Comment dire?...Les mots me manquent pour décrire l'émotion et le plaisir qui m'ont étreints tout au long de ce chef d'oeuvre qu'est le film primé par 7 oscars; excusez moi du peu...
Alors, naturellement, j'ai voulu lire le livre, pour voir un peu si l'esprit de l'adaptation était omniprésent -ce qui n'est pas toujours le cas malheureusement, comme Blade runner; ou j'ai adoré le film et me suis ennuyé en lisant le roman de l'excellentissime K DIck...comme quoi...-Bref
danse avec les loups est un roman particulièrement documenté et ça, ça m'a tout de suite plus, autant au niveau des costumes que des us et coutumes indiennes. Quand à l'histoire, elle est captivante et le lyrisme non emphatique côtoie le tragique et l'héroïsme la stupidité; .
Quand je pense que minot, je voulais toujours être le cow boy, pourfendeur des sauvages indiens...La lourde machinerie hollywoodienne à fait son oeuvre; heureusement, on grandit et on mûrit...
L'oeuvre magnifique de l'auteur à su largement inspirer Kevin Costner qui à signé un film transcendant l'âme humaine bien détériorée depuis des lustres...Mais, Michael Blake, a su quand à lui, rendre sa vraie image à la nation Sioux et au peuple amérindien en général, les vrais Américains, dans ce vibrant hommage à la nature, à la fidélité de la parole donnée -clé de voûte de toute cette tragédie qu'on connait- et la vaillance des actes, même les plus désespérés et surtout l'amitié qui, chez un indiens se donne parce qu'elle se mérite et n'est reprise que par le sang, quand elle est trahie... paradoxe vertigineux par rapport à celle des blancs, qui invariablement, la donneront sans vergogne et la scelleront même de leur sceau, au bas du parchemin! de nombreuses fois qui plus est, Ils sauront creuser leur fosse les blancs, quand il s'agit de parole donnée avec la légèreté des herbes de la prairie...mais l'histoire nous rattrape...toujours. Et même de nos jours, le temps n'aura pas réussi à effacer la marque de cette ignominie.
Mais parlons un peu de John; John
DUNBAR, pour le nommer, notre héros principal -car d'autres vont suivre...aussi colorés et beaux, qu' inattendus!- officier récemment promu au commandement d'un fort perdu dans la grande plaine américaine, repos bien mérité après ses exploits guerriers à tendance morbide durant la Grande Guerre...la guerre de sécession, quoi, pour les ricains! le voilà parti sur son fidèle compagnon (son cheval) dressé martialement, comme lui et tiré à 4 épingles, comme lui, vers la prise en compte effective de son ordre de mission; oh, le voyage jusqu'au Fort Sedgewick ne sera pas de tout repos, entre les tendance suicidaires de son officier supérieur(et oui, il faut croire que l'armée ça use?...), qui va lui signifier son casernement, pour son affectation future et son guide sympathiquement rustre et illettré qui fera le voyage avec lui et se chargera de convoyer les vivres et autres utilitaires, ma foi, qu'elle est belle la civilisation civilisée et moderne dont on se gargarise déjà, à l'époque!...
Voilà pour le prologue. Pour le reste, l'arrivée au fort va être pour John, une sorte de petit désastre militaire ou une parodie martiale dans laquelle il se sentira bien démuni; tuant le temps, faute d'animations, comme on peut! heureusement l'ouvrage ne manque pas, car tout à été laissé à l'abandon...
Bientôt, tuant son ennui autour d'un bon feu de camp, après une longue journée de "nettoyage sanitaire du point d'eau principal, voire unique!" Il va découvrir l'improbable amitié auprès d'un loup solitaire et sauvage qu'il saura, patiemment, mettre en confiance, mais aussi et surtout,
il va trouver au fil des jours semblables, un petit joyaux d'humanité auquel il n'aurait jamais pensé de son vivant d'homme civilisé et moderne, attaché à la vie de casernement et des villes...
Mais, comment communiquer, avec ces gens étranges et magnifiques-c'est ce qu'il écrira dans son journal- sans les faire fuir ou peut être, qui sait -ne sont se que des sauvages cruels et cyniques, tels qu'on les a décrit dans les histoires à faire frissonner le citadins frileux, protégé par ses convictions modernes? et ne vont ils pas me mettre en pièce ou me torturer, récupérer mon scalpe et me jeter aux chiens?...J'ai vu des choses comme cela à la guerre...Les hommes sont capables du meilleur, comme du pire...Bien muni est celui qui se targue de les connaitre bien!...
Il faut tenter une approche. Je suis un soldat. Je suis le droit. Je suis l'honneur (ça, c'est vrai, John; tu as de l'honneur à revendre, mais aussi beaucoup de certitudes...comme tout un chacun qui ne réfléchit d'abord que par ce qu'il a appris) et...mais, ou est il, cet indiens curieux et impressionnant qui m'observe presque chaque jour, sans oser s'approcher?...Je le vois, à peine, mais...je le sens, je le sais, là, pas très loin, peut être derrière cette petite colline la bas, paralysé par sa peur et torturé par sa curiosité...Mais, jamais il ne me parut empreint de mauvaises intentions...et sa peur comme la mienne, ce n'est peut être que de la prudence?
Demain, j'irai lui parler...j'oserai, demain...Ce soir, je vais essayer de m'endormir...Ce soir, je vais encore rêver de lui, cet être de la prairie, à l'apparence forte et gracieuse serti dans ses beaux habits brodés et tout emplumé de couleurs...ce doit être un chef, à en croire son équipement et sa noble posture?...J'irai lui parler...demain...
« Oiseau Frappeur et ses amis regardaient depuis un certain temps, suffisamment pour avoir assisté à l'intégralité du spectacle. Ils s'en étaient grandement amusés, Oiseau Frappeur savait également qu'il avait été témoin de quelque chose de précieux, quelque chose qui avait apporté une solution à l'une des énigmes entourant l'homme blanc… l'énigme du nom qu'il convenait de lui donner.
Un homme devait avoir un vrai nom, songea t-il en descendant à la rencontre du Lieutenant
Dunbar, particulièrement quand c'était un Blanc qui agissait comme celui-là.
Il se souvint d'anciens noms, comme L'Homme Qui Brille Comme La Neige, et certains des nouveaux que l'on avançait, comme Trouve Les Bisons. Aucun ne convenait réellement. Sûrement pas Joun.
Il était certain que c'était le bon. Cela correspondait à la personnalité du soldat blanc. Les gens se souviendraient de lui à travers ce nom. Et Oiseau Frappeur lui-même, avec deux témoins pour confirmer ses dires, avait été présent à l'instant où le Grand Esprit l'avait dévoilé.
Il se le répéta plusieurs fois en descendant la pente. le son était aussi bon que le nom lui-même.
Danse Avec Les Loups. »
Je vous conseille vivement de lire ce roman. La suite surpasse largement tout ce qu'on peut imaginer dans nos rêves d'humanité et de bonheur. Mais, comme rien n'est idyllique en ce bas monde, attendez vous, mais sans peurs, à rire au milieu des larmes et pleurer au détour de drames que le destin sème couramment dans la vie des hommes...de bonne volonté.
Pour ma part, j'ai pris depuis longtemps le parti des indiens...J'espère que l'humanité sera meilleure un jour...Qu'elle comprendra peut être que les erreurs du passé sont un enseignement...Peut être...Mais, pour le temps présent rien ne le démontre.