AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782818931882
159 pages
Bamboo Edition (27/08/2014)
4.05/5   243 notes
Résumé :
Un voyage en Alzheimer.
Florent a perdu sa femme beaucoup trop jeune.
Il a tenté d’élever seul sa trop petite Lilie, maladroitement ou certainement pas assez. Et Florent et sa fille se sont perdus à leur tour. Elle l’a laissé encore plus seul pendant 20 ans. Aujourd’hui, à 70 ans, il n’a qu’un souhait, il veut la retrouver avant de mourir; sa Lilie qui vient maintenant le voir presque tous les jours, mais qu’il ne reconnaît plus.
La maladie lui ... >Voir plus
Que lire après Ceux qui me restentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 243 notes
Florent quitte la terre ferme le temps d'un voyage en Angleterre. Là-bas, il espère de tout coeur retrouver Jenny, une jeune anglaise rencontrée 2 fois mais dont il est tombé fou amoureux et ainsi commencer sa vie avec elle. Surprise par cette venue inattendue, elle se laisse charmer par le jeune homme et lui fait une déclaration des plus surprenantes. Elle veut une véritable histoire d'amour avec une maison en Normandie, manger du camembert toute la vie et surtout une petite fille au doux prénom de Lilie...
5 ans ont passé... La petite Lilie est bien là tandis que Jenny n'est plus... Sans réellement comprendre ce qui lui arrive, la petite fille assiste aux obsèques de sa maman sur sa terre natale tandis que Florent voit subitement sa vie s'écrouler. Lilie est tout ce qui lui reste et lui, son seul refuge. Sur le bateau qui les ramène en France, alors que la petite s'en va chercher un coca, il la perd de vue quelques minutes, plongé dans ses pensées, à se demander comment il va faire pour surmonter cette terrible épreuve. Elle reste introuvable alors il part à sa recherche. Partout, il court, demande si quelqu'un ne l'aurait pas aperçue...

N'était cette quatrième de couverture trop bavarde qui mentionne "Voyage en Alzheimer", l'on est bien loin de se douter de la tragédie qui se joue entre ce père et sa fille. Une seule planche, pleine page, et l'on comprend que Florent voyage dans ses souvenirs qu'il voit s'envoler petitement et qu'il essaie de rattraper. Damien Marie et Laurent Bonneau nous offrent une escapade intense, émouvante et d'une force incroyable. Ce huis clos entre un père trop absent et sa fille qui se cherchent continuellement sans vraiment parvenir à se rejoindre. Entre passé et présent, l'on est pris dans le tourbillon de ces souvenirs qui peu à peu se dérobent. Tout en retenue et d'une justesse incroyable, ce récit émeut de par ses quelques silences évocateurs, ses sentiments confus et pudiques et ses quelques touches de couleurs. le dessin de Laurent Bonneau est d'une sobriété déconcertante.

Ne pas oublier Ceux qui me restent ...
Commenter  J’apprécie          680
Florent + Jenny = Lilie.
Puis très rapidement, cette équation parfaite va se muer en problème quasi insoluble.
Trop jeune pour être veuf. Déjà fatigué avant l'heure.

Le temps a filé. Ses souvenirs également.
A 70 ans, placé en établissement spécialisé, Florent se bat contre lui-même. Contre cette foutue mémoire qui n'en fait qu'à sa tête en lui bouffant la sienne.
Immanquablement, elle le ramène sur ce bateau maudit qui aura vu ce père égarer la petite prunelle de ses deux océans de tristesse bloqués sur la position hémorragie oculaire. Avant, nada, zob, fondu au noir.

La petite Jenny a bien poussé. Écartelée entre son boulot et les visites journalières à son père, elle n'est qu'une boule de rancoeur envers celui qui a fauté, à ses yeux.
Mais le temps passe et s'efface. Celui de la réconciliation est peut-être enfin venu...

De prime abord, coup de crayon épuré à l'extrême et couleurs tristounettes fleurent bon le bof-bof de compétition. Puis survient la gravité du propos et sa foultitude de flashbacks narratifs qui, sans avoir l'air d'y toucher, vous chopent l'âme et vous l'essorent jusqu'au dénouement final, celui qui vous cueille, la larmiche au coin des yeux et le palpitant tout serré.

Ici, on ne fait pas dans le pathos m'sieur-dames. En même temps, que viendrait foutre un mousquetaire en cette galère?
Non, Ceux Qui Me restent fabrique de l'émotion à plein tube avec une intelligence et une élégance rare.

Ceux Qui Me Restent traite de l'oubli.
Paradoxalement, ce récit me restera encore très longtemps...
Commenter  J’apprécie          592
...ceux qui me restent... mes quelques souvenirs et, euh... ma fille...je crois. C'est ce qu'ils prétendent en tout cas, ici, à la maison de retraite. Mais, moi je cherche ma petite Lily ! Je la cherche sur le ferry qui nous ramenait d'Angleterre en France, après l'enterrement de ma femme, Jenny. J'avais 39 ans et je me devais d'être le refuge et un bon père pour notre fille Lily, alors âgée de cinq ans. Or, Lily s'est perdue... sur le bateau... je cherche ma fille au ciré jaune, je cherche ses yeux turquoises...

Florent, 70 ans, s'enfonce dans la solitude de la maladie d'Alzheimer, se réveillant chaque jour plus seul, après chaque "cauchemar" dans lequel il essaie de retenir les bribes de sa mémoire afin de retrouver Lily... qui pourtant vient voir son père une fois par semaine...

Il y a très peu de texte dans ce remarquable roman graphique, texte presque superflu, tant les dessins expriment tout. le chagrin, la colère, les remords, la souffrance, parfois un rare sourire, se lisent, criant de véracité, sur les visages et dans les attitudes de Florent et sa fille. La ligne des traits, essentiellement au crayon, fusain et encre, reste sobre. Les arrière-plans souvent floutés, le joli travail d'ombres et le parfait découpage amènent les personnages sur les avant-scènes aux teints pastels sombres...nuances par moments moins soutenues quand la mémoire de Florent se perd dans un effrangement brumeux...

L'histoire introspective de ce père et les relations avec sa fille se raconte en grande partie par flashbacks et la lecture de leur vécu constitue désormais un de mes plus beaux souvenirs... de ceux qui restent...
Commenter  J’apprécie          360
Un coup de foudre pendant les manifs de mai 68 et Florent court rejoindre la jolie Jenny en Angleterre. Elle ne s'y attendait pas, l'accueille en riant, pose ses conditions : « Si tu viens avec moi, c'est le vrai sérieux. Je veux une bébé fille who's called Lilie and une maison dans la Normandie pour manger le camembert toute la vie. » Qu'à cela ne tienne, il lui offrira tout ça. Mais Jenny meurt lorsque Lilie a cinq ans, et Florent se retrouve dépassé : « Il faudra affronter la maison pleine de Jenny sur tous les murs... les meubles... dans tous les tiroirs. Reprendre le travail. Consoler petite Lilie. Encore travailler. Encore consoler petite Lilie. Et ne jamais pleurer. Je suis le refuge. » Lourde tâche de s'occuper seul d'une petite fille qui a perdu sa maman, perspective ô combien angoissante, vertigineuse...

Album déroutant sur le deuil, la paternité, les relations père-fille, le pardon. Et surtout sur la maladie d'Alzheimer, qui fait revivre jour après jour à cet homme le cauchemar d'une disparition, la peur de la perte de son enfant. J'ai longtemps navigué à vue entre ces pages, je ne suis pas certaine d'avoir tout compris même après relecture. J'ai été mal à l'aise, angoissée et perdue en même temps que ce père dont la mémoire fout le camp, pour qui tout s'embrouille.

Cette histoire troublante et triste est admirablement mise en valeur par des mots émouvants et un graphisme superbe.
Commenter  J’apprécie          290
Un dessin magnifique qui illustre avec finesse ce récit sur la maladie d'Alzheimer, Damien Marie et Laurent Bonneau ont trouvé le ton juste.
C'est comme une plongée dans un esprit atteint de cette saleté qui vous bouffe la mémoire... avec ce dessin au fusain, aux traits floutés, presque effacés... ou seul Florent, victime de la maladie, héros de ce triste conte, apparait clairement, dessiné d'un trait clair et limpide.
Florent, qui fut un jeune père dépassé... et dont la mémoire bloque sur cet épisode traumatisant de son passé, la mort de sa femme, et surtout, la disparition de sa fille, sa petit Lilie en ciré jaune... le jaune, couleur solaire, point de repère de cet homme perdu dans le temps, prisonnier de ses souvenirs... La couleur jaune, comme une ponctuation d'amour dans ce noir et blanc linéaire et labyrinthique... Sa fille, sa petite Lilie, perdue, il y a si longtemps, sur ce bateau... La retrouvera-t-il ici, maintenant ?
Un livre superbe, troublant, qui se lit trop vite....
Commenter  J’apprécie          230


critiques presse (7)
Bedeo
26 novembre 2014
Les auteurs ont réussi le pari d’immerger le lecteur qui ne perçoit les événements que par les yeux de Florent. Et dès qu’il en sort, dès qu’il s’engouffre sur les pas de Lily, ce sont d’autres infos, souvent contradictoires, qui surgissent. Comment faire le tri entre le vrai et le faux ? Il ne s’agit que d’avis qui s’entrechoquent, se défient et s’opposent ! Ce travail d’écriture et ce parti pris marche et marque.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
30 septembre 2014
Au-delà d’un discours misérabiliste ou complaisant se découvre une histoire qui renvoie à notre part d’intimité la plus enfouie, la plus cachée. Rarement une bande dessinée aura approché d’aussi près nos obsessions intimes et secrètes : le regret et l’impossibilité de revenir en arrière.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
25 septembre 2014
Force est de constater que ce one-shot volumineux de quelques 158 pages se parcourt avec une gravité certaine. Le trouble permanent que l’on y perçoit se veut des plus marquants, (à l’image des effets imparables de la maladie), jouissant d’une intensité qui ne peut laisser de marbre.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BulledEncre
22 septembre 2014
Une histoire belle et émouvante mais néanmoins dure. [...] Le graphisme de Laurent Bonneau rend bien compte de cette réalité : il joue sur les couleurs, les détails, le trait pour illustrer les oublis, les vides.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Lexpress
15 septembre 2014
Procédant par flash-back incessants, le scénario de Damien Marie restitue avec une grande sensibilité les errances d'un voyage dont on ne revient jamais.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BDGest
02 septembre 2014
Il est délicat de parler de la maladie et de la mort, surtout lorsqu’il est également question d’amour, mais Damien Marie et Laurent Bonneau le font avec une sensibilité rare. Un album à ne pas oublier !
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
02 septembre 2014
Les deux auteurs marchent [...] au bord du gouffre du pathos, y tombent par moments, mais remontent finalement. Et offrent un livre forcément émouvant, dont les quelques défauts n’annihilent pas la qualité de la construction globale.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
-Alors, Monsieur Vaste,ça va mieux ? On a fait une petite balade, c'est ça ? C'est pas gentil, on a déjà bien du travail, on va vous augmenter le Zoloft si vous n'êtes pas sage... Si c'est pas malheureux d'être obligé de vous mettre les sangles, un grand garçon comme vous... Le médecin va passer voir si on peut vous les enlever. On fait ça pour votre bien vous savez... Avec toutes ces bêtises, vous êtes bien capable de m'avoir attrapé du mal, hein ? HÉÉ ?!
-Pourquoi ?
-Lachez-moi tout de suite, Monsieur Vastel !
-Pourquoi vous me parlez comme si j'étais un môme ?
-Tu préfères que je sois directe, c'est ça ? Alors évite bien de me faire chier aujourd'hui ! Je suis pas d'humeur à me faire emmerder par un vieux con !
CLAAAC !
-Je préfère...
Commenter  J’apprécie          130
-- Papa, non... je suis là.
-- Non ! Non tu n'es pas ma fille, je sais encore reconnaître ma fille !
--Mais papa, regarde-moi...
-- Je ne fais que ça te regarder et tu es ma femme et ma femme est morte !
Commenter  J’apprécie          181
- Merci, j'ai bien compris qu'on ne guérit pas d'Alzheimer !
- Nous faisons ce que nous pouvons pour...
- Pour quoi, hein ? POUR QUOI ?! Pour empêcher une fin inéluctable ? Pour retarder son isolement dans ses putains de vieux souvenirs à la con ?!
Commenter  J’apprécie          70
5h00 jusqu'à Cherbourg.
Encore 2h00 de voiture et il faudra affronter la maison pleine de Jenny sur tous les murs...
Les meubles ... dans tous les tiroirs ...
Reprendre le travail. Consoler Petite Lilie.
Encore travailler.
Encore consoler Petite Lilie.
Et ne jamais pleurer.
Je suis le refuge.

(pages 22 et 23)
Commenter  J’apprécie          50
- Si tu viens avec moi, c'est le vrai sérieux.
- Le vrai sérieux ?
- Je veux une bébé fille who's called Lilie and une maison dans la Normandie pour manger le camembert toute la vie.
Commenter  J’apprécie          83

Lire un extrait
Videos de Damien Marie (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Damien Marie
Dans le 172e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Barcelona, âme noire, que l’on doit au scénario conjoint de Denis Lapière et Gani Jakupi ainsi qu’au dessin de Ruben Pellejero, Martín Pardo et Emmanuel Torrents et qui est édité chez Dupuis sous le label Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du premier tome sur deux de Sans Francisco 1906 un album baptisé Les trois Judith que l’on doit au scénario de Damien Marie, au dessin de Fabrice Meddour et c’est à retrouver aux éditions Grand angle - La sortie de l’album Sang neuf que l’on doit à Jean-Christophe Chauzy et aux éditions Casterman - La sortie de l’album Carcajou que l’on doit au scénario d’ElDiablo, au dessin de Djilian Deroche et c’est édité chez Sarbacane - La sortie de l’album Vivre libre ou mourir que l’on doit au scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, au dessin de Nicolas Moog et c’est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles - La sortie de l’album Oh, Lenny que l’on doit à Aurélien Maury et aux éditions Tanibis - La réédition en intégrale du diptyque Le convoi que l’on doit à Denis Lapière au scénario, Emmanuel Torrents au dessin et c’est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre.
+ Lire la suite
autres livres classés : maladie d'alzheimerVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (398) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5215 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..