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EAN : 9782070363032
221 pages
Gallimard (07/03/1973)
3.88/5   25 notes
Résumé :
C'est dans l'amertume et la colère que Georges Bernanos a trempé sa plume pour écrire ce journal de 1939-1940. II a été de ceux qui ont combattu et souffert pendant la première guerre mondiale - ceux de l'Avant à qui les autres, ceux de l'Arrière, du Derrière selon son expression méprisante, firent le serment que la paix serait désormais à jamais établie.

Et voici qu'avec cette seconde guerre mondiale éclate la preuve que les Grands Citoyens ont trah... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quelle est cette voix douce, puissante, infatigable, que l'on dirait venue de quelque recoin oublié de notre conscience et qui, chargée d'un savoir interdit au jour, ne cesse de murmurer les mots de la nuit qui fut celle où elle combattit, dans la boue et la puanteur, le ciel déchiré par les éclairs des obus, celle ou la paix indigne fut signée par des mains de cadavres, celle où la guerre infâme se déchaîna comme une suite logique à cette paix tronquée, celle enfin qui est la nôtre, alors que nous lisons ces mots qui coulent dans notre mémoire, depuis elle, et savons que la nuit à venir sera peut-être encore plus profonde, et plus noire, et qu'elle ne trouvera peut-être pas le jour, la lumière que cette voix douce, puissante, la voix infatigable de Georges Bernanos, a tirée des ténèbres où elle avait sa demeure ?
Lien : http://stalker.hautetfort.co..
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Bernanos, peut être un peu trop vite oublié, se livre ici à l'analyse de l'impact de la guerre de 14 sur le moral et l'esprit de ceux de devant et de ceux de derrière. Il fait le constat que cette victoire ne pouvait déboucher que sur l'effondrement de 39. La cécité des gouvernants de l'époque, conduisant à laisser le revanchard Hitler à préparer et à déclarer la guerre! ensuite il se livre à une analyse, assez intéressante du comportement d'Hitler, celui qui selon lui avait le choix entre le suicide et l'action à d'abord choisi l'action! A relire quand même pour se faire une idée des similitudes avec notre époque...
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
J’ignore pour qui j’écris, mais je sais pourquoi j’écris, j’écris pour me justifier. Aux yeux de qui ? Je vous ai déjà dit, je brave le ridicule de vous le redire. Aux yeux de l’enfant que je fus…
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Cette jeunesse française, ces fils d'une race moraliste, épargnante, volontiers procédurière et chicanière, sacrifiés quatre ans au bien commun, broyés pour tous, n'ont même pas eu l'idée de se garantir vis-à-vis du suffrage universel. Ils ont accepté cette institution démocratique au nom de laquelle ils avaient cru combattre le Despotisme, le Militarisme et les hobereaux de Poméranie, jouât contre eux, fît d'eux, en quelques mois, une minorité impuissante.
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Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre .
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- Mais nous n'avons pas voulu cette guerre, on nous l'a imposée.
- Bien sûr, on vous l'a imposée, comme l'autre. Qui se laisse imposer une guerre, à l'heure qu'il n'a pas choisie, ne nous permet pas d'espérer qu'il saura utilement s'en servir. N'importe. Nous souhaiterions vous voir manifester quelque angoisse, cette angoisse serait de bon augure pour nous. Nous dirions que la leçon a servi. Bien au contraire. La machine géante s'est mise en marche toute seule, vous prenez le ciel à témoin que vous aviez les mains dans vos poches, que vous n'avez rien touché, qu'on vous a fait une sale blague, et déjà vous vous carrez à la place du pilote : " Une fois parti, on va toujours quelque part, on finit toujours par arriver. Rappelez-vous 1918..."
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Les gens se disent un beau jour: je suis militaire, je suis un écrivain, je suis un père et ils en font aussitôt les gestes avec une imperturbable dignité qui leur tient lieu de naturel. Nous ne reprochons pas aux maris graves d’être généralement cocus, nous leur reprochons d’être à la fois graves et cocus, de porter ainsi inutilement atteinte au prestige de la gravité. (P 161)
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Vidéo de Georges Bernanos
« Rien ne me réconcilie, je suis vivant dans votre nuit abominable, je lève mes mains dans le désespoir, je lève les mains dans la transe et le transport de l'espérance sauvage et sourde ! » (Paul Claudel, Cinq Grandes Odes)
« Singulière figure que celle de Georges Bernanos (1888-1948) […]. Sorte de Protée des haines et de l'amour, il semble ne jamais offrir deux fois le même visage. Il y aurait plusieurs Bernanos : un Bernanos de droite, à cause des Camelots du Roi, un Bernanos de gauche à cause des Grands Cimetières sous la lune ; un Bernanos romancier des abîmes de la condition humaine, ou un Bernanos pamphlétaire névropathe ; un Bernanos anticlérical, un Bernanos pieux catholique ; un Bernanos antisémite, un Bernanos réactionnaire, un Bernanos prophète, un Bernanos énergumène, un Bernanos enthousiaste... L'inventaire est sans fin […]. Romancier, essayiste, journaliste, Bernanos est l'homme d'une oeuvre vaste mais unifiée, tout entière contenue dans cette tâche qu'il découvrit être la sienne : rendre témoignage à la vérité, en manifestant de toutes les manières possibles ce qui est pour lui la finalité de toute condition humaine. […] Bernanos ne se faisait aucune illusion quant à l'efficace immédiate de ses écrits sur la marche du monde. C'est, toujours et seulement, de la révolte de l'esprit, la seule qui vaille, qu'il est question chez lui. […] » (Romain Debluë)
« […] C'est sans doute ma vocation d'écrire, ce n'est ni mon goût ni mon plaisir, je ne puis m'empêcher d'en courir le risque, voilà tout. Et ce risque me paraît chaque fois plus grand, parce que l'expérience de la vie nous décourage de plaire, et qu'il est moins facile encore de convaincre. J'ai commencé d'écrire trop tard, beaucoup trop tard, à un âge où on ne peut plus être fier des quelques vérités qu'on possède, parce qu'on ne s'imagine plus les avoir conquises, on sait parfaitement qu'elles sont venues à vous, au moment favorable, alors que nous ne les attendions pas, que parfois même nous leur tournions le dos. Comment espérer imposer aux autres ce qui vous a été donné par hasard, ou par grâce ? […] Il faut vraiment n'avoir pas dépassé la quarantaine, pour croire que dix pages, cent pages, mille pages d'affirmations massives sont capables de forcer une conscience : c'est vouloir ouvrir la délicate serrure d'un coffre-fort avec une clef de porte cochère. L'âge aidant, il me paraît maintenant presque aussi ridicule et aussi vain de dire au public : « Crois-moi ! » qu'à une femme : « Aime-moi ! » et le résultat est le même, soit qu'on ordonne ou qu'on supplie. Rien n'est plus facile que de prêcher la vérité. le miracle, c'est de la faire aimer. […] » (Georges Bernanos, Comprendre, c'est aimer, paru dans La Prensa, à Buenos Aires, le 19 janvier 1941.)
0:04 - Réponse à une enquête 11:30 - Générique
Référence bibliographique : Georges Bernanos, Scandale de la vérité, essais, pamphlets, articles et témoignages, Éditions Robert Laffont, 2019
Image d'illustration : https://www.france-libre.net/bernanos-appel/
Bande sonore originale : Carlos Viola - The Four Witnesses (Piano Version)
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/the-four-witnesses
#GeorgesBernanos #scandaledelavérité #LittératureFrançaise
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