Guilvinec, port breton. Marie, vingts ans, est serveuse et confidente à L'Ar Men où, entourée des marins devenus sa famille, elle se reconstruit après une enfance malheureuse auprès d'une mère qui la méprise et l'humilie et d'un père absent et faible. Arrive un jour le mystérieux quinquagénaire (ou sexagénaire, ce n'est pas clair) Victor qui n'aura de cesse de vouloir l'aider. Mais pourquoi? Pourquoiiiiiiiiii !
Denis Bermond fut marin et peintre officiel de l'armée. Moi qui aime tant la mer et l'océan, j'ai été servie dans ce roman et je n'ai donc pu qu'apprécier ses descriptions de l'océan tantôt déchaîné tantôt apaisé, de la nature et des couchers de soleil. Il a énormément voyagé et cela ressort dans les discours des marins accoudés au zinc de Marie même si ces souvenirs sont souvent teintés d'une nostalgie parfois triste. J'ai bien aimé les descriptions et les termes marins même si je n'y connais rien. Cette ambiance de petit port de pêche est tout à fait charmante et un réel sentiment de solidarité transparaît dans les histoires des marins, les avaries en mer, les catastrophes...Tout ce petit monde à les pieds et le coeur dans l'eau même bien au sec au bar, l'eau salée coule dans leur veines.
Mais cela ne suffit pas...
L'intrigue est assez simple dès le départ. On suit la vie de Marie au bar, dans sa chambre et au port, sa découverte du plaisir solitaire (oui, oui), ses questions existencielles, ses discussions avec les marins, son premier rapport (pfff) et sa première déception amoureuse...re-pfff. A cela vient se greffer Victor, le mystérieux, le pygmalion. On sent planer un lourd secret... J'ai vite trouvé qui était ce Victor et vers la fin, l'histoire devient malheureusement complétement abracadabrante.
Trop de passages ou de comportements absurdes pour moi également. Marie la battante renonce aux hommes après un seul puis joue à la fois les femmes intouchables mais provocatrices, elle (et les marins) arrive à tenir des conversations hautement philosophiques loin des préoccupations de son âge, à mener de vraies joutes verbales malgré son manque d'instruction. Ok, elle lit pas mal mais tout de même...Beaucoup trop de décalage entre le niveau de vocabulaire et le style parfois ampoulé et les personnages.
J'ai beaucoup souri lorsqu'un peintre de passage, Michel, prend finalement ses clics et ses claques pour partir peindre loin de toutes ces histoires. Attends Michel, je te suis!
Merci à Babelio et à Liv'editions pour cette Masse critique.