Candy Mountains, tome 2

Le second et dernier tome de Candy Mountains est toujours aussi prenant. On en sait un peu plus sur le vieil hôpital désaffecté et sans vouloir en révéler l'intrigue, un étrange phénomène relie ces bâtiments glauques à un hôpital en pleine activité. Alors que le service réanimation veille sur des patients plongés dans le coma, ceux-ci vivent un véritable cauchemar dans un univers qu'ils sont seuls à connaître. Quelle est la raison de ce mystère qui les fait mourir les uns après les autres ? Accidentée avec sa fille lors du premier tome, la responsable du service plongée un moment dans le coma va tout mettre en oeuvre pour résoudre l'énigme, d'autant que sa propre fille est restée dans le coma, de l'autre côté, là où vit le monstre...
Le scénario reste implacable, cruel, à la limite du gore. Impossible de lâcher ce second tome, tant on est pris par l'intrigue. À conseiller aux amateurs de thrillers sanglants.

Alice est médecin à l'hôpital du Parc où elle s'occupe essentiellement des personnes dans le coma. Elle vient d'ailleurs de perdre une jeune fille, Julie, qui avait été victime d'un accident de voiture en compagnie de ses deux autres soeurs. Elle s'occupe aussi du jeune Anthony, dans le coma pour des raisons inconnues, dont le père est très présent à ses côtés. Mais en dehors de son travail, Alice s'occupe de sa fille adolescente Maya, qui doit bientôt témoigner contre son père qui l'a frappé pendant des années, à l'insu d'Alice trop souvent absente à cause de son métier. A leur départ de l'hôpital après la rencontre de Maya avec un psychologue amie d'Alice, les deux femmes sont victimes d'un accident. Elles se réveillent alors dans un hôpital similaire à celui du Parc mais à l'air abandonné, où la terreur et la mort violente règnent et où elles découvrent qu'elles ne sont pas seules …
Une histoire qui met en toile de fond un hôpital effrayant … ça s'annonce très prometteur car je trouve que c'est un lieu qui se prête bien à des histoires d'horreur, au même titre que les asiles psychiatriques. Et le fait que ce soit un diptyque a aussi bien aidé car je n'aurais pas aimé me lancer dans une longue série. Deux tomes, c'est parfait pour développer suffisamment en détail une histoire tout en la gardant dense et bien rythmée. C'est effectivement le cas ici. On commence par une scène violente et perturbante dont on ne sait pas trop si elle fait partie de la réalité ou du rêve. Puis, on revient, à notre soulagement, à un monde plus normal, tel qu'on le connait et plus rassurant. On y découvre Alice et Maya mais c'est pour mieux les plonger dans l'horreur après leur accident, dans un hôpital désaffecté, où un colosse les poursuit et est prêt à les tuer de façon horrible. Mais elles ne sont pas seules dans ce lieu et rencontrent vite les autres « habitants » du lieu, tous aussi terrorisés qu'elles, et qui se révèlent être les patients d'Alice qui sont dans le coma. Effrayant, n'est-ce pas, de se dire que le coma serait un endroit aussi glauque que ce qui est décrit dans ces deux albums ? le dessin, que l'on sent influencé par le manga dans la représentation des personnages, est épuré mais parfois un peu statique. J'ai eu du mal à différencier certains personnages, trop similaires, et j'aurais sûrement apprécié de les voir plus expressifs. J'ai trouvé le décor bien réussi, avec des atmosphères sombres et glauques et des moments sanglants pour remuer un peu les tripes. L'histoire est très bien menée, avec une base de départ intéressante bien qu'un peu classique mais il y a quelques surprises en stock et que je n'avais pas vu venir ! J'ai beaucoup aimé cette lecture glaçante et prenante, alors que je suis très difficile sur le sujet, donc je ne peux que conseiller ce diptyque aux amateurs d'horreur qui aiment une histoire qui se tient bien !

Ces deux Bandes dessinées ont attiré mon regard par leurs couvertures sombres. En temps normal, j'avoue que le genre morbide me laisse de marbre. Ce n'est pas une de mes lectures favorites… Mais ici, ce n'est pas que morbide ! C'est bien plus profond que ça…

Alice est médecin dans un service pour comateux. Sa vie n'est pas rose. Elle doit gérer sa fille qui a été battue par son père. Un jour, la mère et la fille se réveille dans une sorte d'hôpital désert ou presque… Un type étrange erre dans les couloirs et tue tous ceux qu'il trouve. Alice s'aperçoit alors que les habitants de cet hôpital ne sont autres que ses patients et tous sont en danger de mort. Car s'ils se font tuer dans le coma, ils mourront dans la réalité. Sa fille et elle ont été victimes d'un accident de la route et se retrouvent piégées dans le coma !

Cette BD met en avant la puissance de l'esprit humain mais je crois que le principal objectif est de dénoncer la maltraitance sur les enfants, causée ici, par l'un des parents. Et ce n'est qu'à la fin qu'on comprend toute l'importance de cette histoire. L'amour d'Alice pour sa fille est également mis en avant, son désir de la protéger contre tout (d'autant plus qu'elle s'en veut de ne pas s'être aperçu ce que le père de la fillette lui faisait subir). Les conséquences psychologiques sur les enfants ont une telle importance ! et la peur est le principal moteur de ce récit...
Les illustrations sont sombres. Les lignes des dessins agrémentent à la perfection les sentiments des personnages sur leurs visages. D'ailleurs le tueur est comme statufié, rien n'émane de lui ! Tout est concentré sur les personnages.

J'ai, une nouvelle fois, découvert une bande-dessinée adulte et profonde.
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Le CE de la société dans laquelle je travaille organise, pour la huitième année consécutive, un festival BD ! 20 bandes-dessinées à lire en quelques mois, lesquelles nous sont prêtées gratuitement pendant une semaine à dix jours, et circulent de mains en mains et de service en service. Sur le principe, j'aime beaucoup, et c'est l'occasion pour moi de faire des tas de belles (et moins belles parfois) découvertes. Candy Mountains fait clairement partie des belles, même si c'est assez glauque et violent.

Diptyque qui démarre sur les chapeaux de roue, cette bande-dessinée a ceci d'intéressant qu'elle s'intéresse à ce que vivent les personnes qui sont dans le coma. Elles ont l'air de dormir, mais comme le dit une infirmière à un moment, ce qu'elles vivent est tout bonnement épuisant. Et en l'occurrence, c'est rien de le dire ! Nikko nous embarque ainsi dans un huis clos sanglant au coeur d'un hôpital sordide où sévit une espèce de boucher armé d'une hache. Présenté comme ça, ça a l'air sacrément gore, et ça l'est, il faut bien le reconnaître, mais Candy Mountains n'est pas que ça.

La narration est parfaitement bien menée, et je me suis surprise à lire les deux tomes d'une traite, pour connaître le fin mot de l'histoire. Pas de temps mort, des personnages à l'histoire suffisamment aboutie pour que l'on s'attache à eux très rapidement. le simple fait de réussir à faire ça dans une BD m'a toujours épatée ! du côté du dessin, Benoît Bernard matérialise avec aisance une ambiance pesante et tendue, angoissante à souhait, bien que les allers et retours entre le réel et le coma aient tendance à atténuer un peu tout ça. Petit bémol également pour certains visages très semblables, qui rendent parfois difficile de savoir à qui on a à faire.

Une première oeuvre non dénuée de défauts mais réellement convaincante pour moi, d'autant plus que le scénario, même s'il est effectivement assez violent et sanglant, n'a rien de ceux qui ne servent que de faire-valoir à des scènes gores. Il est abouti, avec un début et une fin, une vraie trame dramatique qui tient bien la route, et des graphismes angoissants qui le servent parfaitement. Au final, un thriller résolument adulte qui a su me séduire en tenant toutes ses promesses.
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