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EAN : 9782070361977
186 pages
Gallimard (18/09/1972)
3.27/5   22 notes
Résumé :


Quelques semaines après la mort de son mari, Ève reçoit un enregistrement sur lequel est gravé À cœur perdu, une chanson qu'il lui demande d'interpréter, ainsi que ces quelques mots : «Si, un jour, tu entends ce disque, la preuve sera faite que j'étais de trop...»

Or son mari a été tué par Jean, jeune pianiste talentueux et son amant depuis plusieurs mois, mais le meurtre a passé pour un accident.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
ISBN : ?

Ben non, il n'y aura pas d'extraits parce que ce livre de Pierre Boileau et Thomas Narcejac m'a vraiment, vraiment, beaucoup, beaucoup déçue ! On connaît leur technique, si souvent éblouissante, de prestidigitateurs émérites. Mais quand ils se laissent distraire ou forcent trop sur le côté "magie pure" de leur intrigue sans songer à compenser par une fin qui lui arrive à la cheville, cela ne peut donner qu'une chute qui est déjà un abîme à elle toute seule.

Avec "A Coeur Perdu", nous sommes dans le monde du spectacle, celui du vieux disque vinyle alors dans toute sa gloire. Eve Faugères, de son côté, est une chanteuse qu'on peut imaginer comme "réaliste", dont la voix vous racle le coeur et qui vous fait salle comble en moins de temps qu'il n'en faut pour ouvrir le guichet où l'on vend les billets de son nouveau spectacle. Elle est mariée - depuis plus de quinze ans - à Maurice Faugères, son impresario et compositeur, et l'union de ces deux talents a conçu de véritables merveilles musicales. Mais voilà, le temps est passé, passé ... Et Maurice, comme la majorité des hommes, surtout dans ce milieu, est coureur. Sa nouvelle lubie : lancer à tout prix la petite Florence Brunstein, toujours chez les disques Serge Méliot, ceux-là même où Eve a connu son premier succès.

Il faut être franc : d'un accord commun, Eve et Maurice s'étaient autorisé des passades mutuelles. Tout, pourvu que cela restât relativement discret et surtout qu'aucun ne songeât à jouer un mauvais tour à l'autre - comme remplacer Eve par exemple par une chanteuse plus jeune ou encore divorcer pour un play-boy.

Justement, en ce moment, chacun voit quelqu'un d'autre : Eve a son pianiste, Jean Leprat, par ailleurs virtuose-né et Faugères ... la petite Brunstein. Mais les dangers caracolent à l'horizon : Eve parle carrément de tuer son mari et celui-ci - nous nous en doutons dès le second chapitre - médite un divorce ou une séparation au profit de Solange Brunstein.

Survient alors ce qui survient toujours dans une situation telle que celle-ci : l'Amant tue, mi-rage, mi-légitime défense, le Mari, le tout sous les yeux de la Femme-Maîtresse. Tous deux remettent le corps dans l'automobile avec laquelle il devait gagner Paris et tirent parti d'une route bien sinueuse, du côté d'Ancenis, pour précipiter la voiture dans un gouffre. Et hop ! Ni vu, ni connu : le tour est joué.

Eve est veuve. Leprat prend des airs à la fois rogues et dégagés de beau gosse qui aura toujours son talent pour vivre. La petite Brunstein voit, patatras, s'évanouir tous ses espoirs. La police, en la personne du commissaire Borel, suspecte plus par habitude que par nécessité réelle. Quant à Méliot, il est bien embêté ...

Et il l'est encore plus lorsque, le jour même où Eve et Leprat reçoive leur exemplaire, il ouvre un paquet contenant un disque, intitulé "A Coeur Perdu", où Faugères lui-même chantonne sa dernière mélodie et ... met les pieds dans le plat en déballant toute l'histoire - enfin, rien que le début, il faut savoir faire durer le plaisir. Bien entendu, vous vous en doutez : ça ne va pas s'arrêter là. Borel, ayant reçu de son côté une lettre lui évoquant l'éventuel assassinat de Faugères, est bien obligé d'ouvrir une enquête. Et voilà que surgissent, de nulle part bien sûr, un second, puis un troisième disque. Pour épicer la sauce, Méliot est retrouvé mort chez lui, sur son beau tapis. Eve perd d'autant plus son sang-froid que, pour la galerie, elle se doit d'afficher une assurance sans failles. Bref, tous les pantins s'agitent mais aucun ne sait plus à quel saint se vouer ...

Si l'on était dans un roman d'épouvante, ça ferait un sacré numéros de zombis faisant des claquettes ! ;o)

Oui, ce serait faire preuve d'une mauvaise foi incroyable de nier l'excellence de toute cette partie-là. L'ennui, c'est qu'elle a le mérite - et le tort - de faire miroiter à tout lecteur qui veut son plaisir une fin particulièrement sournoise, tordue, incroyable, ahurissante ou, comme nous diraient les Inconnus, "bouleversifiante."

Or, en fait de "bouleversifiance", la réalité nous contraint à vous avouer que ça ne casse vraiment pas trois pattes à un canard et que l'on en reste sur le fondement, déçu, déçu, déçu, et pratiquement aussi frustré dans sa vénération pour le tandem d'écrivains français que Faugères l'était, finalement, dans l'amour qu'il éprouvait pour sa femme.

C'est d'autant plus dommage que, franchement, les deux premiers tiers du livre témoignent d'une rare habileté. Certes, on ne demandait pas aux auteurs de ressusciter Faugères ou d'imaginer un complot entre lui et sa femme pour perdre Leprat mais tout de même, ils auraient pu faire bien mieux. Tant pis. Ce sera pour la prochaine fois.

Peut-être ... ;o)
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Boileau-Narcejac est la signature commune de Pierre Louis Boileau (1906- 1989) et Pierre Ayraud, dit Thomas Narcejac (1908-1998), écrivains français de romans policiers, dont certains ont donné lieu à des adaptations cinématographiques par Henri-Georges Clouzot (Le roman Celle qui n'était plus, devenant au cinéma Les diaboliques, avec Simone Signoret et Paul Meurisse) et Alfred Hitchcock (Le roman D'entre les morts devenant Vertigo/Sueurs froides avec James Stewart et Kim Novak). Ils ont aussi participé au scénario de Les Yeux sans visage, de Georges Franju. Pierre Louis Boileau bâtissait les intrigues et Thomas Narcejac rédigeait les textes. Leur roman, A coeur perdu, qui vient d'être réédité date de 1959.
Une bagarre qui tourne mal, un homme meurt. le cadavre, c'est Faugères compositeur de chansons, son assassin, Jean Leprat, pianiste et jeune amant de sa femme Eve, chanteuse à succès, seule témoin de la scène. Jean et Eve décident de maquiller le meurtre en accident de la route pour s'éviter des ennuis qui ne tardent pourtant pas à arriver, sous la forme de disques envoyés régulièrement par la poste, où Faugères menace sa femme.
Un roman policier sans aucune arme, ni même d'enquête, un certain commissaire Borel (Faut-il y voir un clin d'oeil au commissaire Bourrel joué par Raymond Souplex dans la série Les cinq dernières minutes, diffusée à la télévision française à partir de 1958 ?) n'intervenant qu'à la fin. Tout le roman reposant sur l'analyse psychologique des deux amants, le bouquin s'adapterait facilement au théâtre me semble-t-il, toutes les scènes confrontant Jean et Eve quasi exclusivement.
Si j'ai un peu peiné au début du livre, le temps de me réadapter au style des années 50 et que l'intrigue s'installe, après ce ne fut que du bonheur. le crime ayant mis l'amour entre les deux tourtereaux à l'épreuve avec le regard du mort toujours présent dans leurs pensées (l'oeil de Caïn dans sa tombe ?), on voit leur mentalité évoluer, la peur les gagner et les ronger. A ce petit jeu, Eve (45 ans) très expérimentée dans les choses de la vie et de l'amour, se montre plus combative que Jean (30 ans) ; elle, a connu les succès dans le spectacle, lui, a les dents longues et cherche la reconnaissance professionnelle. La passion résistera-t-elle à l'ambition quand un cadavre, sorte de deus ex machina, semble orchestrer la manoeuvre du fond de sa tombe ?
Un bon roman à l'évidence, qui m'a ramené dans mon Paris des années 50, tant par les images évoquées par le récit, que par le style d'écriture légèrement daté - surtout dans l'approche psychologique.
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Quelle déception par rapport aux Diaboliques. Ici l'intrigue se traîne, le dénouement est rapidement prévisible, on attend un rebond qui n'arrive jamais. Je ne sais pas à quel genre appartient ce roman, pas policier en tout cas, pseudo-romantique peut-être.
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Une fois n'est pas coutume, ce polar m'a déçu ! Une intrigue abracadabrantesque, deux personnages principaux mal assortis et vraiment peu attachants (et c'est un euphémisme), font que ce double meurtre dans le milieu de la chanson de variétés m'a laissé de glace.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Eve se taisait et Leprat comprit qu’elle le laissait choisir, qu’elle acceptait l’épreuve, qu’elle l’accueillait même avec un plaisir secret. Elle aimait ces minutes de vérité ; elle raffolait de ces coups de dés… l’amour, la séparation, la vie, la mort… à pile ou face. Il pouvait se libérer d’un mot. Mais il ne disposait que d’une seconde. S’il hésitait, il était fini. Elle le congédierait comme un domestique.
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Le mensonge, dit-elle, ça me tue. [...] Le soir même où je suis devenue ta maitresse, je lui ai tout avoué. Mais vous, c'est la vérité qui vous détruit. Vous voulez que l'amour soit une belle histoire. L'histoire vous intéresse plus que la femme ! (chap. 1)
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Videos de Boileau-Narcejac (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Boileau-Narcejac
1960. Meurtre en 45 tours, film français réalisé par Étienne Périer, d'après le roman À cœur perdu, avec Danielle Darrieux, Jean Servais et Michel Auclair.
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