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EAN : 9782266124867
444 pages
Pocket (07/11/2002)
3.62/5   76 notes
Résumé :
"Nous avons tous le souvenir de maîtres dont l'enseignement nous a marqués.
Quand je cherche parmi les miens, le visage qui s'impose est celui de Kid Léon. Ce n'était pas un philosophe, mais un hercule de place publique. Il n'avait jamais quitté l'école où il avait tout appris ; simplement, il avait fini par passer, sans s'en apercevoir, au rang de ceux qui enseignent. Cette école était la vie. Elle avait pour cadre la fête foraine. Kid enseignait, par l'exem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A force de courage et de volonté.

Il s'agit d'une histoire d'hommes comme il en existera toujours dans un environnement, qui lui, a définitivement disparu.
Kid Léon est l'un de ces lutteurs de foires, homme fort, gagnant sa vie en exhibant sa force, jonglant avec des haltères et affrontant le quidam qui veut bien se frotter à son cuir tanné. Blanchi sous le harnois des années passées à faire la route de vogue en vogue, Kid est malgré son air bourru, sa mine renfrognée et ses bosses musculeuses qui le caractérisent, aussi doux que les sucres d'orge que l'on vend au stand des nougats. C'est cette petite communauté de forains que fait vivre Clavel dans cet ouvrage.
Les forains du temps des manèges en bois, des loteries où l'on gagne des oiseaux vivants et puis l'arène des lutteurs. On y pratique la boxe, le combat arrangé qui ne s'appelle pas encore le catch.
Pierre et Guy, deux être en déserrance, veulent voler dans une roulotte. Kid tombe à bras raccourcis sur l'un d'eux, en l'occurrence Pierre. Guy prend la fuite et abandonne lâchement son copain. Cette mésaventure va bouleverser la vie de Pierre. de son état de malfrat à la petite semaine, Kid va l'amener grâce à la rudesse du combat à devenir un homme. Un homme qui prend ses responsabilités comme elles viennent. C'est sous le charme de cette vie marginale, faite de blessures, de joies de peines et d'allégresse que Pierre va découvrir l'amour, et qu'il va prendre pleinement possession de son destin.
Kid va lui révéler les astuces du combat, lui montrera que les boniments clamés avec foi font plier un public récalcitrant, que la force s'emploie à bon escient et que le corps est somme toute plus fragile que l'âme. Il y a un peu du " Sous le plus grand chapiteau du monde" dans cet ouvrage, il y a surtout l'ambiance des foires, la vie souterraine de ces hommes. Clavel dont j'ignorais tout se révèle un habile conteur. J'y ai reconnu un peu dans la forme, les romans de Henri Vincenot, peuplés d'hommes ordinaires qui font simplement des choses extraordinaires, qui donnent aux autres le plus beau reflet d'eux-mêmes, reflet qui restait caché dans les tréfonds de leurs âmes.
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Avec ce livre, je finis ma collection de Clavel que je possède, soigneusement rangé dans ma bibliothèque. Car Clavel est un auteur que j'apprécie particulièrement pour son style toujours au plus près des personnages, sa façon de décrire la vie des petites gens et les peines des hommes, mais surtout parce que Clavel nous parle d'un monde, celui qu'il a connu, celui qu'il a admiré, un monde fait de ceux d'en-bas qui vivent de leur propre force de travail, de leur solidarité et de leur liens. Et non de non, ça fait du bien de lire des oeuvres qui invitent autant à vivre !

Benard Clavel traite ici d'un hercule, ces hommes de foires et de cirque qui impressionnaient le tout-venant par leur force extraordinaire et par des tours qui épataient la galerie. Un métier de chaque instant, entre boniments dans les rues, tours dans les foires et voyages dans les petits villages reculés du Jura (Clavel y revient souvent). Il nous parle de souffrance humaine, de dureté de la vie, de la mort et d'une farouche volonté de vivre qui habite chaque humain. Ce sont des personnes qui doivent apprendre à vivre à chaque instant, qui sont obligés de s'entraider pour ne pas sombrer et qui sont avant tout incomparablement humain, dans leurs colères, leur solidarité, leurs amours et leur empathie. L'émotion est toujours présente chez Clavel, il y a toujours la mort qui rôde, inlassablement, rappelant que tout humain la connaitra un jour ou l'autre. Ce sont des considérations évidentes, qu'il nous rappelle à chaque ouvrage.

Après, en dehors des qualités intrinsèques des ouvrages de l'auteur, qu'a pour lui cet ouvrage spécifiquement ? Il semblerait que ce ne soit pas du meilleur cru, pour ce que j'en juge, mais d'un bon cru tout de même. A travers Pierre, jeune homme qui découvre ce monde par la gentillesse de Kid Léon, colosse de foire qui lui fait prendre des responsabilités et le traite enfin comme un être humain. A travers quelques considérations, on parle de l'abrutissement des ouvriers sur les machines, de la peine de bien des gens pour oeuvrer et de la nécessité de s'entraider pour se soigner (nous parlons d'un temps où la sécurité sociale n'est pas universelle). Clavel est une personne du côté des ouvriers, il ne fait aucun doute, et le roman se permets d'appuyer dessus à plusieurs reprises. Mais au-delà de ces considérations c'est surtout la personnalité de Kid qui transpire de ces pages, toujours au-delà de l'histoire. On sent une réelle admiration de Clavel pour ces gens-là, et ce petit homme en particulier. Une admiration sincère qui nous est directement communiqué. Et c'est lui, le personnage qui est le coeur de cette oeuvre. de fait, le récit ne dépasse pas réellement cette admiration, ne le faisant pas décoller au-delà comme Clavel à déjà su le faire avec d'autres livres qui m'ont plus plu. Mais en dehors de cette considération, je trouve qu'il y a là un roman très beau, toujours aussi bien écrit et qui mérite que l'on s'y attarde un peu. Un roman qui sent la vieille France mais aussi la sueur et l'amour. Un roman de Clavel.
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Je ne suis pas adepte de tous les livres de Bernard Clavel, mais j'ai une grosse tendresse pour celui-ci. Je le lis et le relis avec plaisir depuis des années, et j'ai toujours autant de bonheur à suivre Kid Léon et Pierre dans leur voyage de foires en foires. L'histoire d'amitié qui sert de fond à ce roman est belle, et les leçons que tirent Pierre de son ami sont valables aussi pour nous...
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Premier livre de Bernard Clavel que je lis, dans le cadre du Challenge solidaire 2022.
Une très jolie découverte que cette histoire de Kid Léon et de Pierre. On y découvre le monde des forains où Pierre va faire peu à peu l'apprentissage de l'amitié et du travail sous la poigne d'un lutteur au coeur tendre sous ses dehors d'Hercule.
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Kid Leon et Pierre nos deux héros forment un duo attachant qui vont de foire fn foire pour fagner leur vie et que lie une solide amitié.C'est le monde du cirque qui est mis a l'honneur ici par l'auteur du livre et sa description precise nous refait revivre une epoque revolue.Un bon roman qui se lit avec plaisir.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Si tu t'étais tiré, demanda Kid, qu'est ce que tu allais bricoler à Paris ?
- Je sais pas
- Tu voulais retourner dans ton usine de verres ?
- Sûrement pas. N'importe quoi, mais pas cette vacherie-là !
Il entendit à peine Kid murmurer : - Bien sûr, n'importe quoi…
Usine. Ce seul mot avait suffi pour que tout un monde se mette à vivre. Un monde triste et dur. Un monde monotone. Un monde où le gris de l'émeri se mêlait à la rouille de cette poudre à polir qui vous collait à la peau et imprégnait les vêtements. Pierre revoyait les visages, gris et rouillés comme toute l'usine, se pencher vers les machines. Des bras répéter toujours et toujours le même geste, à la même cadence strictement minutée. Des dos voûtés à force d'être courbés vers les bacs de lavage où les mains devenaient molles et tendres avant d'être déformées par le rhumatisme. Le passage horaire des contremaîtres vérifiant les galbes, comptant les blocs.
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Quand il était petit, dit-il, il était toujours fourré avec les lutteurs. Moi j'espérais. Et le vieux aussi. Mais c'était un garçon qui lisait. Toujours la tête à fermenter....Il n'était pas fait pour la vie que nous menons.
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