Amour, tennis de table et rock'n roll.
Entre les trois, détrompez-vous, il n'y a pas d'intru, en tous cas, pas dans cette histoire.
Une journée dans la vie de Max, son amie l'a quitté récemment, il est seul chez lui, il se rend au club de tennis de table où il est entraîneur. Son équipe joue sans doute à un assez haut niveau, les exigences de ce sport sont très particulières, entre vivacité, automatisme et mental très solide. C'est tout un jeu de tensions, toujours sur le fil, toujours d'un équilibre qu'il faut tenir en un temps infime. le graphisme est maîtrisé de la même manière qu'un match de tennis de table. Il mêle les techniques opposées : aquarelles presque abstraites, très liquides, bavant parfois, mais toujours là où il faut pour coller juste à l'image souhaitée, le trait est brut, en prise de note rapide, expressif en contraste avec le ton posé, en retenue de l'histoire, et ces techniques sont additionnées de dessin numérique en effets de transparence et formes nettes, il en résulte des sortes de palimpsestes, par effets de superpositions, couleurs intenses et acides de l'apport numérique et nuances en matières, foisonnantes, vibrantes des aquarelles, par un trait libre et désordre relié par des aplats stricts et nets. le graphisme raconte à lui seul la vie de Max, ses états d'âme : le rythme est calme, mais tout est extrêmement tendu.
Fin de la journée, il retrouve son frère, musicien rock, le moment de faire le point sur sa journée, et de mettre en parallèle les différents aspects de sa vie, amour, tennis de table et rock'n roll.
J'ai été touché par cette bande dessinée, très fine, très subtile, sans doute que les références me parlent particulièrement, Les réflexions sur le rock donnent un peu les clés du récit, il est question de son crade et paradoxalement totalement maîtrisé, comme l'aquarelle qu'on laisse s'étaler toute seule, librement, sur la feuille est dont on obtient exactement le résultat voulu, ou l'effet de la raquette sur la balle, coup automatisé mais qui pourtant doit arriver à déstabiliser l'adversaire. Dans cette triangulation improbable, il évoque le rapport du sport à l'art en évitant soigneusement le spectaculaire. au contraire, c'est tout en pudeur. La vie sentimentale vient se greffer là dessus, comme si l'un des éléments était l'allégorie de l'autre, alors que c'est une seule et même chose.
Ce n'est pas facile de parler d'une bande dessinée qui raconte finalement assez peu de choses, et est-ce que je m'y suis pas si bien immergé parce que ce sont des domaines qui me parlent personnellement, est-ce qu'un lecteur qui n'a jamais étalé de l'aquarelle sur une feuille et en même temps pratiqué un sport de ce genre peut saisir la force de cette bande dessinée (et je ne parle pas des désordres amoureux, c'est sans doute plus universel), je n'en suis pas certain, c'est assez private joke, il faut le reconnaitre, mais moi, j'ai été totalement bluffé.
Commenter  J’apprécie         10
Max, entraineur de ping-pong en club, vient de se faire quitter. Il marche dans la forêt avec son meilleur ami. Et voilà, c'est tout.
Il n'y a pas d'histoire, de profondeur, de remise en question. Il n 'y a même pas de personnages. Les plus belles planches, à l'encre de Chine, sont celles de la nature et du ciel. Juste elles.
Commenter  J’apprécie         70
Si cet album n'est pas parfait, il est porteur de belles tentatives et s'avère hypnotique, enthousiasmant et touchant, ce même si sa fin paraît quelque peu prévisible.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Nous avons donc ici un album qui fait sans aucun doute preuve d’une réelle singularité mais sur lequel nous laisserons cependant le soin à chacun de se forger son propre avis...
Lire la critique sur le site : Bedeo
Malgré un parti-pris graphique original et plutôt bien maîtrisé, le lecteur reste donc beaucoup trop externe à ce périple tour à tour intime, sportif, naturaliste. Et l’ennui s’infiltre, page après page, sans vraiment jamais disparaître
Lire la critique sur le site : BoDoi
Le tennis de table est un duel... au même titre que la boxe mais sans contact physique. Ça va vite. C'est très intense. Il faut apprendre à se contrôler. À maîtriser son mental. Intégrer le réflexe afin qu'il devienne automatique. Instinctif. Ça ne s'apprend qu'à travers des répétitions intensives. Et dans ces moments-là... une partie animale de nous-même nous affleure.
- T'es punk !
- Ha ha ! C'est une manière élégante, Max, de dire que je suis un tocard.
il y a un côté honorable à vouloir atteindre ses objectifs, c'est vrai. Seulement, une fois champion, il faut se rendre à l'évidence, cela n'est toujours qu'un instant dans une vie.
Et dans ces moments là, une partie animale de nous-même nous affleure.
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020, la tempête Alex dévastait la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes. Ce livre donne la parole à celles et ceux qui l'ont subie, fait le bilan et suit la reconstruction.
Un récit sensible et poétique : au plus près de la parole des femmes et des hommes, il est aussi à l'écoute de ce que la nature a à nous dire. Une bande dessinée écologique par deux lauréats du prix Tournesol (Laurent Bonneau en 2017 et Alain Bujak en 2021).