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EAN : 9782226245144
352 pages
Albin Michel (03/01/2013)
3.38/5   41 notes
Résumé :
Rome, années 50. Massimo Pietrangeli, maître torréfacteur de 71 ans, règne d une main de fer sur l empire des Cafés Pietrangeli. Il a l'insigne honneur de préparer, chaque matin, le café du président de la République italienne. Mais un jour, il est terrassé par un infarctus. Sauvé par une miraculeuse tasse de cafè doppio, le patriarche annonce à ses proches sa dernière volonté : entreprendre avec eux un ultime voyage au Costa Rica !
Sur place, le long cortèg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,38

sur 41 notes
Ma première réflexion, en finissant ce livre, c'est que Olivier Bleys a le don de se renouveler. Chaque roman qu'il écrit ne ressemble pas aux autres. Ici, le rôle principal est donné au café et à celui qui le fait. le vieil homme va mourir (ou pas ?!) et veut transmettre à ses quatre enfants le ‘trésor' de la torréfaction. Ce qui n'est pas, pour certain, la priorité mais l'héritage. Sa dernière volonté est qu'ils les accompagnent dans une épopée rocambolesque qui se déroule dans les années 50 de l'Italie au Costa Rica. Je laisse découvrir à ce qui ne l'ont pas lu ce qu'ils véhiculent... Déjanté à la façon de Arto Paasilinna
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Le Chevalier Massimo Pietrangeli est, dans l'Italie des années 50, le maitre torréfacteur du président de la République. Rentrant chez lui, il s'effondre sur la route : victime d'une crise cardiaque, il tombe dans le coma. le médecin appelé en urgence est formel : il n'en a plus pour très longtemps.
Oreste, le fils ainé, ainsi que sa femme Erminia, qui habitent avec le Maitre de café, ne tardent pas à rameuter toute la famille pour assister aux derniers jours de leur père. Lors de la presque veillée funèbre, alors que se négocient dans l'ombre les parts de l'héritage et surtout de l'entreprise paternelle, toute la famille se regroupe autour du moribond, sa tasse de café à la main. Car le café, c'est sacré, dans la famille Pietrangeli : on reçoit sa tasse bien à soi à 18 ans, pas avant, et c'est là l'origine de la fortune de la famille. Sans compter que le café peut accomplir des miracles : car lors de la dégustation, le bientôt mort ouvre ses yeux, bien décidé à savourer lui aussi le sombre nectar. Mais du vrai café. C'est-à-dire celui qui est issu des grains de la petite cassette du Chevalier, grains qui seront ensuite passé par les entrailles brulantes et bruyantes de la Storta, le percolateur d'une demi-tonne inventé par Massimo. Si le breuvage est à nul autre pareil, et tous en conviennent, la réserve de la cassette est bien entamée. Massimo, bien décidé à en boire jusqu'à son dernier jour qui ne saurait tarder, convainc ses héritiers de l'accompagner aux sources du café !

Ce qu'elle est longue à se mettre en place, cette histoire !! La première moitié du livre raconte la famille Pietrangeli, avec la fille écrivain à la plume assassine, le gendre intéressé qui rêve d'industrialiser le nom du patriarche, le fils ainé qui cherche sa place, son épouse qui veut garder son ascendant sur le reste de la famille et sur son mari, et le Chevalier original qui, à défaut de sa vie, veut réussir sa mort… Ca crie, ça parlemente, ça s'agite, ça s'inquiète, ça mange et ça boit (du café !) et on recommence. Aucun intérêt à cette première moitié du livre, même si je reconnais qu'O. Bleys a su mettre l'accent sur ce qui caractérisait les familles italiennes…
La seconde moitié de l'ouvrage commence quand Massimo réussit à convaincre sa famille de partir avec lui remplir sa cassette de grains de café. On passe sans préambule de la chronique familiale à la quête initiatique, peuplée de situations aussi improbables que cocasses. le cortège familial traversera l'Italie, une partie de la France, etc, avec patriarche, enfants, gendres et brus, petits-enfants et Storta. Pour éviter tout inconfort à sa famille, Massimo voyagera même dans son cercueil, pour le cas où il n'atteindrait pas la fin de sa quête. Et du coup, cette seconde partie est à la fois amusante, cocasse et instructive. Les individus deviennent une famille sous le regard enfin bienveillant du père, qui en profitera pour raconter son histoire en même temps que celle du café.
Même si la deuxième moitié du "Maitre de café" s'est avérée agréable à lire, même si c'est bien écrit, je garderai un souvenir mitigé de ce livre !
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Le maître de café ou Éloge au café ou encore Ode au café ?
Le maître de café et patriarche de la famille Pietrangeli se remet miraculeusement et grâce à une tasse de café d'une syncope. Bien sûr, celui-ci sent la mort lui chatouiller les orteils. Il demandera donc à sa famille de l'accompagner pour un ultime périple au coeur du pays du café: le Costa Rica. Une dernière fois, là, il pourra cueillir les grains sublimes. Et voilà toute la famille embarquée dans un bien étrange voyage.
Voyage de réconciliation familiale, filiale, voyage de retrouvailles, de fraternisation où enfants, soeur, beau-frère, belle-soeur et associé suivront aveuglément, sans poser de questions le paternel, le grand chevalier du café dans cette folle aventure.
On en apprend énormément sur les grains de café, les différentes espèces, les cultures, la torréfaction, l'infusion et comme tout ça est joliment amené, c'est loin d'être didactique et c'est bien sûr plus charmant et amusant que dans un traité.
Le maître de café est l'histoire de la passion d'un homme pour le café et cette passion nous est raconté avec humour et amour, le tout bien dosé par Olivier Bleys.
Voici avec quelle genre de déférence et de poésie on parle du café dans ce livre: "À l'oeil , déjà, le café du maître clamait sa supériorité sur tout autre nectar. Ce qui baignait au fond des coupes, médaille oscillante à la bordure mousseuse , était de la nature des joyaux, des gemmes les plus rares. La couleur en était chaude, caramel ou noisette à bandes plus foncées. Il semblait qu'on eût, par quelque opération magique, réduit l'écorce d'arbre à l'état de sirop. La texture en était dense, veloutée. Sur le noir du café flottait une bonne épaisseur de crema, produit de la pression de l'eau sur la mouture. Enfin, des effluves s'élevaient en spires lentes au-dessus du café, parfums qu'inspirait le buveur dans une félicité sans nom. Telle l'amoureuse dont la présence affadit le reste de l'humanité, le nectar du maître semblait ravaler tous les autres café à l'état de suées immondes, de vils écoulements noirs, indignes d'abreuver un être humain." (P.140)
C'est presque tout du long ainsi. On élève le café au rang de nectar des dieux. Une bien gentille lecture qui nous donne envie d'un bon café et fait sourire d'aise à plus d'une reprise.
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Ils sont venus, ils sont tous là
Dès qu'ils ont entendu ce cri
Il va mourir le papa
Ils sont venus, ils sont tous là
Même ceux du nord de l'Italie
Y a même Roméo le gendre imprimeur
Au volant de sa toute nouvelle Cadillac El Dorado


Tous ses enfants, sa bru, son gendre
sa soeur, son associé
Autour du lit, sur des chaises bien alignées
Attendent plus ou moins en silence
Qu'il reprenne connaissance
Le papa


On évite de le toucher
On évite de le regarder
On se demande qui va hériter
Il va mourir le papa


Mais point ici de vin nouveau, de bon vin de la bonne treille mais plutôt de café, celui qui coule chaud et brillant de la Storta, l'antique et monumental percolateur crée par Massimo Pietrangeli, le maître torréfacteur terrassé par une crise cardiaque, en ce mois de juillet 1954.
A 71 ans, le vieil homme, qui tous les matins sert son café au chef de l'Etat, est revenu en ambulance à la Villa Girasole qu'il partage avec son fils aîné Oreste et sa bru Erminia. Pendant que le conseil de famille en est encore à réfléchir à une éventuelle hospitalisation, le maître de café sort de son coma, grâce à l'arôme d'un café, avec une idée bien arrêtée : partir avec toute sa famille à l'endroit où poussent les plants de café incomparables dont il conserve les précieux grains dans sa non moins précieuse cassette. D'abord circonspecte, la famille finit par se laisser convaincre par l'entêtement du patriarche, et c'est un convoi extravagant qui quitte Rome pour un long périple vers le Costa Rica.


Le maître de café est une joyeuse comédie familiale à l'italienne. Mais les situations burlesques ne font pas oublier les moments plus touchants où un homme qui a vécu par et pour son métier, devient sur le tard le père que ses enfants ont finalement peu connu. Pour son dernier voyage, Massimo Pietrangeli a décidé de lever le voile sur sa vie et ses secrets les plus intimes. En se confiant, il crée un lien entre ses proches et peu à peu, cette bande, qui au départ n'avait d'intérêt que pour sa fortune et n'affichait qu'un chagrin de façade, va véritablement s'attacher au vieillard excentrique blessé par la vie.
Du rire, des larmes et, en prime, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le café sans jamais oser le demander, des plantations du Costa Rica à la coulée brûlante du nectar, en passant par la torréfaction et les mélanges de grains. Et en plus, c'est bien écrit ce qui ne gâche rien.
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Massimo Pietrangelli, vieux torréfacteur italien de renom n'a pas besoin de lire dans le marc de café pour comprendre que son heure a bientôt sonné. Avant de tirer sa révérence, il réunit autour de lui toute sa famille pour leur faire part de ses dernières volontés. La messe n'est pourtant pas dite pour autant et ses héritiers iront se brosser chez plumeau s'ils pensent s'en sortir avec trois pater et deux ave ! le vieux gribou impose ses conditions et se met en branle pour un périple à la destination inconnue à bord d'une automobile et de son précieux chargement: le cercueil du futur défunt et la "storta" la fameuse cafetière aux dimensions inhumaines mais dont le patriarche seul détient le secret pour en tirer un café d'exception tel un grand maestro.
Gringo, si tu aimes le café voluptueux, si tu as le sens de la famille, ce roman te laissera un petit je ne sais quoi sur le bout de la langue. Un ouvrage sur la transmission et le partage, un grain de plaisir et deux doigts d'émotion. Je vous le recommande chaudement !
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critiques presse (2)
LaPresse
12 avril 2013
Ce roman est une ode au café. C'est aussi un road trip familial, une saga qui part du palais présidentiel de Rome et se termine au pied d'un volcan du Costa Rica. C'est une histoire d'amour et de passion, écrite avec beaucoup d'humour, juste assez d'invraisemblance pour nous intriguer sans nous lasser.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
17 janvier 2013
A l'heure du règne des capsules en aluminium et des breuvages lyophilisés, Olivier Bleys nous gratifie, avec Le Maître de café, d'une plaisante fresque familiale, plus acerbe qu'elle n'en a l'air, prétexte à nous en apprendre beaucoup sur l'art du petit noir et de la torréfaction.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Oreste, prends le conseil d'un aîné : garde tes distances avec les femmes ! Le diable les a créées pour notre pénitence et, tout bien pesé, les servitudes qu'elles nous imposent excèdent de beaucoup les plaisirs qu'elles nous procurent. Bah ! C'est l'évidence ! Les jeunes gens sont bien sots d'être fidèles. Combien d'hommes s'en sont repentis, à l'âge mur, en découvrant trop tard qu'une seule femme ne pouvait les satisfaire, et qu'ils avaient usé leur vigueur dans des bras exigus ?
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Il lui semblait parfois que l'univers du café était secrètement sexué ; aux dames les inoffensives machines à filtre, qui égouttent la boisson dans un cône de papier d'ailleurs assez vulgaire ; aux mâles les dangereuses, les viriles machines à vapeur, qui soufflent leur gaz sur une poudre émue, avant d'éjaculer l'espresso monté en crème.
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Peut-on faire un écrin aux joyaux de notre mémoire ? Peut-on, aux plus beaux d'entre eux, réserver des niches que le temps ne puisse forcer, sur lesquelles la mort n'ait pas d'emprise ?
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Assez tôt, Massimo prit l’habitude de faire la sieste dans le cercueil et d’y passer la nuit. Cela fût cause de grandes frayeurs chez ses visiteurs occasionnels, mais de quelques éclats de rire, aussi quand on le voyait jaillir de là comme un diable de sa boîte.
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Dans cette dimension, le temps à la fois filait à toute allure et s'étalait presque à l'infini. Un instant renfermait une éternité ; l'inverse aussi était vrai. Je ne connais rien d'aussi prodigieux. Cela me paraît même une définition exacte de l'amour, en tous cas l'un de ses signaux les plus sûrs. (P 243)
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Videos de Olivier Bleys (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Bleys
Marcher, près de chez soi ou au bout du monde, parcourir les rues de nos villes ou s'échapper dans des espaces aux horizons plus dégagés : quelle que soit la forme qu'elle prend, la marche est parée de mille vertus pour le corps et l'esprit.
Aurélie Luneau en parle avec deux écrivains randonneurs, Noëlle Bréham et Olivier Bleys, dans "De cause à effets, le magazine de l'environnement".
Visuel de la vignette : Jordan Siemens / Getty
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