AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 89 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Après Raymonde qui achète tout ce qu'elle voit à la télé ou dans les magazines, voilà que Robert découvre quelque chose d'étrange, ce petit objet que l'on peut amener partout pour être en contact avec le monde entier : le téléphone portable. Oui, mais voilà, pour pouvoir l'utiliser, encore faut-il avoir des contacts ! Devinez qui va en faire les frais ?

La technologie, c'est fabuleux, encore faut-il savoir l'utiliser à bon escient... Je n'en dirai pas plus... vous voyez ce que je veux dire... Il n'y a qu'à regarder autour de nous !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          470
Cet album de Binet, paru en 2000, parait un peu désuet aujourd'hui.
Qui ne possède pas son portable aujourd'hui, objet devenu indispensable, essentiel voire vital?
Aujourd'hui encore, on me regarde avec un air, je dirais, ahuri (pour rester polie) lorsque je réponds que je n'ai pas de portable à toute personne me demandant mon numéro!
Petit album composé de scénettes, Binet nous raconte les nouveautés et les obligations qu'imposent le portable: avoir des amis pour les rentrer dans le répertoire, user le forfait pour ne pas perdre d'argent, trouver un ami imaginaire, un certain Monsieur Grapovski, devenu ami malgré lui, accéder au "modernisme"...
Binet nous donne une leçon d'humour bien particulière sur les premiers usagers du portable (qui se reconnaitront peut-être) et malgré tout, assez proche de la réalité.
Toujours aussi noirs et grinçants, les Bidochon incarnent ici une caricature très réussie de certains utilisateurs de portable.
Les Bidochon, premières victimes de cet appareil, feront de nombreux adeptes...
Commenter  J’apprécie          240
- Avé Commandant Protinucléon III. Notre écoute des communications terrestres a été fructueuse. Nous détenons un échantillon d'enregistrements humains, récoltés à l'aide de cette antique technologie que notre population a utilisé jadis, en des temps reculés que nous ne prenons plus la peine d'évaluer. Je veux parler du téléphone portable.
- Fifre, je vous remercie, mais je ne désire pas perdre de temps. Choisissons alétoirement un enregistrement, il suffira à mon verdict.
Commandant Protinucléon III, vos désirs sont des ordres.

"Prout, prout, prout, prout. Prout, prout, prout, prout."

- ...
- ...

"Clic."

- Fifre, cette planète ne mérite pas d'être sauvée.
- Commandant Protinucléon III, je suis de votre avis : laissons cette planète de scatophiles patauger dans la bourbe qui l'imbibe.


Dommage. Alors que le téléphone portable commençait seulement à être à la mode et que les Bidochon s'en servaient pour se communiquer leurs plus profondes angoisses, l'échange des textos n'avait pas encore connu l'essor incroyable qui le caractérise aujourd'hui. A parier que s'il devait refaire cet album, Christian Binet déclencherait une liesse folle furieuse de esse-ème-esse:


"tkt il é tro bien & déchir ça rasse le dernier bidochon tu va tro kifé c obligé."


Protinucléon III, reviens! Notre planète mérite d'être sauvée, je te jure...
Commenter  J’apprécie          190
A la veille du XXIe siècle, c'est décidé : Robert sera moderne ou ne sera pas. Il se dote d'un téléphone portable, mais pas facile d'acquérir les bons réflexes, ni d'arrêter de tester tous les gadgets de son joujou à tort et à travers. On peut enregistrer 80 numéros en mémoire !? Waooow ! Qu'à cela ne tienne, s'il n'a que quelques amis, il piochera des noms au hasard dans l'annuaire : 'faut que ça serve' (ah, le pauvre monsieur Grapovski !)… Pas question non plus de ne pas utiliser le forfait au maximum : Robert 'perdrait de l'argent'. Et pour gagner du temps : enregistrons les numéros urgents sous des pseudos...

Bref, les situations cocasses et hilarantes s'enchaînent et encore une fois, la pauvre Raymonde subit la bêtise confondante de son %µ¨£# de mari - que le ridicule n'a toujours pas tué - et parle à un mur quand elle essaie de faire entendre la voix de la raison.

Encore un excellent moment de détente : du vécu, de près ou de loin !
Commenter  J’apprécie          180
Ce tome est le dix-septième de la série et il n'est pas nécessaire d'avoir lu les précédents, mais ce serait dommage de s'en priver. Il est paru pour la première en 2000, écrit, dessiné, et encré par Binet, Christian Binet de son nom entier. Il comporte 45 pages de bandes dessinées, en noir & blanc, avec des touches de gris.

Ce tome comprend 9 saynètes de 5 pages portant toutes le même titre, mais traduit en autant de langues différentes : À combien se monte ma facture de téléphone ? Un individu non identifié compose le numéro de téléphone des Bidochon à partir de son portable. le téléphone sonne dans le salon, mais comme il s'agit d'un poste fixe, ni Raymonde, ni Robert ne veulent se lever du canapé pour aller répondre, et risquer ainsi de rater la fin de leur téléfilm. Raymonde est persuadée qu'il s'agit d'un appel de René : Robert est persuadé qu'il est trop tard pour que ce soit lui qui appelle. La question se repose quelques instants plus tard quand cette fois-ci c'est la sonnette qui retentit. Il s'agit de René qui vient leur présenter sa toute nouvelle acquisition : un téléphone portable. le téléphone (fixe) sonne alors que Raymonde est en train de passer l'aspirateur. Elle décroche et Robert lui annonce tout excité qu'il est en train de l'appeler depuis une cabine téléphonique. Il la rappelle 30 secondes plus tard pour lui indiquer qu'il est en train de l'appeler depuis la même cabine téléphonique, mais cette fois-ci avec son téléphone portable.

Robert Bidochon rentre chez lui et informe son épouse Raymonde qu'il a pris un téléphone portable avec une heure de forfait. Répondant à sa question, il indique à Raymonde qu'il va pouvoir dire toutes les bêtises qui lui passent par la tête, et il se lance dans une démonstration particulièrement pathétique. Contre toute attente un extraterrestre écoute ses bêtises, puis la récitation dans laquelle se lance Raymonde pour profiter dudit forfait. Dans la saynète suivante, Robert indique à son épouse qu'il a fini de remplir les 80 noms qu'il est possible de stocker dans le téléphone. Il démontre l'utilisation de ce répertoire en appelant un certain Grapovski qu'il a pris au hasard dans l'annuaire. Ça ne rate pas, ce brave monsieur est dans son bain. Il en sort pour répondre, et bien sûr la dernière sonnerie retentit avant qu'il n'ait eu le temps de décrocher. Robert se lance alors dans la démonstration de l'utilité de la touche bis, pour le bénéfice de Raymonde. Monsieur Grapovski sort de son bain, et arrive encore une fois trop tard pour répondre. Robert recommence la démonstration une demi-douzaine de fois et monsieur Grapovski termine en crise de larmes devant son poste téléphonique en se demandant qui peut être assez malade pour se livrer à un jeu aussi absurde que sadique.

Les Bidochon sont apparus pour la première fois dans le numéro 11 du magazine Fluide Glacial, en 1977. Ils ont eu le droit à leur propre série à partir de 1979. Ils se composent d'un couple d'une cinquantaine, ou peut-être soixantaine d'années qui semble à la retraite, habitant dans un appartement. Ils ont 2 amis connus : René et Gisèle. le titre de ce tome annonce le thème présent dans chacune des saynètes : Robert a acheté un téléphone portable. le lecteur doit garder à l'esprit que ces gags sont parus en 2000, à une époque où le téléphone portable représentait encore une nouveauté pour beaucoup de français, et où il n'avait pas encore évolué en smartphone. de ce fait une partie de l'humour repose sur une confrontation avec une nouveauté qui n'en est plus une depuis longtemps pour le lecteur contemporain. Ainsi il est un peu difficile de se tordre de rire en voyant René appeler les Bidochon depuis leur propre salon et les voir totalement indifférents faute d'une compréhension insuffisante, ou de voir Robert Bidochon ne pas réussir à s'affranchir d'une cabine téléphonique pour téléphoner avec son portable. de même, l'utilisation du répertoire du téléphone portable ou les autres correspondants cantonnés à leur téléphone filaire semblent aujourd'hui antédiluviens. En fonction de son âge, le lecteur voit dans ces gags soit une évocation d'un temps qu'il n'a pas connu et qui lui semble relever de l'âge de pierre (voire avant), soit une évocation d'un autre temps où le téléphone avait une autre forme d'importance. Avec ce point de vue, il est possible d'observer le comportement des personnages avec un regard anthropologique, surtout en ce qui concerne la forme de crainte sourde quant à l'inconnu que représente la personne qui appelle, ou la possibilité de mauvaises nouvelles.

Bien évidemment le lecteur retrouve les dessins caricaturaux de Binet dans toute leur splendeur. Raymonde et Robert ont une silhouette bien en chair, évoquant une forme de laisser-aller que le lecteur peut extrapoler à leur fonctionnement intellectuel, comme si leur physique reflète l'immobilisme de leur esprit. En tant qu'artiste, Binet n'a pas son pareil pour croquer des visages tordants de par leur expression émotionnelle sans filtre. S'il y prête attention, le lecteur se demande comment ces quelques traits vite griffonnés peuvent constituer un visage si expressif, comment cet assemblage de gros nez, yeux trop grands, dents mal implantées et pas assez nombreuses, peuvent constituer au final un visage avec une émotion à fleur de peau. Il peut aussi jeter un coup d'oeil aux tenues vestimentaires du couple, en pensant qu'ils portent tout le temps la même chose, et voir que Robert ne dispose que de 2 tenues : pantalon rayé, chemise et bretelles pour le jour, pyjama à rayure pour la nuit. Il prend conscience que la garde-robe de Raymonde est un peu plus étendue : chemisier blanc, robe noire et tablier en intérieur, chemise de nuit pour dormir, robe à poix pour le restaurant, robe de chambre pour répondre à l'appel nocturne De Robert. Il apprécie à leur juste valeur les habits démodés de Gisèle et de René. Il revient en arrière pour vérifier que Robert conserve son béret vissé sur la tête à toutes les pages, quel que soit l'endroit où il se trouve, ou le moment de la journée (même la nuit).

Au fil des séquences, le lecteur apprécie que les gags ne reposent pas systématiquement sur Raymonde et Robert en train de dialoguer, soit assis sur leur canapé, soit assis à la cuisine, ou à la rigueur avec Robert attablé, et Raymonde occupée à la cuisine. Il y a plusieurs scènes dans d'autres endroits, à commencer par la salle de bain de monsieur Grapovski qui apparaît même dans le plus simple appareil de face. Il y a aussi quelques scènes en extérieur, comme René sur le bord de la route dans la forêt avec sa voiture en panne, Robert Bidochon en ville dans une cabine téléphonique (Mince ! En y repensant cet équipement a également disparu du paysage urbain depuis la parution de cet album), un repas au restaurant écourté pour cause d'urgence, et même une soucoupe volante dans l'espace. L'auteur fait en sorte que sa narration visuelle ne se limite pas à des têtes en train de parler, et tire avantage à plusieurs reprises de la liberté que lui offre la bande dessinée, à savoir localiser les scènes où bon lui semble sans coût supplémentaire, sans risque de dépassement du budget. de même l'humour visuel ne repose pas uniquement sur le jeu des acteurs et leurs gueules expressives, ou leur gestuelle exagérée. Il y a le positionnement De Robert par rapport à la cabine téléphonique, ou encore sa manière de conduire tout en téléphonant, et bien sûr les 2 extraterrestres.

Une fois réalisé l'adaptation nécessaire pour se replacer en 2000 par rapport à la nouveauté du téléphone portable, le lecteur peut apprécier plusieurs gags, que ce soit l'effondrement nerveux du pauvre monsieur Grapovksi du fait du comportement De Robert qui confine au sadisme par irresponsabilité, ou les réactions de Raymonde vis-à-vis de l'assurance méprisante et suffisante de son époux, et bien sûr le faux-pas De Robert envers Gisèle. Il est possible aussi qu'il éprouve une forme de déception du fait de la rapidité de la lecture, ou du caractère répétitif de certains gags. Par contre, il ne ressent pas lui-même de mépris pour Raymonde ou Robert. Pour commencer, malgré la suffisance De Robert, il voit deux individus interagir comme un vieux couple, comme deux personnes se connaissant bien et habituées à vivre ensemble, en toute connaissance de cause des limites de l'autre. le lecteur peut aussi y voir l'amour de l'auteur pour ses personnages, ou au moins l'affection qu'il éprouve pour eux. de ce fait, les gags n'exhalent pas un cynisme méchant, ne provoquent une sensation désagréable chez le lecteur. Ce dernier plonge dans un quotidien d'une grande banalité, confronté aux petites irritations de la vie quotidienne, en présence de 2 individus très humains.

Le lecteur ressent pleinement l'exaspération exacerbée de monsieur Grapovski, ressentant une forte empathie pour lui. Il ne peut pas échapper au fait qu'il lui arrive lui aussi de se sentir supérieur à un interlocuteur ou à un proche quand il maîtrise un sujet sur lequel l'autre débite des platitudes au mieux, des idioties au pire, à l'instar De Robert face à Raymonde. Il se rappelle qu'il lui est également arrivé de développer des stratégies stupides pour faire face à une nouveauté contraignante, ou pour essayer de battre le système (comme user le forfait pour Robert), ou pour se positionner dans une posture supérieure et s'apercevoir quelques moments ou jours plus tard que l'interlocuteur n'avait pas été dupe et avait déjoué son stratagème sans se fatiguer. La capacité de Binet à décrire les mesquineries du quotidien révèle à la fois l'acuité de son regard sur la condition humaine, ainsi qu'une compréhension née de l'observation de soi-même et des autres. Ainsi, dans la description de ces comportements minables, le lecteur ne voit pas une moquerie des personnages, mais la conscience d'être humain comme eux.

Ce tome finit par amener un sourire aux lèvres du lecteur, même s'il trouve les gags datés, ou la caricature un peu facile. Il est impossible de réprimer la sympathie éprouvée par les personnages. Il n'y a pas d'échappatoire à finir par se reconnaître dans tel ou tel comportement de Raymonde, et De Robert. le lecteur peut éventuellement regretter l'utilisation un peu trop facile du comique de répétition et la rapidité de lecture de l'album.
Commenter  J’apprécie          70
La thématique de ce 17 ème album des Bidochon est la révolution du téléphone portable. Mais comme les Bidochon sont des beaufs qui en sont restés à leur vieil engin en bakélite noire, il ne leur est pas particulièrement facile de faire le grand saut technologique que cela représente. Robert est assez enthousiaste sans absolument comprendre l'utilité de l'engin. Comme il n'a qu'un seul ami, René, il en est réduit à appeler n'importe qui ou lui-même ou sa femme pour « user » son forfait, sinon il pense perdre de l'argent. Mais Raymonde, très pragmatique, ne trouve que des inconvénients à cet engin et se retrouve accusée d'anti-modernisme par son mari.
Des situations désopilantes, cocasses, mais toujours bien vues. On se découvre même un peu « Bidochon » parfois. Un regard satirique mais aussi tendre et intelligent sur les aberrations de nos « conquêtes » technologiques. D'ailleurs Binet annonce clairement la couleur à la fin : « Cet album est dédicacé aux conversations téléphoniques de haute tenue, aux merveilles de la technologie, à l'échange et à la communication entre les hommes. Cet album n'est pas dédicacé aux inepties débitées à longueur de forfait, aux phrases « Devine où je suis ? » et « T'es où ? », aux sonneries au milieu d'un spectacle, d'un film ou d'un repas, aux useurs de forfait qui imposent leur vomi téléphonique. » Tout est dit. Graphie sommaire, tout en noir et blanc.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          60
Les Bidochon, une valeur sûre ! Et ce tome-ci ne fait pas exception. Dès la première page j'étais déjà morte de rire. Quand Raymond se met en tête d'acheter un téléphone portable et de profiter du forfait, Raymonde n'a qu'à bien se tenir… Ce tome a plus de 20 ans et date de l'apparition des téléphones portables, mais il a gardé tout son piment !
Commenter  J’apprécie          50
On y retrouve la famille Bidochon en crise avec le téléphone portable. On y retrouve la mauvaise foi de Raymond. Un tome que j'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          40
Allo .... bonjour, je vous téléphone de la part des éditions Fluide Glacial ... connaissez vous la série les bidochons ?
Euh ... de quoi me parlez vous ?
Comment ça, ça ne vous dit rien, les aventures de tous les jours De Robert et Raymonde ?
Ben non, voyez vous ici, Monsieur on ne lit pas !
Cette conversation aurait pu être vrai .... maintenant que Robert et Raymonde se sont habitués (le mot est un peu fort .... je le reconnais !) à utiliser un téléphone portable.
C'est à la mode ..... c'est indispensable disent ils .... mais pourquoi personne ne m'appelle jamais !
Notre relation avec cet objet portable est compliquée !
Binet s'en saisit avec humour ..... nous rions ou nous sourions mais j'avoue que c'est un peu court pour en faire un sujet de livre.
Commenter  J’apprécie          30
Quand nos amis les Bidochon achètent un portable, ce n'est pas triste. Ah, c'est sur, appeler pour ne rien dire, depuis le canapé ou la chambre à coucher, ça ne sert pas à grand chose! Mais si! Suis-je bête! ça sert à...user le forfait! ça tombe bien, c'est exactement ce qu'il essaye de faire! =)
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (262) Voir plus



Quiz Voir plus

Au pays merveilleux des Bidochon.

Les Bidochon apparaissent pour la 1ère fois comme personnages secondaires dans quel magazine (n° 11) ?

Charlie Hebdo
Pif Gadget
L'Echo des Savanes
Fluide glacial
Le Chasseur français

10 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BinetCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..