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Critique de Fleitour


« Quentin Albert n'aurait pas admis de se faire l'esclave d'un caprice de femme.Quentin était un homme, un homme debout, saoul debout. »
« Sans raison apparente il avait déclaré, un soir « je m'arrête ».
Depuis Mr Quentin suçait des bonbons. 

Heureusement les vraies boissons étaient enfermées dans une chambre forte dont Suzanne sa femme possédait la combinaison !

L'arrivée de Gabriel Fouquet allait bouleverser sa vie.
Entre Gabriel et Quentin une amitié improbable s'installe, entre ce Jeune dandy de 35ans et l'ancien fusiller marin d'Indochine, qui devient l'ami, le frère, le papa...

Le déclic, la révélation, la voix outre tombe de Gabriel Fouquet ,Quentin Albert l'entend à travers les délires de son client Gabriel l'Ange imbibé d'ivresse et d'alcool qui lui distille les mots les plus suaves, les senteurs les plus fines, dans cette arène imaginaire, encore porté par les vapeurs de Jerez, tintées de miel aux épices de houblons, Gabriel pénètre dans le Chicuelo II, lui le toréador, va terrasser le taureau, « Yo so unico » .

« - le seul obstacle entre nous, disait-elle, c'est la boisson.
- Je boirai l'obstacle. »
Leur amitié est scellée, elle ne fera que s' amplifier au gré des sakés, calvas, bières, Lilets liqueurs, poursuivant une symphonie faite de rondes et de croches jusqu'aux plus purs sanglots.
« Car vous souffrez, je l'ai bien compris.De quoi ? de la soif... »
 « Ne me dites pas le contraire : l'alcool c'est le salut dans la fuite, la liberté, l'état de grâce...et pour finir une belle saloperie. » . 
« Et nous sommes là tous les deux, N'est ce pas merveilleux , mon vieux « papa » ! Arrosons cela ».

Leur amitié est tout autant nourrit de leurs fantômes, que de leur bordées éthyliques.
Fantôme de l'Espagne pour Gabriel où Claire est partie, l'Indochine où Quentin aura tout brassé, même ses blessures.
C'est aussi la Guerre et la recherche de son père pour Albert et C'est Marie sa fille pour Fouquet.
Pas à pas, de swing en virées, nos deux artistes vont nous attendrir de leur humanité.
Marie vit dans cette pension à deux pas mais il lui faudra du temps pour oser, « .Je venais voir ma fille, un point c'est tout. Je n'avais rien que de très simple à lui dire, et beaucoup de choses très compliquées à lui cacher ». Quentin rumine un passé qui le ronge, l 'amitié va peu à peu le voir sourire.

La fête se sera pour la fin, en apothéose, on est pas bourré on est ivre, on est ardent dans la démesure, car " Il ne faut pas cracher sur les cadeaux de la création, Dieu déteste cela."
"La boisson introduit une dimension supplémentaire dans l'existence, surtout s'il s'agit d'un pauvre bougre d'aubergiste comme moi, une sorte d'embellie, dont tu ne dois pas te sentir exclue d'ailleurs, et qui n'est sans doute qu'une illusion, mais une illusion dirigée..".

la commémoration de la Toussaint commence et tous les visiteurs étrangers sont là pour prier les morts, ceux du débarquement en Normandie, Gabriel et Quentin sur la plage, déclenchent alors dans la plus pure Ivresse le plus beau feu jamais vu dans le ciel de Tigreville.

Antoine Blondin est un sacré singe en hiver.
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