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EAN : 9782908528190
165 pages
Albaron (05/08/1994)
4/5   2 notes
Résumé :
Artit Blatas, Lithuanien arrivé à Paris à l’âge de seize ans est fasciné par les créateurs qui, très vite, deviendront ses amis.
« Je n’étais pas venu conquérir Paris, ni même y faire un tabac, mais simplement y subsister pour pouvoir apprendre. Je me disais que je ne pourrais pas échouer, puisque mon but n’était pas de réussir, mais d’étudier… J’avais entendu parler de Picasso, de Matisse et de Chagall, mais pas de Marquet, Dufy, Vuillard, Léger, Derain, Bon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une pépite absolue que cette publication, dénichée au Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt… ce samedi 28 août 2021—

Au sommaire :
- Paris
- Chaïm Soutine
- Céret et ses alentours (***avec la bande de Picasso)
- Utrillo
- La Sculpture
- Eléments biographiques

Arrivé en France en 1926, Blatas, lituanien d'origine, peignit une oeuvre figurative expressionniste. Parmi les genres abordés, il en est un dans lequel il excella, ce fut celui de l'art du Portrait !

Blatas, en réalisant ces portraits, peints, dessinés ou sculptés, immortalisa, avec une rare sensibilité ses légendaires compagnons de Montparnasse, et en premier, le plus maudit d'entre eux, peut-être, Soutine qui deviendra son ami … !
C'est d'ailleurs par la sculpture bouleversante de vérité et d'expressivité que Blatas a réalisé de Soutine que j'ai découvert cet artiste, au détour d'un très modeste square dans le quartier de Montparnasse…où cette oeuvre se trouve !

Sous le coup de l'émotion, j'ai débuté des recherches, j'ai ainsi appris sa grande « présence » au Musée des années 30, de Boulogne-Billancourt, non loin de chez moi. Cherchant un cadeau pour un ami jurassien, s'intéressant vivement aux Artistes des années 30, … Ce très beau catalogue était une « très belle pioche », en contrepartie, ce beau livre-hommage ne fait que passer « trop brièvement » entre mes mains…!!! Ainsi je rédige ce billet pour en laisser une trace que j'espère suffisamment enthousiaste et communicative !!

Très précieux catalogue d'exposition en hommage à cet artiste lituanien exceptionnel, Arbit Blatas et à la donation de portraits faite par l'artiste même…présentée dans cet ouvrage, et suprême « cerise sur le gâteau », le texte est de la plume d'Arbit Blatas, lui-même. Ses souvenirs remontant à son arrivée de jeune artiste inconnu et étranger à Paris, puis dans le quartier des Montparnos… où il fera des rencontres décisives…et apprendra son « Art » sur le terrain ! Une plume aussi mordante, ironique, caustique que bienveillante, amicale, admirative (envers, entre autres, Maurice Utrillo, et Chaïm Soutine, etc. )


Iconographie très soignée, à pleine page , le plus souvent.

Parmi mes préférences de portraits :
- Emile Bernard (1934)
- Foujita (1935)
- Kes van Dongen (1963)
- Jean Cocteau (1960)
- Chaïm Soutine (1939)
- ***---Portraits bouleversants peints comme sculptés de Maurice Utrillo
- *****Un portrait incroyable d'une Suzanne Valadon, vieillissante (1937)
- Moïse Kisling (1948)
- Salvador Dali (1973)
- Pablo Picasso (1954)

Si j'apprécie infiniment tous ses portraits, je reste toutefois plus sensible à ses sculptures…extraordinairement vivantes !

« le 24 décembre 1989 arrivait de New York par avion la belle donation Arbit Blatas au Musée Municipal de Boulogne-Billancourt. Belles étrennes que ces quarante et un portraits peints et sculptés par Blatas en hommage à ses amis artistes, parmi les plus célèbres de l'E'ole de Paris.
Ce Lituanien d'origine, citoyen de New-York, Venise et Paris, a eu la bonne idée de choisir notre ville pour nous séduire avec une oeuvre figurative traditionnelle qui se rattache à ce courant expressionniste si poignant, apanage des pays d'Europe Centrale. Sa pâte dense, sa touche largement étalée, sa lumière captée par la mantière de l'huile et répercutée par les contre-jours en sont la marque.
Blatas a connu Lipchitz et Chagall qui furent nos concitoyens, Soutine, Krémège, Zadkine, Mané-Katz, Kisling, van Dongen, mais aussi Derain, Vlaminck, Vuillard, Bonnard, Utrillo, Giacometti, Picasso et bien d'autres…
.. Arbit Blatas, malgré les vicissitudes de la vie, croit encore aux hommes, à la joie de vivre. Merci donc à ce peintre ! « à cet homme jeune et sans amertume dont le souriant optimisme » comme l'a si bien dit le critique Andry-Farcy en 1939, « est l'image la plus concrète de son art ».
(extrait préface)”

On ne peut que déplorer que cet artiste des plus complets, ne soit pas plus connu et reconnu…tant pour ses talents de peintre, de sculpteur, mais aussi pour une vraie qualité de plume , que j'ai eu grand plaisir à lire…!
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Arbit Blatas est un peintre d'origine lituanienne (1908 - 1989). Il étudie d'abord à Berlin à l'école des Beaux-Arts, puis à Paris (1925) à l' Académie Julian et la Grande Chaumière où il rencontre Soutine, Zadkine, Foujita, Utrillo, Bonnard, van Dongen, Vlaminck, Derain. Après la guerre, il partage sa vie entre l'Europe et les Etats Unis où il s'était réfugié en 1939 et continue à fréquenter tous ses amis artistes de l'Ecole de Paris, dont il réalise de nombreux portraits

En 1989, il fait don au musée municipal de la ville de Boulogne-Billancourt de 41 de ces portraits peints et sculptés, prétexte de cet ouvrage pour rendre hommage à cet artiste.
Cet ouvrage présente donc l'ensemble de cette donation et de nombreux souvenirs, des anecdotes ou pensées, d'Arbit Blatas, qui nous plongent au coeur de l'Ecole de Paris dans cette époque légendaire des années trente. Il fait revivre Soutine, Giacometti, Picasso, Utrillo, Fernand Léger, son ami et sculpteur Jacques Lipchitz, et bien d'autres,… au travers de portraits d'une rare profondeur d'âme que savait si bien restituer cet artiste trop méconnu.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
(souvenirs Picasso)
Mais la principale préoccupation de Picasso restait les toréadors. L'un d'eux avait récemment fêté son quarantième anniversaire, et approchait de la limite pour l'exercice de sa profession. Comme nous en parlions, je vis le visage de Picasso s'allonger tandis que nous discutions de ce que Manuel, le vétéran, allait faire maintenant.
...
Malgré cette conversation, le repas fut joyeux. Arrivés au dessert, un homme qui vendait des billets de loterie passa devant notre table. Picasso l'arrêta et lui acheta un billet pour le matador vieillissant... Mais au lieu de le le tendre à Manuel, il le mit dans sa poche, feignant de ne pas entendre une question sur la raison de ce curieux comportement. Plusieurs jours après le retour en Espagne du vétéran, Picasso l'informa par lettre que son billet était gagnant et son câble arriva accompagné d'un million de francs....
__

Pour le village de Céret, son retour constituait un événement formidable. On avait mis les petits plats dans les grands pour le déjeuner sur la grand-place, auquel assistait tout le corps des fonctionnaires de la commune. Apercevant un long cheveu noir qui flottait dans la soupière, tous se raidirent.
"Tiens, fit Picasso pour détendre l'atmosphère, encore un dessin de Matisse !".
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[ Chaïm Soutine ]

Dans un sens, sa réputation de maussaderie était méritée, confinant même à l'instabilité. Au fil des années, je compris que son enfance en était vraisemblablement la cause. "Je n'ai pas envie de parler de ma famille, me dit-il un jour. Je ne veux rien avoir avec eux, tout ça me fait horreur. Bien qu'il continuât à refuser, les dents serrées, de décrire ses premières années, j'appris qu'il était le dixième enfant d'un couple de juifs lituaniens de la petite ville de Smilovichi, où les conditions de vie dans le ghetto étaient si misérables et arriérées que ses habitants n'appartenaient pas réellement au monde occidental. Le père de Soutine, pitoyable tailleur et patriarche tyrannique, tenait la famille sous son joug.
Il était déterminé à faire de Soutine un cordonnier, le battant lorsqu'il achetait des crayons de couleur- ce que le garçon rebelle faisait en vendant les couteaux et les fourchettes volés à la cuisine.
Avec les crayons qu'il parvenait à dérober, il dessinait sur les murs de leur masure. Son très religieux père savait que que la représentation d'images était interdite, et considérait la passion de son fils comme sacrilège. L'adolescent était alors plus sévèrement frappé encore., et sa haine pour son foyer se prolongea bien après qu'il se soit enfui à Minsk, tout proche, à l'âge de onze ou douze ans. Tout en prenant des cours de dessin, il gagnait sa vie en retouchant des photographies. Sa haine semblait à peine atténuée lors de son arrivée à Paris en 1913, à dix-neuf ans. (p.48)
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Le 24 décembre 1989 arrivait de New York par avion la belle donation Arbit Blatas au Musée Municipal de Boulogne-Billancourt. Belles étrennes que ces quarante et un portraits peints et sculptés par Blatas en hommage à ses amis artistes, parmi les plus célèbres de l'E’ole de Paris.
Ce Lituanien d’origine, citoyen de New-York, Venise et Paris, a eu la bonne idée de choisir notre ville pour nous séduire avec une œuvre figurative traditionnelle qui se rattache à ce courant expressionniste si poignant, apanage des pays d’Europe Centrale. Sa pâte dense, sa touche largement étalée, sa lumière captée par la mantière de l’huile et répercutée par les contre-jours en sont la marque.
Blatas a connu Lipchitz et Chagall qui furent nos concitoyens, Soutine, Krémège, Zadkine, Mané-Katz, Kisling, Van Dongen, mais aussi Derain, Vlaminck, Vuillard, Bonnard, Utrillo, Giacometti, Picasso et bien d’autres…
.. Arbit Blatas, malgré les vicissitudes de la vie, croit encore aux hommes, à la joie de vivre. Merci donc à ce peintre ! « à cet homme jeune et sans amertume dont le souriant optimisme » comme l’a si bien dit le critique Andry-Farcy en 1939, « est l’image la plus concrète de son art ».
(extrait préface)
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De tous les artistes qui ont peint le Paris que j'adorais, aucun ne m'évouvait plus que Maurice Utrillo. Son trait était direct, et ne limitait pourtant jamais à la simple retranscription des formes et des dimensions. Totalement fidèle d'une certaine manière, il communiquait au spectateur l'affection que seul un ingénu romantique pouvait éprouver pour ses sujets d'inspiration. Je nourrissais une sorte d'engouement pour la manière dont Utrillo rendait les marches que je grimpais et les murs que j'aimais toucher. (p. 122)
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C’était une matinée brumeuse de juilet. Je transpirais et me sentais légèrement hébété –pas seulement par l’architecture de la Gare du Nord, que je ne connaissais pas, mais parce que c’était Pais, enfin. Paris ! Je ne savais pas que Modigliani n’y serait plus, puisqu’il était mort voilà trois ans. Encore moins pouvais-je imaginer que Chaïm Soutine, qui m’avait précédé ici de Lituanie d’une quinzaine d’années – et dont j’avais entendu parler même là-bas – allait devenir un ami ; ni que je serais plus intime encore avec une douzaine de peintres plus renommés que lui, que je ne connaissais pas encore en cette année 1926. Mais je savais, comme tout peintre en Europe, que Paris était notre capitale. Les galeries, le public, les professeurs, les critiques, les sujets… et pardessus tout, les grands peintres étaient là. Paris représentait « la Mecque » de chacun des aspirants peintres que j’avais rencontrés partout en Europe centrale. J’avais rêvé de ce moment depuis que je connaissais la différence entre Renoir et Rouault.
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