Il y a beaucoup d'auteurs -souvent américains- connus qui composent dans le genre fantastique-horreur... Or, il existe autant d'écrivains francophones qui ne demandent qu'à sortir de l'ombre afin d'être reconnus : Frédéric Livyns, Jean-Pierre Favard, Gaëlle Dupille, Sylvain Johnson et ... Romain Billot.
Après avoir lu une première (très courte) nouvelle de ce dernier ("Kidnapping") qui m'avait peu emballée, j'étais par contre immédiatement absorbée par "In Ténébris", avec ce délicieux frisson courant le long de l'échine jusqu'au final horrifique. (Mais à éviter par chaque lecteur ayant tendance à vomir bile et âme en lisant des descriptions gore).
Le style d'écriture de Romain Billot n'est peut-être pas exceptionnel, mais possède ce naturel et cette fluidité qui permettent de visualiser rapidement l'histoire qu'il conte.
Et si le thématique du récit (une étudiante ayant subi un acte affreux a fui son Québec natal pour trouver un destin non moins horrible en France), n'est pas non plus innovateur, l'auteur sait, sans conteste, capter son public-avide-de-frémissements en insufflant du regain (sexualité née d'amour, mais aussi de la perversité) dans cette ode à une créature désormais mythique.
Commenter  J’apprécie         3812
L'inconnue l'appela une nouvelle fois par son nom en se dirigeant vers elle.
À cet instant, un éclair illumina la pièce. Celle qui lui faisait face était entièrement nue, exhibant la vilaine teinte grise de sa peau maculée de sang coagulé. Une plaie béante, aux bords boursouflés et pendants, s’étendait de son pubis à son sternum, laissant entrevoir les trésors organiques qui s’y trouvaient. La femme mutilée tendit un bras décharné dans sa direction et prononça ce qui ressemblait à un avertissement. Cette fois-ci Clarice parvint à hurler à pleins poumons en reconnaissant son propre visage figé par la mort.