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EAN : 9782070419258
114 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.68/5   171 notes
Résumé :
« Je m'appelle Manège, j'ai neuf mois et je pense quelque chose que je ne sais pas encore dire. Entrez dans ma tête. Mon cerveau est plié en huit comme une nappe de coton. En huit ou en seize. Dépliez la nappe, voilà ma pensée de neuf mois : d'une part, les coccinelles n'ont pas bon goût. D'autre part, les ronces brûlent. Enfin, les mères volent. Bref, rien que d'ordinaire. Il n'y a que du naturel dans ce monde. Ou si vous voulez, c'est pareil : il n'y a que des mir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Bobin nous livre ici un petit conte tout joli, un peu fou, tout en apesanteur dans les lignes de l'amour et de la liberté.

C'est l'histoire d'une jeune femme, Ariane qui tombe enceinte dés qu'elle est amoureuse. Un baiser lui donne le ventre rond. L'amour la rend légère comme une plume. de ses amours éphémères naîtront trois enfants au prénom digne d'un Louis de Funès, je nomme donc Manège, Tambour et Crevette. Des prénoms un peu fous qui rendront hommage à travers ces enfants à la joie de vivre, aux instants présents, à la faculté d'aimer toujours quoi qu'il arrive.

Christian Bobin et ce, je l'ignorais fait également dans les romans, il est ici au-delà du conteur, il devient tisseur d'histoire où s'imbriquent ses jolis mots, ses pensées câlines. Lire Bobin, ça reste pour moi l'assurance de me reposer la tête, d'entendre des papillons dans mon coeur se taquiner la meilleure place au chaud.

C'est bon d'avoir un livre qui vous serre dans ses bras, dans ses lignes. C'est précieux. C'est Bobin.
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Cela faisait longtemps que je voulais lire un roman de Christian Bobin. J'avais lu pas mal de belles et bonnes critiques sur ses livres et me faisait un plaisir d'en lire un. Malheureusement pour celui-ci cela n'a pas fonctionné. L'écriture est agréable, bienveillante, poétique, insouciante et un peu absurde ce qui n'est pas pour me déplaire mais je m'y suis ennuyée. Je veux bien réessayer d'en lire un ...si vous avez des suggestions ?
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Petit roman vite lu, lumineux, joyeux mais un brin déstabilisant.
Mon esprit cartésien n'a pas l'habitude de lâcher prise et de se laisser emporter par les contes, par leur flot de pensées magiques, d'événements irréels, de personnages si humains et pourtant si angéliques, d'instants d'émerveillement hors du commun.
Tout le monde est occupé est une pépite soyeuse, joyeuse, délicieuse où chacun peut puiser un peu de bonheur, d'instantané de grâce, de lumière bienfaisante.
On s'attache à Ariane, à ses Arlequins et ses enfants Manège, Tambour et Crevette. On aime leur faculté de saisir le Beau, le Vrai, le Pur. On rêve de voir le monde avec leurs yeux, leurs mains, leur coeur.
Et on se dit qu'il ne faudrait pas grand chose pour leur ressembler.

Je referme ce livre émue de tant de simplicité et de sérénité. J'ai l'impression de sortir d'un rêve éveillé, avec l'envie de changer le monde.

L'effet Bobin continue d'avoir une emprise bienfaisante sur moi. Je ne peux que vous conseiller d'embarquer à votre tour dans cette nacelle confortable, sous cette montgolfière protectrice, pour voir la terre, pour voir la vie avec le regard des anges.
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Je croyais avoir déjà lu ce titre de Christian Bobin, que l'on m'a offert à Noël. La faute sûrement à Babelio où je l'avais mis en pense bête. Mais face à un rayon de librairie, on a tôt fait de ne pas faire attention à cette mention, à lire le résumé et à se dire "ah oui ça me dit quelque chose!".
Bon, mais en lisant la première et la dernière page, cela ne me disait rien. Alors j'ai relu. Lu en fait, car je n'avais pas parcouru cette histoire.
On y retrouve un Bobin un peu moins poétique qu'à la fin (car malheureusement, maintenant on peut parler du Bobin de la fin), un peu plus romanesque, avec une histoire structuré, des personnages et des dialogues.
Quand je dis moins poétique, c'est dans la forme, car dans le fond, déjà il y a tout, il y a les prénoms fantasques, les personnages lunaires, les réflexions, la religion, les sentiments, l'épure, les animaux merveilleux, les paysages : la poésie à l'état brut en fait.

C'est donc avec une grande joie que j'ai lu en deux soirées ce petit livre tout beau, qui parle d'enfants conçut en un baiser, de rêveurs qui s'envolent, de famille, d'amis, de chat et d'oiseau. Ainsi que de Rembrandt et de Marie, mère de Dieu.
Une petite merveille.
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Si vous êtes comme ça, que vous avez une fâcheuse tendance à trop vous informer sur les horreurs de ce monde et à pester sur tous ceux qui marchent sur la tête, alors de temps en temps un petit Bobin et le soleil brille, brille ! Bobin c'est mon bol d'air, ma barbe à papa à moi !
Pour un peu je me prendrais pour Edith Piaf :
« Mon manège à moi c'est toi
Je suis toujours à la fête »
Quand tu me dis tous ces mots là…

Bon mamie, faut redescendre maintenant, tu ne t'appelles pas Ariane !

Donc, voulais-je dire, « Tout le monde est occupé », le titre annonce d'emblée le contexte de ce joli conte : le sérieux et l'ennui du quotidien de nos vie « Les bonnes manières sont des manières tristes » « Vivre est si bref ». « Donne-moi ce que tu es, laisse tomber ce que t'ont appris tes maîtres, oublie ce qu'il est convenable de faire »…. « La terre est devenue infréquentable, dit-il encore, il est temps de réinventer d'autres façons d'y être, des maisons qui ressemblent à des barques ou des berceaux. »

« Tout le monde est occupé, et par une seule chose à la fois »….à commencer à esquiver le plaisir de vivre peut-être ? et pourtant « le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles » ... Comme « le fou rire des feuilles dans la brise du soir »….

Pour ma part, un très joli conte, plein de fantaisies, sur la quête du bonheur, qui réjouira les adeptes de l'auteur.

Allez, pour une fois, libérez la folle du logis….

« Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais leur enlever des yeux la jolie fièvre d'amour. Qu'ils soient bénis. C'est grâce à eux que la terre est ronde et que l'aube à chaque fois se lève, se lève, se lève. »
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Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
VAN GOGH : Je n'ai pas lu ce livre mais je suis d'accord avec cette phrase : « Tout le monde est occupé. »
REMBRANDT : Et on peut savoir à quoi tu es occupé présentement ?
VAN GOGH : Je prends la lumière et je la transforme en chanson.
REMBRANDT : Je vois. C'est une occupation plein temps. Je suppose que tu n'as pas une minute à toi.
VAN GOGH : Je ne fais pas que chanter. J'écoute aussi la conversation du tilleul avec le vent. Le fou rire des feuilles dans la petite brise du soir est un bon remède contre la mélancolie.
REMBRANDT : J'ai mieux à faire que d'écouter le bavardage d'un tilleul perclus de rhumatismes. (...) En tout cas, moi, je me cultive. Je ne perds pas mon temps à me balancer sur un trapèze, en chantant des airs de quatre sous.
VAN GOGH : Oh mais je lis aussi, et peut-être plus que toi. Je trouve mes lectures dans la lumière du ciel. C'est le livre le plus profond qui soit — et ce n'est même pas moi qui en tourne les pages.
REMBRANDT : Tu regardes, tu écoutes et tu chantes. Et c'est tout ?
VAN GOGH : Oui, c'est tout. Et toi tu cherches dans les livres ce qui ne s'y trouve pas. Tu vois bien : tout le monde est occupé.
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Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais
leur enlever des yeux la jolie fièvre d'amour.
Qu'ils soient bénis.
C'est grâce à eux que la terre est ronde et que l'aube
à chaque fois se lève, se lève, se lève.
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Ariane n’était pas douée pour la tristesse. Elle aimait et elle voulait. Le reste n'importait pas. Vivre est si bref. Donne-moi ce que j’aime. Je n'aime que la vérité.
Mais parfois l’amour est si fort qu'il n’y a rien à faire : on peut très bien aller, en toute conscience, vers son malheur.
Tout le monde, partout, tout le temps, est occupé, et par une seule chose à la fois.
Il n'y a que du naturel dans ce monde. Ou si vous voulez, c'est pareil: il n'y a que des miracles dans ce monde.
Ariane est amoureuse d’un plombier. Non. Cette phrase est idiote : personne n'est un plombier, même pas un plombier. Personne n'est ce qu'il fait pour gagner sa vie.
Il y a des fous tellement fous que rien ne pourra jamais leur enlever des yeux la jolie fièvre d'amour. C’est grâce à eux que la terre est ronde et que l’aube à chaque fois se lève, se lève, se lève.
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Ariane a trois employeurs. Ils ont tous un plomb dans l'âme, une lourdeur dans le regard. Monsieur Gomez, c'est la tristesse. Madame Carl, c'est l'orgueil. Monsieur Lucien, c'est la jalousie. Quand ils entendent parler Ariane, ils oublient d'être triste, orgueilleux, jaloux. Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même - aussi naturellement que peut le faire la vue d'un cerisier en fleur ou d'un chaton jouant à attraper sa queue.
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Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même–aussi naturellement que peut le faire la vue d’un cerisier en fleurs ou d’un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c’est leur présence.
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Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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