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EAN : 9782283029916
117 pages
Buchet-Chastel (12/01/2017)
3.78/5   52 notes
Résumé :
« Je ne veux pas penser à toi, je ne veux pas. C’est pour cela que je tremble, parce que l’idée de toi, de toi maintenant quitté, cette idée-là m’obsède. Je suis pourtant sauvée, je vais vivre, ne plus me poser la question de mourir, je vais vivre, mais reste-t-il encore en moi quelque chose de vivant ? »
Elle a tout abandonné pour lui. Elle avait du talent et commençait à être reconnue. Comme lui, elle est sculpteur. Mais elle est devenue sa servante. Insidi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Une jeune sculpteure sur bois rencontre un maître de la profession.
Elle s'en éprend et vit avec lui.
Mais au fil des mois, cette relation devient de plus en plus toxique pour elle.
Elle s'efface pour ne pas contrarier ce pervers narcissique, jusqu'à devenir invisible.
Mais elle l'aime tellement !
Un sujet déjà souvent vu en littérature.
Violaine Bérot, avec sa plume légère, poétique et sincère réussit à nous y embarquer à nouveau.
C'est oppressant et angoissant malgré tout.
Comment faire ouvrir les yeux à cette jeune femme engluée dans une histoire qui lui fait perdre tout libre-arbitre ?
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En dépit de toute la souffrance portée par cette femme qui s'adresse à son compagnon tout au long du livre en le tutoyant, Violaine Bérot laisse au lecteur le soin de s'émouvoir, d'apprécier tout cet amour qu'elle porte à celui qui lui fait si mal. Ce n'est en aucun cas un réquisitoire contre la violence faite aux femmes mais on peut néanmoins imaginer un autre dénouement à cette histoire. Elle s'enfuit, Elle ressent de l'amour mêlé à de la haine contre cet artiste qui la dévore. Elle nous entraîne derrière elle vers un espoir de liberté. Un roman épuré, des phrases d'une simplicité toute poétique .
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Vrai ou faux. Il est difficile de distinguer le vrai du faux dans le récit que raconte l'amoureuse du sculpteur, follement amoureuse. C'est compliqué dans de pareilles situations désespérées, d'amour-haine, où l'admiration touche à la domination. Je ne crois pas que la question soit seulement la perte de soi, ou de « devenir personne ». L'intérêt du livre de Violaine Bérot repose sur le franchissement des limites. Sur le moment où une histoire d'amour intense devient mal saine, toxique, destructrice. À quel moment? Est-ce irréversible?

La première partie, c'est la fuite. On suit le dialogue intérieur de cette dame qui hésite entre condamner le sculpteur ou à le supplier de la laisser l'aimer. C'est un monologue d'incertitude. Cette partie sonne à plusieurs moments faux, l'image du sculpteur parait caricaturale. On comprend soudain que cette dame tente elle-même de se convaincre qu'elle est une victime. Elle n'en sera d'ailleurs jamais complètement convaincue. Si elle ne se faisait que des histoires ! Peut-être qu'il l'aime au fond, à sa façon qu'elle se dit. Elle n'est plus sûre de rien. Ses pensées passent du noir au blanc, du jour à la nuit, de la vie à la mort. Toujours en opposition. Ses pensées passent de l'un à l'autre, sans transition, dans une bagarre incessante et fatigante qui la brise en petits morceaux, à petit feu. La détache peu à peu de la réalité.

La deuxième partie (et troisième) se lit d'un souffle avec une douceur incomparable. La narratrice se trouve sur la limite, à la fois soumise et dévouée, prête à basculer, cette fois dans un ailleurs où il ne lui sera plus possible de revenir. Elle acquiert une sensibilité extrême, elle est sur la corde raide. Un jour est livré une pièce de bois à l'atelier, pour le sculpteur, il est absent, elle doit s'occuper de sa réception. Elle voit dans le pauvre tronc d'arbre la femme qui y sera sculptée, avec exactitude. Elle la voit, c'est certain, elle est presque capable de la sentir respirer, de lui parler.

Cette narratrice ne « devient pas personne », elle devient un mythe, l'amoureuse nue, sous la lune.
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Livre d'une centaine de pages écrit à la première personne, une lettre à l'homme qu'elle aime et qu'elle fuit. C'est l'histoire de la violence psychologique et physique d'un homme vis à vis de cette femme. Tous deux sont artistes sculpteurs, elle est venue rencontrer un maître sculpteur, elle en est tombée amoureuse et il s'est trouvé être un homme mauvais.
Après plusieurs tentatives de fuites, nous suivons son ultime fuite pendant laquelle elle écrit cette lettre racontant son histoire, tout l'amour qu'elle porte à son "maître " et son désespoir de le fuir car elle l'aime d'un amour malsain. On se rend compte de l'influence nefaste de cet homme sur cette femme, elle lui voue une admiration sans limite.
Elle pardonne et trouve des excuses aux agissements de cet homme. On se rend compte que cette femme est totalement écrasée par cet homme.
Une tragédie. ..
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Dans Nue, sous la lune, l'auteure dissèque de façon chirurgicale ce qu'est la relation toxique d'une jeune femme tombée sous l'emprise d'un sculpteur reconnu,
L'intérêt du récit réside dans la mise en mots des facettes de cette relation,. La tentative d'émancipation de la jeune femme échoue . La fin même si elle est poignante, est difficilement acceptable même dans un livre,la jeune femme s'est complètement dépersonnalisée dans
ce drôle de couple.
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critiques presse (1)
LaCroix
24 février 2017
Avec des accents de vérité fascinants, ce beau récit à vif suit une femme sans nom dans sa fuite loin de l’homme qu’elle aime et qui la détruit.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
C’était si simple, apres tout de t’aimer, il suffisait de se taire, d’anticiper tes besoins d’abattre consciencieusement sa tâche, Il suffisait de se transformer en suivante efficace et discrète de jouer les bons petits soldats .Je m’appliquai Donc, à ne plus parler à ne plus rire, à ne plus penser et finalement ce n’était pas si compliqué parce que tu te chargeais de le faire à ma place.
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Un sifflement, jailli de mon sac, répété plusieurs fois, que le bruit du moteur ne réussit pas à étouffer. Mon cœur s’emballe, dérape, j’ai chaud, je sens mes joues rougir, je suis une petite fille prise en faute, une fillette qui a mérité qu’on lui tape sur les doigts. Je sue, et ma sueur pue la trouille. Tu me siffles. Tu me siffles comme on siffle un chien qui divague. Je n’ai pas à fouiller dans le fatras de mes affaires pour savoir qui tente de me joindre, c’est inutile, je sais que c’est toi, qui pourrait bien m’appeler aujourd’hui sinon toi ? Mon téléphone est la laisse qui conduit à ta main. Je suis ton chien et ma niche m’attend. Existe-t-il des chiens assez insensibles pour résister à l’appel de leur maître ? Des chiens, obtus, irascibles, qui refusent de faire demi-tour ? Ou bien tous s’en reviennent-ils, penauds, mais reconnaissants ?
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« Je me souviens qu’avant toi je ne comprenais pas que certaines femmes puissent accepter d’être maltraitées, qu’elles ne se révoltent pas, ne réagissent pas, ne fuient pas, qu’elles s’entêtent à rester malgré les coups. A présent, je comprends. »
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C'est arrivé un matin alors que nous déjeunions. un jeune homme m'a regardée, il a regardé les marques sur mon visage, le pourtour bleu de mon œil, il m'a regardée et j'ai senti qu'il aurait préféré ne pas comprendre ce qu'il était pourtant en train de comprendre (...).
çà voulait dire que je n'étais pas folle, que tu avais vraiment fait ce qu'il me semblait que tu avais fait.
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[…] tu n’avais pas besoin de dire les choses pour que je les entende. J’ai préféré m’immerger dans le vrai travail, le tien, le noble. J’effectuais les tâches délicates ou ingrates, et, aussi épuisantes soient-elles, j’étais fière d’être celle à qui tu les confiais. Je me savais robuste, le corps comme l’esprit durs au mal, vaillants. Je m’acharnais, j’œuvrais du lever au coucher jusqu’à ne plus sentir mon dos, mes bras, mes épaules, jusqu’à tomber d’épuisement. Quand, à bout de force, je m’asseyais, tu me disais alors ton étonnement de me voir si peu résistante.
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"Mais s'il ne s'agissait pas d'un jeu ? Si à force de leur donner matière à y croire tes étudiants t'avaient pris au mot, s'ils avaient voulu appliquer à la lettre le contenu de ce texte que tu leur offrais en fin de cycle, ce texte dans lequel tu détaillais point par point la mise en actes des théories étudiées pendant leur cursus ? Serait-il alors envisageable qu'ils aient réussi, comme tu le préconisais, à renverser le pouvoir en place ? Non, tu ne peux l'envisager, pas dans la vie réelle, car sans doute, et c'est la seule explication plausible, sans doute rêves-tu, sans doute patauges-tu dans un mauvais sommeil, et tout s'arrêtera net quand ton réveil sonnera, quand ta femme se retournera dans le lit, et enfin cessera ce grand n'importe quoi dans lequel tu t'enlises et t'épuises."
Enigmatique et poétique, C'est plus beau là-bas confirme le talent de Violaine Bérot. En ce début de millénaire, une autre vie est-elle encore possible ?
https://www.buchetchastel.fr/catalogue/cest-plus-beau-la-bas/
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