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Virginie, Aristide et Erik sont flics. Une dernière mission les attend avant de pouvoir rentrer chez eux : reconduire un étranger à la frontière. Une mission assez simple mais qui ne va pas se passer comme prévue. En effet, Virginie ouvre le dossier qui accompagne le détenu et comprend que son retour au pays est synonyme de mort pour lui. A partir de là, l'ambiance dans la voiture va subtilement changer...

J'ai entendu pas mal de choses sur ce roman lors de sa sortie durant la rentrée littéraire de septembre 2016.

Le sujet est d'actualité. On se sent forcément interpellé par ce sujet brûlant, surtout lorsque l'on habite dans le nord comme moi, avec toutes ces histoires de jungle et de migrants.

J'ai beaucoup aimé faire ce voyage avec ces trois flics assez différents les un des autres mais qui restent unis et solidaires quoi qu'il arrive. Il faut noter que la vie personnelle de ces trois policiers prend également beaucoup de place dans l'histoire et cela aura forcément une influence sur leurs choix à venir.
L'étranger originaire du Tadjikistan passe comme au second plan, alors qu'il s'agit de son sort et de son avenir dont le livre parle.

Les chapitres sont assez courts, pourtant les descriptions sont nombreuses. Je ne suis pas particulièrement fan des longues descriptions mais ici cela est nécessaire pour faire comprendre l'atmosphère tendue de ce voyage vers l'aéroport. le lecteur est rapidement dans l'ambiance et est également amené à prendre un peu parti.

Bref, ce livre interpelle et nous amène à une sacrée réflexion.
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Un roman sur des policiers mais pas un roman policier.
180 et quelques pages de choix à faire, de prise de conscience, des décisions à prendre et à assumer avec l'humain sous l'uniforme et l'uniforme derrière l'humain
Un récit très intimiste autour de 3 visages et beaucoup moins coup de poing que ce que je pensais.
Vraiment pas mal du tout
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Ils sont trois flics. Virginie, jeune maman enceinte de son collègue, qui a prévu d'avorter le lendemain, Aristide, beau parleur et amant de Virginie, et Erik, le chef d'équipe un peu tatillon et solitaire. On les appelle pour une mission inhabituelle : il s'agit d'escorter un "retenu", un étranger clandestin, jusqu'à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle où on le mettra dans un avion pour le reconduire dans son pays, le Tadjikistan. Au cours du trajet Virginie, complètement déstabilisée par son drame personnel, ouvre le dossier du retenu : torturé et battu à mort, il a quitté son pays à pied, espérant trouver refuge en Europe. Toutes ses convictions sont remises en cause : accomplir sa mission, c'est envoyer cet homme à une mort certaine....

Belle surprise que ce roman que j'avais mis de côté avec la certitude sans fondement qu'il n'allait pas me plaire. C'est pourtant l'inverse qui s'est produit : dès les premières pages, on est séduit par le choix de l'auteur de raconter son récit uniquement au travers du prisme de chacun de ses trois personnages. C'est Virginie qui ouvre l'histoire, alors qu'elle est en plein bouleversement intime, en se rappelant des scènes terribles de son métier : "Elle a su surnager tout cela parmi les mille tâches ingrates qui forment son ordinaire, elle est allée perdre sa tranquillité d'âme dans les mauvais lieux, obligée de vivre au-dessus de l'étonnement, de tout connaître du pire de l'existence, pour un salaire à peine décent, et elle se demande toujours comment elle n'a pas les yeux sales, stupéfaite qu'ils n'aient pas conservé, dans leur profondeur, le pâle reflet de la misère." Les mots sont justes, les phrases rythmées, l'histoire terriblement réaliste, et le présent de narration ne donne pas l'effet de distanciation habituel. L'aventure personnelle de ces quatre personnages, puisqu'aux trois policiers il faut ajouter Asomidin Tohirov, cet homme tétanisé de peur qu'on ramène à la frontière et à ses tortionnaires, ne laisse pas indifférent en ce sens qu'elle pointe la logique cruelle de la loi auquel doivent obéir ces trois fonctionnaires de l'Etat que leur morale ce soir-là ne pourra que réprouver, qui vont s'élever contre l'implacable, et ne se sortiront pas indemnes de ces quelques heures tendues à la rupture.

Outre le drame épouvantable des reconduites à la frontière des "retenus" politiques, le roman donne également une vision du métier de gardien de la paix loin des clichés machistes et manichéens : ni bons ni mauvais, ces hommes et ces femmes font leur métier, et certains ne sont pas épargnés par les doutes. Au vu du nombre de personnes qu'il remercie, l'auteur a dû fournir un gros travail de documentation, ce qui contribue à donner à son récit un aspect si réaliste.
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En moins de 200 pages, Hugo Boris fit preuve d'un sens du réalisme, du relationnel et d'une psychologie saisissants. Il y a dans ces lignes beaucoup d'humanité et tellement de désillusions...
Sous la forme d'un huis-clos il nous ballade de villes en villes vers l'aéroport, bord de cette auto, il nous entraîne dans ces 4 vies sans vraiment trop nous en dire, évoquant avant tout un contexte relationnel et des détails forts qui font la différence et qui accentuent les émotions chez le lecteur, totalement intégré à ce quotidien de policiers, mais avant tout d'homme et de femmes loin d'être dénués d'états d'âme...........................
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[lu pour les matchs de la rentrée littéraire 2016 (aka #MRL16) ]

On dit de lui qu'Hugo Boris, pourtant jeune écrivain encore, a déjà abordé de nombreux genres littéraires différents dans ses précédents romans, créant chaque fois la surprise et l'admiration : fantastique, réaliste, historique...

S'il fallait désigner une case (beurk) pour Police, ce serait, peut-être : un roman sociétal (beurk, beurk), ou alors corporatiste (beurk, beurk, beurk).
Ce qui est sûr en tout cas : ce n'est pas, mais pas du tout, un roman policier !

J'avais lu et adoré Trois grands fauves, et je confirme l'effet de surprise, de contraste absolu, avec celui-ci.
Seul point commun : l'écriture limpide, précise et élastique, parfaitement adaptée aux accélérations de l'action, comme aux réflexions intérieures des personnages, et aux descriptions de lieux et de comportements.
Ça commence un peu comme le pitch d'un film césarisé ou d'un épisode de série télé populaire : trois policiers de base dans un équipage en mission, deux hommes, une femme. C'est par elle, Virginie, que tout arrive, dans ce roman vif, dense et captivant.
Elle s'est portée volontaire dans l'urgence pour participer à la reconduite d'un étranger expulsé jusqu'au vol au départ de Roissy qui le renverra dans son pays. Normalement c'est la Police aux frontières qui fait ça, mais un incendie au centre de rétention de Vincennes rend nécessaire le renfort des gardiens de la paix du commissariat du XIIème arrondissement où Virginie, Aristide et Erik, sont de service. Ils embarquent en fin de journée dans leur Laguna, vont prendre en charge à Vincennes le demandeur d'asile refusé, un tadjik, et prennent la direction de l'aéroport.

Ce qui fait oublier très très vite les clichés des films de flics, c'est l'épaisseur psychologique que l'auteur donne à chacun des acteurs de cette équipée d'un soir, en nous faisant vivre leur quotidien professionnel et familial. Car à l'intérieur des contraintes dramaturgiques d'unité de temps (celui de la mission, quelques heures) et de lieu (la voiture), chaque protagoniste a le temps de laisser vagabonder ses pensées, de ruminer ses soucis, de ranimer ses souvenirs, de faire des projets.
Virginie, jeune mère de famille, se prépare à avorter le lendemain ; elle est plus fragilisée et troublée par cette échéance qu'elle ne se l'avoue à elle-même.
Aristide est au courant, c'est lui le père ; il n'est pas le mari, mais il a compris qu'il n'avait plus son mot à dire dans la décision de la jeune femme ; lui le beau gosse costaud, séducteur et malin, boute-en-train à l'humour lourdingue, est très malheureux du rejet de sa collègue.
Les failles d'Erik, le plus capé des trois, sont plus difficiles à cerner ; sous une autorité naturelle de façade, il a su jusque là cacher aux autres combien il est mal dans son boulot.

Tout s'accélère quand la jeune policière décachette sans autorisation l'enveloppe qui contient le dossier de l'homme qu'ils raccompagnent. Elle a compris que leur expulsé est promis à la mort (pour raisons politiques) au retour dans son pays, et elle ne peut supporter cette idée. Cette mission décidément inhabituelle va alors poser des problèmes de conscience aux trois équipiers, mais surtout à Virginie. le plus difficile à convaincre de laisser filer le retenu est Erik, le chef d'équipage. Finalement c'est le tadjik lui-même qui, ne comprenant rien au comportement bizarre des trois policiers, paralysé de frayeur, refuse de quitter la voiture ! Mais Virginie ne compte pas en rester là et tentera jusqu'au bout, seule s'il le faut, de faire capoter le transfert de l'expulsé.

C'est court, rapide, de plus en plus rapide, à l'image de la course éperdue de Virginie et de ses coéquipiers pour la dignité et la vie d'un inconnu. Rattrapez-les !

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Je viens de finir ce livre alors même que les policiers sont dans la rue, dénonçant leur manque de moyens, de considération, de reconnaissance. Quel métier font-ils aujourd'hui , quels risques prennent-ils ?
C'est presque le thème de ce roman. Virginie, Erik et Aristide sont "flics" et exercent leur métier du mieux qu'ils peuvent. Ils n'avaient pas pensé vraiment à ce qui les attendait, insultes, agressions, peurs de l'imprévu dans les interventions, horaires, manque de moyens..... ils rejoignaient une grande famille, voulaient faire respecter la loi, la justice , être indispensable à la société.
Par une soirée d'été, ils se retrouvent tous trois à intervenir dans une mission qui ne dépend pas de leur compétence : reconduire un réfugié à l'aéroport Charles de Gaulle pour reconduite dans son pays. Pour Virginie, qui voit sa vie perturbée par une grossesse non désirée, c'est la mission de trop. Elle prend conscience de l'absurdité de la situation et " pète les plombs", elle veut sauver cet homme de l'expulsion. S'ensuit pour chacun des protagonistes une réflexion sur ce qu'il est, ce qu'il fait et ce qu'il pourrait faire.
Un bon livre sur une prise de conscience du métier de policier, bien rythmé, bien mené, à lire en ce moment.
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Le dévouement pour son pays, pour son travail, soudain mis à mal lorsque la mission dépasse le cadre habituel, lorsqu'elle engendre la condamnation d'un homme. Une mise en valeur importante du statut d'étranger et une dénonciation de l'injustice de l'expulsion sans prise en compte des droits de l'homme. Un roman fort et des personnages complexes qui nous touchent par leur volonté d'agir et leurs incertitudes.

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Trois policiers ont pour mission d'amener un prisonnier étranger à l'aéroport pour un retour au pays. Une tache simple? Non, plutôt compliqué, non par la nature du prisonnier, mais par la finalité de cette expulsion, qui est une condamnation à mort. Deux hommes et une femme, loin d'accomplir bêtement leur mission vont se remettre en question,lors de cette nuit , si particulière, qui transformera leur vie professionnelle et familiale. On ne sors pas indemne de cette lecture, on est sonné en refermant le livre. L'auteur nous plonge dans la difficulté du travail de Flic, dur d'allier le quotidien avec ce métier. Un roman puissant, psychologique, et déstabilisant.
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Pendant quelques heures, nous suivons trois policiers, Virginie, Erik et Aristide, pour une mission qui ne rentre pas dans leurs attributions : reconduire un Tadjik à la frontière. Dans la voiture qui les mène à l'aéroport, Virginie parcourt le dossier de ce sans-papiers et se retrouve alors devant un cas de conscience : doit-elle être complice avec ses collègues d'une expulsion synonyme de mort ?

Je ne vais pas vous faire languir : j'ai beaucoup aimé ce roman. La preuve, je l'ai lu d'une traite. Grâce à un style fluide et sans fioritures, j'ai trouvé la lecture très agréable. Il est court (184 pages), peut-être un peu trop d'ailleurs. En effet, la fin était un peu abrupte et j'aurais aimé plus de profondeur et de développements dans les derniers chapitres. Il y avait tant à dire sur le sujet de l'immigration et du rôle des forces de l'ordre dans ce processus que l'auteur aurait pu creuser dans cette direction, d'autant que l'idée de départ était très bonne.
À part ce petit bémol, grâce à l'atmosphère tendue et oppressante de ce huis-clos, je me suis sentie proche de ces simples flics et j'ai eu l'impression d'être avec eux dans cette voiture. Je me suis facilement attachée à l'héroïne, Virginie, tant à travers ses questionnements sur son travail que durant les quelques flash-back racontant sa vie privée. Par contre, il y a un personnage auquel on ne s'attache pas du tout et pour cause, il est silencieux pendant la quasi-totalité du roman, c'est le Tadjik. Il est au centre des débats et des préoccupations et pourtant, on finit par l'oublier et on se concentre d'avantage sur le cas de conscience qu'il représente, l'humain étant oublié dans l'histoire. En tout cas, c'est comme cela que je l'ai ressenti et c'est peut-être le but recherché par l'auteur. Et une question se pose au lecteur, comment auriez-vous réagi dans une telle situation ?

Bref, j'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre facile à lire qui met en lumière de sombres réalités et le travail quotidien de policiers de quartier.
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Dans le huis-clos oppressant de la voiture de fonction, on suit tout particulièrement les interrogations de Virginie, pour qui les angoisses et choix personnels se mêlent aux désaccords professionnels.
On découvre aussi les rouages et l'envers du décor de cette justice, qui manque de moyen, les particularités de chaque service, le quotidien des interventions de ces hommes et femmes en uniforme, l'adaptation permanente, et la difficulté à préserver une vie à côté.
En cela, les portraits des trois policiers, très différents, donnent trois visions complémentaires de la façon de vivre ce métier.

Et puis il y aussi la question de cette expulsion. de cet homme renvoyé vraisemblablement à la mort. Des questions se posent. Chacun y répondra à sa manière.
L'obéissance à la loi, le sens du devoir, la révolte contre l'institution, des questions essentielles à se poser.
Lien : https://lecture-spectacle.bl..
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