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EAN : 9782246857822
560 pages
Grasset (04/01/2017)
3.5/5   112 notes
Résumé :
La publication de Manuel à l’usage des femmes de ménage révèle un grand auteur et un destin exceptionnel : Lucia Berlin, mariée trois fois, mère de quatre garçons, nous raconte ses multiples vies en quarante-trois épisodes. Élevée dans les camps miniers d’Alaska et du Midwest, elle a été successivement une enfant solitaire au Texas durant la Seconde Guerre mondiale, une jeune fille riche et privilégiée à Santiago du Chili, une artiste bohème vivant dans un loft new-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 112 notes
Des bribes de vies, insolites....très insolites, mais aussi trés américaines dont la majorité inspirée de la propre Vie de l'auteur, Lucia Berlin.

Un étrange vieil indien croisé et recroisé dans une laverie automatique qui observe les mains de sa voisine, la narratrice ( Angel's Laundromat)......des laveries qui reviennent souvent dans ces histoires,
Un "drôle" de grand-père pervers, dentiste de "renommé", qui se combine un dentier aussi pourri que ses propres dents et d'autres choses encore plus pourries (Dr.H.A.Moynihan),
Les malentendus de la vie dû au décalage de pensée et de logique,quand les personnes sont témoins d'un même événement, à différents stades ( Stars and Saints),
Expériences désopilantes aux détails incongrus d'une femme de ménage, chez une vieille atteint d'Alzheimer, chez des amis, chez des psychiatres aux enfants adoptifs, chez les juifs, chez les Noirs.....( A manual for cleaning women ) ,
Trente neuf autres récits dont ma mention spéciale va à "Melina" , une chute à la douce, "Sex Appeal", techniques basiques de pêches et "Mourning", deuil d'un frère et d'une soeur, suite à la mort du père,

Humour, mélancolie, tristesse,solitude, misère,......amalgamés dans un curieux mélange abondamment arrosé d'alcool, où l'illogisme de la Vie est latent. Des récits racontant dans l'ensemble des choses peu agréables,aux personnages excentriques, qui vous mettent souvent mal à l'aise, le tout relevé par une prose unique. Ici pas d'intrigues, ni de chutes impressionnantes; de simples anecdotes racontées comme des confidences à des amis, dans un style naturel, propre à l'écrivaine, pièces du puzzle que fut sa Vie.

Lucia Berlin (1936-2004), née en Alaska, enfance trimballée entre Idaho, Montana, Arizona, Texas, Santiago du Chili...., artiste bohème à NewYork, infirmière à Oakland, professeur à Boulder, Colorado, standardiste, femme de ménage selon les besoins......., trois maris et quatre enfants, tour à tour, fragile et dépendante de l'alcool, forte et victorieuse des cures de désintoxication. Une vie tumultueuse à l'équilibre précaire qui déteint sur ces histoires où le rythme change de tempo à l'improviste, bonheur et misère s'entrelacent et où le langage cru peut parfois choquer, dans des cadres hors de toute convention . Je vous invite à découvrir cette univers trés riche d'une femme qui vécut suivant ses instincts et connut les nombreux revers de la Vie.
C'est fort et dérangeant, une expérience littéraire unique !

"J'écris ce que je ressens comme étant vrai. Emotionnellement vrai. Alors le rythme suit." Lucia Berlin
Merci Coriolis.
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Petite Lu,Lou,Lou-tchi-a,Lucia,

Ce manuel c'est l'oeuvre d'une femme aux mille vies.Racontées dans un style unique.Des textes qui prennent racine dans la réalité pure et dure d'un quotidien hors normes.43 variations d'une femme,une fille,une soeur,une mère.
Lucie,elle a cramé sa vie avec panache,lucide all the time,rebelle of course.
Sa liberté de ton,ses multiples expériences,elle nous les sert avec ses expressions imagées,ses descriptions et son humour teinté de mélancolie.On la suit sans s'arrêter dans sa course effrénée vers des lendemains chaotiques.Jusqu'au bout du bout elle se sera réinventée.On côtoie le sordide,le beau,les bas instincts,les addictions.On voyage en sa compagnie au Mexique et aux États-Unis à la poursuite d'un bonheur éphémère. Mais ça vaut le détour.
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La vraie vie, à défaut de la belle vie. Mais la vie est-elle question de beauté ? Allez savoir !
La vraie vie, donc, vue par une petite fille qui devient une adolescente puis une femme que la vie n'épargne pas.
Elle ne s'en plaint pas, elle se contente de la vivre comme elle peut et comme cette vie l'autorise à le faire.
Pour Lucia Berlin, cela signifie qu'elle ne réagit pas en victime. Elle se réfugie dans l'observation sans fard, mais avec une empathie réelle, de ses contemporains.
Qualités et défauts ne sont pas des termes de son dictionnaire du quotidien.
Patronnes honteuses d'employer une femme de ménage, déployant des stratégies d'évitement du jugement d'autrui.
Grand-père fantasque qui oblige sa petite fille à lui arracher toutes ses dents pour porter l'appareil dentaire qu'il a fabriqué avec application, un "dentier dentesque" dit-il...
Vieil indien rencontré dans une laverie automatique avec lequel elle vit, ou plutôt rigole, au sens inuit du terme (ceux qui ont vu Anthony Quinn dans le film Les Dents du diable (1959) comprendront.)
Discussions d'arrêt de bus destinées à passer le temps et à oublier.
La télé-compagnie : "Après Arabesque, elle prend un bain, se dorlote avec des perles de bain aux senteurs florales."
Dehors, "des "corneilles empotées et braillardes."
Sa cousine : "Elle prétendait avoir les nerfs en pelote, mais n'en avait pas l'air. (...) Ses seins étaient trop gros."
Un livre qui se lit comme une bible, pas d'une traite, mais à son temps, au gré de son humeur et des circonstances. Un livre sur lequel on vient et revient avec délectation. À déguster avec délicatesse et précaution.
Dans la préface, intitulée "L'important, c'est l'histoire", Lydia Davis dit que ces "nouvelles sont électriques.", c'est vrai !
La conclusion appartient à l'un des fils de Lucia Berlin qui a déclaré : "Ma mère écrivait des histoires vraies, pas forcément autobiographiques, mais pas très éloignées de la vérité..."
Tout est dit, je retourne voir Lucia Berlin !
Ne tardez pas trops...
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Attrapé au vol à la radio: "Lucia Berlin, une Richard Brautigan en femme, trop méconnue". Ni une ni deux, je me suis aussitôt procuré le livre! Une Brautigan féminine, qu'est-ce que ça peut bien donner? le journaliste était vraiment enthousiaste, sa joie communicative, à lui seul il a dû bien booster la vente de ce recueil de nouvelles au titre intrigant !

J'ai aussi fait mes recherches au début de ma lecture: Lucia Berlin est décédée en 2004, après quelques petits succès d'estime et, quand même, un American Book Reward.
Trois fois mariée et divorcée, mère de quatre garçons, menant une vie dysfonctionnelle entre New York, Mexico, la Californie, le Chili et le Nouveau-Mexique, tour-à-tour standardiste à l'hôpital, infirmière, enseignante à l'université, et enfin longtemps alcoolique.
Mais surtout, une pêche d'enfer, un humour à toute épreuve et un art de raconter ses déboires irrésistible!

Alors non, honnêtement, Lucia Berlin n'est pas une Brautigan bis. Elle n'a pas besoin de ça, Lucia a son style bien à elle. Dans ce recueil qui regroupe une quarantaine de ses nouvelles à titre posthume, elle nous trimballe de son enfance auprès d'un grand-père à moitié fou, alcoolique et incestueux à sa vie de mère divorcée se levant le matin à l'aube à la recherche d'alcool pour commencer sa journée, tout ça d'une plume tellement virevoltante, généreuse, amusée et triste à la fois que c'en est un bonheur de lecture malgré cette vie difficile.

Mais Lucia le dit elle-même dans une de ses dernières nouvelles, "l'instinct du nid": Si j'ai réussi à vivre aussi longtemps, c'est uniquement parce que je ne m'accroche pas au passé. je ferme la porte sur les chagrins, les regrets, les remords."
Ce recueil est arrangé de telle manière que les nouvelles se suivent sans se ressembler, sautant les années, revenant en arrière, la plupart autobiographiques mais certaines non - en apparence - car elles finissent par se télescoper en revenant sur les mêmes événements d'un angle de vue légèrement différent.
Je suis sortie de ce recueil épuisée, émue par la grâce de cette femme qu'on pourrait qualifier de beatnick, qui a subi de nombreuses cures de désintox et quelques courts séjours en prison sans que cela n'altère sa confiance en la vie et son regard imminemment curieux sur tout ce qu'elle voit, jusqu'aux moindres petits événements et la touche d'humour qu'elle y glisse toujours. On l'entend presque glousser en écrivant.
Je referme le livre définitivement, Lucia va me manquer. en fait elle me manque déjà.
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Un recueil de nouvelles avec beaucoup de personnages : des enfants, des adultes dans des régions ou pays différents. de la misère à une vie plus clémente, une multitude de métiers, des lieux de rencontre comme la laverie ou l'arrêt de bus, des lieux de vie comme de jolies maisons ou des mobil-homes. L'alcoolisme et ses dérives, des vies sans attaches ou avec trop d'attaches. Des vies qui bouillonnent, avec des pleurs, des deuils mais aussi de la joie. On fonce, on déménage, on change de métier, on se fait de nouveaux amis et on recommence.

Toutes ses vies si attachantes et désespérantes, si tristes et si gaies, dans l'acceptation, toujours, du passé et du temps qui passe ne concerne qu'une seule personne : l'auteure, Lucia. Des moments de sa propre vie, en marge, de ses vies, comme un puzzle que le lecteur peut reconstituer.

Un style déroutant, de l'humour malgré les coups bas de l'existence, une acceptation de son sort et la lutte contre son addiction. Un mode d'emploi d'un destin hors du commun.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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critiques presse (2)
Liberation
27 mars 2017
L’écriture est brève, sèche, précise, comme un battement de cœur.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
01 février 2017
Une anthologie célèbre enfin l'oeuvre de Lucia Berlin, nouvelliste méconnue et virtuose du tempo.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Strangers ( Americans) tell you their whole life story, but they aren’t emotional or affectionate like Chileans, so I still don’t feel I know them.
All those years in South America I wanted to return to my country the USA because it was a democracy, not with just two classes like Chile. There are definitely classes here.
( Des étrangers ( les américains ) te racontent toute leur vie, mais ils sont loin d'être sensibles et affectueux comme les Chiliens, c'est pourquoi je ne pense pas les connaître encore.
Toutes ces années en Amérique du Sud j'ai voulu retourner dans mon pays, les États-Unis , car c'était une démocratie, et non juste deux classes de personnes comme au Chili. Mais ici aussi il y a définitivement différentes classes.)
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I will never forget it, the way he held her throat. The two of them were never flirtatious or coy, never made erotic or even demonstrative gestures, but their closeness was electric. He held her throat. It wasn’t a possessive gesture; they were fused.
( Je n'oublierais jamais la façon qu'il tenait son cou.Ils ne flirtaient pas, ne faisaient aucun geste érotique ou démonstratif, mais leur intimité était électrique.Il tenait son cou.Ce n'était pas un geste possessif, c'était fusionnel )
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But there’s never enough time. “Real time,” like the prisoners I used to teach would say, explaining how it just seemed that they had all the time in the world. The time wasn’t ever theirs.
( Il n'y a jamais assez de temps." Le vrai temps", comme disaient les prisonniers à qui je donnais des cours, expliquant qu'apparemment ils avaient tout le temps du monde, mais Un temps qui ne leur appartenait même pas)
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The Blume have a lot of pills, a plethora of pills. She has uppers, he has downers.
Mr. Blum has Belladonna pills.I don't know what they do but I wish it was my name.
(Les Blum ont beaucoup de pilules, une surabondance de pilules. Elle a des fortifiants, lui des affaiblissants. M.Blum a des pilules Belladonna. Je ne sais rien de leurs effets
mais j'aurais aimé que ce soit mon nom).
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Once he suggested that we go lie down in his camper and rest together. “Eskimos say laugh together.” I pointed to the lime-green Day-Glo sign, NEVER LEAVE THE MACHINES UNATTENDED.( Laundromat)
Une fois Il m'a suggérée d'aller s'allonger dans son campeur et nous reposer ."Les Eskimos disent , rions ensemble ". Je lui ai montré le panneau lumineux vert citron " NE LAISSEZ JAMAIS LES MACHINES SANS SURVEILLANCE ".( Laverie libre service)
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