Paris- Bangkok-.. and co, car les souvenirs sont parfois apatrides,
Patrick Besson fait court mais bon.
Grand prix de l'académie française pour "
Dara", prix Renaudot pour "
Les Braban", cet auteur connu et reconnu vient d'obtenir le prix Duménil 2011 pour "
Come Baby".
Après une rupture avec une jolie fille, brillant esprit des milieux littéraires,mondaine, fine, élégante, forte mais trop jeune, avec un "je" qui se remémore cinq ou six biscuits croustillants et coupes de Champagne (point de tisane ni de madeleine ici), il part et alterne la rue de Bourgogne et le Pigalle thaïlandais de bangkok, Astrid et Noï, Noï et Mao, sutout Noï où il est "il".
Avec l'impudeur d'un "Dernier tango à Paris" de Bertolucci, il constate avec froideur "il n'y a pas grand chose à l'intérieur d'un vagin, dans un anus rien". Loin de raviver sa libido, il s'enferre dans sa propre vacuité, car l'érotisme maternel entrevu a un prix, l'histoire d'amour est tarifée, les innoncentes qu'elles soient françaises ou thaïlandaises ne sont pas désintéressées, le plaisir sexuel est inepte et
lui stupide par la même occasion. "L'éducation sentimentale" a ses limites Et
lui son amertume,sa mélancolie,son cynisme,son humour noir,ses erreurs, ses faiblesses,ses blessures.
Avec l' angoisse d' "
Un homme" vieillissant de
Philip Roth, une peu moins vieux mais vieillissant tout de même, ce cinquantenaire cingle, désabusé "on ne devrait pas dire une histoire d'amour mais une histoire parce que vient toujours le moment où il n'y a plus d'amour".
Avec la solitude de Monsieur Sim dans "La vie privée de Monsieur Sim " de
Jonathan Coe, il émet, bouleverse et laisse sans voix parce que:
dans un contexte historique (2001) de crise financière mondiale où tout va à vau-l'eau, il lacère les murs de l'incompréhension des graffitis de sa désespérance.
Poussière. Tu retourneras à la poussière. Poussière d'Asie.
"La force de son existence se termine en poussière d'Asie".
Mais non, tant que subsite la force de l'écriture pour cueillir ça et là quelques fleurs du mal, la vie sourd et palpite.
Et puis il a une épouse à laquelle il téléphone au mitant de livre. Tout n'est peut être pas perdu, voyager au bout du plaisir permet de se retrouver nez à nez avec soi même et peut être de positiver!