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EAN : 9782290016152
443 pages
J'ai lu (18/08/2010)
4.12/5   204 notes
Résumé :
Avant de monter dans sa voiture, j’ai hésité mais pas longtemps, et puis j’ai répondu : « D’accord ! ». Ce « D’accord », je voudrais le froisser dans ma main comme un papier gras qu’on jette à la poubelle. Maman me l’avait assez répété, de ne pas parler aux inconnus, de faire attention avec tous ces « détraqués » qui courent dans la nature mais là, pas une seconde ça ne m’avait traversé l’esprit. A cause de la bonne tête de R. avec sa chevelure d’éponge, sa voiture ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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Mon cher carnet,
Quelle joie indicible de te retrouver pour te donner mes impressions de lecture. A chaque livre, mes émotions. Et j'en lis, des livres. Entre les salons, les prêts, la bibliothèque, mes achats compulsifs, il me faudrait au moins neuf vies pour tout lire. Toi, mon carnet Babelio, tu es sans limites, je peux écrire, écrire, et encore écrire dans toi.
Aujourd'hui, enfin plutôt hier, j'ai terminé la lecture de Twist, de Delphine Bertholon. Je t'avais déjà parlé d'elle, souviens-toi, avec son ouvrage Les Corps Inutiles. Mon coeur avait fait tellement de tours sur lui-même pendant toutes ces pages, que j'avais fait ma déclaration littéraire d'amour à Delphine.
Rebelote avec Twist. Quelle histoire. Plusieurs narrateurs qui se racontent sous fond de disparation de Madison, onze ans. Et pourtant, elle le savait qu'il ne fallait pas parler aux inconnus.
On avance dans le récit avec une Madi qui écrit dans son cahier, qui essaie de comprendre ce que lui veut le ravisseur. Et pourquoi elle ? Et comment faire pour sortir ? Madi est une héroïne, car il n'y a pas d'âge pour cela.
Elle est audacieuse, déterminée, enragée. Mais aussi sacrément maligne.
Et il y a le récit de Stan, un homme qui se perd dans ses relations amoureuses. Un coeur d'artichaut qui aimerait se faire violence, aidé des recommandations de son meilleur ami, qui lui, a une sacré expérience avec les filles (chiantes, je précise ! Alors pour lui, une fille, c'est un sacré sac à emmerdes).
Et enfin, il y a les lettres de la mère. Une mère désemparée. Une mère qui refuse l'intolérable : sa Madi n'est pas morte. Ne peut pas être morte. Alors, cette mère écrit des lettres à sa fille, toutes plus déchirantes les unes que les autres, en attendant un retour (impossible ? mais obligé) de sa petite fille disparue.
Lorsque l'on devient mère, on le reste à jamais. En laissant parfois la femme mourir en soi.
Encore une fois, Delphine a su trouver les mots justes, au bon moment.
Laisse son verbe courir le juron à l'envi, la douleur transpirer sur chaque ligne, agrémenter l'espoir d'une lectrice aux yeux mouillés.
Voilà, en fermant le livre, j'ai eu le moral au fin fond de mes Converses.
Parce que finir un Bertholon, ça fout le bourdon. On aimerait que ça dure plus longtemps. Bertholon, c'est mon "Depuis que" à moi.
Depuis que je la connais, j'ai le coeur littéraire qui joue la chamade. J'ai les yeux de presbyte qui ressuscitent.
Elle le sait, je lui ai dit : à la question qu'on me pose "Si vous deviez être un auteur, vous seriez qui ?".
"Delphine Bertholon".
Voilà, faut que je passe au livre suivant, mais avant, je vais lever les bras et tourner très fort sur moi-même, pour remettre mon coeur à l'endroit.

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Madison Etchart a onze ans et vit dans le Sud-Ouest de la France. Un jour, sur le chemin de l'école, elle est enlevée et embarquée dans une Volvo noire. Pas de traces, pas de témoins. Envolée, Madison… Pendant cinq ans l'enfant, qui devient adolescente, va être cloîtrée dans la cave de R., son ravisseur. Pour survivre, pour tenir le coup, Madison écrit dans des cahiers qu'elle dissimule à R. C'est sa bouée de sauvetage tout comme sa faiblesse, elle y exprime tout ce qu'elle ressent, ses espoirs et ses craintes, ses rêves et sa dure réalité.
Séparée violemment de sa fille, Léonore, la mère de Madison, écrit elle aussi. Pour combler l'absence et l'inconnu, elle lui écrit des lettres, certaine qu'elle reviendra un jour. Parmi les proches de Madi touchés par ce drame, il y a enfin Stanislas, son prof de tennis de dix ans son aîné et son grand béguin. Pour lui aussi, ces cinq années vont compter.
Les trois voix de ces personnages racontent ces longues années d'attente qui vont transformer chacun d'entre eux.

Dans ce roman choral, Delphine Bertholon, qui s'inspire d'un fait divers, ne tombe jamais dans le côté malsain et larmoyant qui pourrait accompagner un tel sujet. le récit de Madison est vif, teinté d'humour et souvent caustique. Son discours révèle une adolescente à l'esprit brillant et ironique, bien loin de s'apitoyer sur son sort. A partir de sa prison, elle tente comme elle peut de dominer R., personnage qu'elle qualifie de « gentil dragon ». Si leur relation est parfois ambiguë, Madison reste suffisamment lucide pour analyser le comportement de son ravisseur, tenter de déceler ses failles et réfléchir à la meilleure stratégie possible pour s'enfuir.
Les lettres de sa mère Léonore apportent de leur côté une touche extrêmement poignante au roman. Tout comme sa fille, elle se retrouve enfermée : enfermée dans son chagrin. Et tout comme Madison, c'est l'écriture qui la sauve du désespoir et l'aide à survivre.
Enfin – et malheureusement – il reste la voix de Stanislas. Plaintive, centrée sur elle-même, elle est en proie à des dilemmes bien éloignés de ceux de Madison ou de Léonore. La relation du jeune homme avec la belle et égoïste Louison le tourmente. Il s'enferme lui aussi dans une relation qui le consume. On comprend en lisant le roman le lien qui unit ce jeune couple à Madison mais il demeure pour moi sans aucun intérêt.

Delphine Betholon nous offre avec « Twist » une histoire passionnante, touchante et souvent drôle. Si le sujet est délicat, elle évite pourtant l'écueil d'un récit sombre et voyeuriste. L'histoire se concentre en effet surtout sur l'enfermement, l'attente et les moyens de garder espoir. Avec un style alerte, toujours juste, elle nous permet de passer un très bon moment de lecture avec une héroïne très attachante.
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Il est parfois très intéressant de revenir en arrière, de se plonger dans un livre déjà oublié car chaque rentrée littéraire balaie la fournée précédente. Twist, de Delphine Bertholon, fait partie de ces livres qu'il faut lire tellement l'auteure mène son intrigue avec talent et sens du suspense.

Madison Etchart est au centre de cette histoire qui trouve hélas bien des échos dans l'actualité. Au début du livre, elle est élève de CM2 et rédige son journal. Elle parle de R. qui dit s'appeler Raphaël mais elle ne le croit pas, évoque le-jour-de-la-Volvo-noire, écrit tout ce qui lui manque. Son moral est souvent « au fond des Converses ».
Stanislas est un autre narrateur qui fait tout pour rencontrer Louison, étudiante aux Beaux-Arts, une fille superbe qui décroche toujours son téléphone en disant : « Allô ? C'est moi-même ». Il est prof de français à Paris mais donnait des cours de tennis à Madison, à l'Athletic club de Biarritz. Il l'appelait Twist, bien sûr, avec un prénom pareil !
Il se débat pour conquérir cette fameuse Louison : « son sourire ressemblait à une clairière : je me sentis pris au piège dans les halogènes comme un lièvre dans les phares d'une voiture. » C'est quand il évoque Madison qu'il est émouvant : « Cette gamine que j'adorais n'était plus qu'une idée, une donnée abstraite, le reliquat décoloré d'un soulèvement populaire de grande envergure. »
Il y a aussi ces lettres écrites depuis Guétary, au Pays basque, avec à chaque fois, le temps qu'il fait et l'état de la mer. Une douzaine de lettres – on comprend que c'est la mère de Madison qui écrit - jalonnent le récit, prouvant les dons d'écriture de l'auteure pour appréhender la psychologie de ses personnages.
Enfin, il faut aussi parler du grand-père de Madison, Francis Capdevielle, un grand reporter à la retraite qui a publié un livre avec deux-cents photos de sa petite-fille, un bel ouvrage d'art. Hélas, son métier a souvent privé sa famille de sa présence et les cicatrices ne seront jamais refermées.
Malgré la tension qui, rapidement, se dégage, Delphine Bertholon ne manque pas d'humour, les remarques jalonnant le récit sont bien senties et la dérision n'est pas absente.

Enfin, j'ai bien apprécié les quatre poèmes signés Madison, surtout le dernier : « La jeune fille immobile ».


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Twist ou « de la difficulté d'aimer, dans le respect de la Liberté de l'Autre ?».

Twist est l'histoire de la séquestration de Madison Etchart, 11 ans - prénommée Twist par son grand-père - suite à son enlèvement, par R. à la sortie de l'école.
Séquestration qui durera cinq ans.

CINQ ans durant lesquels, elle restera enfermée, en tant que « locataire volontaire », dans une cave, transformée en chambre. CINQ ans durant lesquels elle écrira dans son cahier intime parce qu'écrire « à ton intérieur m'emploie les mains et la cervelle, ce qui m'évite de taper dans les murs et de tourner sur moi-même jusqu'à ne plus tenir droit » et parce qu'une fois couchées sur le papier, les choses lui paraissent moins graves. CINQ ans durant lesquels elle confiera à son cahier son passage de l'enfance à l'adolescence, ses moments de doute, de colère, d'angoisse, de lutte et d'espoir.

ESPOIR alimenté par des dates, des « occasions » qui sont pour Madi, comme une colonne vertébrale qui la maintienne debout. Des « vertèbres en forme de dates », pour structurer le temps. ESPOIR alimenté aussi, par les « missions » qu'elle se lance avec R., car chaque petite victoire sur lui, semble être un pas de plus vers sa libération. ESPOIR alimenté encore, par Stanislas, -prof et écrivain aspirant- qui donnait des leçons de tennis à Madi et faisait battre son coeur. Stanislas en qui Madison a fondé de nombreux espoirs : quand elle « sortira », il prendra ses cahiers et écrira l'histoire de sa détention, son Histoire.

Durant ces CINQ années, la mère de Madison écrira, elle aussi, des lettres à sa fille qu'elle ne postera jamais. Des lettres qui, malgré le temps qui passe et l'attente terrible, nourrissent son ESPOIR de la revoir un jour. Car « comment empêcher l'espoir ? Comment l'empêcher. L'espérance n'est pas une chose que l'on peut contrôler : c'est la vie même. L'humanité même ».

En opposition à l'ENFERMEMENT physique et psychique INVOLONTAIRE que subissent Madison et sa mère, Delphine Bertholon nous donne à entendre l'ENFERMEMENT amoureux passionnel (volontaire ?) dans lequel s'engouffre Stanislas. Sa liaison avec Louison, née pour engloutir la vie, fera de lui un prisonnier, privé de liberté. Seul le souvenir de Madi, matérialisé dans l'album photo qu'a fait le grand-père de la fillette, peu de temps avant sa disparition, lui révélera ce qu'il se refusait de comprendre : qu'il s'était emprisonné lui-même en se manquant de respect et en soldant sa vie auprès de Louison.

Roman à trois voix, intimement mêlées.
Roman qui interroge sur l'AMOUR : comment aimer sans entraver la liberté de l'Autre ?
Roman qui interroge sur la liberté, NOTRE liberté et les chemins que nous empruntons pour y accéder : l'écriture, l'espoir et l'amour...
Bref, un roman poignant, où les mots coulent librement…

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C'est le livre qui l'a révélée et c'est mon préféré...

de onze à dix-huit ans, Madison a vécu séquestrée par un homme fou. Son adolescence, c'est l'enfermement et la tentation de la folie, du vide, évitée par l'écriture de son quotidien terrible sur plusieurs cahiers. En parallèle, deux autres voix s'élèvent: celle de sa mère, désespérée, qui veut croire qu'elle est vivante et lui écrit des lettres .Durant la séquestration de Madison, elle aura une autre petite fille.Celle aussi de Stanislas, le prof de tennis dont Madison était amoureuse.

Quand, au bout de cinq ans, elle s'échappera de son enfer, elle confiera ses cahiers à Stanislas, qui rêvait d'être romancier. Mais, comme il l'écrit à la fin: " Un écrivain était né et ce n'était pas moi."

En effet, Madison a su merveilleusement transcrire avec humour, désespoir, rage, et candeur aussi l'univers sombre de ces jours en dehors du monde.L'écriture- catharsis lui a permis de sublimer l'horreur.J'ai été impressionnée par la façon très juste et inventive qu'a eue l'auteur de nous transmettre le ressenti de Madison, à travers ses cahiers.

Un livre prenant et finement écrit, très touchant.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
J'illusionnais qu'à force, l'amour agirait par contagion, tel un virus merveilleux qui phagociterait ses doutes pour laisser place à l'idylle fusionnelle que je me figurais. J'aurais voulu moi aussi l'enfermer dans une cave pour que jamais plus elle ne s'éloigne, revolver sur la tempe; je me pensais incapable de vivre sans elle. Mais j'avais appris à la connaître et Louison ressemblait à ces algues sous-marines qui dodelinent du bulbe au rythme des marées. Elle allait où l'onde la portait et suçait la substantifique moelle de chaque rencontre : qu'il s'agisse de moi, Viktor, François ou n'importe qui d'autre, les êtres humains n'étaient à ses yeux que nourriture - affective, spirituelle, financière, sexuelle - et une fois rongés jusqu'à l'os, nous n'avions plus aucune utilité.
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R., donc, m’a raconté qu’il devrait bientôt neiger d’après Météo France, et il a promis que dès qu’il y aurait de quoi faire un bonhomme dans le jardin, j’aurais le droit de sortir (comme qui dirait mon poème l’a turlupiné, ce qui est une bonne chose).

Du coup, mes Converses aux pieds, ma guitare sur les seins, mon jean sur les fesses et mon IPod sur les oreilles, j’ai fait devant le miroir ce que j’ai baptisé La-danse-du-flocon. C’est une sorte de chorégraphie extrêmement moderne, qui fonctionne particulièrement bien sûr un vieux morceau de PJ Harvey que j’ai dans ma playlist, parce qu’Amélie l’avait passé pour ses trente ans et il m’avait rendue complètement cinglée. kamikaze, ça s’appelle. C’est une chanson qui fait terriblement sauter en l’air et qui va de plus en plus vite comme j’adore. En plus ça parle de zone de guerre, d’armées de kamikazes sur des chevaux sauvages et aussi de vaisseaux spatiaux par milliers dans des galaxies ( et peut-être de sexe en fait, mais je ne suis pas très sûrement vu que je n’ai pas encore réussi à récupérer un Harrap’s même si je réclame-réclame-réclame et qu’à part les caresses que je me fais toute seule mais chut, je ne suis pas trop calée sur la question….je n’ose pas te parler de ça, à cause de ce qui est arrivé au Cahier-Bulle. Je ne suis pas « kamikaze », moi ! Enfin bref).

Au moins, la danse-du-flocon, ça défoule. Je ne suis pas si ça va vraiment fonctionner pour faire tomber la neige plus vite, mais en tout cas ça me fait de l’exercice parce qu’à chaque fois, je suis trempée de sueur.
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- Mais Bon Dieu Stan, brailla-t-il, excédé de m'avoir entendu parler toute la semaine d'une fille que je ne connaissais même pas, qu'est-ce qui te fait penser qu'elle est si différente des autres?! Ta blonde, elle voudra des sacs à main en cuir de mammouth, que t'achètes un break familial, elle te fera la gueule parce que tu sors dîner avec moi et elle t'enverra chez l'esthéticienne te faire épiler les poils du dos ! Elles sont toutes pareilles, un genre de parasite conçu pour nous bouffer la vie !
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Quelquefois, il suffit de regarder les choses en face pour qu'elles commencent à exister,
Quelquefois, ce qui semble impossible est à portée de main.
Alors ton retour, ma grande : je le regarde en face.
Aujourd'hui, j'ai décidé de croire aux miracles.
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J'étais la jetée sur laquelle Louison prenait un bain de soleil pour se reposer de ses divers périples - et moi, je cuisais dans un jus de passion qu'il me fallait sans cesse dissimuler. Si elle passait son temps à me décevoir, il suffisait qu'elle soit mignone une demi-journée pour que j'oublie tout. Et chaque seconde, j'étais un peu plus amoureux d'elle.
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