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Alain Gnaedig (Traducteur)Marthe Metzger (Traducteur)
EAN : 9782070349333
256 pages
Gallimard (21/02/2008)
3.88/5   275 notes
Résumé :
Babette est une Française devenue domestique en Norvège, après la Commune qui l'a contrainte à l'exil.
Ses patronnes sont deux vieilles filles austères. Le jour où elle gagne dix mille francs or à une loterie, elle leur demande de la laisser préparer un dîner fin, dans la grande tradition française. Sa fortune y passe, mais une soirée aura effacé des années de carême.
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 275 notes
Ce recueil regroupe cinq nouvelles de la célèbre femme de lettres danoise : "Le plongeur", "Le dîner de Babette", "Tempêtes", "L'éternelle histoire" et "L'anneau". de mon point de vue, ces récits, de longueurs inégales, le sont aussi en qualité, et aucun ne m'a véritablement marquée.

D'une nouvelle, j'attends surtout une chute ou une morale brillante qui me prenne au dépourvu ou illumine mon état d'esprit par son caractère original, voire rusé, sa construction ingénieuse et son ambiance dépaysante. Lire une nouvelle, c'est faire un court voyage, et qu'il soit onirique ou réaliste, j'aime m'y sentir impliquée, je suis en quête de fulgurances. Or ici, ce fut tout le contraire puisque ces cinq nouvelles n'aboutissent pas vraiment à ce qu'il convient d'appeler un "dénouement", certaines tournant même en eau de boudin, me laissant plutôt perplexe quant à ma propre capacité de réflexion et de compréhension.

Après la lecture de cinq nouvelles de Blixen, je crois pouvoir dire que l'une de ses spécificités est d'emboîter les histoires les unes dans les autres. Ainsi, par une mise en abîme multiple, il est fréquent qu'un conte en révèle un autre, puis encore un autre, et ainsi de suite, chaque personnage semblant à même de raconter une histoire, ce qui donne l'impression d'une narration tout en digressions ; j'ai souvent dû m'accrocher pour ne pas perdre le fil.

Karen Blixen était louée de son vivant pour son don de conteuse, charmant ses cercles d'histoires dites "envoûtantes" et, en effet, dans sa façon d'écrire, on perçoit bien la part d'oralité due au récit qui, lorsqu'il est simplement couché sur le papier comme c'est le cas ici, semble trop inanimé, presque inerte, d'où un intérêt pour le lecteur qui se dissolve lentement, quelque soit la longueur du conte. Aussi, à peine avais-je lu ces nouvelles qu'hélas, je les avais déjà presque oubliées.


Challenge de lecture 2015 - Un recueil de nouvelles
Challenge AUTOUR DU MONDE
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Je connaissais ce Festin de Babette, comme un délice de cinéma...
Ma seconde lecture achevée de 2019 aura été pour le recueil de Karen Blixen, dont est tiré la nouvelle qui donna un si beau film.
Cinq récits d'inégale longueur, mais d'intérêt égal pour le lecteur curieux et prompt à voyager que je pense être.
Cinq histoires de découverte, dans lesquelles les personnages se réalisent dans leurs projets ou/et à l'occasion de rencontres singulières.
Dans quatre de ces cinq récits, la mer joue un rôle non négligeable, en amenant, reprenant ou restituant êtres et bateaux, fortune et marchandises... Histoire aussi.
Ainsi:
-Saufe découvrira un nouveau monde de véritable éden.
-Babette, du titre, renouera avec un don mis en sommeil.
Deux soeurs et un général vont découvrir ou se rappeler le sens d'un repas d'exception
-Malli se révélera dans une tempête, et en provoquera d'autres.
-Mr Clay, avec son million de livres et au bout de sa vie, voudra réaliser la seule histoire de fiction qu'il connaît.
-Lise, toute jeune épousée, va faire une rencontre et perdre son anneau de mariage...
Cinq nouvelles, donc, riches de ce que l'on a perdu et de ce que l'on trouve, découvre ou retrouve.
Cinq nouvelle qui me donnent envie de lire d'autres oeuvres de Karen Blixen.
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"Le festin de Babette" regroupe cinq nouvelles de longueurs inégales. Dans "Le plongeur", Karen Blixen s'inspire des contes orientaux, dans lequel un jeune homme musulman, croyant, part à la recherche des anges. "Tempêtes" fait référence à la pièce de Shakespeare et voit une jeune comédienne qui doit jouer dans la pièce, embarquer sur un navire qui est réellement pris dans une tempête. Ces deux nouvelles s'appuient sur des textes existants qui sont réinterprétés par Karen Blixen qui en fait des variations devenant contes. "L'éternelle histoire" est une mise en scène d'une histoire de marin, qu'un richissime anglais névrosé souhaite rendre réelle et qui, dans ce but, va manipuler les personnes de son entourage. "Le dîner de Babette" permet à la cuisinière française d'honorer ses patronnes, deux soeurs célibataires, en leur confectionnant un somptueux repas. "L'anneau" met en scène un jeune couple d'amoureux dont la perte de la bague questionne leur engagement mutuel.
Une déception après la lecture de ce recueil de nouvelles, si la première, le plongeur, se laisse lire comme une sorte de conte oriental, j'ai trouvé Tempêtes et L'éternelle histoire", assez confuses, des histoires à tiroir, racontées par des personnages qui les ont transmises à d'autres puis d'autres, si bien que j'ai vite perdu le fil. Les situations me paraissaient hésiter entre conte et réalité, si bien qu'elles n'étaient pas vraiment crédibles et les psychologies des personnages pas toujours maîtrisées.  Seule la nouvelle, le dîner de Babette tire son épingle du jeu, probablement car elle rappelle le magnifique film dans lequel Stéphane Audran incarne Babette, cette femme française qui a dû fuir la France car communarde.Un recueil décevant avec une seule nouvelle qui vaille vraiment la lecture.
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Ce livre est en fait un recueil de nouvelles. Cinq textes le composent : le Plongeur, le dîner de Babette, Tempêtes, L'Eternelle histoire et L'anneau.

Au final, une seule a vraiment produit son effet sur la lectrice exigeante que je suis, celle qui a donné au recueil son titre. En effet, le dîner de Babette sort des sentiers battus. Cette exilée se retrouve en tant que servante, en Norvège, dans une famille plutôt sectaire, à cheval sur la religion et les traditions. Philippa et Martine, les deux filles du Pasteur, ont sacrifié leurs vies à leur père et à ses exigences. " Elles avaient été baptisées des noms de Martine et de Philippa, d'après martin Luther et son ami Philippe Melanchton. Leur père était à la fois pasteur et prophète. Il avait fondé une petite congrégation, ou secte pieuse, connue et estimée dans toute la Norvège. Ses membres renonçaient aux plaisirs de ce monde, car la terre, et tout ce qu'elle offrait, ne représentait pour eux qu'une illusion. La seule réalité était " La Nouvelle Jérusalem ", vers laquelle tendaient toutes leurs aspirations". (P25)

Le ton est donné. Mais pourquoi diable Babette tient-elle autant à vivre parmi ces deux vieilles filles, sans même se faire payer ? Elle avait un rôle important dans la Commune, mais un rôle dangereux.

Lorsque celle-ci apprend qu'elle a gagné à la loterie française la belle somme de dix mille francs, elle veut absolument faire un cadeau à cette famille en offrant le repas pour la célébration des cent ans du pasteur : un repas français.

Celui-ci représente, certes, la générosité mais également une identité. La gastronomie française est réputée à travers le monde. Elle fait partie intégrante de notre patrimoine, de notre nation, de notre individu. Babette peut ainsi faire partager ses valeurs, ses coutumes et se retrouver, l'espace d'un instant, quelques années en arrière, lorsqu'elle était dans son pays natal.

Cette nouvelle est à lire, donc, à plusieurs degrés afin d'en extirper tout son sens. Encore une fois, les autres m'ont laissée sur ma faim.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dans la petite ville norvégienne de Berlewaag, Martine et Philippa, deux vieilles soeurs célibataires, vivent frugalement et pieusement en respectant la mémoire de leur défunt père, pasteur de la communauté. Leur bonne à tout faire, Babette, est une communarde qui a fui la France et a su s'imposer en douceur dans le ménage. La maison est bien tenue et personne ne peut rien lui reprocher, si ce n'est de ne pas parler très bien norvégien. Un jour, elle apprend qu'elle a gagné dix mille francs à la loterie. Elle offre à ses maîtresses de servir un somptueux dîner français pour l'anniversaire de leur père. « Non, non ! Babette ! Comment pouvez-vous vous figurer pareille chose? Croyez-vous donc que nous vous permettrons de dilapider votre précieux trésor en nourriture et en boissons et, de plus, à notre avantage ? Non, Babette, c'est impossible.
Babette fit un pas en avant, et ce mouvement eut la soudaineté et la violence d'une vague qui se dresse, formidable et menaçante. S'était-elle avancée de la même manière en 1871 pour planter le drapeau rouge sur une barricade ? » Babette est bien décidée à user de son pécule comme il lui chante ! Les nombreux invités des deux soeurs se régalent alors d'un repas à nulle autre pareil, digne des meilleurs restaurants français. Et pour Babette, ce festin ravive les souvenirs de sa vie française et de ses talents culinaires.

Élevée au rang d'art, voire de manifeste, la cuisine n'a pas ici pour but de rassasier, mais bien de séduire et d'envoûter. On voudrait être attablé avec les convives pour goûter les vins extraordinaires, l'étonnante soupe de tortue ou les cailles en sarcophage.

J'avais peu apprécié La ferme africaine de Karen Blixen, mais j'ai passé un très bon moment avec la bonne française et ses casseroles. Quant aux autres textes du recueil, je ne les ai pas lus. Et à ceux que ça dérange, j'invoque du droit du lecteur tels que les a écrits Daniel Pennac. Et puis c'est tout !
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
- Non, non ! Babette ! Comment pouvez-vous vous figurer pareille chose? Croyez-vous donc que nous vous permettrons de dilapider votre précieux trésor en nourriture et en boissons et, de plus, à notre avantage ? Non, Babette, c'est impossible.
Babette fit un pas en avant, et ce mouvement eut la soudaineté et la violence d'une vague qui se dresse, formidable et menaçante.
S'était-elle avancée de la même manière en 1871 pour planter le drapeau rouge sur une barricade ?
Elle parla dans son norvégien maladroit, mais avec l'éloquence classique particulière aux français : sa voix résonnait comme pour un chant :
- Mesdames, vous ai-je demandé la moindre faveur pendant ces douze années ? Non ? Et pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Vous qui récitez vos prières chaque jour, pouvez-vous vous imaginer ce qu'éprouve un coeur humain qui n'a aucune prière à faire ? Et pourquoi donc Babette devrait-elle prier ? Pour rien ? Ce soir, elle a une prière à faire ; cette prière jaillit du fond de son coeur. Ne comprenez-vous pas Mesdames, que ce soir il vous appartient de l'exaucer, avec la même joie que le bon Dieu éprouve à exaucer les vôtres ?
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Les perles sont elles-mêmes des objets mystérieux, et qui appellent l'aventure. Si vous suivez la carrière d'une seule perle, vous y trouverez la matière d'une centaine de contes. Et les perles sont semblables aux héroïnes des poètes : la maladie se transforme chez elles en beauté. Elles sont à la fois transparentes et opaques. Les secrets des abîmes sont apportés à la lumière du jour pour plaire à des jeunes femmes, qui reconnaîtront en eux les plus profonds secrets de leur propre coeur.
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«Un oiseau qui développerait jusqu'à son extrême limite la puissance de ses ailes pourrait croiser, ou dépasser, un ange sur un des sentiers sauvages de l'éther. Peut-être l'aile d'une hirondelle a-t-elle effleuré le pied d'un ange? ou encore l'oeil de l'aigle, au moment où les forces de l'oiseau étaient presque épuisées, a-t-il rencontré le regard paisible d'un de ces messagers de Dieu?»
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- [...] s'il est vrai que la femme est à l'homme ce que la poésie est à la prose, les femmes que nous croisons ou en face desquelles nous vivons jour après jour ne sont-elles pas des poèmes lus à haute voix ? On les lit avec goût, et elles plaisent à l'oreille. Ou bien on les lit mal, et c'est un grincement désagréable...
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Le garçon remplit à nouveau les verres. Mais, cette fois-ci les frères et les sœurs furent certains que ce qui leur était servi ne pouvait être du vin, car cette boisson pétillait. Cela devait être une sorte de limonade. Cette limonade s'harmonisait avec leurs esprits enjoués et exaltés, c'était comme si elle les emportait encore plus loin de la terre, vers une sphère plus pure. Le général Löwenhielm reposa son verre et s'adressa à son voisin de gauche : "Mais enfin, voici assurément du Veuve Cliquot 1860 !"
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Vidéo de Karen Blixen
À travers les différents ouvrages que l'auteur a écrit pendant et après ses voyages à travers le monde, la poésie a pris une place importante. Mais pas que ! Sylvain Tesson est venu sur le plateau de la grande librairie avec les livres ont fait de lui l'écrivain qu'il est aujourd'hui, au-delàs de ses voyages. "Ce sont les livres que je consulte tout le temps. Je les lis, je les relis et je les annote" raconte-il à François Busnel. Parmi eux, "Entretiens" de Julien Gracq, un professeur de géographie, "Sur les falaises de marbres" d'Ernst Jünger ou encore, "La Ferme africaine" de Karen Blixen. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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