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EAN : 9782842612337
543 pages
Le Serpent à plumes (21/03/2001)
3.82/5   14 notes
Résumé :
Icône essentielle du rock, Lewis Alan Reed, alias Lou Reed, incarne très tôt un concentré des pires cauchemars de l'Amérique des années 50 et 60.
Fondateur, avec John Cale, du Velvet Underground, que rejoindra Nico, compagnon de route de David Bowie, Lou Reed peut être considéré comme l'inspirateur du mouvement punk et d'une grande partie de la musique actuelle. Rassemblant historique et anecdotes, entretiens, citations de Reed et de ses proches, analyse déta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Sex , drugs and rock n'roll" , la vie de Lou Reed ?
Avec ce livre, Bruno Blum propose une analyse compléte de son oeuvre, chronologiquement, patiemment, plus que des scoops sur sa vie privée, ou de la complaisance sur toutes les turpitudes de ce chanteur. On sent un immense respect, et une volonté de ne pas trahir. Une volonté de ne pas extrapoler, broder sur des événements ou des discussions auxquelles , il n'a pas assisté. La vérité, rien que la vérité.

J'avais un petit peu d'avance sur cette biographie, en ayant beaucoup lu sur Andy Warhol, la Factory, Bowie etc.. mais bien sûr j'ai appris pleins de choses, et ne vois plus cet artiste de la même façon...

Il m'a été difficile de dépasser les premières pages, cette impression de gâchis, et de violence, lorsque j'ai appris, que conformément à ce qui était "de mise" à l'époque (fin des années 50), les parents du jeune Lou Reed , inquiets de son orientation sexuelle, inquiets de son excentricité, avaient donné leur accord pour une vingtaine d'électrochocs...

J'ai été surprise de voir que presque à peine débarqué à New York, le jeune Lou Reed rencontre tout de suite les "bonnes" personnes, celles qui font avancer une carrière, dont Andy Warhol, qui le prendra sous son aile... La reconnaissance de ses pairs, des connaisseurs, sera immédiate, mais la popularité tardera à venir...
Bien qu'ayant fondé avec John Cale, le Velvet Underground, malgré toutes ces fées qui se sont penchées sur leur berceau, Lou Reed, et ses copains, ont mis des années avant d'être à l'aise financiérement ... La faute à la drogue, sûrement, qui devait leur embrouiller l'esprit, la faute au fait qu'ils n'avaient pas le sens des affaires. Longtemps , ils ont ramé. Et ça, l'auteur explique très bien.
A la vingtaine, Lou Reed avait déjà écrit parmi les plus beaux titres du patrimoine du rock, mais il n'en vivait pas (bien.)
C 'est la rencontre avec Bowie, de cinq ans son cadet, (qui l'admire beaucoup), qui va doper sa carrière : premièrement, en l'invitant à monter sur scéne, avec lui, en le présentant à son public, à Londres, et deuxièmement, en produisant son futur album, et en lui donnant des conseils. " David Bowie fera de lui une grande célébrité, il le promet." le succés sera là, grâce à l'album Transformer, Lou Reed ne galérera plus jamais financiérement.
On demandera toujours à Lou Reed de se pencher sur son passé, sur le Velvet, et de rechanter ses "vieilles" chansons que les nouveaux spectateurs ne connaissent pas (encore ).
Ce que je ne savais pas , c'est que pendant tout ce temps, de temps en temps, le Velvet a continué à faire des tournées sans Reed, sans Cale, sans Nico,... de quoi brouiller les cartes pour le public qui ne sait plus, quand est sorti quoi, pour la première fois...
" La multiplicité des versions différentes rend sa discographie complexe et trompeuse."
La séparation des membres du Velvet, Nico qui fait une carrière solo, autant de versions différentes des mêmes titres, et l'on ne compte pas les " nombreux disques pirates, publiés illégalement font partie de la légende de Lou Reed et du Velvet Underground". Les chansons crées par Lou Reed seront reprises par les plus grands, de Bowie, en passant par Nirvana, comme un adoubement , une intronisation pour les jeunes Padawans qui souhaiteraient rentrer dans ce milieu.....

Alors oui, il y a eu de la drogue, beaucoup..., ce qui aurait pu le tuer...Oui, il y a eu des mauvaises fréquentations qui auraient aussi pu le tuer (on est dans les années sida, le monde de la nuit, sa bisexualité, les travestis, tout ça, tout ça....), Lou Reed a aussi été marié trois fois,( sa dernière épouse étant Laurie Anderson ). Mais il y a eu aussi du rock, des morceaux sublimes, devenus iconiques.

Ce que je retiendrai aussi, c'est le superbe et émouvant hommage à Drella, après sa mort, dans une ultime réconciliation et collaboration avec John Cale, et un concert historique des Velvet , à la fondation Cartier pour une expo sur Warhol.
Et puis , en 2008, son "parrainage" à Anthony & the Johnsons, que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps, avec le sublime Fistul of love...

On peut dire que Lou Reed (1942- 2013) a bien résisté , lui qui a expérimenté toutes sortes de drogues, a réussi à briller 71 ans. Bowie l'a suivi trois ans après, mais c'est une autre histoire...
Une biographie très compléte, respectueuse et très factuelle...
En vous souhaitant , à tous, a Perfect day...
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J'ai découvert Lou grâce à ce livre : c'est devenu ma Bible. le meilleur bouquin de tous les temps
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[ Ses parents ] l'emmènent à une consultation psychiatrique, réclamant un traitement pour le guérir de ses tendances homosexuelles et de son excentricité.

En 1959, la lobotomie était encore pratiquée, et il était courant d'infliger le traitement inhumain que reçoit Jack Nickolson dans Vol au dessus d'un nid de coucou : les électrochocs au cerveau. De nombreuses personnalités, dont (...) Jackie Kennedy, ont subi cette "thérapie" infernale. A la fin de l'année scolaire, pensant agir pour le bien de leur fils, les parents de Lewis obtempérent de bonne foi aux suggestions de leur médecin. Ils l'emmènent trois fois par semaine au sinistre et immense hôpital psychiatrique de Creedmore, à Queens Village , sur Long Island.
La première fois, l'adolescent est terrifié. Il ne sait pourtant pas encore ce qui l'attend. Sous camisole de force, attaché, assommé aux sédatifs, il encaisse les chocs d'un fort voltage d'électricité qui traversent son cerveau et laissent derrière eux leur cortège de lésions irréversibles, notamment sur la mémoire. Lou mord dans un appareil de caoutchouc pour ne pas avaler sa langue, tandis que chaque choc éelctrique l'assomme d'un nouveau flash de lumière. Après la séance, agité de spasmes violents, il reste pendant plusieurs heures sur un brancard. Incapable de se défendre. Lewis retournera vingt-quatre fois encaisser des centaines de volts pendant l'été 59.
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Il y a une autre manière de mesurer le succés, qui s'appelle l'influence, et à cette lumière blanche-là, le Velvet Underground est inégalé. Sans les Velvets, il n'y aurait probablement jamais eu de punk. Pas de Roxy Music, Blondie, Talking Heads, Simple Minds, pas de Psychedelic Furs, Orange Juice, Iggy Pop, Modern Lovers, Cars, New York Dolls, Lloyd Cole and the Commotions....au moins pas tels que nous les connaissons et tels que nous les aimons. Le style de David Bowie a certainement été profondément influencé par les Velvets.

( Johnny Black)
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Le 24 Août 1970, Lou emménage chez ses parents (..). La descente de speed est plutôt dure. Il est seul dans la vie, sans musiciens, sans projets, excepté celui de retrouver ses esprits. Il lui faut feindre de supporter ce retour aux racines et faire face à la personnalité envahissante de sa mère, qui décide de tout. Difficile d'être soi-même aux côtés de papa et maman quand la veille encore on était le chanteur du Velvet Underground.
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[ Lou Reed ] ne paye pas Doug Yule [ guitariste] pour autant, mais le jeune ingénu est trop content de vivre son rêve pour protester :

je ne gagnais pas d'argent, mais je n'étais pas là pour ça, je le faisais parce que je m'y sentais obligé, c'était un choix artistique et un choix de vie. C'est difficile de ne pas être attiré par ce style de vie. Il y a toujours quelqu'un qui s'occupe de vous. C'est comme être un enfant, vous êtes complétement libre car vous n'avez pas à vous soucier du monde réel.
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Quand j'habitais dans mon loft , il n'y avait que moi, un lit et notre matériel...(...). On débarquait à cinq heures du matin et on jouait Sister Ray à fond. J'étais le seul locataire de l'immeuble, à l'exception d'un junkie armé qui habitait au-dessus. Dés qu'on commençait à jouer, il sautait en l'air sur le sol. Quand le plafond commençait à trembler tu savais que ça devenait sérieux. Il descendait et cognait sur la porte. C'est ça : répétition annulée pour cause de flingue.
- Lou Reed
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Vidéo de Bruno Blum
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Enregistrées avant la révolution, au coeur de l'âge d'or de la musique cubaine, les «descargas» originelles déchaînent la puissance spirituelle de la transe répétitive. Elles mélangent improvisations inspirées et choeurs habités, propulsés par des rythmes locaux aux percussions démentes. Cachao et ses amis ont réuni la crème des musiciens de l'île pour graver quelques-uns des sommets de la musique cubaine : les inaltérables classiques fondateurs des « Cuban Jam Sessions » dont Bruno Blum raconte la légende dans un livret de 28 pages. Indispensable à tout amateur de jazz éclairé. Avec Oreste López, Peruchín, Emilio Peñalver, Tata Güines, Chuchu, Tojo, Guillermo Barreto, Chombo Silva, Óscar Valdés, Mosquifin, El Negro Vivar… Patrick FRÉMEAUX
Enregistrement: El Manisero [The Peanut Vendor], Cachao y su Orquesta Cubana
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