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Critique de zellereb


Ce petit livre m'a un peu fait penser aux modifications de Butor, dans cette façon qu'a l'auteur de répéter sans cesse les mêmes mots, les mêmes petits bouts de phrases, comme pour accentuer un côté obsessionnel de l'écriture. C'est par la répétition que Thomas Bernhard construit son écrit et qu'il le rend solide. Ainsi se crée une certaine harmonie qui outre le texte, englobe la vision qui nous apparaît de plus en plus claire des personnages. C'est assez hypnotisant, particulier, et curieusement, pas vraiment difficile à lire.

Le personnage, Koller, écrit une étude sur la physiognomonie. Il prend pour sujets 4 camarades qu'il rencontre tous les midis à la Cantine Publique Viennoise. Koller est handicappé des suites d'un accident survenu à l'âge de 15 ans, où on a du lui amputer une jambe, remplacée par une prothèse. Plus tard, la cantine viennoise sera un refuge et il y rencontrera ces amis qui seront comme une famille.

Cette étude est très importante pour Koller, et il veut l'exposer à son ami. On insiste beaucoup sur l'idée de l'être de l'esprit. Koller est présenté comme une personne supérieure, superficielle, qui recherche une certaine forme de liberté et d'indépendance par rapport à sa famille et qui aime s'opposer à la société.

« L'être de l'esprit est bien avisé d'être depuis le tout début contre les parents et contre les maîtres et généralement contre tout, pour, dans un premier temps, se libérer de ces parents et maîtres de cette société, pour pouvoir ensuite, avec le temps les observer et les juger effectivement et sévèrement et sans les épargner, ce qui est en fin de compte, disait-il, sa mission, il n'en a pas d'autre, c'est pour cela, quoique sans son consentement et de fait contre sa volonté, qu'il est là. »

En constatant que ce livre parlerait de physiognomonie, j'ai eu peur de ne pas aimer, car en théorie, cette science étudie l'apparence physique afin de catégoriser les personnes, or je n'y crois pas du tout. En plus, ce genre de catégorisation n'est qu'un mur supplémentaire que l'on se construit entre soi.

Mais ici, la physiognomonie semble être pour Koller une façon plus étendue de vouloir étudier le panel qu'il s'est choisi. Il cherche des traits commun à ces mange-pas-cher... En réalité, on est très curieux de savoir de quoi il en retourne, et cela capte toute notre attention.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec ce petit bouquin, et j'ai été agréablement surprise par cette grande qualité de conteur bizarre de Thomas Bernahrd, qui s'exprime donc surtout en se répétant. Il est dans la liste des auteurs que j'aimerais découvrir davantage.
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