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Odile Tobner (Préfacier, etc.)
EAN : 9782707159366
252 pages
La Découverte (07/01/2010)
4.64/5   11 notes
Résumé :

Mongo Beti, écrivain camerounais, est connu pour ses romans, notamment ceux des années 1950, qui ont joué un rôle important dans la prise de conscience du colonialisme et dans la lutte contre celui-ci. Publié en 1972 par les Éditions François Maspero, Main basse sur le Cameroun était un réquisitoire contre les crimes du président Ahidjo, dictateur du Cameroun par la grâce du néocolonialisme français. Son but fut largement atteint, semble-t-il, puisque le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je ne suis pas allé au bout de ce livre. Je reconnais ses mérites, en effet Mongo Beti dénonce (entre autres) le rôle de la France dans la guerre civile qui a éclaté au Cameroun juste après l'indépendance et qui est restée largement ignorée de tous. Mais le fait de dénoncer à juste titre ne fait pas tout, et les outrances du récit ne sont pas admissibles. Je cite : "La mission policière française s'est surpassée au Cameroun et a aidé Ahidjo, le chef de l'État, à asseoir un régime de type nazi", "le dictateur nazi du Cameroun", "la soldatesque d'Ahmadou Ahidjo ayant appliqué les techniques massives, en quelque sorte abstraites, d'abattage imitées de ses modèles nazis."

Je ne veux pas lire ça et je ne peux pas respecter quelqu'un qui s'exprime ainsi. J'ai vécu au Cameroun sous Ahidjo, je n'ai pas vécu l'occupation nazie mais j'en ai suffisamment entendu parler par mes parents, et comparer les deux est une insulte aux dizaines de millions de victimes du nazisme. Il y a beaucoup de régimes fascistes dans le monde, mais peu, heureusement, méritent le qualificatif de nazis.

On lit aussi que "Ce pays a le malheur d'être pourvu de trop de richesses naturelles." C'est vrai que c'est dans la note de l'éditeur et non dans le texte, mais quand même. Je suis désolé mais le Cameroun n'a pas de mines, pas d'or comme le Mali ou le Soudan, pas de pierres précieuses comme la RDC et la Sierra Leone, en 1972 il n'avait pas de pétrole comme l'Angola ou le Nigeria. L'action de la Françafrique visait plus à conserver le contrôle de la région qu'à piller les (faibles) ressources du Cameroun.

Enfin je ne veux pas contester les méfaits de l'influence française sur la politique camerounaise, mais c'est un peu facile de lui mettre tout sur le dos. En ce moment même se déroule au Cameroun une guerre civile dans la partie anglophone du pays, un conflit qui ne dit pas son nom et qui reste largement ignoré du vaste monde. Est-ce que ce sont les Français qui en sont à l'origine ou est-ce le résultat d'une politique qui a brimé les anglophones qui sont nettement minoritaires dans le pays mais dont l'influence économique est importante ? La mauvaise gouvernance n'est pas que le fait des anciens colonisateurs, les exemples ne manquent pas en Afrique de pays qui se sont libérés de l'influence des anciens colons pour sombrer dans le chaos. Je citerai l'Ouganda d'Idi Amin Dada, le Soudan de Bechir, le Liberia de John Doe par exemple.

Pour résumer, je dirai qu'un réquisitoire ne peut être efficace que s'il évite les excès, et celui-ci ne l'a pas fait.
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1960 - 2010 : 50 ans d'indépendance pour de nombreux pays issus du pré-carré négro-africain de la France.

Le terme « indépendance » vis-à-vis de la France m'a toujours laissé songeur, même si Grand Kallé a réussi à faire danser tout un continent sur une utopie.


La lecture du fameux essai de Mongo Béti, Main basse sur le Cameroun : Autopsie d'une décolonisation, publié chez François Maspero et immédiatement censuré en 1972 par le ministre de l'Intérieur français de l'époque, Raymond Marcellin, me conforte quarante ans après sur le fait que tout cela n'est que mascarade.


Notons d'abord, concernant cette censure, qu'elle fait suite à la demande du gouvernement d'Amadou Ahidjo par l'entremise d'un autre écrivain, Ferdinand Oyono, ambassadeur du Cameroun en France au moment de la parution de l'essai de Mongo Béti. Un paradoxe.

Voir la suite sur mon blog...
Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Ce livre est passionnant car il est l'un des rares avec ceux de Deltombe à parler de la guerre du Cameroun et à aborder aussi frontalement celle-ci. Pour autant le livre est parfois un peu répétitif et l'écriture de Mongo Béti est parfois un peu lourde.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il faut bien convenir que, dans le monde comme il va, toute la vaillance révolutionnaire des peuples opprimés sera peut-être vaine si, en même temps, ne s'établit pas solidement en Occident un minimum de vrai démocratie et s'il ne s'y développe une véritable information
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Videos de Mongo Beti (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mongo Beti
Mongo Beti, Une vie, une oeuvre partie 1 Le portrait radiophonique d’un homme d’exception. Émission réalisée par Catherine Pont-Humbert et diffusée sur France culture le 26/12/2004.
Dans la catégorie : Politique en AfriqueVoir plus
>Science politique (politique et gouvernement)>Conjoncture et conditions politiques>Politique en Afrique (19)
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