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Après avoir enfilé sa tenue de travail, elle se regarde dans le miroir, s'étonnant de ne pas voir ses yeux salis par tout ce que l'existence lui offre de pire. Elle pense surtout au lendemain, jour où son avortement est programmé. Elle appelle son mari pour le prévenir qu'elle rentrera tard et qu'il n'oublie pas les gouttes de leur bébé. Elle a accepté une mission qui va déborder l'horaire de fin de service. Une mutinerie s'est produite dans un centre de détention, obligeant le transfert des prisonniers d'un bâtiment à l'autre. Pour ce faire, l'on a fait appel aux escorteurs de la COTEP, ceux-là même chargés des reconduites aux frontières. Or, ces hommes étant tous mobilisés ce soir, ce sont aux hommes du commissariat que l'on a confié la mission. Virginie sera de ceux-là. Elle fera équipe avec Érik, son chef de bord et Aristide, son collègue mais surtout son amant de quelques soirs. Ils doivent récupérer un réfugié politique tadjik au centre de Vincennes et l'emmener à Roissy...

Hugo Boris met en lumière ces hommes et ces femmes de l'ombre. Ces hommes et ces femmes qui, derrière l'uniforme, ont une vie, comme tout un chacun. Il met en avant surtout Virginie, une jeune femme tout juste maman qui, délaissée par son mari, s'est lancée dans une aventure extra-conjugale avec son collègue, Aristide. Mais, maintenant qu'elle se retrouve enceinte, elle est plus que jamais déstabilisée. À ses côtés, Aristide et Érik, ses collègues. Tous les trois vont se trouver dans une bien étrange situation qui va au-delà de leurs fonctions habituelles à savoir reconduire un réfugié politique vers son pays. Des personnages parfois fragiles dépeints avec une profonde humanité et qui, face à cette mission, seront confrontés à leurs propres convictions. le temps de quelques heures, confinés dans cette voiture banalisée, l'on devient spectateur de ce qui se joue, l'on partage leurs doutes et leurs émotions. Hugo Boris nous offre un roman admirablement mené, saisissant, intelligent et décrivant avec perspicacité cette ambiance tendue. Un roman servi par une plume vive et vivante...
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Quelques heures de la vie d'une femme flic.
Virginie s'apprête à avorter, l'intervention est programmée pour le lendemain. Elle y pense, beaucoup, forcément... Mais avant de s'y préparer, de rentrer chez elle retrouver son mari et leur petit garçon, elle a sa journée de travail à finir. Mutinerie dans un centre de rétention, incendie, il s'agit d'aller chercher avec deux collègues un réfugié politique tadjik et de l'emmener à l'aéroport, il doit être reconduit dans son pays. Est-ce la grossesse et la perspective de l'IVG qui rendent Virginie si sensible au sort de cet homme ?

En lisant cet ouvrage, j'avais deux films en tête : 'Welcome' (Philippe Lioret, 2009) et 'Polisse' (Maïwenn, 2011).
Comme la militante de l'ASFFAM* dans ce roman, je m'indignais en regardant 'Welcome' : comment peut-on faire ce boulot, être à la solde de l'Etat pour traquer des migrants et les ramener à la frontière, les exposant à une mort probable ?
Moins de hargne à l'égard des policiers en lisant cet ouvrage de Hugo Boris (comme en voyant le film 'Polisse') : la complexité de leurs fonctions, la rudesse de leur quotidien sont bien mises en évidence à travers les états d'âme de Virginie et de ses deux collègues, tiraillés entre leur mission professionnelle et leur empathie pour un condamné.

Cette lecture m'a légèrement laissée sur ma faim, je n'ai pas retrouvé dans la plume la grâce du 'Baiser dans la nuque', mais il est vrai que le thème est bien différent... Et surtout, je reste désemparée avec mes questions naïves sur certaines missions de la Police et de l'Armée...

* Association Service Social FAmilial Migrants
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Illustration très noire d'un problème d'immigration illégale, que nous préférons souvent ignorer, omettre ou carrément oublier. Pour ce qui me concerne, les conditions des mesures d'éloignement des clandestins ne m'ont jamais été décrites ainsi.

Le poison du doute s'immisce dans la tête de trois policiers pendant une opération de reconduite à la frontière. Une mission de trop qui entrouvre la porte à la conscience, en dépit des valeurs d'obéissance et de loyauté.

Dans le huit clos de la voiture vers l'aéroport et dans les locaux de la police des frontières de Roissy, Hugo Boris met à nu trois fonctionnaires lessivés par leur profession, pris dans leurs contradictions professionnelles et personnelles. Les masques tombent, montrant les fêlures, le stress, la perte de motivation, et la mécanique dans l'exercice d'un métier fait de violences en tous genres. Sans oublier le réfugié tadjik laminé par la force brute de la loi.

C'est direct, en coup de poing. Ça sent le vécu, hyper réaliste et ingrat, pour des flics qui composent comme ils peuvent avec leurs propres sentiments.
Un roman pétri d'humanité, écrit sans chercher l'artifice littéraire.
Bluffant!
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Police, Hugo Boris chez Grasset aout 2016.
J'ai lu ce roman dans le cadre du prix SNCF du polar 2019 et je suis "estomaquée" Ici pas de superflic, de brigades criminelles renommées, de malfrats du grand banditisme auréolés de gloire! Non ici trois agents de police lambda..
C'est l'été, Virginie, Aristide et Erik font des heures supplémentaires , une mission hors de leur zone les attend: prendre un charge un reconduit et le convoyer jusqu'à l'aéroport Charles de Gaulle. Une mission qui va brutalement faire exploser leur petit monde et les mettre en péril...
Hugo Boris, pour écrire ce roman , a mené une enquête minutieuse , réussi à s'immiscer dans les méandres administratifs et policiers. Ces quelques heures passées dans cette voiture de patrouille valent beaucoup de grands discours. Un huis-clos tout )à la fois étouffant et salvateur...
Un très beau roman sur un sujet "inflammable" . A lire !

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Victime de violences policières, je partais avec un a priori négatif au sujet de ce livre, mais peut-être mon comportement avait-il justifié cette répression ? Alors dès que je vois un képi, un truc bleu, un gyrophare, y a comme un demi-tour qui s'opère dans l'estomac, les lèvres se retroussent les dents du bas s'avancent, enfin celles qui me restent, et un grognement jaillit des profondeurs de mes entrailles arhgreeeeeeeuuuuu !
De plus cette bande de joyeux drilles doit raccompagner un migrant en situation irrégulière à l'aéroport de Roissy Charles de Gaules, double arhgreeeeeeeuuuuu !
Alors les premières pages je les ai lues d'un oeil, espérant secrètement que ces braves gens se prennent quelques baffes, du genre de celles qu'Astérix et Obélix mettent aux Romains. (Ouh c'est pas beau dom la vengeance ! Oui, je sais, mais je me soigne !)
Petit à petit, l'histoire humaine de ces trois flics se met en place et comment ne pas se prendre d'affection pour Virginie qui doit avorter le lendemain matin. Son couple battant de l'aile, elle trouve un peu de réconfort auprès d'un de ses collègues de travail : Aristide.
La situation qui s'ensuit me parait improbable dans la réalité mais force est de constater que l'histoire d'Hugo Boris est plutôt plaisante, s'essayant à grand coup de tendresse de nous dépoussiérer les gens qui exercent ce métier. Je ne remets pas en cause les talents de l'auteur qui grâce à sa plume émouvante à faillit m'avoir mais désolé je ne suis pas encore prêt à aller les biser.
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« Police » est un roman court (moins de 200 pages). Toute l'action se concentre dans peu de lieux et sur un petit laps de temps. On suit trois agents de police, qui sont missionnés pour transférer un homme. Mais cette mission n'est qu'un prétexte pour nous ouvrir les portes de ce monde que l'on connaît peu ou partiellement.

Dès les premières lignes, le lecteur est intégré au quotidien de ces forces de l'ordre. Hugo Boris nous brosse rapidement les portraits de ces personnages, afin que l'on puisse appréhender leurs comportements. Il ne détaille pas leurs vies, mais crée juste un contexte relationnel. Ainsi on entre en empathie avec eux. On ressent leurs émotions et on vit cette expérience à leurs côtés parce que le récit est fluide et transpire le réalisme. Ce petit groupe nous accepte et on devient un spectateur privilégié de cette tragédie humaine.

Et c'est ça la grande force de ce roman, qui se veut être un condensé de ce que représente le dur métier de policier. Car plus que de me plonger dans la vie extraordinaire de ces redresseurs de l'ombre, il a provoqué chez moi, un déferlement d'émotions. de l'amour, de l'amitié, de la tristesse, de la colère, de la panique, je suis passé par tous les états en même temps que les personnages.
La plume d'Hugo Boris est belle et agréable et transfère avec efficacité une certaine sensibilité sans jamais tomber dans les clichés ou le manichéisme. J'ai lu ce livre presque d'une seule traite tant je me suis laissé transporter par la puissance de cette boule de tensions, qui emportée par la vitesse des événements, fait naître un véritable suspense. Je voulais connaître la suite, savoir comment l'histoire allait tourner.

A la fermeture de ce texte, je suis ressorti ému par le destin de tous les protagonistes, qui sont régulièrement partagés entre moralité et professionnalisme. Hugo Boris fait une belle déclaration de respect au monde judiciaire pourtant si peu considéré. Il me prouve aussi qu'un livre peut être bref et profond à la fois !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Ce roman à suspense, qui relate avec réalisme le quotidien de quelques policiers, ne m'a cependant pas totalement convaincue.
Certes, les descriptions sont belles.
Certes, l'humanité de ces fonctionnaires est parfaitement mise en évidence.
Certes, l'auteur s'est documenté comme il se doit.
Certes, le renvoi d'un innocent dans un pays où il risque sa vie est totalement d'actualité.
Mais de ce récit émane une certaine facilité et surtout, la fin, abrupte, "en queue de poisson" ne reflète aucunement l'annonce de la quatrième de couverture que je lis toujours, à tort ici malheureusement.
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A la dernière page d'un livre d'Olivier Norek, celui-ci lance un "Message subliminal : lisez Police de Hugo Boris!" J'ai suivi son conseil et enchaîné cette lecture immédiatement.

Avec un très grand plaisir. Car, sur le thème de la reconduite d'un migrant, clandestin, retenu, homme, désabusé, résigné, Hugo Boris rédige un court roman débordant de qualités.

D'abord, un style, une capacité à alterner de courtes phrases avec de très longues, magnifiquement structurées. La dernière, à la toute fin du livre, remplit quasiment toute la page, synthétisant tous les affres et sentiments de l'héroïne. Des dialogues percutants, très réalistes, avec humour, colère, tendresse ou désespoir qui mettent le lecteur au coeur de ce mini road-movie en un huis clos pathétique pour chacun de ses acteurs.

Ensuite, il construit, à partir d'une histoire banale de reconduite vers son pays d'un retenu, un drame vécu par chacun des quatre participants dont les convictions vont être ébranlées au point de les lancer dans une action, peut-être invraisemblable, qui les conduit vers un dénouement capable de les transformer.

Un titre également choisi et présenté comme il se doit, à lire dans un miroir, car c'est dans celui de cette police superbement incarnés par les trois flics que vont se refléter tous leurs visages, expressions, détresses, amours, certitudes fracassées.

Alors, suivez le conseil de Norek : "lisez Police!"
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Ils sont gardiens de la paix. Ils ont eu une journée difficile et voilà, alors que le soir s'annonce déjà, qu'on les appelle en renfort.
Virginie est épuisée car elle reprend à peine le travail après un congé parental...Mais elle a accepté la mission sans savoir de quoi il retournait.
Erik et Arsène l'accompagnent.
Tous trois doivent maintenant prendre en charge un réfugié en situation irrégulière et le reconduire à la frontière, c'est-à-dire à l'aéroport, où il sera récupéré par des escorteurs.
Ce n'est pas une mission habituelle, car c'est la COTEP (Compagnie des Transferts, Escortes et Protections) qui est responsable du transfert, mais ce soir-là est spécial, puisque tous ont été appelés en renfort, suite à un incendie au Centre de Rétention de Vincennes.
En douce, durant le trajet vers l'aéroport, Virginie ouvre le dossier pour simplement en savoir davantage sur cet homme mutique et résigné. Elle comprend tout de suite que le retour au pays pour cet homme, est synonyme de mort...
Asomidin Tohirov est-il vraiment militant pour les droits de l'homme dans son pays ?
Lorsque Virginie réalise qu'elle a été sa vie et ce qu'elle sera là-bas, dès son retour chez lui, elle tente de persuader ses compagnons de le laisser s'évader.
Mais là-bas à l'aéroport, les attendent les escorteurs...

L'auteur décrit avec beaucoup de psychologie, l'ambiance tendue de ce huis-clos intimiste, qui se déroule le temps d'un trajet en voiture vers l'aéroport et de quelques haltes.
Dans cette voiture, les quatre protagonistes ne sont pas seuls. Nous sommes là, assis à leur côté, assistant impuissants aux événements.
Par petites touches successives, l'auteur nous fait entrer avec beaucoup de réalisme et de finesse dans le ressenti des personnages. Peu à peu, nous comprenons les doutes des policiers, nous ressentons leurs contradictions, leur profond désir d'humanité mais aussi le carcan dans lequel ils sont enfermés : ils ont fait le serment de servir la France...
Nous tremblons avec le réfugié tadjik, dont le silence poignant est encore plus expressif que son langage corporel, mais aussi parce que ses regards et son incapacité à réagir, en disent long sur ce qu'il a subi chez lui.
Virginie est le personnage central du roman, celle par qui tout arrive...
Pour les policiers, la désillusion par rapport à leur métier est là, mais ils savent qu'ils doivent faire leur travail, aller jusqu'au bout, même si leur conscience leur dicte de faire le contraire et, cette prise de conscience, emplie de contradictions, est très douloureuse.C'est un roman qui se lit d'une traite et qui peut être lu dès l'adolescence, car il est très court et très facile à comprendre, tout en étant très fort en émotions.
De plus, il invite le lecteur à s'interroger sur ce métier humainement difficile.
C'est donc un livre court, mais profond et percutant, qui suscitera chez les jeunes de nombreux débats.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Epoustouflant ! de Hugo Boris, j'avais retenu " le baiser dans la nuque" qui m'avait émue ...Ce roman m'a remis en tête la chanson de Nougaro " A bout de souffle". Je l'ai lu en une journée, et suis vraiment encore sous le choc! Une femme flic patauge entre coeur et raison, entre sentiments et devoir professionnel. C'est totalement actuel, c'est totalement humain. Un style vif et percutant. du bon, du très bon Hugo Boris!
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