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EAN : 9782081260917
174 pages
Flammarion (11/05/2011)
3.44/5   24 notes
Résumé :
Des personnages attachants et magnifiques se retrouvent au comptoir du Bout du Monde, le bar de la 300ème Rue où se croisent ceux qui voudraient que la vie les fasse encore rêver et leur donne envie de l'aimer. Il y a là John, marié deux fois et deux fois abandonné. Ce n'est pas son vrai prénom mais certains soirs il préfère s'appeler John pour voir si ça fait revenir l'amour. Il y rencontre Solange qui vit sans sexe et sans petit ami. Sauf lorsqu'elle devient Betty... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
300ème rue. Au bout du monde. Chez Paulo. Se retrouvent dans ce bar des utopistes, des hommes et des femmes qui croient en un bonheur possible dans les nouveaux territoires. Car ici, il n'y a pas d'injustice, pas de différence. Contrairement aux anciens territoires corrompus où l'argent, la réussite et l'ambition étaient rois. Dans ce bar, Thierry, devenu John, dans l'espoir d'amours et de bonheur possibles, retrouve son ami, Paulo. Des années qu'ils se connaissent. Depuis ces temps troubles. Dans un coin, Solange/Betty, la soeur de Paulo, vend des cigarettes. John aime en secret la belle Solange.
Au bout du monde, personne ne rêve à une vie meilleure, les jours s'écoulent paisiblement entre la bière, l'herbe et la chaleur...

Richard Bohringer nous offre un roman engagé dans lequel il regrette la société telle qu'elle est devenue. Une société dévastée. Il évoque les hommes, leurs rêves et leurs espoirs, l'amitié, l'amour. Et se livre avec émotion et pudeur sur son parcours, notamment en la personne de John, sa carrière d'acteur et d'écrivain, son alcoolémie. Une galerie de personnages hauts en couleurs et attachants se croisent, s'évitent, s'aiment ou se désirent Au bout du monde. L'insaisissable Solange/Betty, le fidèle et l'extravagant Paulo, Papy tout fou et son vélo, Emir, le peintre à l'oeil crevé qui repeignait la vie à la demande, Pierrot, Marceau ou encore les hommes au torse nu. Ça boit, ça chante, ça rêve, ça refait le monde, ça tente d'oublier sa vie et de la rejouer sur fond de jazz. Révoltés contre la société. Désireux d'un bonheur possible dans les nouveaux territoires. Un roman intime et puissant. Une plume envoûtante et brute. de courtes phrases qui s'entrechoquent et qui frappent. Des mots à fleur de peau, à la fois mélancoliques, poétiques et percutants.
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J'aime l'écriture de Richard Bohringer et il me promène à chaque fois dans les méandres de ses pensées.

Pensées bien souvent sombres ici qui nous parle de son dégoût du monde voué au culte de l'argent.

On découvre des personnages attachants, au comptoir d' "Au bout du monde", avec leurs failles, leurs ivresses, celles dues à l'alcool, mais aussi à la vie elle-même.

Ils nous parlent d'un monde tel qu'ils le souhaiterait, et de la vie qui, ils le voudraient tant, leur accorde encore la possibilité de les faire rêver.

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Une voix rocailleuse issue des tripes qui "éructe"dérives et désespérances sur le zinc du bistrot Au bout du monde, une voix qui raconte, Cuba, le Mexique et les mots écrits sans but, à travers Paulo le patron -écrivain extravagant et tendre"dont le sac à dos est inscrit dans la chair", une voix qui traque Thierry dans les nouveaux territoires, ceux où Thierry s'appelle John,le "lunaire", loin des pouvoirs et des Rollex, loin des femmes qui l'ont plaqué,loin de ses rôles d'acteur, un John qui se saoule cherchant "nuit et jour l'inspiration", une voix qui détaille la Betty de la Solange soeur de Paulo, double elle aussi, qui vend les cigarettes faute de pouvoir voler.
Une voix qui crépite et claque à travers les manques,les blessures et les non dits de ceux qui ont "touché le fond" et vivent en toute fraternité leur mal être.
Une voix qui saigne, s'inscrit, écrit, poétise, s'envole pour dépasser la peur de parler vrai et de dévorer l'autre.
Une voix qui espère émerger du fracas en puisant ses forces dans la nature.
Une voix qui aime les femmes, qui aime la femme et le dit. Alors le chien errant solitaire devenant homme désiré "pourra réinventer un monde meilleur" pour se délivrer des Nouveaux contes de le cité perdue.
Entre John et Richard Bohringer(acteur,réalisateur,chanteur,auteur entre autres de C'est beau une ville la nuit qui livreses combats contre la drogue et l'alcool), il n'y a qu'un pas,celui d'un géant, la voix d'un poète!
Ca c'est de l'écriture!
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Du Bohringer pur sucre ! En colère, contre le système, contre le monde actuel, contre la France actuelle, les Rollex, les yachts, le fric qui gouverne et les malversations des politiques de tous poils. John (R. Bohringer ? ), avec Paulo et Solange, préfère partir pour les nouveaux territoires
On pourrait lui reprocher de la facilité, opposer la réalité à l'utopie, mais Richard Bohringer est fidèle à ce qu'il a toujours écrit : les copains, les amis, la fierté d'être plutôt que l'apparence et la fierté d'avoir, la fraternité et l'humanité. C'est un livre engagé, dans lequel l'auteur écrit son dégoût pour le monde dans lequel il vit et sa croyance en une autre vie possible
C'est naïf probablement, utopique sûrement, mais j'adhère totalement. Comment d'ailleurs pourrait-il en être autrement ? Comment penser que nous pourrons continuer à vivre dans une société du "toujours plus" ? Comment penser que l'individualisme triomphera alors que la seule manière d'avancer, c'est la solidarité ? Comment continuer à croire que ceux qui réussissent socialement et/ou professionnellement puissent être récompensés au détriment des autres ?

C'est aussi un livre intime, dans lequel Richard Bohringer se livre : il revient sur son désir d'acteur Beaucoup de lucidité et de pudeur sur son parcours d'acteur et d'écrivain et lorsqu'il évoque son âge et son entrée dans la vieillesse ; mais malgré l'âge John ne s'assagit pas, il reste révolté.

Ce n'est pas toujours facile d'entrer dans le monde littéraire de Richard Bohringer : beaucoup de métaphores, d'images ; son écriture évoque plus qu'elle ne décrit. Par contre, une fois entré, on ne quitte plus et même si parfois, quelques phrases m'ont échappé, j'ai toujours réussi à me retrouver dans ses nouveaux territoires quelques lignes plus loin. En écrivant cela, je me rappelle avoir fait exactement la même remarque après avoir lu Cher amour de Bernard Giraudeau. Cette comparaison ne devrait d'ailleurs pas déplaire à Richard Bohringer qui, dans ce livre pleure la mort de son ami l'un des "comédiens poètes magnifiques" (p.32)

Pour conclure : "John avait été très populaire dans les anciens territoires. Jamais le public ne l'avait abandonné. Surtout chez les gens simples. Les gens de pouvoir l'avaient brisé." (p.164) M'est avis que ce n'est pas cette fois-ci que les gens des anciens territoires abandonneront John Bohringer : trop sincère et trop vrai et trop révolté pour cela. Personnellement, j'irais bien boire un verre Au Bout du Monde et faire la Révolution avec Paulo, John, Auguste et tous les habitués du bar.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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ans quel rade a t il accosté notre incroyable capitaine?
Il n'a pas trop traîné sous la pluie, il a trouvé son port :" le bout du monde", le café des frères des nouveaux territoires.
Là " où tout devient lisible".

Il mouille l'encre dans cette cité, dans les yeux et les mots de ses frères, dans leurs rêves, leur imaginaire, leur incroyable beauté.
Un peuple se vit au bout du monde.
Aucun maître étalon, ils ont choisi leur paradis. Et ils attendent ces hommes et ces femmes qui marchent dans leur tête, ils attendent le réveil des anciens territoires. Ils sont plein d'espérance, ils sont un peu comme un peuple qui aurait connu un immense cataclysme et qui sait que d'autres hommes se mettront bientôt en marche vers eux.
Comment, dans un décor qui pourrait être le décor du plus triste des refuges, comment arrive t il à nous transmettre sa foi en l'homme frère ?
Et puis toujours ce rythme qu'il nous donne à lire, et puis tous ces instants flamboyants, ces personnages avec lesquels on rêverait de trinquer. Alors... trinquons!.
Ouais, il refait le monde notre Richard,
Ouais il y met du swing, des volutes du fumée, toutes nos les nuits et leurs éveils, il y met comme toujours son âme, sa chair, ses couilles, et bien sûr son coeur de capitaine . Venez, entrez !!! Poussez la porte du Bout du Monde.
Ici vous n'y trouverez les humbles, les justes, le regard des gosses ,de beaux humains, des hommes de parole, des couleurs, de la chaleur, et du bon vin.
Un magnifique roman.
Rendez vous au Bout du Monde !!!! Demandez Paulo,... c'est un ami.!

Astrid SHRIQUI GARAIN
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critiques presse (1)
Lhumanite
27 juin 2011
Entretien avec Richard Bohringer : "Les Tunisiens m’ont filé un sacré coup d’énergie alors que j’écrivais ce livre. Je voulais évoquer le parcours des gens qui s’indignent, se rebellent, n’acceptent pas."
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Noël, la fête des escrocs, la fête des fausses réconciliations, c'est la fête de la merde dans du papier fin, du foie gras, des petits vieux tout seuls à l'hospice, des hurlements dans leurs oreilles. Joyeux Noël ! Joyeux Noël ! À quoi ça sert, un joyeux Noël quand tu vas mourir, quand t'entends plus rien dans le téléphone, quand tu sais pas le faire marcher, quand il y a trop de verglas pour venir jusqu'à toi.
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John n'aimait pas Noël. John n'aimait pas la gaieté de ces jours imbéciles où il fallait que bébé fasse risette, qu'il avait de belles fossettes, que tout le monde voulait lui changer ses couches, que sa merde, c'était du caramel, qu'il fallait mettre des lumières partout, qu'on s'aimait pour la vie, en bouffant la dinde, qu'on foutait des bûches dans la cheminée, que le bébé pas con se demandait comment le Père Noël n'allait pas se brûler les couilles. Il riait. Toute la famille autour du berceau lui chantait : Fais risette, joli bébé, et s'esclaffait devant son rire. Lui dans son berceau s'éclate. Il va voir une belle flambée de père Noël.
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Paulo était un écrivain qui disait que dès que les mots étaient écrits, ils ne valaient plus rien sur terre. Ils devenaient célestes, une danse païenne qui dirait tout, qui dirait rien. Les mots saignent en silence à certaines heures de la nuit. Un silence hurlant.
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Paulo disait qu'il y avait deux écoles. La première était de se jeter dans un livre pour éviter la vie. La deuxième était de se brûler à la vie pour écrire un livre. Lui préférait la voix. Ça brûlait aussi.
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Il avait vu les gens sur les plages. Des milliers de shorts, de marchands à la sauvette, de glaces au chocolat, à la vanille. Des herses d’épuisettes, de cannes à pêche, de sandalettes, de toutes couleurs criardes, en plastique, les hordes de vacanciers, de voiture les unes derrière les autres, de soutiens-gorge, de soutiens-rien, d’endroits de frime, où on s’arrose avec du champagne en riant comme des cons, de voitures décapotables, ridicules, ou bien si belles que John avait de la compassion pour la bagnole, de grosses lunettes de soleil, de femmes frimeuses et stupides, de gosses avec des grosses montres, de pauvres venus voir comment vivent les riches, les courtisans de stars poussant des bandeaux. C’était pire que la décadence. C’était le cynisme, le trou cérébral. Les riches et leurs courtisans visités par les pauvres.
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