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EAN : SIE165080_119
Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1970. (30/11/-1)
4.12/5   13 notes
Résumé :
« Il faut en finir avec les Indiens », tel a été le mot d'ordre que les siècles se sont transmis tout au long de l'histoire du Brésil. Depuis les chasses aux esclaves de la Renaissance jusqu'aux bombardements en piqué d'aujourd'hui, en passant par l'alcool meurtrier, le poison, les microbes - toutes les formes imaginables de la destruction. Pourquoi cette cruauté inlassable? Pourquoi ce génocide qui a réduit des tribus de plusieurs dizaines de milliers d'hommes à qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je garde le souvenir marquant de ma lecture du Massacre des indiens à la fin des années 1970.
Ce livre reste encore d'une désespérante actualité. C'est un cri qui n'est pas prêt de s'éteindre. le cri de ces peuples, qui, du nord au sud de continent américain n'en finissent pas de subir l'agression du colonisateur-prédateur.
La situation amazonienne, avec une déforestation exacerbée, accélère une sinistre oeuvre de mort.
Lorsque les amérindiens auront disparus, c'est la nature qui disparaîtra de même.
Un bouquin à lire et à relire (ce que je ne manquerai pas de faire, parole d'Horusfonck).
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Si j'écris ce soir à propos de ce livre c'est pour témoigner de l'importance qu'il a eu dans ma scolarité en 1977. Mme Pantel, mon professeur de français l'a proposé comme support pédagogique à ses élèves de 4ème de mon collège Jacques Monod des Pennes Mirabeau.C'était ambitieux. Il s'agissait de le lire et d'en faire un exposé, le tout sur un trimestre. Je l'ai choisi et sa lecture fut une révélation. J'ai découvert le peuple des indiens d'Amazonie et sa culture. Mais surtout, j'ai été confrontée à la réalité du massacre : ce n'était plus un mot mais un ensemble d'actes violents motivés à la fois, par la cupidité, l'ambition économique et à la fois, par le mépris d'une culture dominante envers une culture primitive au sens le plus noble du terme. Pour la première fois j'ai été passionnée par une cause et j'ai voulu rendre compte de cette injustice, de ce scandale, d'abord auprès de mes parents et ensuite auprès des élèves de ma classe lors de mon exposé. Cette lecture m'a faite sortir du monde de l'enfance et m'a faite mûrir. Il y a vraiment eu un avant et un après la rencontre avec ce témoignage de 500 pages, fort et percutant écrit par le grand reporter engagé qu'était Lucien Bodard. Un livre malheureusement toujours d'actualité (à quelque détails près) 43 ans plus tard, que je vous invite à découvrir.
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Sorte de long article journalistique dans le style vigoureux de l'écrivain grand reporter qui a passé six semaines au Brésil en 1968.

Il décrit la lente mais inexorable progression des Européens dans l'Amazonie depuis le XIXe siècle et du cantonnement poussé toujours plus loin des indigènes aux moeurs néolithiques, avec comme fil rouge, les discussions avec les frères Villas-Bôas créateurs du parc Indigène du Xingu en 1961 dans le Mato Grosso, sud de l'Amazonie.

Bodard décrit le piège fatal. Les Indiens sont d'abord approchés, intéressés par les cadeaux, les couteaux et les haches en fer, et aussi le sel dont ils sont curieusement très friands,
puis viennent les maladies – la variole, le rhume –, puis l'alcool, les sucreries empoisonnées,
puis la traîtrise des métis (caboclos) qui se rangent le plus souvent du côté de leur père blanc…

La fièvre du caoutchouc (1879-1912) est l'occasion de réduire encore davantage les indigènes aux confins de l'Amazonas et du Rondônia, et voit l'apogée de Manaus, la ville de tous les excès.

On découvre au passage les terribles Acurinis, ces Indiens blancs, roux aux yeux bleus, des forêts du Xingu, sortes de Spartiates tout entiers occupés à la guerre, descendants probables des bandeirantes portugais ; et le calvaire des métis seringueiros (collecteur du latex) asservis dans l'enfer vert du Nordeste.

Belles descriptions aussi de Manaus, Brasilia et Rio.
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Presque 500 pages noircies de la triste réalité des indiens d'Amazonie depuis le milieu du XIX ème siècle. Une réalité qui ne mène qu'à un constat, le massacre. Un massacre fait de tout ce que peut constituer une réalité, qu'elle soit bonne ou mauvaise, qu'elle soit juste ou injuste, qu'elle soit précise ou globale, peut importe, absolument tout ce qui est réalité est source de mort pour ces peuples. Il n'y a pas une once d'espoir si on se place du côté des indiens car même faire ou ne rien faire les tue. Pour qu'ils vivent il faudrait que nous n'existions pas, même à l'autre bout de la planète...
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Édité une première fois en 1969, le Massacre des Indiens fait malheureusement honneur à son titre choc.

À la fin des années 60, Lucien Bodard, journaliste baroudeur, grand spécialiste des pays d'Asie, grâce à une autorisation spéciale, part à la rencontre des frères Vilas Boas en plein coeur du Brésil.

Dans un style engagé, les phrases aussi courtes que sèches, s'enchaînent pour venir nous heurter la morale, la perception de notre petit monde privilégié, avec pour résultat une incompréhension assourdissante, une mauvaise blague qu'on se force à ne pas croire possible, réalisable. La même sensation que celle de se couvrir les yeux quand tu regardes un film d'horreur. Se protéger, en vain.

Malaise(s).

Une horreur absolue. (un bon gros test de sensibilité si tu veux tout savoir).

C'est tellement horrible que j'ai presque la maladresse de la qualifier de pornographie.

Bodard découpe son oeuvre en six chapitres, en prenant malgré tout le temps de nous donner un petit cours d'Histoire : 400 ans de génocides, 400 ans de métissage dû à des viols, 400 ans de terres imbibées de sang pour la ruée vers l'Or, pour l'Évangélisation, pour l'industrialisation, pour le capitalisme du caoutchouc, pour le tourisme.

Agrémentés de témoignages fiables, de mensonges pour étoffer les légendes, on en vient à tout croire sans en avoir envie. On croise des célébrités macabres (mention spéciale au gentleman Fawcett et fils).

On en sort écoeuré, affaibli, on lit sans l'once d'un espoir, en se demandant ce qu'on ressent à être témoin des derniers vestiges d'une humanité qu'on parque, qu'on asservi, pour que dalle en plus.

On en vient donc à penser justice qu'il y ait un retour de bâton, qu'on en vienne à réduire les têtes des colons blancs, des flèches qui perforent les brésiliens venus dépouiller, des hordes d'hommes de mains décimés par la faune, la flore et la maladie, pour contrebalancer le coup.

L'Enfer quoi. À lire, férocement et forcément. Ça prend pas une ride, même 50 piges plus tard.

Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Vidéo de Lucien Bodard
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
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