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EAN : 9782226252654
56 pages
Albin Michel (05/03/2014)
4.08/5   25 notes
Résumé :
En 1914, alors que René est à peine adulte, la guerre éclate. Dans les tranchées, il se remémore son enfance, quand il rêvait de devenir aviateur, et, parallèlement, écrit des lettres à sa mère dans lesquelles il raconte son quotidien de poilu. Il parle également des combats aériens, de sa passion pour l aviation, qui l aide à tenir le coup...
Le texte tout en pudeur de Fred Bernard, qui alterne lettres et souvenirs, évoque avec justesse les destins brisés pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Août 1899. René, avec ses frères, Eugène et Paul, et son cousin Firmin, rient comme des tordus à voir cette grenouille à qui ils ont fait fumer une cigarette. Des boyaux et de la boue sur le visage, ils se précipitent, dès que quatre heures sonnent au clocher, vers la maison. Maman les sermonne un peu. Mais qu'importe, c'est l'âge de l'insouciance, des bêtises, d'autant que le cousin Firmin fourmille d'idées plus ou moins débiles. René, fasciné par les oiseaux, les papillons, les libellules ou les lucanes, rêve, lui aussi de voler...
Octobre 1914. La guerre fait rage. La boue, les cadavres, les villages rasés, les explosions. L'on parle de milliers de morts. René ne peut pas le croire... Il se rassure comme il peut... Heureusement que les avions passent au-dessus de sa tête, le jeune homme s'enivre de ces vrombissements et vibrations...

Fred Bernard nous plonge en pleine guerre en compagnie de René Nicolas, matricule 1264 dans le 43è régiment d'artillerie. Il évoque, à travers les lettres que le jeune homme envoie à sa maman, la guerre et ses horreurs, le sort de ses compagnons et les avions qui, tout du long, lui auront donné espoir. L'auteur alterne habilement deux périodes, celle de l'enfance et celle de la guerre. Des souvenirs lumineux, poétiques et tendres qui s'opposent aux horreurs de la guerres et aux drames. Un album d'autant plus touchant que l'auteur s'est inspiré de l'histoire de l'arrière grand-père de sa compagne. Graphiquement, Émile Bravo sert à merveille ce texte émouvant et saisissant : une palette de couleurs allant du tendre au plus sombre.
Petits témoins de cette guerre : les aéroplanes fabriqués dans les tranchées.
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Un album à ne rater sous aucun prétexte !
On nous a coupé les ailes, c'est le témoignage de René Nicolas : une enfance insouciante, pleine de rêves et de jeux avec ses frères et son cousin mais surtout une entrée dans l'âge adulte en tant que soldat de la Première Guerre Mondiale, avec toujours, en fil conducteur, sa passion pour l'aviation...
C'est aussi un magnifique travail d'illustrations : des couleurs éclatantes pour les souvenirs heureux, des couleurs sombres pour l'enfer des tranchées.
Mais c'est surtout l'histoire d'un jeune homme, comme il y en eut tant d'autres, plein d'espoir en l'avenir et qui dû vivre la perte de ses proches et de ses amis dans l'horreur d'une guerre qu'on surnommait La der des der...
Un album émouvant à lire et faire lire comme un devoir de mémoire !
A partir de 9/10 ans.
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Août 1899, la nature, la liberté, les bêtises de l'enfance.. Les rires. Trois frères et leur cousin.
Octobre 1914, le cadet René, écrit à sa mère. Il est dans une tranchée, non loin de Paris. Il a faim. le paysage a changé " A perte de vue, de la boue et des cadavres..."
Juillet 1903. René, grandit. C'est encore l'insouciance et les jeux. L'enfance qui ne sait pas ce qui se prépare...
Cet album ce sont ces années qui se croisent. La voix de cet enfant qui rêve d'avions, en 1903 c'est le début des exploits des frères Wright.
On passe d'une année à l'autre dans ces courts chapitres et c'en est que plus poignant.
On joue à la guerre, et puis on y meurt à la guerre comme Eugène et Paul....Plus tard. Sans savoir pourquoi....
"Maman, je pense à ta douceur, ta chaleur, ta confiance : comme j'en aurai besoin ici."
Dans cette histoire il y a cette guerre " Tous dans le même panier de crabes. Tous dans le même enfer", il y les débuts de l'aviation qui aident l'enfant espiègle qu'il était à devenir un adulte qui se bat, qui tue, qui a peur et qui ne comprend pas...
Les avions sont devenus des machines de guerre.." L'industrie de la mort" ( cela se vérifiera en 39/45...)

Superbe album par sa construction qui mêle le rire aux larmes. Qui raconte cette guerre d'une façon différente mais qui n'omet pas la terreur et l'horreur qu'elle a engendré.
J'ai aimé la voix du narrateur qui m'a bouleversée. Ce René Nicolas qui faisait des maquettes d'aéroplanes dans les tranchées et qui en est revenu de cette guerre.
Très beau travail d'illustration qui comme le texte nous fait passer de l'insouciance à la tragédie.
A découvrir absolument. A lire à haute voix. A partager.

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Un sujet d'actualité, au traitement pas forcément original : la première guerre mondiale vue à travers le témoignage d'un simple jeune soldat français, alternant avec des flash-back sur son enfance.
Le contraste est cependant saisissant entre la période heureuse et insouciante de l'enfance et les horreurs que connait le jeune homme. Avec pour fil conducteur : sa passion pour tout ce qui vole (les animaux d'abord, puis les avions qui vont naître et se développer). Une passion qui le poussera, pour « s'évader» de l'horreur à fabriquer de petits modèles réduits à partir de balles ou d'obus…
le récit en question est d'ailleurs inspiré de l'expérience d'un jeune homme dont les petits avions sont présentés en fin d'ouvrage. Ce qui rend le livre d'autant plus touchant.
Un livre fort et intéressant de Fred Bernard pour le texte et brillamment illustré par Emile Bravo dans son style bien caractéristique.

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Il était une fois un gamin de 8 ans qui, au tournant du 20ème siècle, passait de merveilleux étés avec ses frères et son cousin Firmin à faire les quatre cents coups dans une parfaite insouciance. Un gamin prénommé René, rêveur patenté, fasciné par l'apparition des premiers avions. Un gamin persuadé que quand il serait grand, il volerait lui aussi et pourrait caresser les nuages. Un gamin heureux, conscient de la magie de l'enfance et confiant en l'avenir.


Il était une fois ce même gamin, en octobre 1914, écrivant à sa mère : « J'ignore ce que l'on sert à nos officiers, Maman, mais mon ventre crie souvent famine ici. […] Voila maintenant des semaines que l'armée allemande est bloquée à 40 kilomètres de Paris, mais il s'en est fallu de peu pour qu'elle nous déborde… Alors elle se venge et nous pilonne au canon, nous déchiquette à la mitraillette. Nous on creuse, on s'enterre et on s'enfonce dans la Marne. A perte de vue, de la boue et des cadavres, des chevaux gonflés par la putréfaction, […] des villages rasés et des arbres noirs ébranchés. »


Le gamin devenu un jeune adulte découvre l'horreur du front. Il apprend la mort du cousin Firmin et de son frère Eugène, il s'évade en repensant aux instants joyeux partagés avec eux par le passé et en regardant les avions tournoyer dans le ciel, toujours plus rapides et plus flamboyants…


J'avais peur que le propos insiste trop sur l'histoire de l'aéronautique. Il y a certes quelques termes techniques et la présentation d'incontournables pionniers de la conquête de l'air mais le coeur de l'album ne se focalise pas sur ce sujet. A travers l'histoire de René, les auteurs parlent avec finesse de ses hommes auxquels la guerre a coupé les ailes. L'alternance entre l'enfer des tranchées et le paradis de l'enfance montre à quel point ce monstrueux conflit a brisé des millions de vies et autant de rêves d'avenir.


Un texte sobre et touchant, des illustrations parfaites d'Émile Bravo, cet album est un petit bijou absolument tout public, à lire dès dix ans selon moi.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
BDSelection
04 mars 2015
Au final, un souhait ? Que Fred Bernard et Émile Bravo, ces deux grands auteurs, nous concoctent un autre album !
Lire la critique sur le site : BDSelection
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cerises, framboises, fraises, pommes, poires, coings, châtaignes, les saisons passaient lentement quand on était enfant. Ici, elles ne passent plus du tout. Ce sont les régiments qui défilent et roulent à terre comme des fruits pourris, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
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Et puisqu'ici on nous a coupé les ailes, aujourd'hui je m'enterre encore plus profondément pour survivre à cette tuerie. Dans mon sous-sol j'ai trouvé une occupation : je construis des petits modèles d'avions qui ne volerons jamais et ne tuerons personne.
Je vide des balles de leur poudre, je découpe la douille d'un obus, je martèle le cuivre et je tords le métal ; je poursuis ma formation de joailler en somme...
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Maman, je pense à ta douceur, ta chaleur, ta confiance ; comme j'en aurais besoin ici. Je repense à tout ce qui me donnait des ailes et que je prenais pour acquis sans me rendre compte un seul instant de la chance et du bonheur inouï de vivre sous la protection d'une famille aimante. C'est maintenant pour vous que je vais tenter de m'en sortir. Pour toi, Maman, pour Papa et ma sœur Blanche.
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On pleure, on hurle, on jure, on prie autour de moi. Mais moi je ne crois plus en Dieu, ni en l'Homme, ni en rien au milieu de ce vacarme assourdissant
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C'est la magie de l'enfance. Je cours dans les prés en pente, les yeux au ciel, le coeur battant sous les ailes des oiseaux...
... que je poursuis afin de comprendre comment c'est possible, de glisser sur l'air comme ça!
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Videos de Fred Bernard (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fred Bernard
Un journal organique, personnel et puissant, qui célèbre avec passion la beauté du vivant. Pour le découvrir : https://www.albin-michel.fr/carnet-dun-jardinier-amoureux-du-vivant-9782226473950
Le jardin de Fred Bernard, petit bijou de biodiversité, s'est agrandi. Dans son havre de paix, le jardinier-poète observe, raconte, dessine les couleurs et parfums, les animaux rares et les phénomènes naturels qui rythment les saisons de sa campagne bourguignonne. Au fil des pages, il convoque sa famille, ses amis, ainsi qu'une multitude de penseurs et de philosophes, nous offrant une plongée singulière dans son rapport intime à la nature.
+ Lire la suite
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