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Jean-Marie Saint-Lu (Traducteur)
EAN : 9782742765355
246 pages
Actes Sud (30/01/2007)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Paisible fonctionnaire et terne époux, M. Wakefield décide un jour de s'absenter : il jette quelques affaires dans une valise, prétexte la nécessité d'un court voyage et disparaît. Les jours passent, M. Wakefield ne revient pas et Mme Wakefield découvre bientôt qu'il s'est installé... de l'autre côté de la rue ! Pensant qu'il ne tardera pas à revenir à la raison, elle attend. Et les anné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Madame Wakefield
Traduction : Jean-Marie Saint-Lu
En 1835, dans la lignée du "Rip van Winkle" de Washington Irving, père de la littérature américaine, Nathaniel Hawthorne, dont l'un des aïeux avait été parmi les juges des fameuses "sorcières" de Salem, imagina un conte mi-fantastique, mi-absurde, où un homme, Charles Wakefield, quitte un jour le domicile conjugal sans rien dire, sans même aucun motif avoué, pour s'en aller vivre dans la rue voisine.
Dans "Madame Wakefield", Eduardo Berti reprend le conte mais le restitue du point de vue de l'épouse délaissée qui, on s'en doute, dès lors qu'elle réalise que l'homme à perruque roussâtre qui déambule dans Grub Street et qui ressemble tellement à son mari disparu sans tambour ni trompettes est réellement son époux, n'arrête pas de se poser des questions.
Elle va s'en poser pendant très précisément vingt longues années, feignant d'être veuve et refusant dans la foulée la demande en mariage d'un ecclésiastique séduit par sa réserve et son deuil, le révérend Webster. Et, au-delà des vingt années, son mari sonnera à la porte, elle lui ouvrira, tout rentrera dans l'ordre pour le souper et, le lendemain matin, il sera mort dans son sommeil.
Sans que ni Mrs Wakefield, ni Amelia, sa servante, ni bien sûr le lecteur n'aient compris les raisons qui avaient poussé notre étrange héros à quitter son foyer.
Seul indice - enfin, si l'on peut dire : l'exemplaire de "Don Quichotte" qui, avec quelques vêtements, était la seule chose que Wakefield eût emporté pour tout viatique lors de sa si longue fugue.
Divisé en chapitres très courts, prenant parfois avec humour l'"estimé lecteur" à témoin, ce livre d'un peu moins de 250 pages nous pose donc une énigme qui ne sera jamais résolue à moins que nous ne trouvions tout au fond de nous-mêmes les raisons (la soif d'une "autre chose", la soif de liberté, la maladie mentale, qui sait ? ...) qui guident son protagoniste. On suspecte même parfois Wakefield d'être le fameux "Ned Ludd", leader invisible d'un mouvement populaire dirigé contre l'implantation des machines à tisser dans cette Angleterre qui, lorsque l'action débute, en 1809, est encore en guerre avec Napoléon Ier.
Kafka aurait fait certainement plus noir, plus étouffant. N'empêche : c'est vrai qu'il y a, dans "Madame Wakefield", quelque chose d'absurde qui le rappelle - à moins qu'il n'évoque Ionesco ou Beckett. ;o)
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Je l'ai lu en francais, mais ma critique sur LA MUJER DE WAKEFIELD est en allemand :

Odysseus, Don Quichotte, Hamlet, Robinson Crusoe : Die Liste ist lang. Klassische Helden lassen nach ihrem Aufbruch oder Absprung meist Frauen zurück, die eine Schattenrolle fristen.

Wer bleibt da zu Hause, was treibt und fühlt die da Verlassene eigentlich? Dieser Frage stellt sich @eduardoberti_ s Roman „Madame Wakefield“.

Mit einer Geschichte aus dem London vor 1830, zu Beginn unseres Industrie-Zeitalters, schreibt Berti einen Klassiker um: WAKEFIELD von Nathaniel Hawthorne, den Borges einst Kafka gleich stellte. Wakefield ist ein unpolitischer Anti-Held, lebt ohne finanzielle Sorgen in kinderloser Ehe. Bis er eines Tages mitteilt, er verreise. Wohin, bleibt ungesagt.

Ein paar Tage vergehen, dann Wochen; am Ende 20 Jahre. Wakefields Frau entdeckt ihn irgendwann in der Menge, verfolgt ihn heimlich durch die City und findet heraus: Wakefield lebt ein neues Leben, mit falschen roten Haaren und allein, nur wenige Straßen vom alten Haus entfernt.

Mrs. Wakefield versucht, das Verschwinden zu ignorieren. Langsam lernt sie, ihre Tage und das Leben neu abzustecken. Sie besucht ihre Schwester, bleibt autonom im Schutze der Anonymität Londons: Inmitten sozialer Umbrüche, als Arbeiter Maschinen zerstören, Macht neu verteilt wird, wartet sie. Sie schafft es, die Lücke auszublenden, ersetzt Gefühle durch Geduld und Verstand.

Diese Perspektive bekommt der postmodernen Neuerzählung eines „Klassikers“ erstaunlich gut. Eduardo Berti gelingt es, Hawthornes nur angedeutete Story in flüssige Handlung zu gießen, ein polyphones Drehbuch mit mehr als zwanzig Personen.

Das Porträt der ratlosen Frau, die lieber nachdenkt, als Urteile auszusprechen, wird autofiktional aufgelockert: Oft wendet sich der Erzähler an seinen "werten Leser". Nichts steht fest. Viel in Frage.

Literarische Anspielungen (wie das hier wiedergegebene Borges-Zitat über eine fiktive Nacherzählung des "Don Quichotte") muss man nicht im Detail erkennen, um den hier wirkenden Humor zu verstehen.

Im letzten Viertel des Romans überschlagen sich die Ereignisse, der Spannungsbogen ist perfekt. Unfassbar, dass es noch kein Verlag geschafft hat, diesen Autor auf Deutsch zu drucken.
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j'ai emprunté ce que je pensais être un roman anglais au départ.
Sauf que l'auteur est argentin, et qu'il vit aujourd'hui à Paris.
MAIS l'histoire se passe en Angleterre, à Londres plus précisément, au début du XIXème siècle.
Si j'ai parfois été un tout petit peu agacée par le style "observation - description neutre", ça n'a jamais duré parce que j'étais vraiment intriguée : comment l'histoire allait-elle se dérouler? se terminer? et je rends grâce à l'auteur d'avoir su me captiver de telle sorte que je n'ai pas cherché à regarder les dernières pages comme il m'arrive souvent de le faire : captivée, l' "estimée lectrice"! Non, rassurez-vous, je n'ai pas pris la grosse tête, mais régulièrement, l'auteur fait part d'un commentaire à l'intention de l'estimé lecteur.
Le départ de l'intrigue : un mari qui annonce son départ pour un court voyage, mais qui ne revient pas, et cette vérité qui s'impose : il est allé vivre quelques maisons plus loin!
Le roman se déroule en 94 séquences, c'est agréable de ne jamais être obligée de lâcher le livre en cours de chapitre.
Plusieurs fois j'ai eu l'idée que cet auteur aurait pu ici se dire conteur
Lien : https://www.babelio.com/monp..
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J'ai été parti agréablement surpris par ce livre dont je n'attendais rien de spécial.
L'énergie surréaliste, cette mouvance sud américaine, et la référence à don Quichotte.. belle surprise !
J'ai également beaucoup apprécié la présence/absence de Mr Wakefield
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Agréable à lire. Un bon roman.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quelqu'un écrira de nouveau cette histoire, d'une façon différente. Quelqu'un (et le lecteur, qui connaît l'avenir, sait peut-être qui) réécrira tout cela comme un conte, regrettera de ne pas avoir davantage de place [...]. Quelqu'un dira qu'il a trouvé le germe de cette histoire dans un journal quelconque [..]. Quelqu'un dira qu'elle n'a jamais rien su,  [...]. Quelqu'un [...].
Quelqu'un dira autant de choses, presque les mêmes, mais différentes, parce que si toute histoire - y compris celle qui est écrite - reste encore à écrire, celle qui vient d'occuper ce lire deviendra très vite - si ce n'est déjà fait - une histoire deux fois racontée.
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"Comprenez-vous? D'un côté les Hamlet, les introspectifs, qui doutent mais n'agissent pas; de l'autre, les don Quichotte, hardis et pleins de tempérament, qui ne vivent que pour l'action. À l'époque, j'ai écouté cette théorie d'un air béat, mais maintenant, si vous voulez la verité, je ne supporte plus cette manie de partager le monde entre le blanc et le noir... qu'en pensez-vous, mademoiselle Amelia?" (p.133)
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Vidéo de Eduardo Berti
Eduardo Berti vous présente son ouvrage "Mauvaises méthodes pour bonnes lectures : petit ouvroir de lectures potentielles" aux Éditions de la contre allée. En partenariat avec Lettres du Monde.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2813845/eduardo-berti-mauvaises-methodes-pour-bonnes-lectures-petit-ouvroir-de-lectures-potentielles
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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