La course frénétique qui s'engage au début des années 1670 pour instituer un opéra français, il convient d'abord d'en attribuer la responsabilité et les dégâts au roi. Louis XIV est un absolutiste de la décision. Sa conception du pouvoir est connue. Elle tient en cette formule assénée au lendemain de la mort de Mazarin : "Le roi gouverne par lui-même." La devise s'applique autant à sa personne qu'aux talents dont il fait choix pour régner sur la peinture, la sculpture, la marine, l'agronomie, les médailles ou les jardins.
L'autre règle louis-quatorzienne est la suivante : à chaque fonction un homme. Et un seul. Colbert est le principal ministre. Obéissant au roi, il choisit un homme clé à chaque poste. Chapelin est aux lettres, Félibien à l'historiographie des bâtiments, Racine à l'histoire du règne. Chacun donne à l'image du monarque une transcendance politique qui s'inscrit dans l'Histoire et non plus dans le ciel. De même qu'il ne saurait y avoir deux Le Brun ou deux Le Nôtre, il ne pouvait y avoir deux maîtres de l'opéra français, rôle que Lully était d'évidence le mieux disposé à tenir. Seule erreur de la part du surintendant - et que la postérité n'a de cesse de rappeler -, la réappropriation, à son seul compte, des oeuvres écrites à quatre mains avec Molière. Mais on ignore que Poquelin, dans ses menées pour obtenir de son côté le privilège de l'Opéra, avait déjà pratiqué semblable hold-up esthétique sur le travail de Lully...
Pour offrir un cadeau ou donner une fête, médite ta stratégie comme si tu partais en guerre, écrit son compatriote Mazarin.
C'est une règle de l'Ancien Régime que de voir les artistes ne pas survivre au mépris de leurs maîtres.
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous invite à explorer différents futurs avec une même idée en tête : la place de la solidarité. En effet, Nos futurs solidaires est un recueil de nouvelles de science-fiction qui explorent toutes à leur manière cette thématique. L'ouvrage a été réalisé sous la direction d'Ariel Kyrou dans le cadre du Laboratoire des solidarités, lui même placé sous l'égide de la Fondation Cognacq-Jay. Quatorze auteurs s'y succèdent pour présenter chacun une vision, mais aussi une histoire et une ambiance différentes : Vincent Borel, Sabrina Calvo, Chloé Chevalier, Philippe Curval, Catherine Dufour, Régis A. Jaulin, Sylvie Lainé, Li-Cam, Norbert Merjagnan, Ketty Steward, Anne Sophie Devriese, Audrey Pleynet, Leo Henry et Michael Roch.
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