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EAN : 9782916141671
378 pages
L'Arbre vengeur (16/04/2011)
3.93/5   35 notes
Résumé :
Considéré par Lovecraft comme son égal, célébré pendant des décennies comme l’un des maîtres du fantastique, Algernon Blackwood n’a pas en France le public qu’il mérite. La richesse de son œuvre, la puissance de son inspiration, qui va chercher jusqu’au fond des forêts les mystères qui hantent l’humanité, et sa maîtrise narrative lui vaudraient pourtant de nombreux lecteurs. C’est que Blackwood n’est pas de ces bricoleurs d’épouvante qui se ressemblent tous. Avec lu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Lovecraft le présentait comme le maître incontesté de l'ambiance fantastique. Alléchant n'est-ce pas ? D'autant qu'il n'y a là rien de mensonger : Blackwood maîtrise son sujet, c'est une certitude. J'ai notamment apprécié son fantastique teinté de mysticisme. A titre d'exemple, on peut évoquer "la folie de John" qui reprend le thème de la réincarnation pour faire naître un sentiment d'horreur froide où le personnage semble prisonnier d'un autre lui-même. Cette thématique du double (réincarnation passé, fantôme, "somnambulisme", etc. ) est une constante.

Blackwood verse parfois plus précisément dans le mysticisme. le règne végétal est toujours considéré comme vivant c'est à dire animé d'intentions et de sentiments. le titre du recueil est à ce titre significatif (les arbres aiment). C'est une approche originale et très efficace pour faire naître l'angoisse. A ce propos, il faut citer les deux nouvelles "Les Saules" et "L'Homme que les arbres aimaient", parfaites en tout point.

Comme, en prime, il n'y a pas déchet, on peut dire que L'Arbre Vengeur signe une nouveau succès dans sa croisade au profit des auteurs injustement méconnus.
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"Celui que les arbres aimaient" est un long récit d'inspiration animiste, évoquant le climat d'irréalité magique du second roman de Dino Buzzati ("Le secret du Bosco Vecchio", 1935, magnifique et méconnu...) et les meilleures nouvelles de Rabindranath Tagore ("Le Vagabond et autres histoires"). L'humain y accomplira sa mue et accèdera bientôt à sa nouvelle identité végétale -- à la fois poétique et salvatrice... L'arbre,"Insan al kamîl" : cet "être parfait" des Soufis...

"Les saules" est une montée en puissance d'une sorte d'horreur grise et vorace, au milieu du monde végétal : on pressent peu à peu que ne restera bientôt plus sur ces lieux sauvages la moindre trace de l'humain, cet "intrus"...

Puissance d'évocation -- en leur Poétique populaire et naïve -- des contes fantastiques "modernes" d'Algernon Blackwood (1869-1951).
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Il est bon de temps en temps de revenir à l'origine, de goûter le charme des anciens, de savourer le style parfois ampoulé, mais poétique des débuts du fantastique. Quand en plus l'auteur est Anglais, le bonheur est double, car ils sont particulièrement doués pour suggérer sans imposer, pour décrire la tempête sous le masque tranquille.
Algernon Blackwood prend le contrepied du romantisme qui veut voir dans la Nature le paradis perdu : chez l'auteur, elle est angoissante, pleine de périls et d'êtres cachés hostiles. La peur, l'inquiétude font jour progressivement, sourdement.
Bien loin de la littérature gore et sanglante actuelle, les nouvelles de Blackwood amènent à vaciller, à douter de ses sens et de son esprit.
Si « Les saules » qui ouvre le recueil est extraordinaire, j'ai cependant un attachement particulier pour la nouvelle éponyme « L'homme que les arbres aimaient » tant elle est l'archétype de l'étrange et du pouvoir de cette nature personnalisée, jalouse et cruelle.
La préface et la postface éclairent le parcours de cet auteur trop peu connu en France. On y apprendra sans surprise ses liens avec des écrivains irlandais, le monde de l'occultisme et son intérêt pour l'ésotérisme, montrant si besoin en était l'attache entre les écrits et la pensée de l'auteur.
En bref, un recueil hautement recommandé et recommandable.
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J'étais partagée quant à cette lecture : la curiosité me poussait à le lire mais je redoutais grandement le fait que le nom d'Algernon Blackwood soit associé à celui de Lovecraft… à ma grande honte (ou pas), je n'aime pas du tout l'auteur du mythe de Cthulhu, ce qui explique mes craintes.

Ce recueil se divise en cinq nouvelles :
– Les saules : Deux hommes ont l'habitude de partir ensemble en expédition. Cette fois-ci, ils traversent le Danube en cru et se retrouvent bloqués plusieurs jours sur une île. La nuit, ils se passent des choses étranges: des bruits de milliers de pas, les saules qui les entourent abritent des êtres terrifiants… à moins que ce ne soit leur imagination…
Elle est longue à se mettre en place et à se lire, mais tellement entêtante qu'il a été difficile de passer à la suivante.
– Passage pour un autre monde : Norman est invité par Diane, une femme qu'il apprécie particulièrement, à participer à une chasse chez l'oncle de la belle. Il s'y rend. Les gens du coin semblent superstitieux, ce qui étonne le héros. En se renseignant, il apprend que la nuit s'ouvre un passage vers ailleurs.
Je me suis ennuyée, par contre, la chute m'a surprise et cela m'a plu.
– le piège du destin : John Burley et sa femme héritent d'une maison qu'on dit hantée – quiconque y passe la nuit se suicide. Pour pouvoir la vendre et démentir cette rumeur, le couple accompagné d'un ami décide d'y rester lors de la nuit la plus courte de l'année. Ce fameux ami n'est autre que l'amant de la femme.
J'ai bien aimé cette nouvelle. Elle était certes prévisible mais bien mise en scène et pas trop longue.
– Celui que les arbres aimaient : Mr Bittacy a une affection particulière pour les arbres. Il convainc sa femme d'inviter un artiste peintre du nom de Sanderson qui parvient à saisir toute la dimension de ces végétaux. Ce dernier répond à l'invitation et passe du temps avec le vieil homme à discuter de leur passion. Il tire la conclusion que les arbres de la forêt jouxtant à la maison Bittacy ont compris que le maître des lieux leur voulait du bien et qu'ils l'aimaient un peu trop.
Beaucoup de réflexions sur l'âme : les végétaux en ont-ils une ? Est-ce une hérésie de songer à cela ? S'ils sont dotés de vie et de conscience, cela signifie-t-il que l'on rejette Dieu ?
J'ai trouvé l'histoire longue, cela tournait un peu en rond et la fin était ennuyeusement prévisible.
– La folie de Jones : Jones croit dans les vies antérieures. Il se rappelle l'une d'elle qui remonte à quatre cents ans où un homme l'a torturé. Il croit l'avoir retrouvé dans la présence de son directeur. Son ami imaginaire Thorpe le pousse à se venger.
Je suis partagée quant à cette dernière lecture : j'ai trouvé le début très long et surtout très confus. Jusqu'à la moitié, j'étais incapable d'en faire un résumé et puis à partir de ce point, le récit devient plus intéressant.

Je n'ai pas aimé ce recueil de nouvelles. J'ai trouvé cette lecture laborieuse, beaucoup de descriptions ce qui habituellement ne me pose pas de soucis, mais là, l'auteur utilise souvent les mêmes artifices narratifs et cela m'a rapidement ennuyée. Dommage.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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J'avais entamé la lecture de L'homme que les arbres aimaient voilà longtemps. Je me souviens de cette intensité qui m'avait entrainée à faire une pause après la lecture de la première nouvelle. Je n'avais, jusqu'alors, jamais continué.

J'ai repris du début. Je fus tentée, de nouveau, de faire des pauses – je me restreignis et ne les laissai pas s'éterniser. Algernon Blackwood donne à ses récits une construction très forte. On sait très rapidement ce qu'il en est, ce qu'il va advenir, mais pour autant, la tension monte. J'adhère totalement à cette idée – parfois sous-jacente, parfois explicite – selon laquelle les choses adviennent si on les pense ou les dit, épée de Damoclès menaçante, inexorable.
Les personnages sont en prise avec leur déni. Se battent avec les limites de leur univers. Se raccrochent tant bien que mal à ce qu'ils peuvent – la science, Dieu. Echouent.

L'ambiance très poétique apporte une profondeur au récit – qu'il s'agisse d'arbres personnifiés ou d'un cadavre qui tournoie telle une otarie (à moins que ce ne soit l'inverse…).

Pour l'ensemble de ces raisons, j'ai adoré « Les Saules » (que j'ai préféré à « L'Homme que les arbres aimaient, même si je l'apprécie également) et « le Piège du destin ».
La seule qui ne m'a pas vraiment marquée est « Passage pour un autre monde », à ceci près que la fin m'a posé question.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Avec cette multitude de saules, il s'agissait de quelque chose de différent. Il émanait un principe qui angoissait, serrait le cœur. Un sentiment d'inquiétude, teintée de terreur. A me sentir ainsi entouré de ces arbustes en rangs serrés qui faisaient régner une obscurité s'épaississant à mesure que tombait le soir, sans cependant cesser de s'agiter furieusement dans le vent, me vint l'idée étrange et désagréable que nous avions franchi les limites d'un monde différent, où nous étions des intrus, où l'on ne nous attendait pas, où l'on ne nous invitait pas à rester, où nous pouvions courir des risques graves.
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Vous pensez, dit-il, qu'il s'agit de l'esprit des éléments, tandis que je pensais pour ma part que c'était plutôt les Dieux des anciens.Mais je vous dis maintenant que ce n'est ni l'un ni l'autre. Ce seraient, les uns comme les autres, des entités que nous pourrions comprendre, car elles ont des relations avec les hommes, ne serait-ce que part l'intermédiaire de la prière ou du sacrifice, tandis que ces êtres qui nous entourent n'ont absolument rien à faire avec le genre humain et c'est tout à fait par hasard que leur espace se trouve être en ce lieu contigu au nôtre.
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Ici, la forêt vivait, respirait en toute sécurité, à l'abri des mutilations. Sa vie paisible n'était pas troublée par la terreur de la hache, par la crainte de l'homme dévastateur et d'une mort prématurée. Elle se savait souveraine ; elle s'étendait, s'étalait fièrement sans se cacher. […] Mais une fois ses portails de feuilles laissés en arrière, les arbres de la campagne devenaient différents. Les maisons les menaçaient, ils se savaient en danger. Les chemins n'étaient plus de longs tapis de gazon silencieux, mais des routes bruyantes, brutales, empruntées par les hommes pour venir les attaquer. Ils étaient civilisés, soignés - mais dans le but d'être un jour abattus.
[…] Ils auraient aspiré à la grande paix de la forêt, ils faisaient des prières pour y être admis, mais ils ne pouvaient bouger. Ils savaient de plus que la forêt, dans sa splendeur auguste et impénétrable, les méprisait, avait pitié d'eux. Faits pour les jardins artificiels, ils appartenaient au monde des plates-bandes, ils étaient contraints de pousser dans le sens qu'on leur imposait...
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