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Tolbiac Juillet tome 1 sur 4
EAN : 978B072KL2R78
400 pages
(01/05/2017)
4.41/5   146 notes
Résumé :
À Chicago, une femme meurt dans l'incendie de son appartement.
Deux ans plus tard, le 31 juillet 1979, rue de Tolbiac, en plein Paris, un nouveau-né est abandonné dans un kiosque à journaux. Alors qu'il défèque sur Le Monde et pisse sur L'Humanité, un couple le trouve, l'adopte et le nomme Tolbiac Juillet. Adulte, Tolbiac devient magicien doublé d'un pickpocket de génie. La vie de cet énergumène au cuir tendre aurait pu se dérouler paisiblement, mais voilà... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
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Attention décalage immédiat !

"Le gosse avait à peine une semaine qu'il pissait déjà sur le Monde et chiait sur l'Humanité. Ça promettait. Du coup on l'a gardé."


Un énorme coup de coeur, à n'en pas douter !
Un récit magnifique, drôle, intense et terriblement touchant. Irrésistible et passionnant en vérité, mais il se peut que je manque un peu d'objectivité là, non ?
Sous une plume vive et enjouée, l'auteur nous mène par le bout du nez à l'instar de son héros qui le plus souvent, à son corps défendant, va subir les facéties d'un bien étrange destin...

"Demain ne s'écrirait plus et il était trop tôt pour qu'hier ne se transforme en souvenir du bon vieux temps."

Un vocabulaire riche et accessible. Rempli de bons mots et de traits d'esprit souvent hilarants, il y a également de la vraie magie dans ces pages, telle celle qu'ont les enfants dans les yeux le soir de noël. C'est frais, revigorant et indéniablement emprunt d'une réelle poèsie.

"Un inattendu rayon de soleil me caressait la joue. Le grincement de la corde sèche déroulait son harmonique tel un rire de sorcière. J'oscillais sur la balançoire. On aurait dit une relecture du pendule de Foucault avec toutefois un petit bémol : je n'avais aucune chance d'offrir au monde une équation différentielle lui révélant ses mystères. Ici, ni sinus ni cosinus, juste l'effluve aigre-doux de ma trouille qui perlait par tous les pores de ma peau.(...)
La neige fondait. On pouvait l'entendre se faire grignoter comme la mousse du bain. Et sous la mousseline évanescente, renaissaient des taches d'herbe verte."

Un roman qui saura nous faire sourire mais aussi réfléchir sur notre place dans ce monde parfois un peu fou, voire un peu flou...

C'est certes un livre que d'aucuns qualifiront d'ovni (dans le bon sens du terme), mais il en ressort tant d'émotions, tant d'energie et tant de justesse qu'il ne peut, à mon humble avis, que plaire, pour peu que l'on soit adepte de folie douce s'entend =)

"Je m'étais habitué au flou qui entourait mon existence. Je ne me verrais jamais à la maternité en train de prendre le sein, m'éveillant à la vie dans une chambre garnie de peluches et de layettes encore emballées. Et à quoi bon ? ! Cette rupture de mon fil d'Ariane faisait même toute ma singularité. Je tenais bien mieux qu'une banale vérité sur mes origines. J'étais un putain de mystère."

Si les premières lignes, néanmoins délectables, peuvent surprendre, voire les premiers chapitres même (pour des raisons que révèlerai pas ici ^^) en réalité, c'est surprenant du début à la fin.
Ça touche en plein coeur et ça marque de façon indélébile, mais très agréablement, les esprits et les coeurs de lecteurs rapidement et indubitablement conquis.
L'écriture est vraie, addictive.
Le style m'a séduit littéralement dès les toutes premieres secondes, et je me suis laissé happée avec un plaisir non feint dans le curieux monde de la fenêtre de dieu : immersion totale.

Une quête identitaire extraordinaire [décidément me direz-vous, j'y suis abonnée...] qui va nous révéler, une fois encore, que tout peut se jouer sur quelques secondes parfois. Un choix, un tournant, et toute votre vie s'en trouve irrémédiablement changée, bouleversée. Et pourtant...
- S'il vous était donné de vivre une des nombreuses vies que vous auriez pu avoir - ou vivez peut-être d'ailleurs en ce moment même sur un autre pan de l'univers - , que feriez-vous ? [...Sachant qu'il faut, pour y parvenir, se faire aspirer par les toilettes...hmm!?]

"À coup sûr, j'atteignais la vitesse d'un grain de sable coincé dans un accélérateur de particules. Putain, je revivais le Big Bang. Effroyable, dantesque, inconcevable, j'étais en train de me faire aspirer par la cuvette des toilettes. Je ne sentais plus mes os, mon corps prit la consistance d'une limace. Je n'étais plus qu'un tas de mou, apathique, abandonné et soumis à une force herculéenne qui m'entraînait par le fond. Mon bassin, mon torse, mes épaules : engloutis ! Une cuvette mouvante, si je m'attendais à ça...
À présent, seule ma tête dépassait. Mes hurlements n'y changèrent rien.
Quel sale trip, le Big Bang..."

L'aventure que va vivre Tolbiac Juillet, héritier de ce patronyme des plus bizarre car trouvé dans un kiosque à journaux au coin de la rue de Tolbiac en plein mois de juillet, est totalement burlesque et très émouvante.
Tolbiac va donc se confronter à sa destinée, et celle-ci sera riche d'émotions et de belles rencontres.


L'écrivain Cédric Blondelot, scénariste pour la télévision et le cinéma, qui signe ici son premier roman (auto-édité et très prometteur) nous fera vibrer au rythme d'événements dingues et rocambolesques.
Jusqu'à un final... mais chuuut! Ça, c'est maintenant à votre tour de le découvrir ;)

"Plus rien ne me vint. Si ce n'est une vague révolte intime. Celui que j'avais été ne devait pas s'éteindre. Pour peu que je m'en souvienne, la seule chose qui, dans ces moments de totale perdition, me remettait du plomb dans la cervelle, c'était de faire la vaisselle.
– Euh, vous n'auriez pas quelques assiettes à laver ?"


Quelques mots de l'auteur lui-même :
《Avant d'écrire, j'ai longtemps calculé. Traqué le X, cité l'alphabet grec sans pour autant parler un mot de cette langue et cuisiné tout un tas de molécules sans jamais y goûter.
La science m'a raconté tellement d'histoires au sens noble que moi aussi, un jour, je me suis mis à en écrire.
Les équations sont devenues des gens, leur résolution, leur désillusion ; la vie. Leur folie, une fiction.》


• Pour en savoir plus, je vous invite à visiter le profil de notre héros, Tolbiac Juillet :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100009375806631&fref=ts&__nodl
• Et pour les incorruptibles amoureux des vrais livres, vous le trouverez à l'adresse suivante :
http://www.thebookedition.com/fr/la-fenetre-de-dieu-p-135086.htmlz
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«Dans sa fuite, une fille avait perdu un escarpin. Une autre y avait laissé sa perruque. Celle-ci était blonde. Machinalement, Erin l'essaya. À travers le miroir, elle resta un long moment à s'évaluer. Elle retrouvait sa teinte d'origine, avant le noir corbeau. Blonde comme sa mère. Laquelle des deux blon-des lui manquait le plus : sa mère ou la petite fille qu'elle avait été avant l'envol du plat de gratin ?»

Qu'est-ce que c'est donc ce roman : «La fenêtre de dieu ? » Est-ce que c'est un livre spirituel comme le titre semble le suggérer ? Est-ce que c'est un conte de fées, réinventé par Cedric Blondelot ? Ce nouvel auteur laisse planer le doute, avec un titre mystérieux. En effet, il ne faut pas se fier à la première impression. Quand tu regardes la quatrième de couverture, on voit au premier abord un garçon, avec une cigarette entre les mains. Qui est-ce ? Et pourquoi donc, ce lieu, qu'il affiche, ouvertement ? Qu'est-ce que ça signifie ?

Attrayant, Énigmatique, Novateur

Je vous donne une entrée à la matière : c'est notre jeune héros : Tolbiac Juillet. On le suit à travers son quotidien. Il cherche ses repaires car il est abandonné à sa naissance. Il souhaite ardemment être un magicien. On s'attache à lui, on remarque qu'il est rebel, il est loin d'être parfait. On n'a qu'une envie, c'est de l'accompagner dans son parcours.
Quand on ouvre la «Fenêtre de dieu», on entre dans toute une dimension. Dès le prologue, on se demande qu'est-ce que c'est : «913B» ? Où suis-je tombée, ai-je pris une potion magique ?
Tu tournes alors, page par page, tu es intriguée. Tu vas ainsi à la rencontre d'Erin. On découvre tout un autre monde. On se demande quel rôle elle joue et on se laisse happer par ce climat enveloppant, par son côté fantastique. Il y a un je ne sais quoi de magique, qui te captive et ensuite tu fais la connaissance de Tolbiac Juillet.



Le roman «La fenêtre de DIeu» est le premier livre de Cédric Blondelot. Avant cela, il était ingénieur en chimie. Il est également scénariste pour le cinéma et pour la télévision. On rejoint aussi l'auteur sur sa page facebook :
- https://www.facebook.com/profile.php?id=100009375806631&fref=ts&__nodl
On retrouve son livre numérique sur Kobo :
- http://www.thebookedition.com/fr/la-fenetre-de-dieu-p-135086.html
On peut l'acheter également en format numérique sur Amazone et il y a une fiche de l'auteur également :
- http://www.amazon.fr/C%C3%A9dric-Blondelot/e/B01A74WR40/ref=sr_tc_2_0?qid=1467155487&sr=8-2-ent

Péripétie, Intrigue, Suspense

Je fus agréablement surprise, que je sois enthousiasmée par ce roman. Au fil des pages, j'aime suivre notre héros dans ses aventures. Tu découvres une plume fluide, il nous régale aussi avec son humour, il sait venir chercher ton attention littéralement. Il y a quelque chose dans l'air, qui s'empare de toi. Tu es comme envoûtée, fascinée par ce nouveau décor, que tu aperçois. Je constate que l'auteur Cedric Blondelot possède dans son écriture une qualité autant au niveau de son histoire, que dans son scénario. Le livre est bien construit, les sous-titres sont alléchants et c'est divisé en partie. C'est très facile de s'orienter et de suivre l'histoire.

Je mets un passage qui me fait très sourire et je rends un clin d'oeil à Tolbiac Juillet :
«Visiblement, nous avions affaire au dominant de la bande. Je rassemblai mes souvenirs d'atelier de mime et me présentai à lui dans un langage corporel d'apôtre de la paix.
- Ce sont des colombes, pas des pigeons. Je les ai perdues. Comme elles sont toutes blanches, avec des yeux défoncés, je les ai appelées Cocaïne et Prozac. C'est marrant non ?
- Ah ouais, marrant ! Hein les gars, sérieux, c'est bon, non ?»

Ce qui retient beaucoup mon attention, c'est son intrigue qui te tient en haleine. Dès le départ, l'auteur nous amène ici et là et on doit suivre le déroulement pour résoudre l'énigme. On se pose tout de suite des questions. La lecture démarre lentement mais l'évolution suit son cours et quand ça démarre, c'est comme un vol plané, tu ne peux pas t'arrêter au milieu d'une envolée. Je suis ravie par les mots qu'il emploi, je suis enchantée par ses descriptions vives et détaillées.
Ce qui fait aussi le charme de ce roman, c'est mon coup de coeur envers Tolbiac Juillet. C'est un personnage qui se démarque et par sa personnalité, on ne peut pas s'empêcher de l'aimer. Je suis également conquise par les personnages captivants, qu'on y rencontre. On détecte à travers ce roman des petits messages que l'auteur nous envoie. C'est à nous de le décoder, selon notre vécu.

C'est pour toutes ses raisons, que je vous recommande ce livre. Je remercie également Ange77, c'est un beau cadeau, que tu m'as offert. C'est un univers à part, tu découvres des endroits uniques, tu respires des odeurs inédites. En lisant ce livre, tu arrives dans un endroit inconnu, tu dois déchiffrer les mystères et en même temps tu dois comprendre ce qui se passe.
- La Fenêtre de Dieu ouvrit ses portes, rue du Chevaleret, à la place de l'ancien Théâtre.
- Abracadabra était situé Avenue de Marigny.



Et que dire, de la dernière partie, est-ce que Tolbiac Juillet va s'en sortir ? Ce que je sais, c'est qu'il est vraiment déboussolé. Rien ne va. Et avec le mot de la fin, je crois qu'il va y avoir une suite. Lorsqu'on utilise la magie, on ne sait jamais, ce qui peut arriver, surtout lui un magicien. Alors imaginez-nous !
Pour un premier roman, c'est une réussite. L'auteur Cédric Blondelot parvint bien à garder la concentration du lecteur du début jusqu'à la fin. Comme on dit, ce livre recèle beaucoup de saveurs, d'odeurs, et de couleurs, chacun en fait son interprétation. C'est un jeune auteur, qui à mon avis, est prometteur. Il est très sympathique, facile d'approche aussi. Il est souvent sur Facebook. Il met aussi des mots pour ses fans et il annonce des concours.

Je vais le suivre décidément et je le recommande, sans hésiter. Je mets donc également au défi, Srafina, Dixie, Stelphique, Maks, Masa, AlbertHenri, Eric76 et les autres babelios… pourquoi pas ! Il n'est pas dispendieux et il est accessible lorsque tu lis sur une liseuse et le livre sort peu à peu en librairie… C'est toujours bien d'encourager un jeune auteur surtout pour son livre que je lui souhaite un très bon succès.

Isabelle

P.S Je vous conseille d'aller voir les excellentes critiques de Ange77, et Ydamelc ! Elles vont vous donner le goût.
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Ca faisait un moment que je voyaisTolbiac Juillet passer devant moi dans les réseaux sociaux. Il m'a beaucoup intriguée, mais comme je suis plus que très méfiante avec les réseaux sociaux je n'ai pas donné suite. Et grand mal m'a pris parce que j'ai des regrets, d'énormes regrets... ceux de ne pas avoir plongé les yeux plutôt dans ce roman.. après d'un autre côté d'autres que moi non pas été si frileux et grâce à eux c'est maintenant chose faite. D'autant que même une maison d'édition s'est penchée sur Tolbiac (et quelle heureuse découverte .. et avec une certaine fierté pour moi de voir qu'elle est domiciliée dans ma ville).

Ce roman est assez atypique mais c'est ce qui fait tout son charme. J'ai tout d'abord trouvé l'histoire tarabiscotée, mais les choses se sont facilement mises en place.
J'ai adoré les personnages qui sont en fait beaucoup plus complexes que ce que l'on croit... ainsi que le fond de l'intrigue.
Pour l'auteur, j'ai adoré son humour, son écriture qui a certains moment m'ont réellement fait pensé à San Antonio (pour mon plus grand plaisir).
je pense sincèrement que Cédric Blondelot a un très grand avenir en tant qu'écrivain parce que je n'ai qu'une hâte c'est d'avoir la suite des aventures de Tolbiac entre les mains... enfin j'espère qu'il y aura une suite parce que je suis restée avec plein de questions sans réponses... et quand un lecteur est titillé et que sa curiosité est poussée a son extreme et bien l'auteur n'a pas le choix.. il se doit de ne pas frustrer ses lecteurs, Hein Cédric ?

Je pense que je vais me répéter mais j'ai adoré....
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Je vais être franc.
Je me méfies beaucoup des oeuvres éditées à compte d'auteur.

Trop souvent, nous avons affaire à des récits autobiographiques mal ficelés, ou à de la poésie bancale.
Au fond, ce qui manque à la plupart de ces auteur(e)s ce n'est pas seulement un éditeur, mais, et bien, c'est du talent !
Cependant, de ce fatras qui s'avère d'ailleurs être aussi une arnaque à l'égo (ouah !, j'ai vidé mon codevi, mais j'ai mon nom sur un bouquin !), quelquefois émerge une pépite...

C'est bien le cas ici avec le roman de Cédric Blondelot.
Le début du roman est un peu déconcertant, il y est question d'une vache, de la fille d'un avocat véreux, de Kurt Cobain avant Nirvana, d'un couple de kiosquiers parisiens...

Mais où l'auteur, veut il nous emmener ?
Et puis, tout se met en place et prend sens comme par magie.
Magie, dont il est beaucoup question dans ce roman.
Cédric Blondelot, signe un récit hautement original et bien écrit.
Un roman inclassable, à découvrir....
L'auteur, est présent sur Babelio sous le pseudo de Tolbiac Juillet, nom du héros de son roman.
Contactez le et procurez vous un exemplaire dédicacé de son livre.

Quand il raflera les prix, vous pourrez dire d'un petit air entendu "Je le connaissais déjà, j'ai son premier roman dédicacé !"
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Quel bol d'air, quel vent de poésie, quel souffle d'insolence, quelle bourrasque de fantaisie, quel tourbillon d'imagination passent par cette fenêtre-là!

Je sortais d'un polar glauque et nul que j'avais traîné comme un boulet pendant de trop longs jours: le livre de Cédric Blondelot m'a délivrée : il m’a tendu la clé des menottes, m’a donné la lime pour scier la chaîne: plus de boulet!

J'ai eu des ailes, pendant…deux jours!

Dévoré, engouffré, consommé sans aucune modération mais avec quel plaisir!

Rien que la dédicace et le prologue m'avaient déjà mise en appétit ! La dédicace, pleine de tendresse, pour un père que l’on devine aimé et trop tôt disparu - et le prologue qui évoque les derniers pas, dans l’arène de ce triste mond,e de la vache Mirabelle, dont le cuir souple la destine à devenir un superbe Perfecto de motard …ou d’idole grunge.

Car le beau cuir de Mirabelle va devenir le blouson sacré de Kurt Cobain, dont la première partie du livre traque les avatars d’un continent à l’autre…jusqu’à atterrir sur les épaules d’un jeune garçon appelé Tobliac Juillet, comme la rue et comme le mois. Le héros du livre.

Nous sommes depuis longtemps embarqués, ballottés, amusés, entraînés dans le sillage du Perf’ de Kurt : on signe pour Tolbiac !

Tout le livre tient les promesses des premières pages: une aventure haletante, des personnages foutraques et attachants, une intrigue savante, mais toujours légère, enlevée, rapide et pleine de surprises, et un style très personnel, bourré d'images, de trouvailles, drôle et touchant à la fois!

Je ne vous raconte pas l'histoire, ce serait vous jouer un tour en vache!

Car, s’il n’y a qu’une vache, il y en a des tours, et des détours, et des retours, dans l'histoire de Tolbiac Juillet, fils adopté et magicien, qui, pour avoir tout à coup la curiosité de ses origines, est pris d'un vertige existentiel qui l'entraîne...au fond de la cuvette des toilettes où il grille un mégot méditatif, pour se retrouver dans un univers où il se sent bien étranger...

Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ? Pauvre Tolbiac peut-être pas Tolbiac, quant à Juillet, voire…

Le récit flirte avec la SF mais non, vous n’y êtes pas, faites donc un petit tour du côté de l’astrophysique, n’y aurait-il pas plutôt une explication scientifique à tout cela ? Un peu de physique quantique, ça vous dirait ? …Et si la physiologie du cerveau avait, elle aussi, son mot à dire ? Ou la psychanalyse ?

Un jeu de Scrabble déclenche un séisme, une piscine engloutit toutes certitudes, un rayon de soleil sur une inscription funéraire, un faisceau de phare sur les remparts de St Malo déclenchent des tempêtes inattendues..

On croise une rousse sauveuse et tueuse, la vache Mirabelle et son avatar , le Perf’ de Kurt, une jolie musicienne, deux colombes répondant au doux nom de Cocaïne et Prozac, un employeur masqué dénommé Cultor Souriceau, un météorologiste blagueur, une kiosquière qui fait de la résistance.. Tous attachants et mystérieux à souhait..

On lit avec passion, comme quand on était enfant et qu’on voulait savoir la fin, comprendre le mystère, surprendre le secret.

On lit avec délectation comme le grand – ou la grande – que l’on est devenu, parce que c’est un livre qui nous rend plus intelligents, plus légers, plus forts, face à tous les vertiges et les pièges que nous propose obligeamment l’existence.

On lit avec le sourire, avec le rire qui tout à coup éclate et fait du bien.

On lit avec le petit pincement au cœur parce que ça c’est tellement vrai, c’est tellement fichtrement bien dit, on aurait eu envie de l’écrire !

La Fenêtre de Dieu est-elle un cabaret d’illusionnistes, la trappe de sauvetage des enfants abandonnés, ou le grand appel d’air qui ouvre soudain à tous vents -Zéphyr compris- les chemins balisés et étroits de nos destinées ? qui ouvre grand les fenêtres des possibles généreusement offerts par la littérature à tous ceux qui rêvent que la vie sont une aventure pleine de frissons et de rencontres ? …


On lit et on se dit qu’il doit être bigrement sympathique, l’auteur, on sent ça derrière ses mots : une vraie empathie pour les gens, qui se débrouillent comme ils peuvent dans cette chienne de vie et à qui il ouvre sa fenêtre de Dieu, sans que Dieu y soit vraiment pour quelque chose, rien que pour qu’ils respirent un bon coup !

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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Je me revoyais à quinze ans, assis en tailleur, mon Perf' sur les épaules, épris d'absolu et d'une envie de tout casser, qui se concluait après un accord à l’amiable avec mon jean, par un trou docile et appliqué juste en dessous du genou. Empêtré dans les mêmes discours que mes condisciples boutonneux, j'aurais pu, à deux décennies près, servir le même potage. Cobain sacralisé, Cobain trop exposé. Cobain désormais mieux où il était, sans avoir connu la téléréalité, le 11 septembre, l'effondrement des banques et l'information spectacle. Cobain qui les comprenait mieux que personne. Pas de grandes tragédies, simplement vulnérable, allergique à l’air du temps. (...)
Ignorant qu'en réalité, cette jeunesse le consternait.
Elle ne descendait pas du singe, mais du mouton. On ne gueulait pas, on bêlait. On voulait fronder, au mieux on se laissait pousser la laine. Révolté de la bouclette, mais en réalité mort de trouille dès lors qu'on perdait le troupeau de vue.
En fin de compte, il en restait quoi ? On avait tous fini par vivre empaquetés. On achetait ce qu'on nous demandait d'acheter, on se fringuait et votait comme nos parents.
À présent, qu’on se démerde tout seul.
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Le professeur libéra ses doigts et caressa le minuscule goulet de verre.
- Et nous voici avec un passage ! Einstein a désigné ce tunnel : un trou de ver. Mais c'est là que la théorie et votre expérience s'opposent catégoriquement, reprit-il. Pour voyager d'un univers à l'autre, il est prouvé que la gravité serait telle que votre enveloppe corporelle n'en sortirait pas indemne. Elle serait littéralement broyée. À l'heure actuelle, il en existe plusieurs types : le trou de ver de Schwarzschild, de Lorentz.., mais ce sont des solutions mathématiques, non des objets réalistes. D'ailleurs, ni Einstein ni Rosen n'entrevoyaient la possibilité de maintenir ces connexions eu égard au caractère instable de fluctuations quantiques.
À ma façon de plisser le front, il comprit qu'il m'avait perdu en cours de route :
- Autrement dit, ce passage est théoriquement envisageable mais concrètement, le franchir est irréalisable avec les connaissances dont nous disposons aujourd'hui.
- Soyons honnête, professeur, vous ne me croyez toujours pas ?
- Je suis plus que perplexe, c'est vrai. Mais vous me compliquez la tâche. À vous entendre, je devine votre détresse et ne vous perçois pas comme un fabulateur. Sans compter qu'il subsiste toujours une bonne part de doute. Encore une fois, ce dont on dispose c'est d'une théorie modulo deux paramètres que l'on ne comprend pas et qui représente quatre-vingt-cinq pour cent de l'univers.
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Ensemble, on avait aimé, fait l'amour, pris des cuites, des gifles, appris la magie et porté le cercueil de Rustrelle. Parfois, on n'avait plus faim l'un de l'autre et il restait six mois dans la penderie. Jusqu'à ce que tout me paraisse fadasse. Sans lui sur le dos, je n'attirais que la compagnie des mous et des coeurs tièdes. Si je n'avais jamais souhaité le réparer, c'était pour ne rien oublier. Ses cicatrices étaient les mienne et qui sait, peut-être un peu aussi celles de Kurt Cobain. Adolescent, après l'explosion du groupe Nirvana, j'imaginais qu'il l'avait réellement porté. Ce qui finalement ne m'attira que des ennuis ; entre ceux qui tentaient de me dépouiller et les autres qui me présentaient comme le plus gros mytho de la terre... En décidant de lui faire peau neuve, contre mon gré, le Vieux avait senti que je devais tourner la page. Il avait eu du nez.
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Il y a trois ans, j'avais franchi la ligne jaune et dans la foulée, la rouge. Je m'étais rapprochée de vrais pickpockets, ceux de la rue pour retrouver la flamme et me comparer à eux.
C'était mon petit rituel, mon jardin secret. De retour à Paris, entre deux saisons au Club, je m'exonérais de tout. Loin de Saint-Malo et de la moralité qu'incarnait le Vieux Garibot, c'était violent, animal. Mes mauvaises fréquentations, je les retrouvais entre Gare du Nord et Montmare. je les cherchais parfois une journée entière. Ça ne faisait qu'aiguiser mon appétit. La plupart travaillaient en équipe, par escouade de trois. Chacun tenant son rôle : le bloqueur, le tieur et le receveur. Véritables stratèges, insaisissables notes, ces types avaient allumé chez moi un frisson nouveau.
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31 Octobre 1983, New York, Manhattan
La parade d'Halloween battait son plein. Sur les bords de fenêtres, des citrouilles vibrionnaient de mille bougies, tandis que la ville déversait ses monstres par centaines sur la sixième avenue. On aurait dit qu’un fleuve en crue dégueulait du Zombie. Mais ce soir, certaines créatures ne jouaient pas à faire peur. Elles préféraient s'aimer d'un amour pur et inconditionnel. Dracula et la Fée Carabosse étaient de celles-ci. Et lorsque au sud de Manhattan, sur un morceau de rive désaffecté de l’Hudson River, ils se donnèrent l'un à l'autre, il n'y eut à cet instant aucun échange de regard plus intense, ni de plus bel orgasme sur toute la côte Est du pays. Ivre de plaisir, la femme au nez crochu chavira sur le capot de la Mustang. L’homme aux canines acérées réajusta son col jabot. Il la dévisagea, à peine rassasié. Un silence goguenard lui brûla les lèvres. Carabosse le rembarra d'une montée de sourcils, même si au fond d'elle Erin eut envie de rire. (...)
Puis Allen mit le contact. Erin l'embrassa avant qu'il ne passe la première. Les six cylindres vrombirent comme un fauve bien nourri, la sellerie en cuir s'assouplit dans un crissement charnel et l'amour prit la première à droite, direction la lune, et ses cratères en forme de cicatrices, tellement bien assorties aux leurs.
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