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EAN : 9782877069526
462 pages
Editions de Fallois (27/04/2016)
4/5   25 notes
Résumé :
Louis XIII régnait, Richelieu gouvernait. Au sortir d'un demi-siècle de guerres de religion et après deux régicides, la France du début du XVIIe siècle, encore à demi-féodale, avait besoin d'une remise en ordre. Ils entreprirent, non sans rencontrer de violentes résistances, d'en faire un grand pays moderne à vocation européenne, gouverné par un monarque dit "absolu".
Bien qu'ils fussent d'accord sur les objectifs, leur collaboration, mal commencée, resta gre... >Voir plus
Que lire après Louis XIII et Richelieu La MalententeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pas besoin de creuser bien loin pour trouver les origines de ma passion pour L Histoire. On en revient toujours peu ou prou à la même source : Alexandre Dumas ! Or une des choses qui m'a toujours captivée chez Alexandre Dumas, c'est la caractérisation de ses méchants. Et quel méchant est plus célèbre, plus séduisant, que l'odieux et brillant Cardinal de Richelieu des « Trois Mousquetaires » ? Comme j'ai aimé le détester, adolescente, alors qu'il tramait dans l'ombre ses odieuses machinations face à mes chers mousquetaires, trompant, mentant, achetant, assassinant… Et tout ça pour quoi ? Pour cette chose ridicule et si peu héroïque que l'on nomme la raison d'état. Avec le temps, mon antipathie s'est doublée d'une dose de franche curiosité et j'ai voulu en savoir plus sur ce redoutable personnage, sans parvenir à me motiver assez pour me lancer dans une des volumineuses biographies pondues par ses admirateurs – ou délateurs d'ailleurs, les seconds étant aussi nombreux que les premiers.

Et bien j'ai eu raison d'attendre ! Car après bien des années consacrées à l'étude du Grand Siècle, voici que mon historienne préférée, Simone Bertière, s'est enfin penchée sur le sort du plus roublard homme politique que la France est connu et, plus particulièrement, sur ses relations avec son maître et monarque. Car qui dit Richelieu dit obligatoirement Louis XIII. L'un et l'autre sont indissociables aux yeux de la postérité, comme ils l'ont été aux yeux de leurs contemporains, le roi et son ministre unis contre vents et marées plus étroitement que ne le sont la plupart des époux. Mais quel couple orageux ils formaient ! Richelieu et Louis XIII offrent cette différence fondamentale avec les autres grands duos politiques français – comme, par exemple, Henri IV et Sully – qu'au lieu d'être unis par une franche amitié, ils se supportaient à peine. Richelieu n'était pas le ministre avec lequel Louis XIII aurait souhaité collaborer, Louis XIII n'était pas le monarque que Richelieu rêvait de servir. D'où le sous-titre élégant choisi par Simone Bertière : « La Malentente ».

Ces deux-là se supportaient d'autant moins qu'ils partageaient nombre de points communs : d'abords et avant tout une même vision de la France et de sa grandeur, les mêmes buts, mais aussi la même solitude, la même arrogance, la même tendance à la neurasthénie et la même soif de pouvoir inextinguible. Ils se comprenaient trop bien pour s'apprécier. Mais la pomme de discorde qui les séparaient était avant toute chose la supériorité écrasante du ministre sur son souverain : plus brillant, plus subtil, doté d'une plus grande profondeur de vue, le cardinal n'a eût cesse de projeter son ombre sur le trône de son maître, faute que celui-ci, ainsi que la postérité, ne lui pardonnera jamais.

Il faut bien avouer que les deux bougres ne sont guère sympathiques, d'autant plus que leur mode de gouvernement n'a rien d'irréprochable. Certes, ils ont contribué à la grandeur de la France, mais au prix de combien de morts, de guerres et de disettes ? Pourtant, Simone Bertière parvient à rendre ce double portrait captivant, pas au point de les rendre attachants, mais assez pour nous aider à les comprendre. Elle montre que loin d'avoir suivi fidèlement un grand dessein – celui défini par Richelieu dans ses mémoires : mater les protestants, forcer les grands seigneurs à plier devant la Couronne et abattre la puissance espagnole – ils se sont battus au jour le jour, adaptant leur stratégie à chaque nouveau obstacle et se tirant mutuellement dans les pattes à la moindre occasion, au point d'en oublier parfois les objectifs poursuivis.

Ils en sortent tous deux moins magnifiés, mais plus humains, surtout Richelieu dont la fameuse omniscience est plus d'une fois mise en doute. Finalement, leur oeuvre commune restera inachevée et ils mourront tous deux trop tôt, abandonnant la France dans un état de guerre permanent et de graves troubles civils. Pour ceux qui jugeraient ce suspense insoutenable, je ne peux que conseiller avec enthousiasme la biographie de Mazarin écrite par Simone Bertière quelques années plus tôt, le digne héritier politique du grand mais malaimé cardinal. Ca me donne bien envie de la relire, tiens…

En conclusion, encore une très belle bio de Mme Bertière, une !
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LA POURPRE CARDINALICE ET LE LYS ROYAL

Disons le tout net : ce livre est un excellent livre d'histoire...

Pour cela, trois raisons...

Simone Bertière, éminente historienne des Reines de France, connaît son XVIIème siècle français comme sa poche ; elle nous a offert des biographies de personnages clés du Royaume : Retz, Mazarin, Fouquet, Condé ; elle a un talent narratif "dumasien", un ton franc, direct, ne s'embarrassant pas de fioritures, de disgressions, de considérations alourdissant le texte.

Elle a un parti pris : s'intéresser exclusivement aux personnages qu'elle choisit, à leurs psychologie, leurs interactions, leurs point de vue de l'un par rapport à l'autre, leurs convergences, leurs divergences.

L'Histoire sert de toile de fond à cette relation complexe fondée sur ce que Simone Bertière appelle la malentente :"Louis XIII régnait. Richelieu gouvernait...Ils ne s'aimaient pas. Ils ne se sont jamais aimés...Ils ont fini par se haïr...Pour évoquer cette relation ambiguë, j'ai choisi un vieux mot dialectal oublié, la "malentente".....Comme on le dit très simplement, ils ne s'entendaient pas".

Voilà donc un attelage compliqué à deux têtes qui s'affrontent sourdement, arrivent , malgré cela, à travailler ensemble, et visent le même but : instaurer, au sortir des guerres civiles d'inspiration religieuse et des régicides (Henri III, Henri IV), une monarchie indiscutable, indiscutée, entièrement orientée vers la grandeur de la France.

Sa principale réussite consiste à nous faire vivre de façon très vivante, cette interdépendance qui durera plus de douze ans, forgera une royauté allant à l'absolutisme, minera les finances, préparera la Fronde, donnera à la France la position dominante rabattant ainsi les prétentions des Habsbourg, notamment ceux d'Espagne, rendra la vie des paysans très difficile.

Elle détruit aussi allègrement le mythe d'un roi faible, marionnette d'un Machiavel empourpré.

Louis XIII apparaît autoritaire, pointilleux, manipulateur, sévère, indifférent à ses gens et à son épouse, sujet à des tocades, aimant la chasse et la guerre par dessus-tout. Seule la maladie de Crohn dont il souffre l'empêchera d'assouvir cette passion pour la chose militaire.

Richelieu, doté d'une intelligence supérieure, n'entreprît rien qui n'eut l'agrément du roi.

Ce ministre, issu de la petite noblesse provinciale désargentée, dur, retors, arrogant, impitoyable, ambitieux, assoiffé de titres, de richesses, soucieux de placer sa famille et ses gens, convaincu de la vilénie humaine due à la Chute, partage avec son maître la croyance en la double personnalité du roi, homme et oint de Dieu n'ayant de comptes à rendre qu'au Tout Puissant. Ce que veut Louis, Louis l'a.

Face à ce binôme, on rencontre Gaston, frère du Roi, fait pour vivre la belle vie et jouir de ses plaisirs, très indécis au demeurant, Marie de Médicis, mère peu aimante et peu aimée, Concini, Anne d'Autriche, souvent maltraitée, longtemps écartée, mère tardive, future régente, la haute aristocratie française dont le duc de Bouillon, père de Turenne et le duc de Saint Simon, un moment favori du roi, père du mémorialiste, Cinq Mars, de Thou, de Tréville, Montmorency, que du beau linge donc-et Mazarin le roturier dont l'ascension débute (Simone Bertière a un faible pour Mazarin comme on peut s'en rendre compte à la lecture de "Mazarin, maître du jeu").

Le risque est grand de perdre la lectrice ou le lecteur dans les méandres d'une époque oubliée (Qui se rappelle de "La journée des Dupes", des complots ourdis par Gaston d'Orléans, des tentatives d'assassinat du cardinal duc, de l'interdiction des duels ?). C'est là le tour de force ; Simone Bertière ne nous égare jamais ; ce n'est pas là le moindre de ses mérites.

Bref un excellent moment de lecture !
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Un livre qui attendait dans ma bibliothèque depuis plusieurs années et dont j'ai profité des vacances pour entamer la lecture. J'ai beaucoup apprécié ce portrait croisé de Louis XIII et de Richelieu dont la relation semble bien plus fraîche que ce que j'avais en tête. En particulier, je n'étais pas au courant du chantage à la démission. Je recommande ce livre à tous les amateurs d'histoire et en particulier aux passionnés du Grand Siècle.
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passionnant !
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critiques presse (1)
LeFigaro
29 avril 2016
L'historienne n'ignore pas, en effet, que tout a été déjà dit et redit sur leur œuvre politique et administrative. Ainsi aborde-t-elle avec finesse le terrain psychologique, avec toutes les précautions nécessaires.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Extrait de l'avant-propos

«On est plus souvent dupe par la défiance que par la confiance.»
CARDINAL DE RETZ, Mémoires

Louis XIII régnait, Richelieu gouvernait. Liés à jamais dans l'histoire, ils passent non sans raison pour être à l'origine de la transformation majeure qui fit d'une France encore à demi féodale un grand pays moderne à l'échelle européenne. Mon propos n'est pas d'ajouter un élément de plus au corpus déjà très riche des ouvrages consacrés à leur oeuvre. Je n'en ai ni la compétence, ni le goût. J'ai été frappée en revanche par un aspect très particulier de leur relation. En général, la collaboration prolongée entre un souverain et un ministre implique entre eux un lien personnel, coloré d'affection, n'excluant pas les désaccords mais permettant d'en débattre sereinement. Elle repose sur la confiance. Ainsi en allait-il d'Henri IV et de Sully. Or, de notoriété publique, ce n'était pas le cas de Louis XIII et de Richelieu.
Ils ne s'aimaient pas. Ils ne se sont jamais aimés. Certes ils ont abondamment affirmé le contraire. Mais si cela était allé de soi, ils ne se seraient pas tant évertués à le dire. Ils ont fini par se haïr, tous les contemporains en sont d'accord. «Les défiances augmentaient tous les jours de l'un contre l'autre : en sorte, prétend Montglat, qu'ils se sont fait mourir tous deux» à force de se tourmenter. L'un parlait trop, l'autre pas assez, mais paroles et silences étaient également lourds d'arrière-pensées. Pour évoquer cette relation ambiguë, j'ai choisi un vieux mot dialectal oublié, la malentente. Contrairement à ceux de «mésentente» ou de «malentendu», évocateurs de heurts plus vifs et bien circonstanciés, il me paraît mieux suggérer cette fêlure sournoise qui, sans produire d'éclats, minait sourdement leurs rapports. Comme on le dit très simplement, ils ne s'entendaient pas.
Pourtant nul ne semble s'étonner qu'ils aient assidûment travaillé ensemble pendant dix-huit ans et qu'ils soient parvenus à mener à bien en commun une oeuvre considérable. Comment s'y sont-ils donc pris ? Richelieu s'était déjà posé la question ou, plus exactement, il s'était douté qu'on se la poserait et avait fourni sa réponse : le succès était le fruit de ses efforts incessants pour faire prévaloir ses vues auprès d'un roi hésitant. Et il trouva pour le dire la formule qui fit mouche : «Les quatre pieds carrés du cabinet de roi me sont plus difficiles à conquérir que tous les champs de bataille de l'Europe.» Dans la Succincte narration des grandes actions du Roi, qui ouvre son Testament politique, il prétend avoir été l'homme providentiel apportant au souverain un projet tout ficelé pour remédier aux maux du royaume - largement surestimés pour les besoins de la cause : «Je lui promis d'employer toute mon industrie et toute l'autorité qu'il lui plaisait me donner pour ruiner le parti huguenot, rabaisser l'orgueil des grands, réduire tous ses sujets en leurs devoirs et relever son nom dans les nations étrangères au point où il devait être.» Tant et si bien que les «grandes actions» susdites sont essentiellement les siennes. C'est un peu trop beau et un peu trop simple pour être honnête. D'où l'envie d'aller y voir de plus près et de chercher à comprendre comment fonctionnait cet attelage disparate. Ce livre est avant tout une enquête ciblée, visant un objectif précis où sera concentrée la lumière.
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C'est sur cette ambiguïté que l'on terminera ici avec lui, par les mots - peut-être apocryphes - du pape Urbain VIII. Ce fin connaisseur du monde politique avait apprécié son action à sa juste valeur et n'avait nulle raison de s'en plaindre en Italie du Nord. Mais il ne pouvait dire ouvertement son admiration, à cause des alliances protestantes. Il l'a déguisée donc sous une boutade provocante : "Se gli è un Dio, lo pagarà ! Ma veramente se non c'è Dio, galant'uomo !" - ce qui donnerait aujourd'hui en langage familier : "S'il y a un Dieu, il paiera. Mais pour sûr, si Dieu n'existe pas, chapeau !"

(A propos de Richelieu)
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Prenant trop sur lui-même, il ne sait pas se reposer. La tension qui l'habite irradie alentour, mettant les autres mal à l'aise. Insaisissable, il déroute. Mais il ne parvient pas - le cherche-t-il d'ailleurs ? - à dissimuler son éclatante supériorité intellectuelle. Elle paralyse l'interlocuteur qui se sait surclassé d'avance. Que pense-t-il au juste ? On ne sait. Entre l'extrême sagacité et la duplicité, la frontière est mince. Son ambition crève les yeux, sa volonté de puissance aussi. Il ne séduit pas, il fascine, il inquiète. […] L'épithète qu'ils lui accolent le plus souvent est "redoutable".

(A propos de Richelieu)
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Ils ne sont pas l'un pour l'autre le choix idéal. Richelieu n'est pas l'homme avec qui Louis XIII aurait aimé collaborer. Louis XIII n'est pas le roi que Richelieu rêvait de servir. Ils sont, comme dans un mariage de raison, embarqués pour le meilleur et pour le pire, unis contre leurs adversaires, avec l'arrière-pensée secrète de se protéger l'un de l'autre. Dotés de très fortes personnalités ils se ressemblent sur bien des points et se complètent, mais sont voués, de par leur position respective, à une confrontation permanente.
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