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L'Enjomineur tome 2 sur 4

Vincent Madras (Illustrateur)
EAN : 9782841723188
409 pages
L’Atalante (13/10/2005)
4.02/5   130 notes
Résumé :
« L'esprit du mal s'est levé sur la terre. Je suis venue te confier la dague façonnée par les hommes des temps oubliés. Elle seule a le pouvoir de le tuer. »

Ainsi lui disait la fée Mélusine, surgie des eaux dans un étier des marais de Vendée. Mais Émile a failli, il erre, misérable, dans le bocage. Et l'histoire avance à grands pas...

Janvier 1793. La Convention s'apprête à condamner Louis Capet, ci-devant roi de France. A Paris, les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Un très bon deuxième tome qui reprend le récit très exactement dans la foulée du tome un.
On retrouve les mêmes ingrédients, les deux mêmes personnages principaux et antagonistes et surtout le même contexte de la révolution française et de la terreur.
Toujours cette évocation de personnages historiques et cette histoire de France fidèlement retranscrite, on s'instruit sans même s'en rendre compte, un must !
Un récit résolument fantastique où les différentes magies se côtoient. J'apprécie l'équilibre subtil de la narration qui réussit à nous rendre supportable ce florilège de cruautés et de violence omniprésentes, la louisette, ou guillotine, tourne à plein régime et le sentiment d'insécurité qui s'abat sur les parisiens est palpable.
Emile et Cornuaud dit "Belzébuth" continuent à naviguer dans le maelstrom de cette année 1793 où survivre est déjà un bel objectif.
Un récit d'une belle qualité où l'on ne s'ennuie pas, c'est sombre et sans concession, c'est prenant et passionnant, cela nous instruit sur une période somme toute pas si connue que ça, c'est ce que j'appelle du temps bien investi ;)
L'auteur a de plus le bon goût de nous donner une fin qui nous donne juste envie de nous jeter sur le tome trois sans tarder, d'ailleurs j'y suis déjà, quel talent !
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J'ai refermé ce deuxième tome pantelant. Nous laisser sur une fin pareille… Bordage est très cruel.

L'auteur se prétend écrivain jardinier (je l'ai entendu le dire lors d'une table ronde un jour), c'est-à-dire qu'il ne planifie pas son récit ; il le laisse s'écouler avec un minimum de contrôle. Bien qu'imaginaires, ses personnages gardent une certaine liberté d'action et surprennent parfois leur géniteur. Cette pensée n'a cessé de m'accompagner alors que je regardais l'ange de pureté Émile et son antithèse maudite Cornuaud se dépatouiller chacun de son côté avec les événements de la Révolution Française. C'est flagrant pour Émile que la mission « qu'on » lui fait porter sur les épaules, dès lors qu'il l'accepte, entraine un peu au petit bonheur la chance. Pierre Bordage l'aide à avancer grâce à de petits coups de pouce. Émile est plus dans la réaction que dans l'action.
Cornuaud est pour sa part plus enclin à prendre le taureau par les cornes. Oh il bénéficie aussi d'une part de « chance » mais on le voit extrêmement vif à profiter de la moindre occasion d'améliorer son sort. Malgré tout, son état d'enjominé entraine souvent des complications. Je me demande si l'auteur avait prévu que sa relation avec son « hôte » prendrait ce chemin plus proche de la symbiose gagnant-gagnant que de l'esclavage du premier tome. De même je me demande s'il avait prévu que sa plume générerait chez le lecteur – chez moi en tout cas – comme un syndrome de Stockholm envers cet homme pourtant antipathique, et ce malgré ses « crises de folie sanglantes ».
Durant tout le roman, Bordage joue avec nos nerfs en rapprochant géographiquement les deux héros, en faisant tangenter leurs trajectoires. On meurt d'impatience de voir leur première rencontre et comment celle-ci va se dérouler. Du grand art.

Le fantastique est nettement plus présent dans ce deuxième tome ; on peut même parler de fantasy. Pourtant c'est encore une fois la description des événements de la Révolution qui m'a le plus fasciné. Je ne cesse d'apprendre sur cette période que je connais peu : le comité de Sûreté Générale, la Convention, la Montagne, les brissotins, le mur des fermiers généraux, le décor est superbement dépeint. Mais c'est encore une fois l'âme sans fard des hommes et des femmes que Bordage parvient à faire revivre. Loin d'être une époque bénie, la Révolution était un temps de chaos autorisant les pires bassesses. Doué pour décrire ce genre de situations, Bordage met son talent à l'oeuvre avec brio. Il sait pourtant saupoudrer la bassesse de moments plus calmes, parfois amusants, parfois d'un fort poids historique comme la visite à Marie-Antoinette dans sa prison du Temple.

La complexité du jeu politique est tellement grande qu'il est impossible d'en faire une lecture manichéenne. C'est pourtant ce que j'ai longtemps cru que Bordage voulait faire à travers les raisons de la « mission » d'Émile. Pour ceux qui la lui ont donnée, le monde se comprend seulement en termes de Mal et de Bien. Autant essayer de faire entrer des ronds dans des carrés pour Émile qui ne sait plus à quel saint se vouer – si j'ose dire – pour discriminer où se situe le vrai Mal dans la pétaudière parisienne.
Je suis donc resté sceptique quant à cette dualité manichéisme-complexité politique, jusqu'à une discussion avec Tatooa – avec qui j'ai lu ce livre en LC et qu'elle a terminé un peu avant moi – qui m'a poussé à conjecturer et à comprendre ce qui m'attendait dans les dernières pages.
Et c'était tout à fait inattendu. Même si immédiatement on pense que l'Enjomineur vient pêcher ce ressort dans une saga ultra célèbre, l'effet est jouissif. Le twist final est terrible. Comment peut-on laisser le lecteur sur une scène comme celle-là ?

Bordage est un écrivain jardinier, de son propre aveu. Voire. Même s'il ne savait pas quels méandres son fleuve aller créer, il savait très bien où il voulait lui faire rejoindre la mer. On ne peut qu'avoir planifié une révélation pareille.
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On reprend l'histoire là où on l'avait laissée: la Terreur se répend comme une traînée de poudre, la guerre civile semble de moins en moins évitable en Vendée... bref, plus grand chose n'est sous contrôle, et le sang déjà versé n'était visiblement qu'une introduction légère à ce qui nous attends.
Nos deux protagonistes se font toujours trimballés bien contre leur gré, chacun de leur côté, ayant à gérer les antagonismes entre les monarchistes et les insurrectionnaires, et bien évidement leurs enjominements respectifs. Et c'est à Paris que leurs pas vont les mener.

J'ai toujours la légère appréhension, après un premier tome remarquable, de tomber sur une suite plus fade, voire carrément mauvaise. Il n'en est rien avec cette saga, le deuxième volet répondant largement aux attentes que le précédent a provoquées.
On se laisse emporter par la plume de Bordage, toujours aussi juste et envoûtante, dans les méandres politiques de l'époque. On s'y retrouve étonnement très bien, malgré la pléthore de factions et de personnages (et leurs panoplies d'intrigues), l'auteur nous guidant avec aisance dans L Histoire trouble de notre pays.

La touche de fantasy s'épaissit quelque peu, les éléments commencent à s'imbriquer tranquillement les uns avec les autres, et l'on comprend gentillement vers où l'auteur veut nous emmener. Les personnages également y voient un peu plus clair, et leurs quêtes prennent elles aussi un peu plus de relief.

Je retrouve pas mal d'éléments d'Alvin, d'Orson Scott Card, dans cette trilogie. Ca tombe plutôt pas mal, c'est un de mes bouquins Sfff favoris. le côté historique est vraiment étayé, on a réellement l'impression d'y être, de vivre les passions, les craintes et les déceptions des différentes couches de la population, sentant planer continuellement l'ombre d'une guillotine, et nous laissant dans la bouche un goût de sang. Bordage nous délivre là encore une sacré prestation, très encourageante pour le troisième et dernier tome.
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La quête de notre jeune Emile se poursuit. En posséssion de la dague enjominer de Mélusine il se rend a paris et vers son destin.

Bordage nous narre la révolution a sa sauce , avec une pointe de Fantasy. Il est toujours un merveilleux conteur ou la Louisette (guillotine) est décrite avec brio et a un rôle principal dans ce tome.

J'apprécie toujours cette histoire et la façon dont Bordage aborde ses thèmes de prédilections. Il se questionne sur la "religion" , l'égoisme et la capacité de l'homme a retourner sa veste, .... C'est aussi un tome ou la délation a une place prépondérante.
Bordage m'a définitivement conquise avec ses écrits.

Mais j'avoue que ce tome deux, même si l'histoire reste plaisante et très agréable à lire, sert plus de transition au tome 3 je pense, parce que l'intrigue n'avance pas beaucoup. d'un petit chouia sur la fin de ce tome qui nous en apprend un peu plus sur Emile.

Donc pas une déception mais dommage que l'avancée du roman ne soit pas un peu plus rapide. Je pense que pour quelqu'un de moins passionné que moi, cela pourrait lasser et nuire à la continuité de la trilogie.
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Et nous voilà reparti avec Nadou, dans ce deuxième tome de l'Enjomineur, à la suite d'Émile et Cornuaud pris dans les tourments de la Révolution française. Nous sommes en 1793.
Après sa rencontre avec la fée Mélusine, Émile se retrouve perdu, sans ressource à fuir la Vendée et à vouloir rejoindre Paris où semble vouloir le mener le cheval fantastique que la fée a mis à sa disposition. Ce périple lui fera rencontrer de nombreuses personnes amicales, d'autres bien moins, qui lui feront prendre conscience qu'il ne faut pas faire confiance à tout un chacun. Sa dague s'anime dès qu'il s'approche du mal...
On se retrouve dans ce second tome à suivre Cornuaud toujours enjominé par la sorcière Vaudou qui lui fait commettre de plus en plus d'atrocités. Des geôles de la Conciergerie aux bas-fond de Paris, Pierre Bordage nous décrit cette période affreuse en nous faisant pénétrer dans les lieux les plus putrides et infectes de la capitale. On ressent la peur, l'insécurité perpétuelle d'être dénoncé même pour des choses inexistantes. Il faut dire que « La Veuve » coupe beaucoup de tête en cette époque. La Terreur est entrain de naître à travers le pays.
Tous les grands partis révolutionnaires que ce soit Girondins, Jacobins, etc.. se cherchent et s'éliminent au fur et à mesure. Toutes les grandes figures de la Révolution sont mentionnées à travers les grands événements de cette triste période où le pays fut à feu et à sang.
C'est surtout à travers Cornuaud que l'on ressent tout cela. Après un passage à la Conciergerie où il est enfermé pour crimes, il est recruté par le comité de sûreté nationale qui fait souvent appel à d'anciens criminels pour leurs basses besognes.
Émile et lui vont se trouver confronté l'un à l'autre. le bien contre le mal ? Il faudra lire le troisième tome pour en savoir plus.
Toujours autant de plaisir à plonger dans L Histoire même si elle est mâtinée de fantastique. Bordage a le chic pour décrire la réalité la plus sordide, on s'y croit, on ressent les émotions de nos héros ainsi que de la population. C'est imagé et réaliste. Pour l'instant je dirais que c'est ma trilogie préférée de cet auteur.
A très bientôt.. Hein Nadou, on ne saurait tarder à lire la suite… ;-)
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Des femmes, vieilles et jeunes, suivaient la charrette de leurs cris hystériques. Le peuple de Paris se passionnait toujours pour les exécutions, devenues pourtant quotidiennes et banales après la mise en scène grandiose de la mort du dernier roi de France. Les fournisseurs, les marchands ambulants et les ouvriers interrompaient leur travail pour se presser dans la cour, espérant qu’un événement insolite viendrait perturber le rituel : un homme se débattait parfois comme un beau diable et les aides au bourreau, vêtus de tablier rouge sang, avaient toutes les peines du monde à le maîtriser ; une femme se traînait une autre fois à genoux aux pieds des exécuteurs pour implorer sa grâce ; quelqu’un tentait de prononcer un discours grandiloquent jusqu’au moment fatidique où le couperait lui brisait net la nuque et la voix… On ne se lassait pas des têtes roulant dans le panier, des soubresauts des corps se vidant par saccades, des cadavres jetés comme des sacs de grains dans un tombereau. Fripiers et autres commerçants cernaient les charrettes dès leur arrivée dans la cour comme une nuée des corbeaux s’abattant sur une dépouille afin d’estimer au plus vite la valeur des effets des condamnés. Ils se présenteraient ensuite à la vente à l’encan qui tenait dans le cimetière où étaient dépouillés et ensevelis les cadavres.
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— Que je sache, père, la Convention n'a pas encore voté l'abolition de l'esclavage.
— Elle devait d'abord se débarrasser des négociants et autres suppôts de la Gironde, déclara Gaspard Hugueny. Maintenant que les jacobins ont les mains libres, l'esclavage devrait être aboli et les négriers enfin placés au banc d'infamie.
— On dit que l'âge apporte la sagesse, mais à vous il a apporté l'extrémisme.
— Si vouloir la liberté, l'égalité et la fraternité pour tous les peuples de la terre, y compris ceux d'Afrique, est considéré comme de l'extrémisme, alors je suis fier d'être extrémiste.
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Il ne prenait même plus le temps de chauffer le petit appartement meublé qu'il louait rue Neuve-Saint-Augustin. De toute façon, le bois était devenu tellement cher qu'il lui aurait coûté plus de la moitié de son salaire. Les accapareurs, dénoncés avec virulence par les journaux et les libelles des enragés, spéculaient sans cesse sur les produits de première nécessité, grain, savon, chandelle, laine, bois, paille... Des émeutes ébranlaient régulièrement la rue parisienne et prenaient pour cibles les épiceries, les bateaux, les entrepôts. Il ne se passait pas un jour sans qu'une insurrection ou une bataille secouât la province, ici un soulèvement contre les mesures fiscales, là un affrontement sanglant entre royalistes et jacobins, là encore la mise à sac d'un magasin... Les incertitudes qui planaient sur le pays, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières, entretenaient une tension qui risquait à tout moment de dégénérer en guerre civile.
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Conscients que le procès du roi était un piège tendu par l'aile fanatique de la Convention, les girondins se disputaient sur le sort qu'il convenait de réserver à l'accusé, la mort pour les uns, l'emprisonnement pour les autres, le bannissement pour les derniers. Ils manquaient singulièrement de fermeté et de cohérence pour lutter avec efficacité contre les vents chargés de menaces qui soufflaient sur l'ancien royaume de France et sa capitale. Originaires pour la plupart de province, ils se réclamaient désormais du fédéralisme, en bons bourgeois désireux de favoriser l'essor de leurs cités ou de leurs régions. Le joug parisien écrasait le pays.
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Émile prit conscience qu'il marchait dans les pas de l'homme qui l'avait recueilli et protégé à la Réorthe. Il regrettait à présent de n'avoir jamais manifesté sa reconnaissance et son affection à l'abbé Rambaud. La jeunesse est tellement affairée à se célébrer elle-même qu'elle ne fait aucune place à la gratitude.
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Nous accueillons aujourd'hui l'écrivain Pierre Bordage et l'éditrice Stéphanie Nicot, deux figures de la science-fiction contemporaine.
À l'heure où les voyages dans l'espace font l'objet de financements plus sérieux que jamais, résultant de volontés impérieuses, à l'heure où notre civilisation cherche un avenir, et que les normes de moeurs, de genre se modèlent différemment, la quête des origines se dédouble pour envisager une transmutation éventuelle, que nous reste-t-il du réalisme et du mysticisme ?
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