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Jean-Paul Mourlon (Éditeur scientifique)Marion Bataille (Illustrateur)
EAN : 9782842051075
47 pages
1001 Nuits (01/07/1997)
3.53/5   29 notes
Résumé :
«Une journée de 1872, au petit matin,j'ai tué mon père — cela ma beaucoup marqué à l'époque. C'était avant mon mariage, alors que j'habitais chez mes parents dans le Wisconsin...»

Ambrose Bierce a endossé presque tous les rôles : soldat pendant la guerre de Sécession, douanier en Alabama, chercheur d'or, journaliste à San Francisco, Londres ou Washington, enfin aventurier valétudinaire au Mexique. Il lui en resta une ironie glacée et un sens aigu du g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'humour noir : évident mais délicat remède aux inévitables événements douloureux de la vie ; ou quand la perte d'un parent, malgré sa relative préparation, s'allège quelque peu parmi ce club macabrement farfelu.

Quatre très courtes nouvelles, toutes sous le signe du meurtre familial et filial, toutes grinçantes comme un parquet défoncé.

Mention spéciale pour « Huile de chien », superbe fable anti-spéciste, où l'essence de chaque être vivant se résume à une ressource.

Clin d'oeil au passage aux superbes éditions Sillage avec ces adorables tout petits formats façon « Mille et une nuits », la qualité du papier en sus.
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... OU COMMENT SE DÉBARRASSER EFFICACEMENT DE SON ENTOURAGE...

Bref recueil de nouvelles, le Club des parenticides (qui reprend à son compte le titre d'un trois textes qui le constitue) narre, avec tout le cynisme et l'humour macabre nécessaire, les moyens les plus efficaces et profitables qui puissent être pour se débarrasser d'un proche parent - de préférence ses géniteurs -. C'est affreusement réjouissant, terriblement critique envers la société de son époque - bien que loin d'être totalement démodé -, d'une acidité dont on garde longtemps le goût en bouche. En une petite quarantaine de pages délicatement reliées par les bons soins des excellentes petites éditions Sillages, c'est tout l'art d'Ambrose Bierce, le rédacteur génial du fameux "Le Dictionnaire du Diable" que l'on retrouve.

Cela semblera sans doute un peu trop court auprès du lecteur amateur de l'oeuvre multiple (il fut aussi romancier, reporter de guerre, conteur) de cet écrivain anarchiste au destin aussi étonnant que tragique (il disparut "corps et biens" à l'âge de 71 ans, alcoolique et lourdement asthmatique, au beau milieu de la guerre civile mexicaine. À l'instar de cette mort mystérieuse, Ambrose Bierce demeure, pour partie, une diabolique énigme. Mais son oeuvre, encore assez méconnue en France (bien qu'assez largement traduite), s'impose comme majeure dans le paysage littéraire américain. Ce petit opuscule pourra être le viatique parfait afin de découvrir cet univers d'une grande originalité.
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Le club des parenticides regroupe 4 nouvelles morbides et effrayantes ayant comme point.t commun le meurtre, l'assassinat d'une parentèle qu'elle soit proche ou plus éloignée.
Des meurtres mis en scène pour faire disparaître à jamais ses géniteurs avec un goût prononcé pour l'humour noir.
Bierce aura une vie mouvementée et périra, quelque part au Mexique , enfin c'est ce que dit la légende.
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Toute la verve et le cynisme d'Ambrose Bierce dans ce cour mais savoureux recueil.
Mention spéciale pour "Huile de chien", texte cruel et improbable sur une famille haute en couleurs, faisant bouillir des chiens pour survivre.
Ces personnages n'auraient pas été dépaysés dans "Les saisons" de Maurice Pons. Ambrose Bierce est un maître de l'acide et vous vous amuserez (peut-être) à être dégoûté.e par ses histoires.
L'auteur du "Dictionnaire du diable" n'est pas à mettre entre toutes les mains !
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Des nouvelles plus étonnantes les unes que les autres. Et où la notion de mal et de bien est complètement tourné en dérision, comme si tuer quelqu'un ne devrait provoquer aucune hostilité, etc. Très intéressant même si peu connu, et très plaisant à lire (cela se lit très vite en plus).
À découvrir !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce soir-là, après avoir signé mon contrat d'assurance, je mis le feu à la maison et me rendis à travers bois à la ville, distante de trois kilomètres ; je me débrouillais pour qu'on m'y retrouve au moment où l'effervescence était à son comble. Tout en m'inquiétant à grands cris du sort qu'avaient pu subir mes parents, je me joignis à la foule empressée et arrivai sur les lieux de l'incendie deux heures après l'avoir allumé. Toute la ville était là au moment où je me précipitai... la maison était entièrement consumée, mais à l'autre bout d'un lit de braises rougeoyantes, droite comme la justice et en parfait état, se dressait la bibliothèque ! Les rideaux avaient brûlés, révélant les portes vitrées à travers lesquelles la lumière rouge et implacable éclairait l'intérieur. Là se tenaient mon père bien-aimé, «plus vrai que nature» et, à ses côtés, la compagne de ses joies et de ses peines. Pas un seul de leurs cheveux n'avait roussi, leurs vêtements étaient intacts. Les blessures que j'avais été forcé de leur infliger à la tête et à la gorge lors de l'accomplissement de mon forfait étaient bien visibles. Comme s'ils se trouvaient en présence d'un miracle, les gens se taisaient ; stupéfaits, terrorisés, ils avaient tous perdus l'usage de la parole. J'étais moi-même grandement affecté.

[Extrait de "À l'épreuve du feu"]
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La fabrication d'huile de chien à laquelle se consacrait mon père était bien sûr mieux acceptée, quoi que les propriétaires des chiens disparus le considérassent parfois avec une méfiance qui, dans une certaine mesure, rejaillissait sur moi. Mon père pouvait compter sur le soutien muet de tous les médecins de la ville, qui rédigeaient rarement une ordonnance sans prescrire ce qu'ils prenaient plaisir à appeler Ol.can. Réellement il s'agit du meilleur médicament qui ait jamais été découvert. Mais la plupart des gens sont réticents à consentir des sacrifices personnels pour soulager la douleur d'autrui et, bien sûr, les chiens les plus gras de la ville n'avaient pas le droit de jouer avec moi - ce qui choquait ma jeune sensibilité et faillit à un certain moment me décider à embarquer comme pirate.

[Extrait de "Huile de chien"]
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J'étais par nature un bon fils plein d'affection, mais lorsque je dus me frayer un chemin dans le vaste monde, à l'écart duquel j'avais si longtemps été maintenu, je ne pus m'empêcher de me souvenir que tous mes malheurs découlaient, directement, de la pingrerie de mes parents regardant mes déjeuners à l'école, et je n'avais aucune raison de penser qu'ils se fussent amendés.

[Extrait de "L'hypnotiseur"]
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Comme je l'ai déjà dit, je fis quitter au vieillard cette vallée de larmes. Après quoi, je me sentis un tantinet mal à l'aise. Non seulement il s'agissait de mon père, mais encore le cadavre n'allait pas manquer d'être découvert. Il faisait maintenant plein jour; ma mère pouvait entrer dans la pièce d'un moment à l'autre. En cette occurrence, je jugeai opportun de la dépêcher, elle aussi, et m'acquittai aussitôt de cette tâche
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Je m'appelle Boffer Bings. Je suis né de parents honnêtes, dans un milieu des plus modestes : mon père était fabricant d'huile de chien et ma mère avait un petit atelier à l'ombre de l'église du village, où elle liquidait les nourrissons indésirables.
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Vidéo de Ambrose Bierce

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