300 pages de découverte d'un univers auquel je suis étrangère : une longue maturation de la technique, oui, pas seulement, mais cela passe par là, des ateliers d'écriture, la passation, la recherche des thèmes, des textes, des outils, les buts et ne pas en rester au pansement, et l'oralité, la contemporanité du regard, partir de Barthes ou Kafka comme plus directs pour revenir éventuellement aux classiques, la formation des enseignants, et puis la critique, etc... et finalement ce que l'écrivain lui-même en tire), avec un intérêt passionné malgré un regard par force frivole, non impliqué, futile parce qu'ignorant, parce que cela parle aussi un peu de notre rapport à la lecture, à l'écriture, au monde
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Les ateliers, pour nous, c’est un peu une écluse avec les forces vives du monde, là où des êtres rendent compte de leur propre intensité. On injecte dans l’inventaire de la langue et des mots des cailloux qui ne lui appartiennent pas d’avance, mais dont elle a besoin en permanence pour répondre à ce qu'on exige d'elle
Les enseignants savent de plus en plus nombreux que poser l’écriture comme pratique et comme expérience, et non pas comme objet extérieur dont il faudrait se saisir des codes parce qu’ils sont les codes du dominant, du diplôme et du curriculum vitae, c’est permettre de réintroduire le poète dans son rôle de celui qui va en avant
chaque phase d’une séance est une prise de responsabilité indépendante : savoir ce qu’on demande comme appel au monde ou à soi-même, ce qu’on demande en tant que contrainte de forme ou de langue, la restitution du texte au groupe et la place fondamentale de la lecture à voix haute.
J’ai parlé presque quarante minutes, puis chacun a pris une grande feuille, on s’est dispersé dans toutes la bibliothèque. Certains allongés par terre au milieu des livres, d’autres parmi les coussins du coin lecture des petits. D’autres encore sur la terrasse, qu’on avait ouverte pour l’occasion. Moi je tournais, je lisais par dessus les épaules, on s’expliquait s’il fallait. Je m’enquérais des noms de lieux. Je les mettais au défi : connaissaient-ils un livre où soit décrite la Tiarde, la rivière qui traverse Saint-Gourson en Charente ? Ensuite ils m’ont donné les pages, et c’est moi-même qui les ai lues, l’une après l’autre..
Enjeu précis pour nous : à revenir à cette frontière de l’écriture, quand elle naît, c’est reprendre directement force pour les obstacles d’aujourd’hui, quand la séparation des savoirs érode jusqu'à la nécessité apparente du langage...... Ainsi la fable de Nietzsche, à son usage, dans Naissance de la tragédie : l’homme en transe devant le feu qu’il maîtrise mais ne comprend pas, qu’il apprivoise sans le domestiquer. Et sur cette transe, bientôt un vocabulaire de chant qui n’est pas encore récit, mais cri retourné contre l’effroi et l’incompréhensible, puis parole associée au sacrifice qu'on imagine retour de même nature
A l'occasion du salon "Rendez-vous de l'histoire" à Blois, rencontre avec François Bon autour de son ouvrage "Sapiens à l'oeil nu" aux éditions CNRS.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2323506/francois-bon-sapiens-a-l-oeil-nu
Note de musique : © Scott Holmes
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