AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782366241006
128 pages
Cambourakis (17/09/2014)
2.9/5   10 notes
Résumé :
Plymouth, le 4 août 1914. Le grand explorateur Ernest Shackleton se lance avec ses hommes et une horde de chiens dans l'une des expéditions les plus ambitieuses jamais menées en Arctique, à bord du bien nommé Endurance. Conscients des sacrifices qu'il leur en coûtera - mais loin d'imaginer qu'ils y laisseraient deux années de leur vie, prisonniers des glaces qui étreignent ces redoutables mers du bout du monde -, les marins ne céderont jamais au renoncement. Ballon ... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Shackleton : l'Odyssée de l'EnduranceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le début des années 1970 fut absolument extraordinaire en ce qui concerne les histoires de survie dans des conditions inimaginables. Ce fut tout d'abord la célèbre mission avortée Appolo 13 et son fameux : " Allo, Houston ? Nous avons un petit problème… " Ce fut ensuite, toujours dans le domaine aérien, mais un peu plus proche du plancher des vaches, l'écrasement du vol 571 reliant Montevideo en Uruguay et Santiago au Chili en pleine cordillère des Andes à quelques 3600 m d'altitude, sans nourriture et sans équipement.

Bref, de quoi ravir tous les producteurs d'Hollywood, sachant, au surplus, que, pour l'essentiel, ces tragédies se sont bien terminées — à quelques détails près toutefois, mais qui sont très porteurs pour le cinéma, comme un ou deux cas d'anthropophagie, le manque d'oxygène dans le module spatial, etc. —

Or tout cela, mes bons amis, c'est du pipi de chat, de la roupie de sansonnet, une vraie promenade de santé, croyez-moi, car le seul vrai gros exploit de ce siècle ne date pas de l'ère spatiale. Il s'est déroulé en même temps que la Première guerre mondiale et fut quelque peu éclipsé par elle. Oui, les amis, j'ai nommé, l'expédition impériale trans-antarctique, nom officiel, mais beaucoup plus connue sous le nom du bateau qui est au coeur de l'aventure, l'expédition Endurance.

Sir Ernest Shackleton avait été anobli par le roi des Anglais en 1909 après avoir établi le record du point le plus au sud jamais atteint par l'Homme mais avait dû rebrousser chemin avant le pôle sud faute de provisions suffisantes. Mais ce fâcheux (je parle du point de vue de Shackleton, évidemment, car j'ai personnellement beaucoup de respect pour Roald Amundsen), cet innommable chien galeux norvégien lui grilla la politesse de la conquête du pôle sud, que d'ailleurs, son vieil ennemi britannique Scott lui aurait grillé de toute façon, fut-ce au péril de sa vie, comme on put le constater.

Pour Shackleton, son ego en ayant pris un coup, il fallait faire un ultime coup d'éclat en Antarctique avant que cela ne devienne banal. Et il se propose, ni plus ni moins, que de traverser l'Antarctique de part en part en passant par le pôle et prouver à tous ceux qui auraient encore pu en douter qu'il avait les couilles bien aussi grosses que celles de Scott et d'Amundsen réunies.

Il convoque donc un assez gros équipage et fait même fabriquer un bateau tout spécialement pour l'occasion, l'Endurance, qui doit les amener le plus près possible du continent du côté de la Mer de Weddel tandis qu'un autre bateau, l'Aurora, fera une autre expédition depuis la Mer de Ross pour déposer des réserves de nourritures pour eux qui viendront de s'avaler des centaines de kilomètres de marche dans des conditions apocalyptiques.

Shackleton essaie habilement de maquiller le mobile de l'expédition en quête scientifique, mais il semble bel et bien que ce soit la gloire et la gloire seule qui ait été son carburant motivationnel.

Il réunit donc un bel équipage fait de solides gaillards tous plus courageux — ou inconscients, c'est selon — les uns que les autres. À commencer par le capitaine du navire, Frank Worsley, un demi original néo-zélandais mais doué d'un positivisme et d'une compétence maritime à toute épreuve. C'est aussi le second, Frank Wild, un gars solide, à la tête froide, et qui sait garder son calme quand tous les autres sont nerveux.

Bon, je ne vais pas égrener toute la liste des 27 membres de l'équipage, euh… non, 28, car il y a un p'tit malin, Blackborow, qui a trouvé le moyen de se faire embarquer comme passager clandestin. Il y laissera d'ailleurs quelques orteils dans l'opération, 10 tout au plus…

Oui, cette expédition est mal née, car l'hiver antarctique de juin à septembre 1914 avait été particulièrement froid, si bien que la banquise remontait beaucoup plus au nord que d'ordinaire. Les baleiniers norvégiens le leur avait bien dit, mais il en fallait plus pour dissuader Shackleton et sa bande d'entreprendre l'expédition.

Le capitaine Worsley a fait de son mieux pour emmener l'Endurance le plus loin possible à travers les glaces mais les Norvégiens n'avaient pas menti. La banquise monte terriblement haut, l'expédition prend du retard, du retard, terriblement de retard, or, la traversée du continent ne peut s'effectuer que durant l'été antarctique, autour de Noël, sans quoi, ce qui est déjà une gageure devient carrément impossible et mortel pendant la nuit polaire.

L'Endurance se fait donc immobiliser dans les glaces bien avant la date et l'endroit prévus. Il devient clair que l'expédition de pourra pas avoir lieu, mais toute l'équipe est immobilisée sur place, ce qui signifie…
… qu'il va falloir passer un an ici à attendre que la banquise veuille bien fondre !

Au départ, tout va bien, le moral est bon, les conditions de vie dans l'Endurance assez agréables (toutes proportions gardées, s'entend). L'hiver antarctique et sa cruelle nuit polaire se passe sans trop d'encombres. Non, le véritable gros problème va survenir, justement au moment de la débâcle de la banquise.

La couche de glace hyper épaisse sur laquelle reposait le navire va peu à peu s'amincir et des mouvements de fond, liés au courant sous marin font pivoter et se fracasser des blocs de glace. Tant et si bien que l'Endurance prend petit à petit un air penché, de plus en plus penché, mais il n'y a pas que cela. Les contraintes exercées sur la coque du bateau deviennent énormes. Les planches de bois commencent à sourire, mais pas les hommes qui font leur possible pour étayer la coque et la préserver coûte que coûte.

Mais c'est peine perdue, même 28 hommes motivés ne peuvent rien contre la force et la puissance de morceaux de glace grands comme des villes déplacés comme par des vérins par la circulation océanique globale. Il faut donc se résigner, l'Endurance se fait peu à peu défoncer et c'est inéluctable.

Voilà donc notre équipage, fin octobre 1915, soit un an environ après son départ, toujours cloué sur place et sans le recours d'un abri. Et c'est là, malgré déjà un an de vie à la rude et de froid et d'engelures et de privations de toutes sortes, et c'est là, dis-je, que les véritables ennuis commencent.

Il faut se résoudre à faire du camping, dans des toiles de tente légères, alors que dehors, c'est un blizzard pas possible, il faut déménager tout ce que le navire contenait mais peu à peu, on commence à faire des calculs pour savoir ce que l'on doit emporter et ce que l'on doit laisser, faute de pouvoir le transporter sur de grandes distances.

Je vous épargne les détails sordides, les douleurs et les angoisses endurées, je vous laisse seulement imaginer la situation, bloqués sur la banquise à des centaines de kilomètres des eaux libres, avec pour seules embarcations les trois canots de survie de l'Endurance, avec tout le matériel à transporter, avec la difficulté de nourrir les chiens, les hommes, etc., etc., etc.

L'été antarctique continue de se passer, les tentatives d'avancer s'avèrent toutes infructueuses et le plus simple est finalement de se laisser dériver avec la banquise car, d'après les relevés du capitaine, la glace sous leurs pieds se dirige vers le nord, mais à un rythme lent, leeeeeeeeeeennnnnnt, trrrrèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèsssssss lent.

Des mois encore se passent et la banquise devient instable, mais ce ne sont toujours pas des conditions de navigation convenable. Finalement, ce n'est qu'au mois d'avril 1916 qu'ils peuvent tenter de prendre la mer sur leurs minuscules embarcations, entourés d'icebergs grands comme des montagnes, alors que l'hiver se profile, que le vent est affreux et que la Mer de Weddel est plus effrayante que jamais.

De plus, il ne faut pas rater son coup car, si l'on manque les petites îles on dérive dans l'Atlantique sud, en plein dans les cinquantièmes hurlants avec une chance de survie à peu près nulle. Ils vont pourtant parvenir à rallier un minuscule îlot, l'Île de l'Éléphant situé au nord-est de la Terre de Graham. Les voilà tous arrivés là-bas, avec leurs trois canots, mais dans quel état ! Au demeurant, l'île est déserte et particulièrement inhospitalière. C'est là que Blackborow perd ses orteils. Que faire ? Que faire ?…

C'est ce que je ne veux pas vous retirer la joie de découvrir par vous-mêmes en lisant cette bande dessinée du dessinateur américain Nick Bertozzi qui retrace les grandes lignes de l'aventure. Personnellement, je connaissais bien l'expédition avant et ai donc quelques griefs à lui adresser, mais, lorsqu'on ne connaît pas du tout les détails de cette aventure historique réelle, on prend sans doute grand plaisir à la découvrir.

L'auteur nous précise dans une sorte d'avant-propos que, pour le bien du scénario et pour ne pas que la BD devienne un trop gros pavé, il s'est limité à 125 pages au lieu des 300 qui auraient été nécessaires pour tout relater. Je suis d'accord avec lui sur le fait qu'il a évité le trop gros pavé, mais je ne partage pas son appréciation : " pour le bien du scénario ".

De mon point de vue, l'auteur s'est cantonné aux détails croustillants, à une suite de tableaux, mais pas à un travail plus psychologique sur les personnages et leurs évolutions qui aurait été réellement intéressant. Il y a certains liens que j'ai pu faire parce que je connaissais l'aventure mais que le lecteur non initié aura peut-être plus de mal à faire.

Et enfin, dernière petite critique à cette adaptation, l'on ne suit que la version " officielle " des faits, c'est-à-dire, celle qui a été racontée par Shackleton lui-même dans son livre L'Odyssée de L'Endurance, or, on sait qu'il n'est pas le seul à avoir tenu un journal de l'expédition et que son rôle et ses versions apparaissent parfois sous un autre jour quand on les confronte. Ici, on sent un Shackleton paternaliste et bienveillant, toujours prudent et de bon conseil, ce qui, sans dénier un certain talent à Ernest Shackleton, n'est peut-être pas l'exact reflet de la réalité.

Mais ce n'est bien évidemment que mon avis, qui, à l'épreuve de l'endurance, s'avère souvent n'être qu'une coque de noix sur la Mer de Weddel en pleine tempête australe, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          581
Le récit en bandes dessinées de l'épopée d'Ernest Shackleton. Une aventure mythique qui visait à traverser le Pôle Sud de part en part. Un désastre qui va durer deux longues années, et conduire les 28 membres de l'équipage à survivre dans des conditions dantesques . Un navire broyé par les glaces, la privation de sommeil, la nourriture qui vient à manquer, les tempêtes ... tout est réuni pour donner à ce récit un souffle épique, et nous rendre admiratifs face à la détermination de l'explorateur, au courage de ses équipiers, nous faire trembler avec eux.
J'ai vraiment apprécié l'efficacité de la narration, un peu moins le dessin très simple, mais dans l'ensemble c'est une histoire qui vaut vraiment la peine d'être lue.
Commenter  J’apprécie          70
Grosse déception à la lecture de cette BD. La couverture m'a paru alléchante, mais le dessin à l'intérieur est loin de cette qualité, on penserai un peu à Tintin chez les soviets. le trait est grossier, on ne reconnait pas les personnages d'une vignette à l'autre, les lumières sont peu travaillées, voire pas du tout. C'est une histoire vraie, bâtie comme un reportage, mais malgré sa simplicité, il y a des passages que je n'ai pas compris, le comble ! Pour connaître cette aventure, je suis certain qu'il existe des livres ou des reportages TV bien plus passionnants.
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
SHACKLETON : Connaissez-vous la destination de ce navire ?
BLACKBORROW : Oui, Commandant.
SHACKLETON : Vous êtes conscient que nous risquons de tomber à cours de provisions ?
BLACKBORROW : Oui, Commandant.
SHACKLETON : Et vous êtes conscient également qu'en cas de catastrophe, vous serez le premier à être mangé ?
BLACKBORROW : Je m'y prépare, Commandant.
SHACKLETON : La coupe de son foc me plaît. Faites de lui un commis, M. Wild !
Commenter  J’apprécie          110

autres livres classés : pole sudVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Nick Bertozzi (2) Voir plus

Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5224 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}