Bernanos n'est pas un auteur facile à lire : ses écrits reflètent une âme tourmentée, sa plume nous entraîne des envolées les plus mystiques et les plus hautes, à la bassesse et la faiblesse de l'homme. Impossible de sortir indemne ou indifférent de la lecture d'une de ses oeuvres.
Le Dialogue des Carmélites, pièce de théâtre adaptée à partir d'une nouvelle de Gertrud von le Fort ne fait pas exception. Avec un profond réalisme,
Bernanos nous décrit les profondeurs de l'âme humaine : la peur de l'homme face à la mort, les grands désirs, l'héroïsme, la foi pure et joyeuse, ou sévère et janséniste. Force et faiblesse. Grandeur et bassesse.
Le thème central de cette pièce est bien celui de la mort, vécue douloureusement, difficilement, dans la révolte ou dans l'acceptation, comme un sacrifice consenti. Dolorisme diraient certains, ou martyr diraient d'autres. Il n'en reste pas moins que
Bernanos fait preuve d'une connaissance de l'âme humaine absolument époustouflante, sur un sujet quelque peu tabou : celui de notre propre confrontation à la mort. Et sous-tend à toute cette oeuvre, cette petite musique, légère et à peine distinguable, celle de
la joie, chant délicat de la confiance puisée à la source de la foi en Dieu.
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