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Jean Bernard-Maugiron travaille au service de correction du journal Sud Ouest. Il vit à Bordeaux. du plomb dans le cassetin est son premier roman.
La première question qui vient à l'esprit, que signifie « cassetin » ? C'est le petit compartiment d'une casse d'imprimerie dans lequel sont rangés les lettres ou signes typographiques en plomb. Ce qui d'emblée plante le décor de ce roman, puisque Victor le héros, ancien typographe est désormais correcteur de presse. « Je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional », répète inlassablement Victor au début de chaque chapitre.
Victor est un « gars ben ordinaire » comme dirait Charlebois, proche de la retraite, « petit, malingre et à moitié sourd », célibataire vivant avec sa maman grabataire, passionné de trains et collectionneur. Une vie calme et rangée, réglée comme du papier à musique, petit-déjeuner et déjeuner pris au café à côté de chez lui, le repas du soir est pris à la cantine du journal où c'est moins bon mais moins cher aussi. du temps libre en journée, puisqu'il travaille de dix-huit heures à minuit.
Chargé d'écrire un article pour le bulletin d'entreprise, Victor raconte sa vie et son métier. Et là, vous saurez tout sur la typographie, des anciennes machines belles comme des locomotives aux nouvelles plus informatisées qui donnent moins de boulot mais moins de rigolades aussi. La technique et les trucs du métier, les syndicats, les licenciements progressifs qui annoncent la mort des ouvriers du livre, Bernard-Maugiron nous fait partager les joies et les peines de Victor, ses collègues, Chantal et ses gros nichons, Madeleine la déléguée du personnel, Germaine la chef, ses potes Jean-Pierre et Pascal, sa maladie professionnelle qui vient d'être découverte, le saturnisme.
L'auteur aurait pu écrire un roman naturaliste, genre Zola, mais il préfère utiliser le ton de la nostalgie et surtout l'humour. Chaque phrase est souriante, par le ton ou par le choix des mots et la fin du roman dont je vous laisse la surprise, dégénère en une déjante totale. Un livre très court d'une centaine de pages, mais réellement poilant, sans négliger le fond social. Un premier roman très réussi.
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J'ai trouvé ce livre très bien écrit. Malgré le fait que le début puisse paraître difficile à cause de quelques termes techniques, on se prend vite au jeu et on découvre avec émerveillement tout un monde disparu aujourd'hui et presque totalement inconnu. Finalement, lorsque j'ai tourné la dernière page, je me suis retrouvée nostalgique d'une période que je n'ai pas connu. Cet artisanat, cet amour du métier présent dans le livre me font regretter que ce genre de profession, que l'on effectuait surtout par passion en fait, n'existent plus ou prou.

“Les ouvriers du Livre disparaissent un à un, c'est comme le dernier poilu bientôt il y en aura plus.” dixit l'auteur. Je suis bien contente d'être tombée sur ce petit bijou pour me permettre de les découvrir.

Sans compter que le personnage principal, Victor, est attachant dans sa naïveté, sa simplicité et son humour décalé. Je le recommande vivement à ceux qui aiment les petites histoires dans L Histoire, ils ne seront pas déçus.
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On découvre dans ce livre l'univers des rotatives, et des petits métiers qui font un journal.
Le personnage principal, un vieux garçon qui vit avec sa mère s'investit totalement dans son métier et nous fait partager les 30 dernières années de sa vie.
Un livre passionnant où l'on apprend et où le plomb non content d'être dans le titre est partout!!!
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Lire un livre dont les12 premiers chapitres (sur 17) commencent par " je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional" peut sembler fastidieux. Nenni. ce qui débute comme un banal récit de vie professionnelle va virer à l'aventure foldingue "in vitro". Facile à dire mais le personnage va fondre les plombs.
Au passage on aura appris mille et une astuces de l'imprimerie : vocabulaire, techniques, répartition du travail, équilibre de forces syndicales et patronales; bref on aura vécu quelques heures en symbiose avec le jiournal;
Ce qui n'est déjà pas si mal
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Je m'appelle Muriel, je suis correctrice dans un grand quotidien régional... Eh oui, c'est vrai. Ce roman m'a replongée des années en arrière, avec cette ambiance si particulière aux métiers de la presse. Les termes techniques, les personnages hauts en couleur, le bruit des machines... C'est donc avec un grand bonheur et une immense nostalgie que je me suis plongée dans ce petit roman. J'ai suivi avec plaisir l'itinéraire de Victor, linotypiste devenu correcteur. Et je vous assure qu'en tant que correctrice et ancienne typo, tout y est parfaitement restitué. La fin est absolument inattendue, vous verrez comme Victor, correcteur dans un grand quotidien de la presse régionale, met "du plomb dans le cassetin".
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Victor, 56 ans, un vieux garçon proche de la préretraite, prépare un récit de sa vie qui sera publié dans la revue interne du grand journal régional dans lequel il travaille depuis son plus jeune âge comme ouvrier linotypiste.
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Il y a des livres dont les auteurs peuvent être fiers. C'est ce que je pensais ce matin en lisant celui-là, que m'a très gentiment envoyé Malice (sur mon île où les livres sont si chers !). Lorsque j'étais jeune, le père d'une amie était venu parler de son métier dans ma classe, j'ai été impressionnée par ce qu'il racontait et j'ai donc découvert très tôt ce qu'était une linotype.

Le narrateur est un homme en décomposition, à son insu. Tandis qu'il s'efforce de se raconter, chaque chapitre recommencé révèle une nouvelle part de lui, de plus en plus sombre. On assiste à sa perte de repères, au fur et à mesure que sa santé est menacée, on comprend que l'empoisonnement (au plomb) est un travail de lenteur, qui surprend comme une bête à l'affût soudainement projetée en avant.

Victor, homme dont on comprend qu'il est un peu simple suite à un accident, vit dans ses habitudes, ses collections, ses pensées proches de l'obsession : ses horaires et ce qu'il peut gratter (à la direction), ses repas à la cantine (mauvais mais bon marché), sa mère grabataire, ses circuits de train qui envahissent l'appartement. Pourtant Victor a évolué : de linotypiste, il est devenu correcteur ; c'est d'ailleurs l'incipit qui revient comme un leitmotiv au début de chaque chapitre :
Je travaille de nuit comme correcteur de presse dans un grand journal régional.
Il y a beaucoup d'humour dans ce récit, même si l'on ne rit pas à gorge déployée : il s'agit plutôt un humour potache et caustique parfois, comme par exemple pour les noms de famille un peu scabreux (Victor s'occupe de corriger les annonces du "carnet"). Beaucoup de recherche aussi concernant les jeux de mots, les allusions, ce qui montre que l'auteur a certainement (re)travaillé son texte, ce n'est pas un premier jet.
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