Après cette lecture, je rêve de succomber au saisissement esthétique dont je serai la proie lorsqu'il me sera donné de visiter un jardin japonais.
A l'instar de la peinture et de la calligraphie, ils esquissent en quelques traits symboliques la totalité de l'univers. Tout y est : les espaces, les mouvements, les êtres vivants… de l'apparence minérale austère et immobile des jardins secs du Zen se dégage une sensation de sérénité, de vigueur, d'impulsion, d'élan qu'il me tarde de contempler. Et parce qu'ils ne se révèlent jamais complètement à la vue, ils n'en paraissent que plus intéressants et tellement plus grands qu'ils ne le sont réellement. Cacher pour mieux révéler...
Bien qu'un peu répétitif car constitué d'une association d'articles et de publications, cet ouvrage est cependant une formidable introduction à l'esthétique du jardin japonais dans ses diverses déclinaisons : du jardin sec, au jardin paradis en passant par le jardin de thé, de promenade, de plaisance. Il met en évidence les relations étroites qui existent entre symbolique, histoire, architecture, spiritualité et le sens de la méditation comme des rituels de la cérémonie du thé. En cela, il nous permet de comprendre toute la richesse de cet univers esthétique majeur et nous donne quelques clés pour en commencer l'apprentissage de la contemplation.
Je ne saurai que conseiller d'en compléter la lecture par celle de « Quatre saisons de Kyoto », ouvrage dans lequel le peintre contemporain
Kaii Higashiyama propose une perception poétique et saisonnière de ces jardins en nous parlant de couleurs, de consistance, de vibrations lumineuses...