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EAN : 9782260016410
198 pages
Julliard (19/08/2004)
3.59/5   361 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
Elle a grandi dans l'ombre de son frère aîné, surdoué scandaleux.
Lorsqu'il a choisi de s'enfuir, elle a appris l'absence et le manque.
Aujourd'hui, l'exilé volontaire est de retour de ses lointains voyages et il la réclame.
Il ne lui propose que des jours fragiles, fébriles.
Elle accepte sans réfléchir.
Empêtrée dans ses frayeurs, guidée par un infatigable espoir, Isabelle Rimbaud est enfin prêt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 361 notes
Philippe Besson s'attarde ici sur les derniers jours d'Arthur Rimbaud, ce grand poète en quête perpétuelle de soleil et de liberté. Il donne la voix à sa soeur Isabelle à travers un journal intime daté jour après jour. C'est une soeur pleine d'amour pour son frère qui se met à nu, elle sur qui les hommes ne se sont jamais arrêtés. Elle prendra soin de son frère, expatrié d'Afrique, la jambe amputée, vers ces jours fragiles. On découvre l'intimité de cette famille tout en pudeur et en sensibilité. La mère des Rimbaud était une femme dénuée d'amour, rigide et peu enclain aux témoignages affectifs, ce qui aura toujours manqué à Arthur.

Un roman qui tourne autour de l'ombre d'Arthur Rimbaud dans sa face la plus nue, dans sa fragilité et son déclin.

Autant j'ai été sous le charme d'Un été avec Victor Hugo, autant ici, je me tâte car il m'aura manqué à titre comparatif, cette poésie qui ont fait de Hugo et de Rimbaud les hommes qu'ils étaient. L'intention de Besson était ailleurs.
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L'écriture de Philippe Besson me touche toujours autant. C'est un auteur qui trouve les mots justes et qui ne cesse d'exacerber les sentiments et cela tout en douceur avec toujours beaucoup de pudeur.
Dans les jours fragiles, c'est sous forme de journal intime écrit par Isabelle, la soeur d'Arthur Rimbaud que nous découvrons leur relation. Relation particulière, chargée d'amour, de cruauté, de non -dit, de retenue, de révélations, de pudeur. Nous découvrons alors les derniers jours bouleversants d'Arthur Rimbaud.
Une fois de plus c'est un livre poignant que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
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Quel joli titre , tout à fait en accord avec le livre !

C'est un très beau roman,sous forme de journal intime, celui, fictif mais s'inspirant de la réalité ,d'Isabelle, la soeur de Rimbaud, au moment où celui-ci revient en France pour se faire amputer et où il finira par mourir.

Isabelle veut pour son frère une postérité sans tache. Elle écrit :" Il faut arranger un peu nos souvenirs.Sinon, la vie n'est pas supportable." Elle transcrit laborieusement chaque jour leur quotidien.On sent tout le poids de la froideur d'une éducation religieuse provinciale dans laquelle la narratrice étouffe , sans pouvoir s'en libérer. La tension entre la mère et le fils , dans ce lieu maudit, qu'il a essayé de fuir à plusieurs reprises en fuguant, est à tout instant palpable.

Isabelle, fragile témoin d'une dégénérescence, d'une mort annoncée, est émouvante dans son amour pour son frère, pourtant si éloigné d'elle.Elle ne le comprend pas , il la choque, mais elle l'accompagne dans son enfer.C'est la face sombre de Rimbaud qui nous est ici proposée, le malade déchu et non la figure légendaire de l'ange-poète un peu maudit.

Avec pudeur et grâce, Philippe Besson nous fait pénétrer dans l'intériorité de cette famille, où les non-dits, les haines larvées, la complexité des relations se devinent. Et où le mystère rimbaldien demeure entier...





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Je ne peux le cacher j'aime la sensibilité de Philippe Besson, auteur que j'ai découvert grâce au magnifique roman "Un homme accidentel"...
Ces "jours fragiles" ce sont les dernières semaines de vie d'Arthur Rimbaud après son amputation à Marseille. C'est une vie intime, de souffrance, que Philippe Besson fait naître sous la plume d'Isabelle Rimbaud, la soeur du poète, qui rédige un journal.
C'est triste, déprimant même, violent parfois, mais quel livre, quelle plume! Nous avons tous en tête le magnifique portrait de Rimbaud, poète âgé de 17 ans, génie précoce, adolescent solaire... Tout ceci est oublié, Rimbaud a renoncé à écrire, il a couru le monde, a choisi l'aventure et le négoce en Afrique... C'est un homme cassé, en fin de vie qui revient en France, il n'est pas vieux pourtant, seulement 37 ans, mais c'est déjà un vieillard moribond, qui ne peut compter que sur l'affection de sa soeur, son dévouement et son abnégation.
Un livre très fort, qui remue. Des passages magnifiques, criant d'humanité ou d'inhumanité, selon l'angle où le lecteur se place... Un texte qui évoque la bigoterie, la cupidité de la mère de ce génie, la débauche, le parfum de scandale qui reste attaché au poète, son amour des hommes, sa vie tumultueuse, sa liaison avec Verlaine... ceci par touches discrètes, avec pudeur, sans voyeurisme...
Un roman superbe! Un grand livre de Philippe Besson.
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Magnifique hommage à l'Arthur (comme on dit chez nous, ce qui est aussi inscrit sur sa pierre tombale).
Philippe Besson plus je le lis plus je l'admire. On retrouve l'ambiance ardennaise, la mère acariâtre, la douceur d'Isabelle, et Arthur le rebelle.
J'ai été admirative sur ce ton, l'ambiance de cette époque, il a dû faire un sacré boulot de recherche, car étant voisine de Roche, je peux affirmer que l'auteur s'est bien collé à ce que j'ai déjà pu entendre sur la famille Rimbaud - Cuif.
Ici, on avons la fin de l'épisode Arthur, dans toute sa souffrance, sous le regard d'Isabelle sa petite soeur qui chérit tant son frère dont elle a très peu profité puisque ce dernier fugué déjà alors qu'Isabelle n'était qu'une enfant.
C'est un très beau, sensible et émouvant récit même si il y a un pourcentage de romancé, l'ambiance y est, les personnages fidèles à ce que l'on peut connaitre, et la poésie de Besson ne ferait pas honte à notre Arthur.
A lire sans hésitation rien que pour la beauté du texte, et pour en savoir plus la fin tragique d'Arthur. Et puis en connaissant mieux sa famille, on comprend mieux aussi pourquoi Arthur fuyait. Qu'est ce qui pouvait le retenir ?
Un grand moment de lecture moi qui demeure à deux pas de Roche, tout ce qui peut toucher de près ou de loin ce poète me touche forcément.
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Citations et extraits (120) Voir plus Ajouter une citation
La souffrance, celle du corps, je pourrais finir par m'y habituer, par en faire une compagne. Je la dompterai ou elle m'emportera. Mais la souffrance du coeur, on ne s'y accoutume jamais. Elle est insidieuse. Et bien plus dévastatrice.
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Aujourd'hui, dans son délire, il a évoqué un nom : Djami. Il l'a répété plusieurs fois. Il a lancé : «Je dois retrouver Djami, là-bas, à Aden. » Une fois qu'il a recouvré ses esprits, je porte à sa connaissance les mots qu'il a prononcés tandis qu'il dormait. Il me confie que Djami est un jeune Abyssinien, vingt ans, silencieux, la peau brune, les yeux clairs. Il l'a rencontré au pied de l'affreux roc, au cœur de la fournaise.
Alors il est en mesure de me raconter l'histoire : «Avant lui, j'ignorais qu'un sentiment pouvait s'insinuer. Je croyais que c'était là, un jour, posé devant soi, comme une évidence indiscutable. Avec lui, c'est venu lentement, sans que je m'en rende compte. Je le croisais chaque jour, je le regardais à peine, rien ne me portait vers lui. Et, un matin, j'ai compris. Compris que sa présence était devenue un baume, que son absence était une brûlure. Un matin, à force de l'avoir à mes côtés, j'ai pris conscience que je ne serais plus capable de me passer de lui.
« II y a des hommes qui mettent une vie à devenir ce qu'ils sont : je suis de ceux-là. «Je m'étais pourtant juré qu'on ne m'y reprendrait plus. Tu n'imagines pas les résistances que j'ai dû vaincre, les inhibitions qu'il m'a fallu surmonter, les illusions que j'ai été contraint d'abandonner pour seulement m'accepter en amoureux.
« Non, Isabelle, je t'en prie, ne baisse pas les yeux, ne te compose pas cette mine dégoûtée. Tu dois m'écouter. Tu dois m'écouter maintenant. Je sais que notre mère t'a mise en garde contre « mes disgrâces », comme elle les appelle. Qu'elle m'a condamné pour m'être détourné de « ce qui n'est pas autorisé, approuvé par de bons et honnêtes parents », ainsi qu'elle l'a écrit à Verlaine. Mais il faut que tu comprennes que ce que je te raconte, c'est une histoire d'amour. « Et si toi, qui as été élevée dans une ferme, avec la bonne odeur de foin et la boue qui colle aux chaussures ; toi, qui as été jetée vers Dieu comme on précipite une portée de chiots morts à la rivière, dans un sac ; toi, qu'on a maintenue dans l'ignorance et la bigoterie; si toi tu consens à admettre une aventure humaine comme celle-ci, alors il existe des raisons de ne pas désespérer tout à fait.
« Voudras-tu me laisser un peu d'espoir ?
«Je t'assure que je croyais sincèrement en avoir terminé avec le désir, avec la chair, avec la douleur. Je n'espérais plus qu'en l'effort. J'avais annoncé mon intention de me marier, déjà.
Djami a fait exploser ce bel ordonnancement.
«Avec lui, j'ai redécouvert la ferveur, la fièvre, les incendies intérieurs. Et, dans le même mouvement, le grain merveilleux de sa peau, son sourire rare et fatigué, son attention apaisante, ses gestes économes, sa présence tranquille m'ont rassuré au-delà de ce que j'ai jamais recherché.
« Il était là alors qu'il n'y avait plus personne. Il a tout obtenu parce qu'il n'a rien demandé. Il a veillé sur moi comme un frère. Il a partagé ma couche.
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"Avec lui, j'ai redécouvert la ferveur, la fièvre, les incendies intérieurs. Et, dans le même mouvement, le grain merveilleux de sa peau, son sourire rare et fatigué, son attention apaisante, ses gestes économes, sa présence tranquille m'ont rassuré au-delà de ce que j'ai jamais recherché.
Il était là alors qu'il n'y avait plus personne. Il a tout obtenu parce qu'il n'a rien demandé. Il a veillé sur moi comme un frère. Il a partagé ma couche.
(...)"
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Avec lui, j'ai redecouvert la ferveur, la fièvre, les incendies intérieurs. Et, dans le même mouvement, le grain merveilleux de sa peau, son sourire rare et fatigué, son attention apaisante, ses gestes économes, sa présence tranquille m'ont rassuré au-delà de ce que j'ai jamais recherché.
Il était là alors qu'il n'y avait plus personne. Il a tout obtenu parce qu'il n'a rien demandé. Il a veillé sur moi comme un frère. Il a partagé ma couche.
Apprends que, dans une ville qu'on appelle Le Caire, il m'a sauvé la vie. Sa patience infinie et une affection de tous les instants m'ont convaincu de ne pas mettre fin à mes jours. J'avais les cheveux absolument gris et il m'a redonné la jeunesse.
Si je tiens tant à retourner en Afrique, c'est pour lui. Pour reprendre, là où je l'ai laissé, le regard qu'il m'adressait tandis que les porteurs me hissaient sur une civière, dans le but de me conduire à Aden d'où j'ai pris le bateau pour Marseille. Pour être vivant, une dernière fois.
Vivant, une dernière fois.
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"Avant lui, j'ignorais qu'un sentiment pouvait s'insinuer. Je croyais que c'était là, un jour, posé devant soi, comme une évidence indiscutable. Avec lui, c'est venu lentement, sans que je m'en rende compte. Je le croisais chaque jour, je le regardais à peine, rien de me portait vers lui. Et, un matin, j'ai compris. Compris que sa présence était devenue un baume, que son absence était une brûlure. Un matin, à force de l'avoir à mes côtés, j'ai pris conscience que je ne serais plus capable de me passer de lui. (...)
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