AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253169574
160 pages
Le Livre de Poche (20/03/2013)
3.36/5   32 notes
Résumé :
Caroline Blackwood affirmait que la majorité de ses écrits n’étaient pas particulièrement autobiographiques, à l’exception de Granny Webster, dans lequel elle s’inspire de sa famille. Ce livre, publié en 1977, a été sélectionné pour le prestigieux Booker Prize. La jeune narratrice orpheline de père s’installe chez son arrière-grand-mère, l’avare et glaciale Granny Webster, dans une grande demeure sombre de la banlieue de Brighton, à Hove. Son regard impitoyable d’ad... >Voir plus
Que lire après Granny WebsterVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 32 notes
5
2 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Un livre ou il ne se passe rien? Quelques moments choisis, quelques trames de vies y sont quand meme decrites, mais c'est accessoire, comme une excuse pour planter le portrait de quelques personnages. Trois personnages feminins. L'arriere grand-mere de la narratrice, sa grand-mere, sa tante. Quelques generations d'une famille tres british, tres high society, tres excentrique. Vues du continent elles sont toutes un peu toquees, la grand-mere folle patentee. Et un quatrieme personnage: la narratrice, qui les raconte et cherche a les comprendre.


L'arriere grand-mere, qui se veut la gardienne d'une “bienseance” figee et egoiste, une femme sans coeur et sans reproche qui fait froid dans le dos. Je la verrais bien figurante ou star dans un thriller gothique. La grand-mere fait pitie, habitant (ou habitee par) un monde de fees, d'elfes et de diaboliques sorcieres. Elle finira par etre enfermee en hopital. La tante est surement le personnage le plus emouvant: frivole, amusante, superficielle, aimant le luxe et vivant pour les plaisirs, elle reussit quand meme son deuxieme essai de suicide.


Granny Webster est un livre qui joue avec le lecteur. Ce sont les memoires familiales de la narratrice (il parait que l'auteure s'est inspiree de sa propre famille) mais aussi son essai de comprendre ce qui a peut-etre marque sa propre personnalite. C'est la chronique de la décadence d'une lignee noble mais aussi l'expose des travers de la haute societe britannique. le tout baigne dans beaucoup d'humour, acide et sarcastique, une auto-ironie qui distille des moments d'oppressante melancolie, et en filigrane, une atmosphere obscure, gothique.
Il faut croire que rire du gothique est un sport tres british. Mais ce livre n'est pas reserve qu'aux tenants du Brexit, il peut faire sourire aussi les continentaux.
Commenter  J’apprécie          620
"Je ne crois pas avoir jamais rencontré un être humain qui souriait aussi rarement, qui trouvait si peu de quoi l'amuser dans la vie. Elle était fière de son manque d'humour, comme si elle le considérait comme une vertu propre à l'aristocratie écossaise. Si l'humour peut parfois être utilisé comme une défense contre les coups de fouet de la douleur, de l'échec, du désespoir et du deuil en réduisant ceux-ci à l'absurde, l'arrière-grand-mère Webster dédaignait de faire usage d'un tel bouclier qu'elle jugeait tout juste bon pour les "congés payés" (p. 14)

La narratrice, pré-adolescente, raconte deux mois de convalescence auprès d'une arrière grand-mère, Granny Webster, aristocrate irlandaise , vivant seule avec une domestique infirme, Richards... dans une immense
maison glaciale....sans chauffage central...suprême faiblesse pour cette vieille femme inflexible, remplie de principes...d'un sinistre sans nom.... Mais on est d'origine aristocratique ou pas !!!; il faut tenir son rang et être au dessus de la "mêlée"...Une vraie sorcière "anti-vie"....

Cela sera l'occasion pour la narratrice (l'auteure) de remonter l'histoire familiale...

Le père de la narratrice, décédé très prématurément dont elle n'a quasi aucun souvenir... Une tante, Livia, frivole et fantaisiste, adorant sa nièce... mais finira par se suicider... Une grand-mère, fille de la granny Webster, ayant fini à l'asile....Une aristocratie... tentant de maintenir sans succès les apparences, et son rang !!

Caroline Blackwood... a le don de la narration , du détail qui tue...et des descriptions au vitriol !!

J'ai découvert cette auteure... dans les années 80, avec un roman (épuisé) , "Le Destin de Mary Rose"; Ce qui m'avait frappé c'était l' analyse psychologique redoutablement "fouillée", et une sorte d'humour noir, et virulent ! Il est bien dommage que si peu de traductions françaises
de ses textes n'existent !!

En dépit ou grâce... à ce ton au vitriol, cette lecture est prenante... entre ambiance mortifère, et détails qui ne peuvent que provoquer le rire... même si ce dernier est souvent quelque peu jaune !!!

Une romancière au ton original, et difficilement oubliable !!
Commenter  J’apprécie          290
Tout d'abord quelques mot sur l'auteure : "Caroline Blackwood est née en 1931 en Irlande du Nord dans le domaine familial de Clandeboye." Sa mère est l'héritière de la richissime famille anglo-irlandaise Guinness (oui, c'est bien une famille de l'Ascendancy anglo-irlandaise !). Je résume en disant qu'elle a eu une vie passionnante et bien remplie. Elle est décédée en 1996 d'un cancer. Great Granny Webster (titre original) a été publié en 1977 et fut sélectionné pour le fameux Book Prize. Mais Caroline a publié tout un tas d'ouvrage qui ne sont hélas pas publié en France. Et je dis tout de suite que c'est bien dommage !! Celui-ci est une réédition et c'est une excellente initiative de la part du Livre de Poche.

En effet, c'est tout juste un régal d'humour noir et d'ambiance victorienne gothique à souhait, bien que ça se déroule au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C'est une succession de portraits, tout plus excentriques les uns que les autres, mais chacun à leur manière. Tout d'abord la fameuse arrière grand-mère, lugubre à souhait, "délabrée et proche de la tombe" (du moins au premier abord), vivant à Hove, dans la banlieue de Brighton, dont la maison n'a pas respiré l'air du dehors depuis au moins l'ère victorienne (j'exagère à peine), servi par une unique domestique borgne. En fait cette archi-vieille vit dans son monde imaginaire, elle est limite autiste dans son comportement, ne sortant jamais, vivant en recluse sur son fauteuil, observant d'un oeil condescendant cette nouvelle génération qui profite des congés payés. Néanmoins, elle a, semble-t-il, à sa manière bien particulière, une forme d'affection pour son arrière petite-fille. Pour preuve de son amour, elle lui léguera un lit à baldaquin décoré d'un ananas. Ridicule à souhait. La vieille dame sera gothique jusque dans sa mort.... qui est un moment d'anthologie savoureux à la toute fin du roman.

Une large évocation est faite de la grand-mère Dunmartin, complètement fêlée, mais il faut dire que quand on a eu comme mère Madame Webster, il y a de quoi. Je reprocherai juste quelques longueurs dans l'évocation de cette grand-mère et du manoir usltérien Dunmartin dégoûtant à souhait et au-delà de l'imaginable.

Je ne vais pas vous raconter chacun des personnages mais je dois bien avouer que ce tout petit livre d'à peine 160 pages est un délice. Avis aux amateurs d'ambiance victorienne et d'humour noir.
Commenter  J’apprécie          40
La narratrice est une jeune fille de quatorze ans qui fait sa convalescence chez son arrière-grand-mère, à Dunmartin en Irlande. Mais celle-ci a un drôle de caractère et une posture qui fait frémir l'adolescente timide… Malgré la peur qu'elle lui inspire, elle exerce une certaine fascination sur elle et lui donne envie d'en savoir plus sur sa famille.
Une lecture bien sympathique, la plume de l'auteur mélange humour noir et frayeur. Les descriptions de la vieille dame m'ont laissé une drôle d'impression, entre sourire et grimace. Contrairement à ce que laisse penser le titre, l'auteur ne parle pas que l'arrière-grand-mère Webster. C'est aussi le portrait d'une famille qui sombre… Pourtant, j'ai pris plaisir à lire ce petit livre doucement et à découvrir ces personnages burlesques qui paraissent si réels. C'est peut-être parce que l'auteur s'est inspiré de sa propre arrière-grand-mère ?
Commenter  J’apprécie          80
Dans ce roman, paru en 1977, l'auteure nous décrit plusieurs membres d'une famille qu'on qualifierait aujourd'hui, à tout le moins, de dysfonctionnels.
D'abord, l'arrière-grand-mère, qui donne son titre au roman, une vieille femme austère, froide et figée, dans une demeure qui l'est tout autant qu'elle, où son arrière-petite-fille, adolescente, va passer un certain temps, convalescente.
La tante de la jeune fille, Lavinia, dont on nous dresse ensuite le portrait, n'est guère plus équilibrée. Fêtarde, fantasque, instable et suicidaire, vivant dans un luxueux appartement moderne (selon l'époque) de Chelsea, elle paraît comme l'antithèse de Granny Webster.
Enfin, il y a la grand-mère : carrément folle, du moins par intermittence, vivant dans une énorme demeure glaciale et délabrée en Irlande du Nord, et se réfugiant dans un monde imaginaire, celui des elfes et des fées.
Avec une belle plume, littéraire, Caroline Blackwood nous brosse ces portraits de femmes, toutes trois malheureuses, chacune à leur façon : enfermées dans leur solitude.
On passe d'une atmosphère à une autre. Celle d'un roman presque victorien, aux accents gothiques, puis subitement nous voici au coeur des Seventies, avec un personnage aux moeurs débridées vivant dans un décorum clinquant.
J'ai lu ce roman sans déplaisir, mais curieusement sans être surpris à aucun moment, avec des impressions de déjà-vu (figures victoriennes, images des années 1970).
L'auteure nous décrit ses personnages avec une certaine distance et finalement peu d'empathie. Aucun n'a suscité chez moi un attachement quelconque, sinon une certaine commisération. Je les ai vus "à distance", comme j'ai lu ce roman, "à distance", sans vraiment m'y attacher. Et je pense pas en garder un souvenir profond, ni même en garder le simple souvenir. Bien écrit, mais anecdotique.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Elle ne peut pas durer longtemps", pensai-je et juste à cet instant j'eus un peu de peine pour elle. Elle avait quelque chose de pathétique, là sur le quai dans ses habits de deuil avec sa colonne vertébrale aussi droite que le dos de la chaise contre lequel elle ne cessait de l'exercer. Des jeunes passaient, le dos voûté, traînant des valises, la bousculant. Elle dirigeait sur eux son habituel regard féroce chargé d'anxiété et de désapprobation mais dans le remue-ménage de la gare, ni sa désapprobation, ni sa supériorité, ni son impeccable maintien ne paraissaient intimider quiconque. En dehors de sa maison tout ce qui faisait sa force donnait l'impression de se muer en fragilité et il semblait qu'il n'y eût que futilité dans sa détermination obstinée à préserver une attitude de grande dame du passé qui aujourd'hui n'avait aucune utilité.
Commenter  J’apprécie          80
Un jour il l'avait vue danser seule dans la salle de bal désaffectée. Le toit était particulièrement abîmé à cet endroit et le plancher était couvert d'un mélange de pots à confiture, de poêles à frire, de seaux et d'anciens vases chinois qui avaient été méticuleusement placés de façon à recevoir jets et gouttes. Le soupçon déprimant lui était venu qu'elle se prenait pour une fée, et c'était une vision mélancolique que celle de cette folle dansant en silence, tournoyant lentement au milieu de tous les obstacles qui étaient éparpillés sur le parquet non ciré en évitant la pluie qui continuait à tomber avec des plocs monotones à travers les innombrables fissures du plafond.
Commenter  J’apprécie          90
Je ne crois pas avoir jamais rencontré un être humain qui souriait aussi rarement, qui trouvait si peu de quoi l'amuser dans la vie. Elle était fière de son manque d'humour, comme si elle le considérait comme une vertu propre à l'aristocratie écossaise. Si l'humour peut parfois être utilisé comme une défense contre les coups de fouet de la douleur, de l'échec, du désespoir et du deuil en réduisant ceux-ci à l'absurde, l'arrière-grand-mère Webster dédaignait de faire usage d'un tel bouclier qu'elle jugeait tout juste bon pour les "congés payés" (p. 14)
Commenter  J’apprécie          110
C'est Richards qui allait hériter de sa chaise. Il peut y avoir eu quelque intention de marquer sa supériorité dans le choix de l'objet à haut dos qu'elle avait fini par léguer à cette infirme, comme si au-delà de la tombe elle voulait réprimander la pauvre femme au corps déformé et lui rappeler qu'un maintien impeccable était signe de bonne éducation, que c'était une vertu à cultiver à tout prix, si l'on voulait dans sa vieillesse récolter la dignité de ses récompenses. (p. 34)
Commenter  J’apprécie          80
"Je n'ai plus aucune raison de vivre", murmurait-elle d'un ton suffisant et fanfaron qui me laissait toujours stupéfaite . Je n'arrivais pas à comprendre comment elle pouvait être si fière du fait qu'elle était parvenue à continuer d'exister dans sa désagréable, vaste et glaciale villa de Hove sans la moindre motivation intellectuelle ni émotionnelle, tel un vieux bout marron de mousse sèche qui est capable de survivre mystérieusement sans eau, simplement en s'accrochant à la dure surface glacée d'un rocher.
Commenter  J’apprécie          70

Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (75) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz de la Saint-Patrick

Qui est Saint-Patrick?

Le saint patron de l’Irlande
Le saint-patron des brasseurs

8 questions
251 lecteurs ont répondu
Thèmes : fêtes , irlandais , irlande , bière , barCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..