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EAN : 9791091328319
340 pages
Gope éditions (05/09/2016)
4.58/5   12 notes
Résumé :
Récit d’une enfance hongkongaise (1952-1955)

Libre comme l’air et protégé par sa chevelure blonde – gage de bonne fortune pour les Chinois –, Martin, jeune Anglais avide de découvertes, explore Hong Kong et se voit ouvrir des portes normalement fermées aux « Gweilos », ces « pâles individus » qui règnent en maîtres sur la Colonie.
Bien écrit, drôle et plein de vie, Gweilo se situe à la frontière entre littérature et document historique. Beaucou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je confesse que je ne connaissais pas Martin Booth, écrivain britannique.
"Gweilo", c'est le Hong Kong vu à travers ses yeux d'enfant de 7 à 9 ans dans les années 50.
Il est tombé amoureux du pays et cela transpire à chaque page.
Si vous aimez l'Asie, vous ne lâcherez pas ce livre.
Vous aurez l'impression de sentir les odeurs, d'entendre le brouhaha, d'aller à la rencontre de la population.
L'enfant est libre, audacieux, curieux de tout (les aliments, les gens, les animaux, les paysages).
Le récit est descriptif, les rues détaillées, les quartiers pauvres dessinées. On croise des échoppes d'opium, des pousse-pousse, des incendies, on prends les transports locaux dans le bruit et le chaleur.
Le style est agréable, léger, adapté aux souvenirs.
C'est aussi, un témoignage d'amour à sa mère ; femme libre, moderne et lumineuse.
On sourit souvent.
Bref, j'ai adoré !
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Je suis ravie d'avoir une fois de plus reçu un des livres que j'avais sélectionné. Et je crois que le hasard a fait le bon choix.

Martin Booth a écrit d'autres livres mais apprenant sa mort prochaine d'une tumeur au cerveau il a voulu revenir sur les années de sa prime enfance entre 7 et 10 ans.

Son père Ken est nommé à Hongkong comme ravitailleur. Il aimerait ne pas s'encombrer de son fils qu'il méprise comme il méprise tout le monde sauf ses supérieurs mais il n'en est pas question pour Joyce, la mère. le couple n'est pas assorti, autant la mère est sans préjugés, drôle et toujours active (même si c'est surtout pour s'amuser), autant le père est étroit d'esprit, toujours préoccupé des consignes, incapable d'une action spontanée, et surtout aigri parce qu'on ne le reconnait pas selon lui à sa juste valeur.
Ils s'embarquent donc tous les trois sur le Corfu, avec quelques escales. Enfin Hongkong. Mère et fils vivent à l'hôtel et le père part pour le Japon. C'est d'abord à partir de cet hôtel que le jeune garçon va explorer, en dehors de ses heures d'école, toutes les rues, les échoppes. Sa curiosité, son absence à lui aussi de préjugés et sa blondeur porte-bonheur lui ouvrent de nombreuses portes et lui permettent de créer de nombreux liens avec les habitants. Il apprend même assez de la langue locale pour échanger.
Lorsqu'un appartement leur est alloué sur les hauteurs, ils prennent un couple de domestiques. Et c'est un autre environnement que Martin explore. Sur le Peak, ils vivront aussi un typhon.
Très proche de sa mère, Martin l'accompagne parfois dans ses pérégrinations à elle, dans un salon de thé russe par exemple.
Tous deux supporte mal l'homme avec lequel ils vivent. Il faut dire que s'il ne touche pas à sa femme qui pourtant le remet à sa place assez souvent, il se venge volontiers sur son fils de ses frustrations. J'ai eu du mal à comprendre la non intervention de la mère dans ces cas-là.
Son enfance hongkongaise l'a beaucoup marqué, la famille y reviendra d'ailleurs quatre ans plus tard, mais ça c'est une autre histoire.

J'ai aimé explorer cette île avec Martin mais j'aurais tellement aimé qu'un cahier photographique voire une carte avec indiqués les lieux principaux soit glissé dans les pages.
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Une enfance hongkongaise

Dans Gweilo, Martin Booth raconte avec talent le Hong Kong des années 1950, les immenses camps de réfugiés à Kowloon, la société coloniale et la découverte de la culture cantonaise par un jeune Occidental.

Martin Booth est un écrivain britannique né en 1944. Ses nombreux ouvrages évoquent principalement le passé impérial britannique en Chine, à Hong Kong et en Asie.

« Je n'ai jamais complètement quitté Hong Kong, ses rues et ses collines, ses myriades d'îles et ses rivages déserts si familiers au garçonnet de 7 ans que j'étais, curieux, parfois retors, audacieux et inconscient des dangers de la rue. »
Le ton est donné tout de suite : franc, sincère et direct.

C'est à la demande de ses enfants, alors qu'il était atteint d'un cancer incurable du cerveau, qu'il décida de raconter à leur intention son enfance hongkongaise, notamment ses jeunes années qu'il passa à Hong Kong début des années 1950. Il acheva son récit en 2003, juste avant son décès, en 2004. L'ouvrage intitulé simplement Gweilo, a Memoir of a Hong Kong Childhood a eu un grand succès. Gweilo, « démon étranger », est le nom que l'on donne familièrement aux hommes blancs dans la langue cantonaise. La version française, traduite par Marie Armelle Terrien-Biotteau, vient de sortir aux éditions Gope sous le titre de Gweilo, récits d'une enfance hongkongaise.

« Ma mère était aussi déterminée et tenace qu'un bull-terrier »

Disons-le tout de suite, plus que de simples souvenirs, il s'agit du livre d'un romancier et il se lit d'une seule traite. Les personnages principaux sont au nombre de trois : Martin, l'enfant à la tête blonde, espiègle et téméraire, décrit ci-dessus, et ses parents, Joyce et Ken, eux aussi promptement campés par l'auteur.

« Ma mère était très jolie, agile et menue, et avait une chevelure d'un blond vénitien ; quant à mon père, un beau brun mince, il évoquait presque un type latino-américain. On aurait pu croire qu'ils formaient le couple idéal, et pourtant il n'en était rien. Drôle, ma mère avait l'esprit vif, beaucoup d'humour, une grande facilité de nouer des relations avec des gens de milieux très différents et une curiosité intellectuelle très aiguë. de plus, elle était aussi déterminée et tenace qu'un bull-terrier. En revanche, mon père était un encroûté extrêmement pointilleux et sans grand sens de l'humour. En outre, il était aigri et son aigreur ne fit que s'accentuer au cours des ans. Il en vint à tenir toutes ses relations à distance, se considérant supérieur à la plupart de ses contemporains. »

Traversée maritime et découverte de la culture cantonaise

Les conflits à l'intérieur du couple ne peuvent donc qu'être inévitables et ponctuent toutes ces années hongkongaises. L'ouvrage commence comme un récit de voyage avec la description et les péripéties de leur traversée en mer sur un bateau, le Corfu, de Southampton à Hong Kong. À Alger, où dans la casbah la mère se fait cracher dessus par un chameau, en Égypte ; à Port-Saïd, dans le musée des antiquités égyptiennes – le père, qui ne quitte pas son complet-veston sous une chaleur accablante, se voit surnommé par l'équipage, « le contre-amiral en culotte de peau » ; à Bombay, dont les excréments de vache sacrée et d'éléphants indisposent la mère. Colombo est paradisiaque. À Georgetown, ils se font attaquer par des singes et Singapour est en lutte contre les communistes.

Une traversée racontée avec de multiples détails et beaucoup d'humour, avant l'arrivée finale à Hong Kong, un 2 juin, sous un ciel couvert.

C'est sur la péninsule de Kowloon qu'ils s'installent, au Grand Hotel dans un premier temps puis dans des chambres contiguës avec un balcon au Fourseas Hotel, sur Waterloo Road. La façade donnait sur le trottoir et, de l'autre côté, était une colline escarpée et pelée sans végétation. L'hôtel abritait des familles d'expatriés britanniques, des hommes d'affaires, mais aussi des militaires en transit et, sur l'arrière, un étage mystérieux interdit au jeune garçon qui abritait des filles de joie pour distraire les militaires qui faisaient, explique le maître d'hôtel au jeune garçon innocent, des « sauti sauta » et « gigoti gigota » avec eux.

C'est à partir de cet hôtel que commence l'exploration du jeune garçon, protégé par ses boucles blondes – signe de bonne chance pour les Chinois, qui veulent tous les toucher. On le suit dans ses pérégrinations dans les ruelles de la ville, ses rencontres avec les garçons d'hôtel, tous réfugiés de Chine qui lui racontent leur passé, des coolies dont il décrit la vie très dure.
« On voyait leurs muscles des épaules jouer, les tendons se resserrant et se relâchant sous la peau, ils avaient le teint cireux, la poitrine creuse et la peau du cou tirée. Leur espérance de vie ne dépassait pas les 35 ans. »

C'est sous ses yeux une découverte constante de la culture cantonaise, de la cuisine, des traditions, fêtes et funérailles par un ensemble de détails et de traits vivants de diseurs de bonne aventure, de moines, de membres de triades et vendeurs en tous genres sur les marchés. Sa mère est souvent complice alors que son père se raidit dans sa dignité, de peur que sa femme ne se déshonore avec des Chinois de bas étage.

Des théières d'argent et quatre confitures différentes

D'un autre côté, il y a l'aspect colonial, lorsque par exemple sa mère l'emmène au thé de l'après-midi à l'hôtel Peninsula, où ils s'installent dans le hall « entourés de colonnes dorées et accompagnés par un quatuor à cordes… On nous apporta des théières en argent contenant du thé indien à la bergamote ou au jasmin ; les théières reposaient sur des réchauds à alcool, le thé était accompagné de sandwiches aussi minces que du pain d'ange et de petites pâtisseries exquises. Pain et beurre étaient servis avec quatre confitures différentes. Ma mère était au septième ciel, elle avait l'impression de mener une vie de star. Lorsque, discrètement, l'addition lui fut présentée, elle blêmit. »

La famille habitera ensuite au Peak, haut lieu des colons alors interdit aux Chinois. le père achètera une Ford Consul et ils exploreront les Nouveaux Territoires.

Ce livre de plus de 300 pages est à la fois un document historique et un récit écrit avec style.
[…]

Gérard Henry
6 octobre 2016
Lien : http://blog.courrierinternat..
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Quand Martin, jeune garçon de 7 ans, embarque à bord du Paquebot Corfu en fin d'après-midi du vendredi 2 mai 1952, il est loin de se douter (en est-il même capable ?) que ce voyage va bouleverser sa vie à jamais. Son père Ken étant nommé à HK pour servir sur un navire ravitailleur de la Royal Fleet Auxiliary, il fut décidé que la famille s'expatrierait sur l'Asie.
La traversée jusqu'à Hong Kong prit un mois, avec sept escales, qui furent toutes synonymes d'aventure.
Arrivé à destination, installé dans un hôtel sur la péninsule de Kowloon, le jeune Martin ne tarde pas à se faire à sa nouvelle vie. Il pourrait se comporter comme un jeune enfant expatrié, mais il se lance tout de suite à la découverte de son environnement.
Père absent, mère très ouverte d'esprit , mais peu regardante sur l'emploi du temps de son jeune enfant, Martin se lie d'amitié avec les coolies, les marchands ambulants, les vagabonds, le personnel de l'hôtel. Il maîtrise le Cantonais très rapidement. Il est à l'aise avec son entourage, qui le lui rend bien. (Sa chevelure blonde, porte bonheur pour les chinois, lu ouvre bien des portes!). Les Chinois ont de tout temps été très généreux et patients avec les enfants.

Truffé de références historiques, Martin Booth nous peint dans cet ouvrage un tableau de la culture chinoise au début des années 1950.
Martin Booth a rédigé cette autobiographie au début des années 2000 et l'on serait tenté de se demander comment il a pu retenir tout ce qui a fait son enfance sur Hong Kong. Naturellement, il n'avait pas tenu de journal, même s'il prétend avoir une mémoire efficace, il s'en est référé aux notes et photos prises par sa mère, aussi enthousiaste et passionnée que lui de HK.

Gweilo est l'histoire d'un enfant qui ne semble pas pâtir du manque d'amis de son milieu social, mais qui s'épanouit au contact de figures adultes locales, qui lui témoignent à leur tour respect et affection. Voici une enfance extraordinaire, libre de toute contrainte (l'époque et l'environnement s'y prêtaient peut-être d'avantage que maintenant).
On retiendra l'habilité de l'auteur à nous transporter dans un monde qui n'existe plus, et surtout toute son affection pour cette colonie britannique d'Asie, qui ne le quittera jamais et qui ne quitte jamais toute personne y ayant résidé.

Gweilo commence et se termine par un voyage en bateau le lundi 2 mai 1955, avec le retour sur l'Angleterre. Ce séjour en Europe ne sera que temporaire. La famille Booth fait un retour définitif sur l 'Asie 4 ans plus tard pour le plus grand bonheur de Martin et de sa mère.

Selon Wikipedia, Gweilo est un terme chinois cantonais correspondant aux deux caractères 鬼佬 pour désigner un étranger de race blanche, en particulier ceux de Hong Kong (grande communauté d'expatriés occidentaux).
Le premier des deux caractères chinois composant le terme (鬼) signifie fantôme d'après la couleur de la peau et le second (佬), qui signifie homme, individu.
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Martin Booth nous narre ici trois années de sa jeunesse passées à Hongkong, trois années dépeintes de manière très vivante, pleine de saveurs et de couleurs.

L'auteur, enfant intrépide, nous donne sa vision candide et naïve de la ville, des lieux visités, explorés, des personnes rencontrées et des objets et animaux découverts.

Ce petit garçon, véritable "porte bonheur" ambulant, dont les Chinois aimaient caresser ses cheveux blonds pour amener la bonne fortune, parlait un cantonais des plus authentiques, une langue apprise dans la rue avec son argot et ses expressions pimentées.

J'ai aimé découvrir la ville dans les années 50 et toutes les péripéties vécues par ce jeune garçon intrépide et n'ayant peur de rien (il a quand même approché des membres de la triade !!). le Hongkong de Martin Booth était quelque peu différent de celui des guides de voyage, il est bien plus réel et fait la part belle aux habitants qui font l'âme même de la ville.

Outre son amour de Hongkong qui se ressent à chaque page, l'auteur nous fait part également de ses sentiments envers ses parents en nous plongeant dans l'intimité familiale. L'admiration envers sa mère est palpable, femme curieuse de tout, douce tout en étant pleine d'entrain. En revanche, l'auteur règle ses comptes avec son père, personne assez anthipatique, guindé et rabat-joie qui corrige son fils régulièrement et casse souvent l'ambiance.

Ce livre est donc une lecture agréable de souvenirs d'enfance.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce qui m’interloqua fut de voir le marin, sous mon regard, glisser la main dans l’une des fentes de la robe et pincer les fesses de la jeune femme. Elle ne manifesta aucun signe de réprobation et je me demandai si c’était la façon dont on saluait toutes les Chinoises
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À dire vrai, je n’ai jamais complètement quitté Hong Kong, ses rues et ses collines, ses vallées boisées, ses myriades d’îles et ses rivages déserts si familiers au garçonnet de 7 ans que j’étais, curieux, parfois retors, audacieux et inconscient des dangers de la rue. Ce fut mon chez-moi ; c’est là que j’ai passé mon enfance, c’est là que sont mes racines et c’est là que je suis devenu un homme.
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