Il n'est pas donné à tout le monde de partager un café avec Monsieur de
Voltaire ! La lecture de cet ouvrage fera de vous l'ami (ou l'ennemi s'il vous indispose par sa verve égocentrique) du philosophe, son intime, son fidèle. Avec lui vous découvrirez les coulisses d'une société en pleine effervescence. Les idées s'y diffusent comme on passe le sel à table. Avec
Montesquieu on évoquera le vin, l'Angleterre, Newton et l'Encyclopédie. Aux côtés de la Pompadour, fourmillent artistes artisans et écrivains dont elle défend le travail. A sa table, on parle d'ébénisterie aussi bien que d'amour, mais il importe d'en parler avec esprit! Et
Voltaire est un maître en la matière! Lui a-t-on déjà dit qu'il s'écoute parler ? Peine perdue, il brille ou s'offusque. Son amour pour la belle
Emilie du Châtelet propulsera
Voltaire parmi les défenseurs de l'optimisme et des théories newtoniennes. La mort de cette brillante maîtresse lui fera bannir l'optimisme dans
Candide. Mais il poursuivra ses ambitions de philosophe éclairé auprès de Frédéric II de Prusse, un prince capricieux, narcissique. Les tensions entre ces deux hommes de caractère finiront par avoir raison de leur amitié. Tout comme s'opposeront
Voltaire et Rousseau, l'un progressiste convaincu, l'autre attaché à l'idée que la nature a corrompu les hommes. C'est au coeur même de cette société du XVIIIe siècle que nous convie Louis Bériot. Il dresse un portrait en mouvement du philosophe le plus charismatique de son temps, joueur, jouteur, polémiste, à la fois aimé et controversé.
L'ouvrage plaira assurément aux professeurs de Lettres. Agréable par le dynamisme des dialogues, richement documenté, il pose sur
Voltaire un regard original par le point de vue. En levant les yeux, d'ailleurs, j'ai cru voir passer un petit homme en bas de soie de Ferney, la canne en avant, qui marmonnait : "Il faut cultiver notre jardin"...
Merci Masse critique d'apporter de l'eau au moulin de mes cours... Merci à l'éditeur.