Ce petit livre est une compilation d'
Anne Bervas-Leroux de
poèmes écrits par des Français contre l'assaillant allemand pendant la deuxième guerre mondiale.
Certains ont donné leur vie.
Paul Eluard, 1895-1952 :
"Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom"
Louis Aragon ( 97-82) :
"Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
celui qui n'y croyait pas"
Robert Desnos (1900-45), mort pour la France :
"C'est mon ami, c'est mon copain.
Il a disparu un matin,
Ils l'ont emmené, on ne sait plus rien.
On ne l'a plus revu dans la rue
Saint-Martin."
Jean Cassou (97-86), compagnon de la Libération.
Incarcéré en 1941, il compose en prison 33 sonnets de mémoire, sans papier, sans crayon.
Eugène Guillevic ( 07-97) :
"Il y a tant de morceaux blancs,
De la vaisselle, de la cervelle,
Et quelques dents de mon enfant."
Kessel (98-79), oncle de
Druon (18-09) :
"Ami, si tu tombes
Un ami sort de l'ombre
A ta place."
Marianne Cohn ( 22-44), juive allemande, morte pour la France :
"Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous."
[NDL : je pleure en écrivant ça, suis-je une fillette ? ]
René Char (07-88) :
"Le boulanger n'avait pas encore dégraphé les rideaux de fer de sa boutique que déjà le village était assiégé, baillonné, hypnotisé, mis dans l'impossibilité de bouger. Deux compagnies de S.S et un détachement de miliciens le tenaient sous la gueule de leurs mitrailleuses et de leurs mortiers."
Résistant aussi,
René Char a pour pilier de référence " le Prisonnier", de Georges de la Tour ( peintre que j'aime beaucoup) :
Le clair-obscur très contrasté sature les couleurs et la lumière concentre l'attention sur les trois éléments principaux du récit : la robe flamboyante, l'échange des regards et la flamme de la bougie, symbole de la présence divine.
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Lu très vite, ce petit livre rassemble des témoignages forts de ceux qui ne voulaient plus jamais ça, qui croyaient que c'était la der de der...
Peu impressionné pendant ma lecture parce que je suis saturé de guerres racontées, des sentiments très forts me submergent en écrivant ma critique, et je me rappelle de mes grands-parents et de mes parents...