des boissons prohibées et des spectacles de danse et de musique noire conçus sur le modèle des grandes revues de Broadway.
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La fantastique musique qu'on entend à la radio de nos jours, on l'entendait il y a bien longtemps dans les vieilles églises où les sœurs criaient jusqu'à ce que leurs jupons tombent.
Louis Armstrong
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