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Stéphane Bonnefoi (Éditeur scientifique)
EAN : 9782912667410
144 pages
Finitude (11/01/2007)
3.5/5   2 notes
Résumé :

Ce livre est une histoire d'amitiés. Marc Bernard, à travers la dizaine de portraits que rassemble ce volume, nous parle de ses amis écrivains et des œuvres qu'il admire. On voit ainsi défiler Jean Paulhan, Pascal Pia, Henri Calet ou encore Eugène Dabit à propos duquel Marc Bernard écrit : "Il est des gens qu'on voit d'en bas, ou d'en haut; on a l'impression qu'il faudra crier pour qu'ils vous entendent, ou parler ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En fouinant dans le fonds "Littérature" de la Librairie Tschann [Bd du Montparnasse] je suis tombée sur ce petit ouvrage étonnant. Un recueil d'articles autour d'amitiés littéraires, d'une grande sobriété....

Je suis très heureuse d'avoir déniché cette fort intéressante publication de 2007 de l'excellente édition Finitude. Des textes précieux sur Jean Paulhan, André Gide, Eugène Dabit, Jacques Chardonne, Zola, Calet, Pascal Pia, etc.

Une grande préférence pour les lignes consacrées à Pascal Pia, Jean Paulhan, et Zola....sans omettre la mise en avant de quatre textes littéraires méconnus que Marc Bernard remet au devant de la scène... Mais Top secret... je ne dévoilerai rien !!

De Marc Bernard, comme beaucoup d'entre nous, je ne connaissais que deux textes: "La Mort de la bien-aimée" et son récit autobiographique, "Pareils à des enfants", qui obtint en 1942 le prix Goncourt...

Un autre élément nouveau me plaît doublement dans la connaissance de cet écrivain-ouvrier-autodidacte: son admiration de Emile Zola...L'auteur rédigea même deux textes sur le "Père du naturalisme", dont une biographie-étude dans la célèbre collection du Seuil des "Ecrivains de toujours"...

" On peut mettre, entre autres, à l'actif de Zola, cette volonté de réduire l'écart entre la littérature et la vie, à quoi il s'est employé dans la partie la plus vivante de son oeuvre avec tant d'opiniâtreté et de vaillance. C'est que, pour lui, il n'existait pas deux réalités- celle, tamisée, des livres, et celle de la vie, avec ce qu'elle a de secret, de sauvage- mais une seule, que l'on ne saurait réduire sans verser dans le mensonge, du moins sans donner de l'homme une image incomplète. (...)

Assez d'écrivains avant lui s'étaient appliqués à ne montrer de l'homme que ce que la bienséance tolérait; la violente réaction du chef de l'école naturaliste a été le contre-poids à un tel excès de pudeur formelle." (p. 59)

Après ce florilège amical et littéraire des plus originaux... une envie de longue date: la lecture d'une autre réédition publiée également par Finitude : "Sarcellopolis"...

Un écrivain, en dehors des sentiers battus, à découvrir ou re-découvrir !
En attendant de recevoir ma commande de "Sarcellopolis", je poursuis avec
"Vacances" :

" Sans doute, faut-il commencer ce petit livre par une affirmation courageuse. Disons donc que je suis l'homme des vacances.
Au stakhanovisme, à la rage de production, à l'engagement, à l'efficacité, j'oppose ma conviction et ma philosophie qu'un seul mot exprime: vacances. (...)

quand on voit à quoi mène l'activité des hommes, on se dit que moins ils en feront mieux cela vaudra.
Le seul homme d'Etat qui m'ait jamais été sympathique était le ministre des Loisirs. On n'a pas tardé à le supprimer" (p. 25-26)


































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Je n'ai pas lu ce livre, mais comme le système informatique refuse de me laisser commenter la critique, j'ai utilisé cette "astuce". Parce que des citations de cet auteur internes à la critique m'ont fait "bondir". L'auteur raconte que le seul gouvernement qui ait eu sa faveur est celui qui a créé le ministère du temps libre, que la seule chose qui l'intéresse sont les vacances et que d'ailleurs moins l'être humain agit mieux c'est. Le ministère du temps libre, cela signifie que des bureaucrates pensent à notre place pour organiser nos loisirs. Pas sûr qu'il voit les choses sous cet angle. S'il ne vit que pour les vacances, c'est son plus strict droit. Mais lorsqu'il met en doute l'action humaine c'est une autre affaire, car s'il peut se la "couler douce", c'est justement grâce aux efforts d'autres êtres humains. Cet auteur a visiblement oublié que c'est grâce à la persévérance de ceux qui s'investissent dans leur travail et qui innovent que la médecine est arrivée au niveau d'aujourd'hui. Et nous offre une espérance de vie inimaginable il y encore quelques décennies. Que nous ne vivons plus dans des habitations infestées de vermine, avec un seul vêtement à porter pour toute l'année, etc, etc.
Ce monsieur vit-il dans une caverne ? Se nourrit-il d'écorces et boit-il de l'eau de pluie ?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pascal Pia le nihiliste

Un de mes amis m'a dit un jour que l'érudition est une fuite, un renoncement, un alibi, l'art de se parler avec un masque. C'est exactement ce que Pia illustrait. Il ressentait une sorte de délicieux vertige à se perdre dans les autres, à se retrancher dans les minuties d'une œuvre. Il avait décidé, tout jeune, de ne jamais tenter de venir sous les feux de la rampe, et si par hasard le sort l'y poussait, de s'en éloigner rapidement sur la pointe des pieds. Ce qu'il a fait plusieurs fois , renonçant à ce pour quoi les autres se battent, intriguent et se déshonorent parfois. (p. 93)
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-Chefs-d'oeuvre oubliés-

[A propos de Jean-Luc Dietrich]
Dans ses livres il dit tout avec une candeur non feinte. On peut tricher en tout, sauf en art. Sa voix nous parvient pure , innocente de tout ce qui l'accuse; il y a entre les faits et lui une frontière de feu et il est toujours en deçà, du côté de l'innocence. Il est des gens qui sont obscènes en buvant le thé, d'autres qui demeurent purs jusque dans leurs dérèglements. (p. 106)
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Dabit en visite

Bien des choses nous rapprochaient et, par dessus tout, notre commune origine ouvrière.

J'ai éprouvé souvent combien c'est là un lien puissant. Des hommes comme
Dabit et moi ne sentent jamais tout à fait à l'aise sur le terrain de ce qu'on appelle la culture. Ils savent que, si leur expérience de la vie est peut-être plus large que celle de bien des écrivains, ils ignorent une foule de choses, que la question la plus simple peut les prendre au dépourvu, faire apparaître cruellement une lacune. Aussi encore que, bien entendu, nous n'en eussions jamais parlé, cela créait entre nous une sorte de complicité. Nous avancions en éclaireurs, avec prudence dans cette chasse gardée, pleine de chausse-trapes. (p. 35)
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Quelques année plus tard, Emile Zola, dans son essai -De la Morale en littérature-, revient sur cette question en ces termes: "Comme je l'ai dit, nos œuvres sont trop noires, trop cruelles surtout, pour chatouiller le public au bon endroit et lui faire plaisir. Elles révoltent, elles ne séduisent pas. Si quelques-unes arrivent à une large vente, le plus grand nombre laisse la foule des acheteurs inquiète et indignée. (...)
L'hypocrisie est choyée, payée grassement, tandis que la brutalité a contre elle la masse énorme des gens que gêne la franchise. " (p. 57-58)
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- Dabit en visite-

il est des gens qu'on voit d'en bas, ou d'en haut; on a l'impression qu'il faudra crier pour qu'ils vous entendent, ou parler à mi-voix, bref, qu'on ne pourra pas être en face d'eux tout à fait naturel. Avec Eugène Dabit, rien de pareil; il était juste à hauteur d'homme, à votre hauteur.(p. 35)
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Video de Marc Bernard (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Bernard
Jérôme Garcin a choisi de lire un extrait de "A hauteur d`homme" (ed. Finitude) de Marc Bernard, un écrivain qu`il adore. Goncourt 1942 avec "Pareils à des enfants", Marc Bernard a été trop vite oublié. Jérôme lit une lettre où l`écrivain raconte à un ami son passage de l`usine à la maison GallimardVoir le précédent Marque-Page
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