Louis XV

François Bluche signe ici un ouvrage intéressant sur un roi qu'on place trop souvent au second plan, sous l'ombre de son illustre aïeul Louis XIV. Loin des images d'épinal autour de ce roi trop souvent caricaturé, Bluche s'emploie à restituer un portait objectif de Louis XV.
Le premier aspect intéressant de ce livre est qu'il est assez facile à lire, de par le choix par l'auteur de présenter les événements de manière chronologique tout en les rassemblant dans des chapitres thématiques. le style est simple ce qui rend la lecture aisée.
De plus, l'attrait principal de ce livre est la volonté de l'auteur d'aborder les événements du règne de louis XV en les liant à la personnalité du roi rendue ici dans sa complexité et nous dévoilant le portait d'un monarque qui ne voulait pas gouverner et était manifestement écrasé par le poids que constituait le fait de succéder au Roi soleil et déléguait les affaires du royaume pour pouvoir se consacrer à sa vie privée mais qui paradoxalement a toujours eu la volonté de conserver intacte la grandeur de la France et a voulu à des moments rares mais notables gouverner son pays. A ce portait psychologique du Bien aimé l'auteur ajoute une restitution synthétique mais efficace de règne de luis XV et une présentation claire des grands enjeux de l'époque.
A ces atouts il faut ajouter une solide annexe avec une bibliographie concernant Louis XV assez exhaustive.

Bluche dresse ici un portait tout en nuances d'un roi qui par sa personnalité marqua durablement son époque et dont les réalisations (positives comme négatives) sont trop souvent minorées.

Attention ce livre est réservé aux lecteurs qui ont déjà beaucoup de recul, beaucoup de connaissances sur cette époque. Les autres risquent d'être vite découragés et (ou) agacés. L'historien ne fait pas le plus petit effort de pédagogie – souvent que d'afféteries, d'allusions absconses dans la façon d'aborder et présenter un aspect de cette monarchie. On y est plongé in media res, au lecteur de connaître le contexte historique, celui-ci ne sera rappelé que par la bande, comme en passant. Au lecteur de le reconstituer tant bien que mal cahin-caha. Je ne sais pas ce que c'est qu'un portrait objectif ni si cela existe : mais notre historien ne se fait pas faute – et c'est tant mieux – de donner son point de vue approbateur, critique ou ironique par rapport à l'historiographie avec laquelle il n'hésite pas à prendre ses distances. le lecteur averti se fera le sien. Les autres prendront acte d'un débat qui les dépasse largement… en essayant de recoller tous ces morceaux d'histoire éclatés en courts chapitres dont la discontinuité peut dérouter, ou en se faisant fort de relire un chapitre antérieur dont le fil de la narration avait été brutalement interrompu. Pour éviter les énumérations fastidieuses ou ces trop nombreuses ellipses, autant d'écueils à la compréhension de l'exposé d'un règne de soixante et un ans, qui sait, peut-être eût-il fallu ajouter deux-cents pages à celles – par trop ramassées – qui constituent l'ouvrage.

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