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EAN : 9782246772514
472 pages
Grasset (12/05/2010)
4.16/5   107 notes
Résumé :
Esprit libre et distingué, phare précoce de la Vienne des Habsbourg, ami de Rilke, de Freud et des grands pacifistes européens de l'entre-deux-guerres, humaniste passionné vaincu par le nazisme, la figure de Stefan Zweig aura hanté ce siècle comme une nostalgie.

Peinture pleine de compréhension des femmes et de l'amour, exploration des sentiments troubles et des secrets dévastateurs, son œuvre aura charmé chaque génération de ses subtils sortilèges. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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L'Européen Volant !

Une superbe biographie de l'écrivain Stefan Zweig !

Ma rencontre avec cet auteur, devenu un de mes préférés, c'est déroulée étrangement : j'étais une adolescente, j'étais en vacances avec ma famille dans un club. Je m'ennuyais un peu, même si j'écrivais beaucoup. En consultant, la bibliothèque de l'établissement, un petit livre m'a interpellée ; c'était "Le joueur d'échecs" et j'avais 16 ans ! Depuis, ma passion de cet homme ne s'est jamais tarie !

Le style de Dominique Bona est vraiment splendide : empli d'humanité, de sensibilité, d'empathie et d'enthousiasme, comme Zweig. A la lecture de cette biographie, on marche à côté de Zweig, on compatie, on souffre aussi.
On comprend l'homme, ses idéaux, ses passions, ses engagements, ses doutes et ses blessures.


Un hommage réussi à cet homme, dont un ami surnommait "le Salzbourgeois volant" ! Tant, il a voyagé, pour rencontrer ses amis écrivains de son époque.

Zweig est né à Vienne en 1881 dans une famille juive bourgeoise.

Il devient docteur en philosophie en 1904 avec une thèse sur Hippolyte Taine

Puis, il voyage en Europe (Berlin, Paris, Bruxelles, Londres), aux Etats-Unis et au Canada. Il y rencontre tout le fleuron littéraire et artistique de ce début de 20e siècle :

Ses voyages ne l'empêchent pas d'écrire : poèmes, essais, chroniques de voyages et pièces de théâtre.

C'est la première guerre mondiale qui sera un choc pour lui, l'européen tolérant, pacifiste, tourné vers les autres. Il partage ses idéaux avec son ami Romain Rolland.

Le succès arrive après la publication d'une nouvelle, "Amok", en 1922.

Ces activités apportent à Zweig la célébrité, qui commence avec sa nouvelle Amok, publiée en 1922 et qui deviendra grandissante.

Zweig traduit de nombreuses oeuvres (Baudelaire, Rimbaud, Verlaine…)

Passionné par ses confrères, il collectionnera les autographes, les manuscrits ! Collection qui disparaîtra…

C'est un biographe brillant (Fouché, Marie-Antoinette, Magellan, Erasme, Marie-Stuart, Balzac…)

Il décrit des personnages historiques torturés qui évoluent au fil de leur histoire ; sans concession, mais attentif et toujours juste face à L Histoire dont il s'empreigne pour comprendre le monde contemporain, qui devient fou…

Dans ses romans, où les femmes sont très présentes, il décrit des vaincus, des humiliés de la vie…
La biographe sait parfaitement décrypter les oeuvres de Zweig tout en laissant le suspenses et l'envie de les lire !


Dès 1933, il est visionnaire des horreurs à venir, mais peu de personnes écoutent son message…(ses livres ont été brûlés !)

En février 1934, il décide de partir d'Autriche et se réfugie à Londres, à Bath, pour un temps… Au développement de la guerre partout en Europe, il fuit aux Etats-Unis puis au Brésil, où il décide de mettre fin à sa vie en 1942...

Une vie a été entièrement vouée aux autres, à ses amis, à son travail (sa première femme y veille !)

Un homme doux, chaleureux, européen avant l'heure, fidèle en amitié (mais pas en amour !),

Si vous aimez, comme moi Stefan Zweig, lisez cette magnifique biographie qui est digne de ce grand homme !
Ce livre vous décrira aussi ce vingtième siècle qui a souffert de deux guerres mondiales, un siècle riche en écrivains talentueux et engagés.

Tellement imprégnée de cette biographie, connaissant la décision de Zweig de mettre fin à ses jours, j'ai arrêté ma lecture, afin de respirer et je l'ai reprise le lendemain, le coeur serré…
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Ce livre est divisé en sept parties et cinquante-six chapitres. Parmi les chapitres, une grande partie de ces chapitres sont consacrée à la vie de l'homme, grand voyageur, nouant de nombreuses relations et écrivain prolifique. Une petite partie des chapitres est centrées sur certaines de ses oeuvres parmi lesquelles il y a : Thersite (Théâtre), Emile Verhaeren (essai biographique), Brûlant secret (nouvelles), Dostoïevski (essai biographique), Amok (nouvelles), Marie Stuart (biographie), Magellan (biographie) …

Descendant de Juifs de Moravie par son père, de Juifs d'Allemagne par sa mère, Stefan Zweig est Citoyen autrichien à part entière. 1849 est la date d'émancipation. Depuis cette date tous les Juifs de l'empire ont acquis l'égalité civique et politique. Comme ses parents, il s'est voulu laïc. Il ne parle pas le yiddish. Il est de famille bourgeoise et aura, toute sa vie durant, de larges possibilités financières. Il se voudra citoyen du monde.

Zweig et les femmes. le contexte d'époque :
Les jeunes-filles de l'époque paraissent inaccessibles, par excès de surveillance. Elle sont surprotégées. Zweig les voit comme des plantes exotiques cultivées dans une maison de verre. Elle ne connaissent rien de la vie, rien de la nature, rougissent quand on les regarde et baissent aussitôt les yeux. Jamais seules, escortées par leur mère ou un chaperon, il les fréquente de loin, apprécie leur beauté, leur pureté, mais ne cherche pas à les conquérir. S'il gardera toute sa vie la nostalgie « des filles en fleurs de Vienne », il préfèrera les femmes. Il fantasme sur ce qui pour un jeune-homme libre de tout engagement, représente « l'idéal de l'amour » : une union, sans risque d'engagement, avec une femme mariée.

Pris au dépourvu, Zweig rencontre Friderike Maria von Winternitz. Il la trouve « touchante ». Il prend le temps de la connaître, lui écrit, l'invite à diner et si avare de préliminaires, si avare des heures qu'il consacre à son travail, il accepte, avant de coucher avec elle, de marivauder plusieurs semaines. Elle a de l'éducation, de la culture, un verni social si policé qui l'attire. C'est une femme indépendante. Elle est séparée de son mari, qui s'est révélé insignifiant à ses yeux.
Dans un pays très catholique, elle est arrivée à obtenir le divorce. Lui répond à son idéal de prince charmant. Ils se marieront, bien que très décidé malgré tout de garder et l'un et l'autre une certaine liberté.

Alors que Zweig vit à Londres, à l'insu de Friderike il rencontre et aime une jeune femme, Lotte. Elle laisse deviner une certaine souffrance. Elle peut inspirer à un homme sinon la pitié, au moins le désir de la protéger. Il l'épousera.

Il rencontrera Herzl, Verhaeren, Roth, Romain Rolland, Heinrich Mann, Thomas Mann, Herman Hesse, James Joyce.
Pour Zweig, l'érasmien est ce type d'homme idéal qui réclame le droit à la paix et la liberté de penser.

Zweig croit à l'amitié et aux échanges entre nations. Il rêve d'une fraternité entre les deux ennemis héréditaires, sur lesquels il veut bâtir l'avenir, la France et l'Allemagne. Zweig est un esprit ouvert et tolérant, curieux du monde, assoiffé de connaissances. Il cherche la voie juste.

Zweig a été très affecté par l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne période ou pour les nazis il revêt l'identité juive qui le contraint à l'exil. Il se rend à Londres où il trouve des éditeurs pour ses livres. Il craint après l'invasion de la Pologne l'invasion des Pays-Bas, de la Belgique et de la France et c'est bien cela qui se passera. Au cours des conflits, il est très démoralisé, dépressif. Il pense trouver son salut en passant l'Atlantique pour aller vivre au Brésil avec Lotte

Personne n'ignore que Zweig s'est suicidé après avoir cédé ses biens livres compris par voie testamentaire. Pourquoi Lotte l'a-t-elle suivi dans cette recherche de néant ? C'était l'épouse soumise …

Je n'ai pas toujours beaucoup lu au cours de mon existence, c'était selon les périodes, soit j'étais en recherche soit j'avais des souhaits particuliers : classiques, philosophie, biographies. C'est depuis que je suis chez Babelio que j'ai le plus lu. Il y a la lecture qui reste cependant limité car il faut rester présent à des tâches indispensables.

Ce que je trouve plaisant et enrichissant ce sont des coïncidences dans les lectures. On apprend bien de choses sur un auteur ou personnage et ont engrange d'autres données sur ce même auteur ou personnage dans une autre lecture.

J'ai été assez séduit par l'écriture de Zweig dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme et à chaque relectures mon appréciation croissait. Ce livre a immanquablement attisé l'envie d'en savoir plus sur l'auteur.

Je connaissais la belle écriture de Dominique Bona de son vrai nom Dominique Conte, qui siège à l'Académie française. J'ai lu d'elle : Il n'y a qu'un amour ; Camille et Paul, La passion Claudel.
On sent quelle est toujours très documentée sur ses biographies.

J'ai trouvé que Stefan Zweig. L'ami blessé entrait trop dans les détails qui ne m'apporte rien. J'aime par contre les chapitres titrés qui permettre de balayer la matière et retrouver rapidement le contenu. Ce livre était pourvu de chapitres titrés.
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Voilà une passionnante incursion dans l'existence de Stefan Zweig, pacifiste, humaniste et européen convaincu, cultivant les amitiés à travers l'Europe : Emile Verhaeren, Romain Rolland, Jules Romains, Paul Valéry, Hermann Hesse, Thomas Mann ... et n'omettant pas d'aider de jeunes auteurs de langue allemande à lancer leur carrière, tels Klaus Mann, Joseph Roth et Erich Maria Remarque, entre autres ! car, modeste avant tout, il n'y a en lui aucune jalousie envers ses semblables. "Cet homme ne se définit jamais en termes de rivalités ou d'oppositions. L'amitié est le seul aiguillon qu'il connaisse. Et dans l'amitié, il n'est qu'une seule source, un seul coeur battant : l'admiration".

Issu d'une famille viennoise bourgeoise aisée, menant l'existence privilégiée des nantis non soumis à l'obligation de gagner leur pain, Stefan Zweig se fait connaître dès l'adolescence par un recueil de poèmes lui conférant immédiatement une certaine notoriété. Aimant les voyages, il sillonnera l'Europe, donnant des conférences délivrant un message de paix et de fraternité, pour lui primordial dans la période d'après-guerre, dévastée par la folie humaine, convaincu que la réconciliation entre les peuples passe par "une unité de sentiment, de volonté, de pensée et de vie" et plaide incessamment pour que naisse une culture européenne.

Cultivant l'ambivalence entre une existence à la façade tournée vers le monde : vie de conférencier, biographe, essayiste, curieux d'innovations et connaissances nouvelles,
et une face cachée se dévoilant exclusivement au travers des personnages de ses nouvelles, sombres et tourmentés, cachant de lourds secrets, Stefan Zweig offre au lecteur une oeuvre riche et variée dont le succès ne se démentira pas, ses nouvelles lui ouvrant les portes de la gloire, et ses biographies lui permettant d'engager une réflexion sur son époque et ses contemporains.
Car, si la politique le dégoûte, il s'intéresse par contre passionnément à l'histoire et la compréhension du passé permet, selon lui, d'affronter l'actualité avec plus d'acuité.
Mais l'actualité dans ces années trente devient de plus en plus angoissante. Refusant autant le communisme que le fascisme, juif de surcroît ... il n'a bientôt pas d'autre choix que la fuite !

Dominique Bona a su brillamment restituer les angoisses de cet homme tourmenté, qui, coupé de ses racines, brisé, aimant éperdument cette Allemagne, havre de culture, transformée grâce au nazisme en antre de barbarie, n'entrevoit plus rien d'autre pour lui que la fuite ultime. Car, dans son exil brésilien, il est devenu sans espoir quant à l'avenir du monde, et le monde qu'il a aimé est définitivement perdu.

"Jamais on n'aime plus la vie
Qu'à l'ombre du renoncement"
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Stefan Zweig/ Biographie par Dominique Bona
C'est une excellente biographie de l'écrivain Stefan Zweig, un de mes écrivains préférés, que nous propose dans ce livre Dominique Bona.
Mais pas seulement une biographie et une analyse psychologique du personnage : c'est aussi une analyse de l'art d'écrire de Stefan Zweig.
L'enfance de Zweig n‘a pas été marqué par la douceur : enfant gâté il n'a manqué de rien si ce n'est de la première tendresse.
Déçu par l'éducation insipide reçue à l'école qui visait non à développer la personnalité, à l'épanouir et l'enrichir, mais à la dompter, le jeune Stefan sera toujours rebuté par le système scolaire. Il a une passion pour la musique, le théâtre et la littérature, des matières négligées dans le cursus scolaire. Ses idoles vont être Rainer Maria Rilke et Hugo von Hofmannstahl, deux grands poètes autrichiens.
Pour Zweig, on n'était pas un vrai Viennois sans l'amour de la culture.
Zweig parlait l'anglais, l'italien et le français en plus de sa langue maternelle l'allemand et du latin et du grec appris à l'école. Il a une passion pour Voltaire et Racine autant que pour Goethe et Schiller.
Dans son récit « le Monde d'hier », Zweig décrit en scènes vivantes la vie sexuelle et amoureuse avant le Première Guerre Mondiale. La morale de l'époque est peu propice aux élans amoureux. D'une plume discrète, il esquisse sans rien livrer de personnel, ce qu'était une visite dans une maison close. Il ne dit pas s'il y a été lui-même.
Zweig est un personnage qui doute de ses capacités et il affirme ne se voir aucun avenir dans la littérature.
On est étonné 70 ans plus tard de voir qu'il est l'écrivain de l'époque le plus lu dans le monde. Zweig est une valeur sûre, de nos jours, de la littérature : il plait par ses récits brefs, intenses et passionnels, exaltés et douloureux. Chez Zweig, « le feu court à travers les mots, les phrases. » le secret est la clé du récit. « Chacun des personnages se débat avec ce quelque chose, inavoué, informulé, enfoui au plus profond de lui où il croit l'avoir oublié, mais qui un jour remonte à la surface, menaçant un équilibre précaire, ou miraculeux. » Ses personnages sont animés d'une dualité profonde, et possédés par une passion. Zweig plait car il est un écrivain concis et efficace. Pas de longueurs, il écrit en homme pressé. « La femme est le coeur de ses livres et il la met en scène à tous les âges de la séduction. »
Au cours de se voyages, il se découvre un attrait particulier pour Paris.
Il aime Verlaine et fréquente Émile Verhaeren et Romain Rolland avec qui il voudrait une réconciliation franco-allemande après la victoire prussienne de 1870.
Mais, « rêve d'intellectuel, divagation ubuesque, la thèse fait hausser les épaules aux contemporains. Les peuples eux-mêmes, grandis dans l'ignorance et l'affrontement réciproques, ne sont pas mûrs pour la comprendre. »
Il se sent en harmonie avec de grands esprits comme Hermann Hesse qui défend la liberté de l'individu, la résistance à la contrainte et aux violences physiques ou morales.
Mais il ne se décourage pas et se rappelle chaque jour la phrase de Goethe : « Homme, quand comprendras-tu que ne pas aboutir fait ta grandeur ? »
Dominique Bona dissèque un peu plus la personnalité de Zweig et nous montre que l'érotisme est à côté du travail, des lectures et de l'amitié, le jardin secret de Zweig.
Ses relations sont éphémères et secrètes : il ne s'attache pas.
Cependant il rencontre Frederike et les sentiments qu'il éprouve à son égard le prennent au dépourvu. Il l'épouse et divorcera à la fin de sa vie, pour Charlotte.
Il va s'intéresser à trois écrivains : Balzac, Dostoievski et Dickens et écrire un triptyque qui reste une oeuvre majeur.
Il s'installe à Salzbourg avec Frederike pour écrire en toute tranquillité. Il reçoit Toscanini, Bartok, Alban Berg, Richard Strauss, Ravel. Il connaît Roger Martin du Gard, André Gide, Julien Green, André Maurois et entretient une relation cordiale avec chacun.
Un de ses maîtres à penser est Érasme de Rotterdam qui voyait dans l'intolérance le mal héréditaire de notre société. Comme lui, Zweig n'obéit à aucune couleur, à aucun hymne, à aucun drapeau. Autrichien, il se veut d'abord européen. Érasme est pour lui le modèle de l'homme libre capable de résister aux despotismes.
Après l'autodafé du 10 mai 1933 au cours duquel les nazis brûlent tous les livres qui ne sont pas en accord avec les thèses du nazisme, Zweig fuit à Londres, mais il ne se plait pas en Angleterre et préfère séjourner à Nice pour voir ses amis, Joseph Roth, Jules Romain, Igor Stravinski, H.G.Wells.
Puis c'est New York en 1935, Rio de Janeiro et Buenos Aires où il donne des conférences.
1937, c'est la première dépression nerveuse. Zweig doute de tout. L'Anschluss en 1938 puis les accords de Munich le 30 septembre achèvent de lui miner le moral et la santé.
« Les accords de Munich scellent l'annexion de l'Autriche et se concluent par la poignée de main tristement historique entre Daladier, Hitler et Chamberlain. »
Il se retire au Brésil à Pétropolis, non loin de Rio.
Zweig commence dès 1941 la rédaction de son livre testament « le monde d'hier » à l'usage des générations futures pour qu'elles mesurent ce qu'il y avait de beau et de bon dans cette civilisation européenne, anéantie par deux guerres. Ce sont des pages soutenues par l'émotion, mais qui gardent une élégance et une pudeur, marques indélébiles de l'auteur.
On connaît la fin : le 21 février il se donne la mort avec sa jeune épouse Lotte.
Il est enterré à Pétropolis.
Magnifique livre que cette biographie très complète de Stefan Zweig par Dominique Bona, qui se lit comme un roman.
Les oeuvres les plus célèbres de Zweig, vendues encore de nos jours à des millions d'exemplaires :
Amok, La pitié dangereuse, La confusion des sentiments, 24 heures de la vie d'une femme, Destruction d'un coeur, le monde d'hier, et son chef d'oeuvre à mon sens, le joueur d'échecs. Ainsi que de très belles biographies, Fouché, Marie-Antoinette, Erasme, Magellan etc…
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J'ai lu cette biographie de Stefan Zweig après avoir pris connaissance des critiques sur Babelio. Je lis les livres de cet auteur depuis mon adolescence et ne m'en lasse pas. Quel intellectuel ouvert sur le monde et les autres. Ses nouvelles et romans vont à l'essentiel. Son dernier témoignage, le monde d'hier est particulièrement touchant et éclairant sur une époque. J'ai vécu 12 ans en Allemagne en raison des péripéties de la vie et Zweig comme d'autres écrivains germaniques m'ont accompagnée dans ma quête de compréhension concernant la période nazie et l'âge d'or de cette immense culture. Dominique bona nous fait aimer Stefan Zweig sans dissimuler ses contradictions. Il s'agit pour moi d'une biographie incontournable pour qui aime Zweig et la culture de ce temps
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critiques presse (1)
LeFigaro
20 septembre 2011
Cette biographie de Stefan Zweig est une référence. […] Elle est fascinante et par sa plume Dominique Bona rend la biographie de Zweig aussi captivante qu'une nouvelle de l'écrivain.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Celui qui incarne, en 1900, cette pérennité du royaume, tellement ancrée au cœur des Autrichiens, est l’empereur François-Joseph. Monté sur le trône en 1848, à l’âge de 18 ans, il règne depuis cinquante-deux ans et règnera plus de seize ans encore. Homme à l’allure militaire, sec et discipliné, il a connu les pires déboires, politiques et familiaux mais il a le génie de traverser les orages imperturbable et droit comme un i. S’il n’a pu mettre un frein à l’essor irréversible de la Prusse, s’il a perdu son fils l’archiduc Rodolphe, qui s’est suicidé en 1889 à Mayerling, et sa femme, l’impératrice Elisabeth ― Sissi ― , assassiné à Genève en 1898, s’il a connu bien des défaites militaires et diplomatiques et bien des catastrophes d’ordre privé, il demeure contre vents et marées « Sa Majesté apostolique, notre très gracieux Empereur et Seigneur ».
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Le joueur d'échecs

Voici son dernier trésor. Cadeau posthume à ses lecteurs, ce n'est pas un roman inachevé, mais une nouvelle, admirablement ciselée, chef d'œuvre de concision dramatique auquel on serait bien en peine de changer un accent ou une virgule.

Exceptionnellement ancrée dans l'histoire contemporaine, cette nouvelle est encore une fois prémonitoire. L'auteur y plaide, à travers ce face-à-face entre deux cerveaux, contre les procédés de déshumanisation nazis, les tortures et la volonté de détruire. Avant même que l'on ne connaisse, jusque dans leurs pires détails, les camps de concentration et leurs atrocités, Zweig écrit pour protester, au nom de l'humain.
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Avec la Torah (l’Ecriture), la Ménorah (le Chandelier) est l’emblème sacré qui a toujours accompagné l’exode. Sa perte offense un peuple durement éprouvé. « Pourquoi Dieu nous traite-t-il avec tant de rigueur parmi les peuples ? », s’interroge le rabbin Eliezer dans le récit de Zweig. […]. « Pourquoi nous jette-t-il sous les pieds des autres peuples… ? poursuit-il. Pourquoi détruit-il tout ce que nous construisons, pourquoi brise-t-il nos espérances ? Pourquoi nous chasse-t-il de tous nos asiles ? … Pourquoi attise-t-il la haine de tous les peuples à tour de rôle … ? Quand les juifs se réunissent, ils se plaignent de leur sort, mais plus que les humiliations, l’exil leur paraît la plus insupportable des souffrances.
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Se souvenait-il lui (Zweig) de Friderike Maria von Winternitz ? Rien n’est moins sûr. Le coup de foudre n’aura pas été réciproque ; Mais la lettre en revanche, l’intéresse et même au-delà. Elle provoque sa curiosité, excite son désir d’aventure, et choque à l’évidence, ce qui n’est pas pour lui déplaire, son code des conventions. Il y voit une expérience à faire, il est émoustillé. Tenté, bientôt séduit, et l’objet de mille attentions, il se verra pris au piège de la belle inconnue. Car c’est elle qui des deux a voulu l’autre, et pris les devant de son désir. Plutôt moderne dans un monde qui voue la femme à l’obéissance, à l’effacement et à la discrétion, elle s’excuse de commettre une inconvenance, mais la commet quand même, car des deux c’est elle qui sait clairement ce qu’elle souhaite. « Je n’y vois pas scandale », lui écrit-elle.
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Par tradition monarchique, catholique et romain, l’Etat autrichien, véritable conglomérat de races et de cultures évoque un arbre qui aurait été greffé de branches issues de sèves différentes. Le nom de famille du jeune homme, Zweig, signifie « petite branche » ou « rameau ».

A la frontière où l’Europe hésite entre l’orient et l’Occident, l’autorité des Habsbourg maintient une unité, prodige ou tour de force, parmi les multiples nationalités, souvent antagonistes, qui cohabitent sur son territoire.
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Les Partisans : Kessel et Druon une histoire de famille de Dominique Bona aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/les-partisans-kessel-et-druon-une-histoire-de-famille.html • Stefan Zweig de Dominique Bona aux éditions Tempus https://www.lagriffenoire.com/stefan-zweig-l-ami-blesse.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsgallimard #editionstempus
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