AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782846261968
492 pages
Au Diable Vauvert (19/03/2009)
3.81/5   416 notes
Résumé :
Prévoyant la catastrophe, Franx a convaincu les siens de fortifier le Feu de Dieu, une ferme du Périgord, conçue pour une autonomie totale de plusieurs années.
Mais le cataclysme le surprend à Paris et. pour rejoindre sa famille, il entreprend une impossible odyssée, à pied dans des ténèbres perpétuelles en compagnie d'une autre survivante, une petite fille muette.
Pendant ce temps, dans l'arche transformée en bunker, sa femme et leurs deux enfants s... >Voir plus
Que lire après Le Feu de DieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 416 notes
Ce livre est posé sur une étagère depuis longtemps. Je ne sais pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt.
Et bien, c'est en cette période de confinement que je m'y attaque. C'est presque d'actualité. Presque !!!
Mais ici, c'est apocalyptique. Un monde totalement détruit, une humanité à la limite de la disparition. Tout est gris, tout est enseveli sous la lave et les cendres. Les humains ne sont plus qu'une poignée éparpillée sur la Terre. C'est un monde mort qui s'offre aux quelques survivants. L'humain est poussé dans ses retranchements. Il doit survivre, ou tenter de survivre.
Je me suis laissée happée par l'histoire... J'ai beaucoup aimé. Une belle surprise !
Commenter  J’apprécie          872
La malédiction de Cassandre a toujours frappé les visionnaires : ils prédisent l'avenir, mais jamais personne ne les croit.
Ainsi en est-il de Franx, héros de ce livre, vilipendé, moqué, trahi, méprisé, qui prophétise la fin de ce monde, et l'avènement d'une nouvelle ère après une décennie de bouleversements géologiques et climatiques.
Franx a eu l'incroyable énergie de réaliser son rêve de fou en construisant avec l'aide d'une petite communauté une véritable forteresse dans le fin fond du Périgord noir, au lieu-dit le « Feu de Dieu ». Une forteresse destinée à les protéger durant la décennie que durerait les cataclysme climatiques et géologiques.
Mais qui, à l'exception de Franx avec son caractère bien trempé et son intransigeance, pourrait durablement croire à l'extinction prochaine de l'espèce humaine ?
C'est au moment où la petite communauté se désagrège de l'intérieur et quitte le « Feu de Dieu » que le « Grand Bouleversement » finit par arriver, si promptement que Franx n'a même pas le temps de dire aux incroyants, aux sceptiques et aux persifleurs : « Vous voyez, je vous l'avais bien dit ! »

Deux destins se déroulent en parallèle.
Le voyage apocalyptique et dantesque de Franx pour rejoindre sa famille terrée au « Feu de Dieu ». Cinq cent bornes à pied au milieu d'un paysage ravagé, d'orgueilleuses cités millénaires englouties ; une marche harassante dans le blizzard, la nuit perpétuelle et les pluies de cendre ; un combat inégal contre la faim, l'épuisement, le découragement, et le froid mordant jusqu'à l'os ; une lutte de chaque instant contre soi-même et contre tous les autres survivants, et d'abord les rats, éternels rivaux de l'homme. Pour survivre et avancer, Franx doit abandonner toute émotion, toute compassion. Se faire plus dur que le roc.
Quant au « Feu de Dieu », nous assistons à un huis-clos malsain et étouffant où la famille de Franx se protège tant bien que mal et cherche à se libérer de la tyrannie de Jim aux « doigts tentaculaires ».

Pourtant, malgré cette atmosphère oppressante, cet épuisement des corps et des âmes tellement palpables, ce fatalisme mortifère, il existe toujours un peu d'amour et d'humanité qui permet à nos héros si malmenés de poursuivre leur chemin, de chercher à survivre, vaille que vaille.
On entrevoit, de temps à autre, dans une fugace éclaircie une espérance nouvelle pour l'humanité, et c'est tout le talent de Pierre Bordage que d'avoir confié les clefs de ce monde en gestation aux deux êtres les plus fragiles, les plus innocents et les plus démunis de cette sombre histoire.
Un beau livre, d'une noirceur sidérale, d'une violence pure, mais aussi plein d'espérance, qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout.

Challenge 2016 Pierre Bordage


Commenter  J’apprécie          6414
Un style très efficace et un très bon moment dans un monde âpre et dure !
Je ne suis pas un inconditionnel de P Bordage . Cependant j'ai dévoré ce roman .
Il contient selon moi tout ce qui peut combler l'amateur du genre post apocalyptique .
La catastrophe est brutale . Nous la vivons en direct dès les premières pages et tout le reste du temps les personnages ( ciselés et prégnants de réalité ) en assument les conséquences, ballotés par les vents et marées .
Le récit se structure entre deux pôles :
Le personnage principal est coincé à paris et il tente de rejoindre son domicile . C'est un parcours hallucinant dans un environnement de froid extrême .. de lave .. de vapeurs dangereuses et mortelles , avec des rencontres pas toujours bonnes et pas toujours mauvaises ( des fois les deux ensemble malgré tout ). Cet exode du personnage principale est une virée hallucinante et spectaculaire de chaque instant .
L'autre volet du texte concerne la famille , qui attend le retour du personnage principal dans une sorte de fortin ( la maison familiale fortifiée ) , assiégée par des malheureux , occasionnellement assiégée mais principalement sous la coupe d'un personnage limité , dangereux et nocif .
Un homme qui s'est incrusté dans la maison .Cette maison est superbement décrite et habitée ( la situation et les lieux sont très fouillés ) .
Franchement c'est un excellent moment de lecture apocalyptique plein de rebondissements , de nuances et de suspens . le feu de dieu est tout simplement excellent . Une lecture post apocalyptique du tonnerre , que je recommande aveuglément pour qui voudra découvrir ce sous-genre de la SF .
Ps : je mets le mot-clef guerre parce que la maison subit un véritable siège et la route est émaillée d'affrontements .
Ps bis : Dans ce genre je mentionne un texte qui est un autre must du genre post apocalyptique francophone : L'autoroute sauvage de Julia Verlanger .
Commenter  J’apprécie          642
Je déteste les scénarios catastrophes, ou le monde péri sous les coups d'une éruption volcanique ou d'un séisme de magnitude 24 sur l'échelle de Richter .
Quand mon mari regarde ce genre de film c'est le meilleurs moyen pour me faire fuir le salon.
Alors quand j'ai attaqué les premiers chapitres de ce roman dans ma tête ça a fait : " Argh !! pourquoi tu n'as pas lu la quatrième de couverture ! Tu as choisi le seul Bordage que tu vas détester !"

Et bien non ! parce que Bordage est un formidable conteur et qu'il aborde le sujet complètement différemment. Ce n'est pas tant la catastrophe qui intéresse l'auteur mais tout simplement le comportement humain. L'homme devient un loup pour l'homme (ce qu'il est déjà au demeurant) pour sauver sa peau, il devient tortionnaire pour appuyer sa domination, ou utilise ses atouts pour arriver a ses fins.
Alors oui ce roman c'est du Bordage tout craché, mais un Bordage différent. Dans ce roman il n'est absolument pas question d'une critique du système mais d'une mise en évidence de ce que l'homme peut faire lorsqu'il est confronté à une situation extrême, mais également aux mutations que le corps, l'esprit ou la nature peuvent subir pour s'adapetr au mieux a un écosystème hostile.

Je n'ai pas complètement été convaincue par le personnage d'Alice. Tout simplement parce que en tant que mère je crois que je pourrais me transformer en lionne (voir pire) si on touchait a un seul cheveux de mes enfants.
Mais d'un autre côté, avec sa vision des choses, Bordage démontre que nous sommes tous différents et que la sécurité de nos enfants ne passe pas toujours pas des actes inconsidérés... mais parfois par des actes "plus posés".

Au final, j'ai fortement apprécié ce roman .. et ce n'est pas encore celui ci qui fera baisser mon appréciation de ce grand auteur Français.
Commenter  J’apprécie          5711
Challenge Pierre Bordage 2016 / 3

Un Bordage sympa, aux antipodes des "Guerriers du Silence" qui contentera aisément les lecteurs amateurs de thriller post-apocalyptiques.

Franx est un visionnaire, seul contre tous. Il a prévu le cataclysme planétaire qui a mis fin à l'humanité, telle que nous la connaissons. Il savait que la terre, suite à une série de bouleversements globaux (tsunamis, tremblement de terre, inversion des pôles magnétiques, éruptions volcaniques massives...) allait entrer dans une nuit glaciaire d'une décennie. En conséquence, il a aménagé une ferme, baptisée le Feu de Dieu, dans le Périgord noir, afin d'y mettre sa famille à l'abri (Alice, sa femme, Théo et Zoé, ses deux enfants). Trois autres familles l'ont suivi, mais las de ses "délires" paranoïaques, elles sont parties, juste avant la catastrophe...Seul reste, en compagnie des siens, Jim, dit le grax, un dangereux pervers, inutile et tyrannique. le problème est que Franx, à cause d'un malheureux concours de circonstances, s'est retrouvé à Paris, lorsque les implacables événements ont débuté. Accompagné d'une étrange petite fille, qu'il a recueilli en chemin, arrivera-t-il à parcourir les 500 km qui le sépare du Feu de Dieu, alors que le monde s'écroule autour de lui ?

Un Bordage sympa, donc, très immersif et dont les pages se tournent toutes seules. L'auteur alternent l'histoire de Franx et d'Alice, en égrenant des chapitres courts, à l'aide d'une écriture nerveuse et rythmée, qui n'est certes pas à la hauteur de celle des "Guerriers du Silence", mais qui a le mérite d'être adaptée au récit. le monde qu'il nous dépeint est proprement effroyable et le changement des comportements humains est aussi radical et rapide que les bouleversements climatiques et géologiques. On est quand même assez loin de "Ravages", par exemple. J'ai eu un peu de mal à apprécier le personnage de Jim, tant Bordage en fait un repoussoir, qui manque un peu de finesse. D'une manière générale, les personnages ne sont pas très développés, tant c'est le rythme de l'action qui prime, et il faut reconnaître qu'il saisit d'emblée le lecteur à la gorge.

Au final, un roman plutôt agréable, qui se lit bien et qui nous livre l'humanisme de l'auteur sous la forme d'une allégorie de la solidarité, qui, pense-t-il, doit primer sur le repli égoïste, d'autant plus lorsque la situation parait désespérée. le final, sans être transcendant, est la marque de l'espoir (de la foi ?) que Bordage éprouve à l'égard de l'espèce humaine.
Commenter  J’apprécie          436

Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Des groupes affolées s'éparpillèrent de chaque côté de Franx. Il n'y avait plus aucune cohérence dans leur comportement. Il ne leur servait à rien de courir, il n'existait plus d'endroits sûrs dans les environs, ni probablement dans aucune région du monde. Le hasard gouvernait désormais, pas vraiment le hasard, Franx n'y croyait pas, mais la fatalité, le jeu cruel et implacable de la nature, des éléments, d'autres auraient pu dire des démons, des anges ou de Dieu. Il ne croyait pas non plus aux hiérarchies célestes, il était seulement convaincu qu'on ne pouvait échapper à son destin, que les chemins étaient tracés quelque part, que la seule liberté de l'être humain était de l'accepter ou de se rebeller, de coller à la réalité ou de la refuser. [...] Son seul libre arbitre était d'affronter le présent et de tenter de toutes ses forces de rejoindre le Feu de Dieu, il ne lui appartenait de décider s'il y parviendrait.
Commenter  J’apprécie          240
Je ne parle pas de tempête, répliqua-t-il aussi calmement que possible. Mais de cataclysme planétaire. La Terre a bougé, il n'y a plus ou pratiquement plus de protection magnétique, des régions entières ont sans doute disparu sous les eaux, les anciens volcans ses sont réveillés un peu partout, de nouveaux sont apparus. Leurs éruptions simultanées forment une brume de particules en suspension qui bloque la lumière du soleil et mettra à mon avis six ou sept ans à se disperser. Six ou sept ans d'obscurité et de froid glacière, une peccadille sur le plan géologique, une éternité pour les êtres vivants. Il vous faut maintenant économiser votre carburant, votre nourriture, votre eau, votre énergie, et je vous répète que, si vous ne chassez pas ou ne mangez pas les rats, ce sont les rats qui vous mangeront.
Commenter  J’apprécie          190
Les deux femmes étaient arrivées derrière Franx. Elles ouvraient des yeux effarés sur la multitude grisâtre qui occupait toute la largeur de la galerie. Si les rongeurs décidaient de déferler sur les rescapés réfugiés dans la champignonnière, il ne leur faudrait pas plus de quelques minutes pour les réduire en squelettes. Franx leva le bras pour donner davantage de longueur au rayon de sa lampe. La lumière glissa sur les échines hérissées pour s'échouer sur une forme immobile émergeant de la nuée frémissante comme un rocher au milieu des flots agités. Il crut discerner la silhouette menue et familière.
" Surya ? "
Commenter  J’apprécie          230
Des hommes et des femmes s'agglutinaient à présent de chaque côté de Franx et levaient des yeux inquiets sur le ciel, des piétons, mais aussi des cyclistes, leur vélo à la main, et des automobilistes descendus de leur voiture.
« Ils ont dit à la radio qu'il se passait des trucs bizarres, murmura une femme.
Une baisse brutale de l'activité magnétique », précisa un homme.
Le flot des véhicules s'était figé sur le pont. Curieusement, plus personne ne songeait à klaxonner. Franx perçu un long frémissement sous ses pieds. Ce n'étaient plus des risées qui agitaient la surface hérissée de la Seine, mais des remous, des tourbillons aux cercles de plus en plus amples, de gigantesques bondes s'ouvraient dans le fond et aspiraient l'eau. Ballottées, les vedettes du Pont-Neuf se tamponnaient violemment. Une deuxième salve d'éclairs violets, jaunes, verts, beaucoup plus longue que la précédente, illumina la frange obscure du ciel. Des phénomènes magnétiques aux formes et aux couleurs somptueuses, comparables aux aurores boréales. Franx s'efforça de remettre de l'ordre dans le chaos de ses pensées. Regagner d'urgence le Feu de Dieu... Foncer d'abord à l'hôtel, récupérer des vêtements chauds, gagner la gare d'Austerlitz, sauter dans le premier train pour Brive avant qu'il ne soit trop tard... Il ne parvenait pas à détacher son regard du spectacle fascinant qui se jouait au-dessus de Paris, et probablement dans d'autres régions du monde. La Seine avait baissé d'un mètre en quelques minutes. Le temps paraissait suspendu, la ville pétrifiée.
Le fleuve se vida tout à coup dans un bruit prolongé de succion, l'eau s'évanouit à une vitesse sidérante, comme aspirée par la gueule béante d'un monstre, dévoilant un lit tapissé d'une végétation luisante et de poissons frétillants, des bateaux se retrouvèrent plantés dans la vase, d'autres se renversèrent dans un fracas de bois et de vitre brisés.
Commenter  J’apprécie          50
L'étape deux de la procédure consistait à établir l'inventaire exact des ressources, de les diviser par le nombre de personnes présentes dans le Feu de Dieu, de prévoir ainsi la consommation de chacun pour une durée de sept années. Franx avait calculé que les nuages de particules mettaient entre cinq et dix ans pour se disperser. Sept étaient donc l'estimation moyenne. Elle le soupçonnait d'avoir choisi ce chiffre parce qu,il lui vouait un culte irrationnel -
sept jours de la semaine, sept ordres angéliques,
sept couleurs de l'arc-en-ciel, sept rishis védiques, sept chakras,
sept branches du chandelier et de l'arbre sacré des chamanes,
sept têtes de la bête de l'Apocalypse, sept versets de la Fatiha, sept nains,
sept péchés capitaux....
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Pierre Bordage (61) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Bordage
Nous accueillons aujourd'hui l'écrivain Pierre Bordage et l'éditrice Stéphanie Nicot, deux figures de la science-fiction contemporaine.
À l'heure où les voyages dans l'espace font l'objet de financements plus sérieux que jamais, résultant de volontés impérieuses, à l'heure où notre civilisation cherche un avenir, et que les normes de moeurs, de genre se modèlent différemment, la quête des origines se dédouble pour envisager une transmutation éventuelle, que nous reste-t-il du réalisme et du mysticisme ?
Pourparlers science-fiction c'est maintenant.
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
autres livres classés : post-apocalyptiqueVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus



Lecteurs (998) Voir plus



Quiz Voir plus

Mort d'un clone de Pierre Bordage

Quel âge a Martial Bonneteau ?

47 ans
48 ans
49 ans
50 ans

15 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Mort d'un clone de Pierre BordageCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..