La théurgie (V. Hist. de l'Académ., art. Théurgie) avait les mêmes rites que les anciens mystères, elle produisait les mômes merveilles ; Porphyre et Jamblique, qui s'étaient fait initier à Eleusis, nous l'apprennent. Les mêmes divinités y étaient invoquées ; non seulement on y retrouvait ces dieux qui autorisent les vices, mais on voyait qu'on ne les sert bien qu'en se livrant à toute la fougue des passions, et cependant, par une contradiction qu'on a déjà dû remarquer, pour parvenir à cet état divin où l'âme, dégagée des liens corporels,voit l'essence divine et est unie avec elle intellectuellement, il fallait recourir à la médiation des démons, employer la prière, les ablutions, les parfums, la pratique des sacrifices et garder la continence. Pour réussir, on devait observer exactement tout ce que prescrivait le formulaire.
Les croyances des Gentils étaient méprisables, détestables; était-ce donc une raison pour nier des faits partout si bien attestés? Le but de Cicéron n'était pas d'éclairer, mais de détruire à tout prix les superstitions; pour sortir d'un mal il tombait dans un plus fâcheux encore, l'indifférence en religion, le mépris pour les faits qui l'établissent. Il se jetait dans l'impiété, et entraînait avec lui dans l'impiété qui mine les sociétés ; celle-ci, fille des moeurs dépravées, en devient aussi la mère et les propage.
En Perse, les mages reconnaissaient deux principes : l'un bon, l'autre mauvais. Oromase et Ahrimane, émanés de Mithra, Dieu suprême, feu intelligent, dont le soleil est l'emblème. Mithra avait forcé les deux principes à se réunir : ceux-ci occupent les deux extrémités de la chaîne et forment, l'un, la lumière, et l'autre, la matière brute ; les deux dieux se divisent en une vaste hiérarchie d'intelligences, les unes pures, les autres impures.
La moitié d'un volume serait peut-être nécessaire pour aborder convenablement ce sujet des songes, traité si légèrement par Cicéron. S'il est possible et admis que des intelligences instruisent les hommes dans le sommeil, il est bon que la digestion ne soit pas trop pénible, que la matière n'oppose pas trop d'obstacle à l'influx divin.
Il y a deux sources de révélations : l'une bonne, qui est la vérité même; l'autre mauvaise, origine de l'erreur. Les unes émanent du Créateur, les autres de l'esprit malin, ennemi de l'homme.